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J'ai dit le bien que le patronage était appelé à faire, disons celui qu'il a déjà fait. Que l'on veuille bien y songer: que seraient devenus nos vingt-cinq enfants à leur sortie de la colonie? Sans famille, sans soutien, ceux qui auraient voulu travailler courageusement auraient rencontré plus d'une difficulté pour se placer; et pour les autres, moins actifs, moins bien portants, moins heureux peut-être, la mendicité eût été la seule ressource; or, l'on ne saurait trop le redire, la mendicité c'est le maraudage, c'est le vol, c'est l'inconduite, la licence, la corruption; la mendicité, c'est la réunion de tous les vices, de tous les crimes, parce que c'est la démoralisation mise en pratique.

Eh bien! au lieu de vingt-cinq enfants vivant aux dépens de la société, et s'abandonnant à tous les plus mauvais instincts, nous pouvons avec joie vous montrer des enfants dressés au travail et l'acceptant sans regret; des enfants économes et rangés, des enfants dont un grand nombre se montrent reconnaissants de ce qu'on fait pour eux. En présence de pareils résultats, l'avenir se montre moins sombre, et il ne nous reste qu'un vœu à former, c'est qu'ils persévèrent, et que, dans chaque département, les conseils généraux suivent l'exemple qui leur est donné par celui d'Eure-et-Loir.

Tels sont, Messieurs, les renseignements que nous avions à vous donner sur les commencements de votre œuvre.

L'administration départementale, dans la sollicitude aussi active. qu'éclairée qui la caractérise, a prêté à l'institution du patronage tout son intérêt et toute sa bienveillance. Elle vous fera connaître ses intentions et ses vues sur un service dont l'action morale peut avoir de si utiles résultats pour le pays.

La commission, heureuse du double concours qu'elle recevra de M. le préfet et de vous, s'adonnera avec un nouvel empressement à la mission confiée à son zèle.

Le Président, GENREAU.

CHRONIQUE.

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Association charitable-industrielle de Sarrebourg (Meurthe). Une association charitable s'est formée dernièrement dans cette ville, et s'est donné la mission de créer, pour les populations de l'ancien comté de Dabo, une industrie spéciale. Il ne s'agirait de rien moins que d'importer chez nous, et au bénéfice de ces populations intéressantes, la fabrication des jouets d'enfants et des objets de bimbeloterie. Il n'y a nulle raison, en effet, pour qu'on ne fasse pas, dans le comté de Dabo, ce qu'on fait dans la Forêt-Noire, à Nuremberg, à Ulm, à Inspruck; et les échantillons qu'on nous a montrés, et pour lesquels l'association nous demande un témoignage d'intérêt très-légitime, établissent que le succès est complet.

Il y a un an environ que les travaux ont commencé par les soins de l'association, et déjà les ouvriers ont pu envoyer à M. Buineau, qui s'est chargé de l'entrepôt, des articles très-compliqués et d'une exécution évidemment difficile. Plusieurs sont parfaits. Tout ce qui est figure est vraiment remarquable. En un mot, on ne saurait trop donner d'encouragements à ces essais extrêmement curieux. C'est, nous pouvons le dire hardiment, la solution du problème soumis en 1850 à notre conseil général; en d'autres termes, c'est le travail fructueux et commode assuré à toute cette partie de la Meurthe.

Nous terminerons par une réflexion qui nous est inspirée par des gens du métier. Tout ce que nous avons vu ici est de la bimbeloterie fine et de la bimbeloterie peinte. Ne serait-il pas avantageux, dans une contrée où la matière première n'a absolument aucune valeur, de fabriquer aussi des objets appartenant plus particulièrement au travail du tourneur, et qui ne demandent ni peinture ni mécanisme, tels que berceaux pour poupées, boîtes, quilles, canons, etc.? Nous savons bien que l'on ne peut faire tout en un jour, et du premier coup. C'est donc là un avis dont nous laissons bien volontiers l'ap

préciation aux honorables fondateurs de cette œuvre éminemment utile. (Espérance de Nancy.)

- La

Asile ouvert à Lyon pour les petits garçons pauvres. Société de Saint-Vincent-de-Paul de Lyon a ouvert, le 8 septembre dernier, l'établissement pour les petits garçons, dont elle avait fait connaitre le projet. Admis de trois à cinq ans, les enfants pauvres seront conservés dans cette maison jusqu'à leur première communion, et confiés aux Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Ils recevront d'elles la première éducation morale, qui est si importante pour leur avenir, et un peu plus tard, l'instruction religieuse et l'instruction primaire. Aucune profession ne leur sera enseignée; mais pour développer leurs forces et leur donner l'habitude du travail, dès que leur âge le permettra, ils seront appliqués à la culture de la terre, pendant quelques heures chaque jour. Après leur première communion, ils sortiront de l'établissement, seront placés en apprentissage, et patronés par les membres de la Société.

Le but de cette institution nouvelle est d'ouvrir un asile aux enfants pauvres, et de les préserver du dépérissement moral et physique auquel la misère ou la mort des parents les expose. S'il lui est possible de prendre des proportions suffisantes, elle aura pour résultat de diminuer le nombre des petits garçons débiles, mauvais sujets ou vagabonds, et de combattre ainsi le paupérisme dans l'une de ses sources principales. La Société de Saint-Vincent-de-Paul prie instamment ses concitoyens de lui venir en aide pour cette œuvre naissante, dont l'importance ne saurait être méconnue.

Le but

Association des dames de l'ouvroir de Lunéville. principal de cette société de charité est de se réunir, chaque semaine, pour confectionner des vêtements destinés aux familles pauvres de la localité, et cela, après avoir pourvu, au moyen de cotisations annuelles, à l'achat des étoffes nécessaires. C'est ainsi que, dans le courant de 1850, il a été distribué 180 chemises, 120 blouses, 30 pantalons, 110 robes et jupes, 60 camisoles, 12 tabliers, 18 mouchoirs, et près de 50 couvertures en laine ou layettes pour les petits enfants.

Le compte rendu de l'exercice précédent avait fait pressentir le bien que produirait l'Institution annexe des fileuses, dont le but est de procurer de l'ouvrage aux ouvrières habituées aux travail,

et auxquelles l'âge ou les infirmités ne permettent plus de s'y livrer comme par le passé.

Le fonds que les personnes charitables ont fait dans cette intention, s'est élevé à 1000 f.; mais il serait à désirer qu'il s'élevât à 1200 ou 1500 fr. pour subvenir aux avances nécessaires. Ce dernier chiffre, malgré son importance relative, sera bientôt atteint, parce que dans une ville où la charité est traditionnelle, il aura suffi d'indiquer que le fonds de roulement est insuffisant, pour obtenir des personnes bienfaisantes son accroissement et son complément. L'association, cette année, a été secourue efficacement par le gouvernement; une allocation lui a été adressée par le ministre de l'intérieur, auquel il avait été rendu compte de l'OEuvre, qui compte aujourd'hui deux cent dix-sept zélées coopératrices.

On nous écrit de Rambervillers (Vosges):

Depuis trois ans, notre ville possède une école maternelle ou salle d'asile. Cet établissement, confié à l'habile et active direction d'une digne Sœur des écoles chrétiennes, surpasse les espérances qu'en avaient conçues toutes les classes de la population. 280 jeunes enfants y trouvent un abri, l'instruction qui leur convient et l'éducation; y contractent des habitudes d'obéissance et de propreté, de religion et de travail.

Le 19 novembre, fête de Sainte-Elisabeth, leur patronne, les "Dames de l'Ouvroir de charité de Rambervillers ont fait la plus agréable surprise à leurs jeunes et intéressants protégés. En présence du clergé de la ville, de quelques membres du conseil municipal, de plusieurs délégués cantonaux et d'une foule nombreuse, elles ont distribué aux enfants les plus instruits et qui vont entrer à l'école primaire, des livres; aux indigents, des vêtements, près de 175 objets: robes, blouses, chemises, etc.; à tous, des gâteaux d'excellente qualité. Aussi quelle joie! quels applaudissements! Cette fète, à la fois maternelle et chrétienne, s'est terminée par des chants et des exercices exécutés par les enfants, avec une précision qui ne laissait rien à désirer.

Combien il est à regretter que l'exiguité des ressources de la caisse communale n'ait pas permis jusqu'alors à l'administration de donner à un établissement si utile son complément indispensable, un préau!

Le gérant, Alexis CHEVALIER.

Paris. Imprimerie de RIGNOUX, rue Monsieur-le-Prince, 31.

PAR NOMS D'AUTEURS DES ARTICLES PUBLIÉS DANS LA VII ANNÉE.

MM.

et la charité privée, 400.

De la loi sur les hospices et hôpitaux, 449.

De la colonisation des enfants trouvés en Algérie, 466.

Association villageoise de Cissey (Côte-d'Or), 631.

COCHIN (Augustin). Note sur la caisse d'économies établie dans la

fabrique de M. Révilliod à Vizille (Isère), 498.

Statistique de la population indigente à Paris, 727.

COLTLOSQUET (Charles du). Rapport au conseil général sur le réta-

blissement du travail dans les prisons, 595.

CORMENIN (de). Asile Demidoff à Florence, 723.

CURZON (Emmanuel de). Notice sur la colonie agricole de Montmo-
rillon (Vienne), 350.

DE BODAN. La charité en Bretagne, 660.

FALLOUX (Alfred de). Lettre sur l'organisation, dans chaque com-

mune, d'un vestiaire et d'un mobilier pour les pau-

vres, 671.

GAULTIER DE CLAUBRY. Les prisons de Rome, 619.

GERANDO (C. de). Projet de sociétés auxiliaires de l'institution des

caisses de retraite, 254.

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