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» blée publique un discours contenant la critique ou censure du gouvernement, d'une loi, d'un décret impérial -") ou de tout autre acte de l'autorité publique.

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>> Aux termes de l'article 204 du même code, «< tout écrit >> contenant des instructions pastorales, en quelque forme » que ce soit, et dans lequel un ministre du culte se sera » ingéré de critiquer ou censurer soit le gouvernement, soit >> tout acte de l'autorité publique, emporte la peine du ban>> nissement contre le ministre qui l'aura publié. »

» Si ces dispositions, dont les circonstances présentes montrent la sage prévoyance, sont restées sans application, c'est que, jusqu'en ces derniers temps, l'attitude du clergé a été généralement respectueuse et réservée; c'est aussi que le gouvernement, dans son indulgence, a mieux aimé tolérer des écarts isolés que de poursuivre devant les tribunaux, au détriment peut-être de la religion elle-même, des prêtres imprudents. Mais elles n'ont rien perdu de leur autorité, et le gouvernement manquerait à son devoir s'il n'employait contre l'hostilité systématique dirigée contre lui les armes que la loi lui remet pour mainteuir la paix et le bon ordre.

» Je vous charge, en conséquence, monsieur le procureur général, de vous faire rendre un compte exact de toutes les infractions qui se produiront dans votre ressort, et quand les faits auront été judiciairement constatés, de déférer leurs auteurs, quels qu'ils soient, à la juridiction compétente. Il est temps que la légalité reprenne son empire.

>> Recevez, monsieur le procureur général, l'assurance de ma considération très distinguée,

» DELANGLE. >>

-Les affreux malheurs qui ont frappé et menacent encore les populations chrétiennes de la Syrie ont provoqué la formation à Paris d'un comité composé d'hommes appartenant aux différents cultes, et qui, sous la présidence de M. Saint-Marc-Girardin, cherchera les moyens de servir efficacement en Orient la cause de l'humanité et de la liberté religieuse.

Au sein du comité, le culte israélite est représenté par M. Crémieux; le catholicisme, par M. l'abbé Gratry, et le protestantisme, par M. E. de Pressensé.

Le premier acte du comité a été de rédiger une pétition au sénat pour lui représenter la haute importance de la prolongation en Syrie du séjour des troupes françaises au delà du 5 juin prochain, et pour exprimer le vœu qu'un pouvoir juste et protecteur, organisé dans le Liban, mette désormais les chrétiens à l'abri du fanatisme musulman.

Le comité désire que cette pétition réunisse un grand nombre de signatures, et nous a demandé de l'aider à obtenir ce résultat dans la mesure de notre publicité. Un exemplaire de la pétition est en conséquence déposé à notre bureau, où les personnes qui voudront s'associer à cette bonne pensée pourront venir la signer.

On lit dans le Producteur de Leuze (Belgique):

« On nous signale un fait grave dont une famille honorable de notre ville vient d'être la victime et que nous ne livrerions certes pas à la publicité si les renseignements les plus authentiques ne nous étaient fournis et si la justice elle-même ne s'était emparée de l'affaire.

» La demoiselle Baudry, de notre ville, était depuis longtemps religieuse au couvent d'Hautrage, arrondissement de Mons, sous le nom de sœur Thérèse. Déjà, depuis près de deux ans, sa famille avait vainement essayé de la voir; sous un prétexte quelconque, on refusait l'entrée de sa cellule, chaque fois qu'un de ses membres se présentait au couvent pour faire visite à la recluse.

>>> A la fin, le bruit s'était répandu que sœur Thérèse était séquestrée et victime des plus mauvais traitements.

» M. le juge de paix du canton, accompagné de M. le docteur Colmant, du frère et de l'une des sœurs de la séquestrée, se rendirent au couvent d'Hautrage, et voici en quelques mots le récit de cette visite, que nous extrayons d'une lettre écrite par un témoin oculaire :

« Notre arrivée au couvent y jeta la consternation; on

» nous fit attendre un quart d'heure avant de nous introduire » près de sœur Thérèse, et pendant ce temps on se hâta de >> changer sa literie, de lui donner une nourriture convenable, de la bière, boisson qu'elle nous assura après n'avoir point eue depuis deux ans.

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» Malgré toutes ces précautions, je fus frappé de stupeur, » quand il nous fut enfin permis d'approcher de la malheu>> reuse victime. Quel spectre, grand Dieu! Jaune comme » un coing, maigre à faire peur, repliée sur elle-même par » la souffrance, elle accusait au moins quatre-vingts ans; » ajoutez à cela que l'habitude de se lamenter lui avait donné » un son de voix qui glaçait l'âme.

» Bien que la supérieure cherchât à justifier cette séques>tration en accusant sœur Thérèse de folie, celle-ci répondit » avec beaucoup de raison et de netteté d'idées au magis» trat chargé de l'interroger, et qui bientôt, de l'avis du » médecin, ordonna le transport de cette infortunée dans une >> maison de santé à Bruxelles. »

M. Poujoulat a osé écrire ce blasphème dans l'Union : « La commémoration des souffrances du divin fondateur du christianisme fait penser à celles de son Vicaire; les deux passions se ressemblent, et le crucifié de 1861 semble suspendu au bois qui fut planté, il y aura bientôt dix-neuf siècles, sur une montagne de la Judée. »

On n'a besoin que de citer de telles paroles pour exciter l'indignation des vrais chrétiens.

-

Nous avons dernièrement rapporté que M. l'abbé Guettée était dans l'intention de demander aux tribunaux justice des assertions calomnieuses et diffamatoires de certains journaux ultramontains contre lui. La première chambre du tribunal civil, présidée par M. Benoît-Champy, vient de condamner sévèrement les calomniateurs de M. l'abbé Guettée. Nous donnerons le texte du jugement dès qu'il aura été notifié aux coupables.

Pour tous les articles non signés::

L'abbé GUETTÉR.

TAXIS, *-- IMPRIMERIE DE DÉBUISSON ET C9, RUE COQ-HÉRON, B.

L'OBSERVATEUR

CATHOLIQUE

REVUE

DES SCIENCES ECCLÉSIASTIQUES ET DES FAITS RELIGIEUX.

Omnia instaurare in Christo. Eph., I, 10.

PROCÈS INTENTÉ PAR M. L'ABBÉ GUETTÉE
A SES DIFFAMATEURS.

Depuis le jour où l'Histoire de l'Église de France a été mise à l'index de Rome, le parti ultramontain a déclaré à M. l'abbé Guettée une guerre acharnée. Attaques publiques, calomnies secrètes, intrigues, abus d'influence, rien ne fut négligé pour lui porter préjudice, soit au point de vue moral soit au point de vue temporel. M. l'abbé Guettée, par ses brochures et par ses lettres aux journaux qui lui étaient hostiles, a répondu aux attaques publiques, et croit pouvoir se flatter de les avoir réduites à néant. Quant aux calomnies secrètes, il les a méprisées, quoiqu'il eût à sa disposition assez de documents pour traduire ses diffamateurs devant les tribunaux. Il n'aime ni le bruit ni le scandale, et il n'eût écrit ni ses lettres ni ses défenses si on ne l'eût pas mis dans la nécessité de répondre à des attaques aussi déloyales que multipliées.

Mais un jour la calomnie a cru pouvoir aborder la publicité, comptant sans doute un peu sur la patience avec laquelle on l'avait supportée, lorsqu'elle se contentait de s'insinuer en secret. Au mois de janvier dernier, trois journaux ultramontains: le Journal de Rennes, l'Espérance du Peuple de Nantes et la France centrale de Blois annonçaient à leur public que M. l'abbé Guettée, auteur présumé de la brochure scandaleuse intitulée Rome et les évêques de France, était un prêtre interdit.

Si ces honorables journaux s'étaient contentés d'attribuer la brochure en question à M. l'abbé Guettée, il n'eût pas réclamé, quoiqu'elle ne soit pas de lui; car certain parti est dans l'usage de lui faire porter la responsabilité, non-seulement de ses propres œuvres, mais encore de celles des autres, lorsqu'on peut espérer lui nuire en les lui attribuant. Du reste, loin d'être scandaleuse, la brochure Rome et les évêques de France a un caractère religieux très prononcé. M. l'abbé Guettée l'a critiquée comme trop timide, tout en lui reconnaissant d'excellentes qualités. Mais si M. l'abbé Guettée peut laisser au parti ultramontain libre carrière, lorsqu'il insinue que certaines brochures sont de lui, il ne peut lui permettre de passer, de la fausse nouvelle ou de la calomnie secrète, à la diffamation publique. Il le pouvait d'autant moins que la Correspondance française, s'emparant de ses diffamations, l'avait portée à ses journaux correspondants, et en particulier au Courrier de Lyon. Nos lecteurs savent avec quel empressement ce dernier journal a admis la lettre rectificative de l'honorable M. Vincent. Il n'a donc pas été compris dans le procès intenté par M. l'abbé Guettée à la Correspondance française et à la France centrale de Blois. La cause du Journal de Rennes et de l'Espérance du Peuple de Nantes est remise, et ces journaux seront poursuivis s'ils ne font pas les rectifications qui leur seront demandées. Mais M. l'abbé Guettée s'est contenté, d'abord, de poursuivre la Correspondance française, comme ayant donné plus d'extension à la diffamation, et la France cen

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