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taires du Saint-Siége qui ont l'audace de ne pas payer les tributs établis plus ou moins légitimement au moyen âge. Cette cérémonie ravit le correspondant du Monde, qui en parle en ces termes :

<< En traversant la salle appelée Royale, comme il est d'usage, le souverain pontife a rencontré Mgr le procureur fiscal de la Chambre apostolique et les censeurs pontificaux. à genoux. Lecture a été faite par un de ces censeurs de la dernière citation pour le payement des cens dus au Saint-Siége.

Omnes jurium et censuum Cameræ apostolicæ debitores >> compareant in eadem Camera coram Cardinali camerario » et clericis ad jure debito solvendium, qui sunt parati illa » recipere, et hæc, quarto pro quarta dilatione ad statum. >> Instante procuratore fiscali. »

>> Telle est la formule du, curseur, et le souverain pontife répond en prononçant ce qui suit:

Protestationem hanc tuam in omnibus admittimus; » omnia quæ ad sartum tutumque jus sanctæ Sedis et Ca» mera apostolicæ servandum per eamdem sedem, ejusque >> ministros huc usque gesta sunt, confirmamus; ac tempus. » et tempora non decurrere in detrimentum jurium Aposto» licæ Sedis declaramus. >>

» Arrivés aux dernières marches du grand escalier royal, les porteurs s'arrêtent. Du haut de son siége, le pontife domine le cortége au devant duquel sont venus les membres de la Chambre apostolique, c'est-à-dire le cardinal camerlingue, l'auditeur de la Chambre, le trésorier, les clercs de Chambre, l'avocat et le procureur fiscaux, le commissaire général et les divers attachés de la Chambre apostolique. Ce spectacle est magnifique : la richesse et l'antiquité des costumes, le cérémonial, la disposition et l'arrangement des lieux, tout donne à cela le plus grand air. Si parmi les révolutionnaires il pouvait y avoir de vrais artistes, des artistes aimant ce qui est noble et beau, ils voudraient conserver, au lieu de le détruire, le pouvoir souverain qui a su ordonner de tels effets. Mais comment leur dire, à ces révolutionnai

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res, que ces personnages sortent de la salle appelée des Tributs, où ils s'étaient réunis pour recevoir, au nom du roi pontife, les cens, les tributs féodaux et les vasselages des terres soumises à la domination de l'Eglise romaine? Les tributaires fidèles leur ont apporté des calices, des ciboires, des bassins d'or et d'argent, plusieurs centaines de livres de cire et aussi quelques milliers d'écus. Les tributaires infidèles se

(nt abstenus et ont été déclarés déchus de leurs

droits (1).

» Parme et Plaisance n'ont pas payé le tribut. Cela se fait vieux pour l'histoire; c'est d'hier pour l'Eglise. De quels sourires ces révolutionnaires n'accueilleraient-ils pas le fait que la Chambre apostolique, par l'organe du procureur fiscal, vienne protester contre l'infidélité de Parme et de Plaisance? Et pourtant il en sera ainsi jusqu'à ce que Parme et Plaisance retournent au Saint-Siége, retour qui doit bien être un peu près, puisque la Révolution le croit si loin.

» Puis le cortége s'est remis en marche, et lorsque le Pape a franchi triomphalement le seuil de la basilique, les chanteurs ont entonné le Tu es Petrus, chant large, ferme, admirable, et qui, dans les circonstances actuelles, est comme l'énergique expression de la royauté impérissable des successeurs de Pierre. »

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Nous voulons bien admettre que tout cela est très poétique, puisque le correspondant du Monde l'exige, mais nous

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(1) Mgr Chaillot,, dans sa Correspondance de Rome du 22 juin, a publié un intéressant travail sur le Liber censuum, imprimé par la Chambre apostolique pour 1861. Ce volume in-40 a 468 pages, et contient 1+ liste alphabétique de tous les débiteurs du Saint-Siege. Le roi Victor Emmanuel est parmi les débiteurs qui ne paient point, ainsi que Terenzio Mamiani, qui doit son titre de comte au Pape.

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(Note du Monde.).

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Serait-il donc vrai que l'on vende, à Rome les titres de noblesse et toute autre chose qui ne se peut pas vendre? La note du Monde nous donnerait à penser que, sur ce point, on ne calomnie pas la cour de

Rome.

n'en sommes pas moins étonnés que l'on s'amuse à des choses si poétiques, lorsque le glas de la papauté ultramontaine sonne dans l'univers entier. f 25

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Kusmor soTLob_poiter mon ef & 292100102 20:19: Dernièrement, Pie IX a consacré un archevêque pour les Bulgares-unis. Les ultramontains ont fait beaucoup de bruit de la conversion des Bulgares, laquelle conversion n'a 2191 9 2, même de l'aveu de Pie IX, et d'après le dis pas eu lieu, cours qu'il a adressé à l'archevêque qu'il a consacré, Cet archevêque lui-même, de retour de Rome à Constantinople, vient de se séparer du pape, et s'est enfui. Nous lisons à ce sujet ce qui suit dans une correspondance d'Orientie

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Voici en peu de mots les causes de la disparition du patriarche arménien., Mgr Josef est un homme simple, ami de la tranquillité es de la retraite. Or, depuis un certain temps, en qualité de chef de la communauté bulgare-unie, il est accablé de soucis à cause du manque d'argent; il fallait, tant pour la dépense de sa nouvelle Eglise, que pour la chancellerie, l'école, le journal la Bulgaria, etc., 24,000 piastres par mois. Or, les revenus de l'Eglise ne sont encore que de 4,000 par mois; les lazaristes et l'archevêché latin fournissaient mensuellement 10,000 piastres; total, 14,000 piastres; il y avait donc tous les mois un déficit de 10,000 piastres. "Le patriarche était assailli par des créanciers: tantôt c'était le boulanger, tantôt le marchand de charbon; le pauvre vieillard ne savait où donner de la tête, et se plaignait amèrement et des lazaristes et de Mgr Bunoni qui lui avaient promis de puissants secours de la France et d'ailleurs; ils lui avaient surtout donné l'assurance, à ssurance. à lui et aux che aux chefs du mouvement, que l'argent ne manquerait pas. On n'a pas teņu parole. L'argent a constamment manqué. La propagande a envoyé de Paris, en deux fois, une vingtaine de mille francs; les Polonais en ont donné autant qu'ils ont pu; mais les réparations de la maison convertie en église et les dépenses courantes des prêtres, de la chancellerie et de l'école ont promptement absorbé ces sommes.

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» Il fallait envoyer des prêtres en Bulgarie, des agents dans les villes centrales, pour diriger le mouvement et mettre la province en communication avec Constantinople. On n'a pas pu, faute d'argent.

» La Bulgaria, qui a tant contribué à l'union, on l'a laissée tomber faute de quelques milliers de piastres par mois. Le découragement s'est mis dans le clergé unioniste; la Russie a fortement travaillé, et, lundi dernier, le bon patriarche a quitté l'église de Galata en compagnie d'un agent russe nommé Slaveïkoff.

>> Quelques jours auparavant, le pope Théodore, envoyé à Andrinople pour faire construire une petite église unioniste et pour la diriger, a été ramené ici par M. Ivanoff, attaché de la légation de Russie.

>> J'oubliais de vous dire que, pour comble de maladresse, on a envoyé ici deux jésuites, les RR. PP. Gagarine et Balabine. Ils ont tenté de s'emparer de l'enseignement bulgare. Leur arrivée a effrayé les unionistes et a contribué aux défections que je viens de signaler. »

Pour tous les articles non signés :

L'abbé GUETTÉE.

PARIS. - IMPRIMERIE DE DUBUISSON ET CE, RUE GOQ-HÉRON, 5.

L'OBSERVATEUR

CATHOLIQUE

REVUE

DES SCIENCES ECCLÉSIASTIQUES ET DES FAITS RELIGIEUX.

Omnia instaurare in Christo. Eph-, I, 10.

CRITIQUE ET RÉPONSE.

Quelques lecteurs de notre Recueil nous ont fait verbalement des observations à propos d'une proposition tirée d'un de nos articles contre M. de Ségur, et qui est ainsi conçue: « En ce qui concerne ceux qui n'appartiennent pas à l'Église, nous ne savons rien du sort que Dieu leur réserve dans l'éternité, et nous devons nous én rapporter sur ce point à la bonté divine. »

Nous regrettons que nos honorables critiques aient refusé de formuler leurs griefs par écrit. S'ils nous croient dans l'erreur sur un point aussi important, c'est un devoir pour eux d'éclairer les lecteurs de l'Observateur Catholique et nous-même, qui ne demandons que la lumière et qui n'avons jamais eu la prétention d'être infaillible. Puisqu'ils ont refusé de mettre leurs griefs par écrit, nous sommes obligés d'en parler d'après leur conversation,

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