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where either from neglect or inability the king's officers shall be found wanting in the fulfillment of their duties.

With this exception sufficiently guarded, there seems no objection to your lending yourself to the arrangement in question; and you may proceed with the negociation without waiting for the formal instrument 1.

TRADUCTION

Extrait d'une dépêche du vicomte Castlereagh à sir Ch. Stuart

Londres, 7 juin 1815.

Son Altesse Royale a donné ses instructions pour vous munir de pleins pouvoirs vous autorisant à signer, d'accord avec les ministres des Puissances alliées, une convention en vertu de laquelle S. M. Louis XVIII s'obligera à fournir les approvisionnements nécessaires aux armées alliées pendant qu'elles opèrent en France, aux frais de ce pays.

Il est certes extrêmement désirable que l'approvisionnement des troupes et toute autre assistance requise du pays soient obtenus, autant que possible, par l'intermédiaire des autorités locales, et spécialement par l'entremise de celles fonctionnant au nom et par l'investiture du souverain légitime, et il y a toutes raisons d'espérer que les récépissés que les personnes recevront alors par les agents de Sa Majesté, en échange de produits, faciliteront matériellement l'approvisionnement des armées et intéresseront la grande masse du peuple au succès de la cause royale. Mais bien que toutes les considérations doivent engager les Alliés à respecter l'autorité royale lorsqu'elle sera suffisamment établie pour assurer les approvisionnements nécessaires aux armées, vous devez avoir soin de réserver nettement aux Alliés le plein droit de guerre, lors

1. Cette pièce fut également transmise par Goltz à la cour de France dans sa dépêche n° 14. Cf. t. II.

que, soit par négligence, soit par impuissance, les agents du roi manqueront à l'accomplissement de leurs devoirs.

Sauf cette restriction suffisamment établie, il ne semble y avoir aucune objection à ce que vous vous prêtiez à l'arrangement dont il s'agit, et vous pouvez passer outre à la négociation sans attendre l'instrument en forme.

N° 117.

Bruxelles, le 11 juin 1815.

Mon Prince,

I

Lord Clancarty, d'après ce qu'il en a témoigné au duc de Wellington, a ressenti vivement le secret qu'on lui a fait du départ de M. de la Besnardière 1 pour la France; il en a induit des rapports et des menées secrètes avec la France. Le maréchal Wellington m'a aussi parlé de l'arrivée de M. de Saint-Léon 2 à Vienne, du tort qui résultait pour la cause de ce défaut de confiance envers un allié comme l'Angleterre, et surtout de la divergence d'idées qui semblait exister sur un principe aussi important que celui de la légitimité. Il me dit que c'était pour l'Autriche en particulier une marche de saine politique, comme pour tous

1. La Besnardière, chef de la division du nord au ministère des affaires étrangères sous Napoléon. Il avait accompagné à Vienne Talleyrand, son patron; il se montra très hostile à Napoléon pendant tout son séjour. Il rentra à Paris, tandis que Talleyrand allait à Gand. Après Waterloo il fit partie de la commission chargée de négocier un armistice avec Wellington et Blücher. Louis XVIII le fit comte, le 22 août 1815. Cf. Pierre Bertrand, Lettres inédites de Talleyrand à Napoléon, Introduction.

2. Une des créatures de Fouché. Il réussit avec Monrond à atteindre Vienne, où il devait remettre une lettre de Fouché à Metternich. Les plaintes de lord Clancarty étaient peu justifiées, car il ne pouvait connaître la négociation secrète de Metternich avec Fouché, et le chancelier d'Autriche affectait au contraire de remettre au congrès, sans les ouvrir, les papiers et les lettres émanant de Napoléon et saisis sur ses agents.

un devoir religieux à remplir, que de ramener ce qui était relatif à la France au principe consacré par le traité de Paris; que tout atteinte portée à ses stipulations, en même temps qu'elle détruisait notre propre union, devrait, par là même, causer des complications qui détruiraient tout système en Europe.

J'ai cru devoir faire une mention particulière de l'opinion qu'a manifestée le duc de Wellington dans cette occasion et sur une matière aussi grave.

J'ai l'honneur, etc.

No 118.

Bruxelles. le 11 juin 1815.

Mon prince,

Le comte de Blacas est déterminé à s'éloigner. On croit généralement cette mesure nécessaire à la composition d'un ministère qui satisfasse l'opinion en France. Je crois que c'est un sacrifice pénible pour le roi de se défaire d'un ministre fidèle et dont il a l'habitude. Je le considère comme une perte pour nous, en faveur de qui M. de Blacas avait de bonnes dispositions. L'arrivée de M. de Talleyrand, attendue avec impatience, mettra peut-être un terme à toutes les intrigues qui ont été employées et qui se continuent à Gand contre un ministre en faveur tel que M. de Blacas I.

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1. Cf. ci-dessus n° 80, page 160, note 1, et page 163, note 1.

No 119.

Bruxelles, le 13 juin 1815.

Mon Prince,

La dépêche de Votre Altesse, en date du 4, a été écrite le jour même où j'avais eu l'honneur de lui transmettre le projet de convention que le duc de Wellington venait de communiquer à mes collègues et à moi, concernant l'administration des provinces françaises qui seront occupées par les armées alliées, et le mode d'approvisionnement de ces mêmes armées en France.

C'est lorsque nous étions à attendre les ordres de nos cours respectives sur cette proposition que ceux de Votre Altesse me sont parvenus. De concert avec mes collègues, je n'ai pas perdu un moment pour les porter à la connaissance du duc de Wellington, qui a cru ne pouvoir mieux manifester son opinion sur cette question importante qu'en écrivant lui-même à Votre Altesse 1; cette lettre a été communiquée aux généraux des puissances qui se trouvent accrédités auprès de lui.

Le duc de Wellington nous a répété de vive voix qu'il regarde la mesure proposée par le roi comme propre en elle-même à faciliter les subsistances, et que, dans tous les cas, les droits de la guerre sont réservés aux Alliés dans leur intégrité, si elle se trouvait insuffisante; que les bons royaux offerts en paiement par les agents du roi créeront de nouveaux intérêts en faveur de la cause générale, puisque c'est de nos succès que dépend entièrement la

I. On trouvera ci-dessous le texte et la traduction de cette lettre, qui se trouve en annexe à la correspondance de Goltz, dépêche n° 14, 13 juin, mais que nous croyons utile de transporter ici.

possibilité de leur acquittement; qu'une administration purement étrangère deviendra odieuse, et que l'absence de toute autorité au nom du souverain légitime jettera le public dans des perplexités nuisibles; que si on ajoute aux réquisitions et fournitures extraordinaires que la subsistance des armées exige, l'appropriation des contributions et autres ressources intérieures des finances, les Français sentiront tout le poids de la conquête contre le principe actuel de la guerre, sans que les alliés en retirent des avantages proportionnés aux obstacles qui naîtront de cette mesure; d'autant plus que, si on voulait se procurer des indemnités pour les frais de la guerre, on les obtiendrait du roi d'une manière plus utile en traitant avec lui, et en lui laissant les moyens de satisfaire à ses engagements, qu'en administrant pour notre compte, au milieu du désordre et de la confusion qu'il sera impossible d'éviter; que l'interprétation que l'on donnerait en France au refus d'admettre le roi à l'administration du royaume ne saurait être équivoque, et que par cette mesure nous risquerions de détruire notre propre ouvrage; enfin que sans se dissimuler les embarras que l'on ne saurait entièrement éviter, même en adoptant le plan propsé, ceux qui se présentent en le rejetant lui paraissent infiniment plus graves; et qu'il désire que cette matière soit réexaminée dans tous ses rapports et dans toutes ses conséquences.

Votre Altesse ainsi que les autres cours sont maintenant informées de l'état de la question. En attendant des ordres ultérieurs, mes collègues et moi nous allons prier le roi de suspendre la nomination de ses commissaires jusqu'à de nouveaux éclaircissements. Il serait inutile de dire combien cette explication de notre part doit lui être pénible et quelle sensation elle peut faire sur ceux qui sont intéressés à son rétablissement.

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