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nel, » voté le 6 août 1861, on a considéré comme annulé le droit réclamé par certaines personnes au travail de certaines autres personnes. Nombre de ces dernières ainsi libérées sont déjà à la charge des EtatsUnis, et il faut pourvoir à leur sort d'une manière ou d'une autre. En outre, il n'est pas impossible que certains Etats passent des lois semblables pour leur propre bénéfice, ce qui mettrait à leur charge le soin de disposer de personnes de la même classe. En pareil cas, je recommande que le Congrès autorise l'acceptation de ces personnes, de la part desdits Etats, d'après un mode d'évaluation quelconque comme équivalent quelconque des taxes directes, ou d'après tout autre plan qui pourra être réglé respectivement avec les dits Etats. Ainsi acceptées par le Gouvernement général, les personnes en question seraient immédiatement considérées comme libres. A tout événement, des mesures doivent être prises pour établir en qualité de colons, sur un ou plusieurs points dans un climat approprié, soit de deux classes d'invidus dont j'ai parlé, soit la première seulement si la seconde venait à ne pas exister. Il serait bon de considérer aussi si la population de couleur libre qui se trouve déjà dans les Etats-Unis ne pourrait pas individuellement être comprise dans cette colonisation.

viendront M. Jefferson toutefois envisagea l'importance de l'acquisition de la Louisiane plutôt sous le rapport commercial et politique que sous celui du terrain à donner à la population.

L'exécution de ce plan peut entraîner un achat du territoire et aussi des allocations d'argent en dehors de celles nécessaires à l'acquisition territoriale. Ayant acquis à plusieurs reprises des territoires depuis soixante ans, le pouvoir constitutionnel de le faire n'est plus une question. Ce pouvoir fut pour la première fois mis en question par M. Jefferson, qui néanmoins, lors de l'acquisition de la Louisiané, fit taire ses scrupules, en raison de l'opportunité. Si l'on veut prétendre que l'unique objet légitime d'une acquisition de territoire est de fournir un asile aux blancs, cette mesure répond à ce but, car l'émigration des gens de couleur laissera ici plus de place pour les blancs qui y resteront ou y

Dans toute cette proposition, y compris l'allocation d'argent pour l'acquisition du territoire, l'opportunité n'a-t-elle pas les proportions d'une nécessité absolue, celle que, sans cela, le Gouvernement ne peut être perpétué?

Ce qui a été fait.

La guerre continue. En examinant la politique à adopter pour supprimer l'insurrection, j'ai eu à cœur et pris soin d'empêcher le conflit devenu inévitable pour y parvenir, de dégénérer en une lutte révolu tionnaire, violente et sans merci. J'ai donc, en conséquence, jugé convenable de mettre en toute circonstance l'intégrité de l'Union sur la première ligne comme objet essentiel de la lutte de notre part, laissant aux décisions plus mûres du Pouvoir législatif toutes les questions qui ne sont pas d'une importance militaire vitale.

Agissant selon que la prudence m'a conseillé de faire, je m'en suis tenu au blocus des ports qui sont au pouvoir des insurgés, au lieu de mettre en vigueur par une proclamation la loi du Congrès passée à la der nière session pour la clôture de ces ports. Pour obéir aux conseils de la prudence aussi bien qu'aux obligations de la loi, au lieu d'outrepasser la loi du Congrès pour la confiscation des propriétés, j'y ai strictement adhéré. Si une nouvelle loi sur le même sujet est proposée, aura lieu d'en peser mûrement la convenance. Il faut sauver l'Union, et tous les moyens qui peuvent conduire à ce but doivent être employés.

il y

Nous ne devons pas nous hater de considérer comme indispensables des mesures extrêmes et radicales qui peuvent atteindre les Etats loyaux aussi bien que ceux qui ne le sont pas. Le discours d'inauguration, au début de cette administration, et le Message au Congrès lors de la ses

sion extraordinaire ont été principa- ont maintenant une armée qui ne lement consacrés à la controverse s'élève pas à moins de 40,000 hommes intérieure d'où sont sorties l'insurrection et la guerre. Rien de nouveau ne s'offre soit à retrancher des principes et des idées générales exposés dans ce document soit à y ajou

ter.

Le dernier rayon d'espoir de maintenir pacifiquement l'Union expira avec l'attaque du fort Sumpter, une revue générale de ce qui s'est passé depuis lors peut n'être pas sans profit. Ce qui était tristement incertain alors est beaucoup mieux défini et plus distinct aujourd'hui. La marche des événements suit évidemment la bonne direction.

Les insurgés prétendaient être puissamment appuyés au nord de la ligne de Mason et Dixon, et les amis de l'Union n'étaient pas sans appréhension sur ce point. La question fut toutefois bientôt réglée définitivement et de la bonne manière. Au sud même de la ligne, le noble Etat de Delaware montra le beau chemin dès le début. Le Maryland fut entraîné contre l'Union, nos soldats furent assaillis, des ponts brûlés, des chemins de fer arrachés sur son territoire, et pendant un temps nous fûmes dans l'impossibilité d'amener un seul régiment dans la capitale à travers sa circonscription. Aujourd'hui ses ponts et ses chemins de fer sont réparés et ouverts au Gouvernement. Il a déjà donné six régiments à la cause de l'Union, sans en donner aucun à l'ennemi. Dans une élection régulière, sa population a. soutenu l'Union par une majorité plus grande et un vote plus considérable que tous ceux enregistrés précédemment en faveur de n'importe quel candidat et sur n'importe quelle question. Le Kentucky, de son côté, douteux pendant un temps, est aujourd'hui décidément, et je crois, immuablement rangé du côté de l'Union.

Le Missouri est relativement tranquille et je crois qu'il ne peut être envahi une fois par les insurgés. Ces trois Etats du Maryland, du Kentucky et du Missouri, dont aucun n'avait promis un seul soldat d'abord,

en campagne pour l'Union, tandis qu'il n'y a pas assurément plus d'un tiers de ce nombre parmi leurs citoyens qui soit en armes contre elle. Encore ce dernier chiffre repose-t-il sur des données et des à-peu-près douteux.

Après une lutte quelque peu sanglante de quelques mois, l'hiver trouve les populations unionismes de la Virginie occidentale maîtresses de leur pays. Une force insurgée d'environ 1,500 hommes dominait depuis des mois l'étroite région péninsulaire qui constitue les comtés d'Accomac et de Northampton, et qui est connue sous le nom de rivage orientale de la Virginie. Elle dominait aussi quelques campagnes voisines du Maryland. Elle a pris les armes, et le peuple de ces contrées a renouvelé son serment d'allégeance à l'Union et accepté la protection de son vieux drapeau. Par ce succès, il n'y a plus d'insurrection en armes au nord du Potomac ou à l'est de la Chesapeake.

,

Nous avons conquis aussi un pied à terre sur chacun des points isolés de la côte du Sud à Hatteras, à Port-Royal, à l'île Tybée, près de Savannah, à l'île aux Vaisseaux. Nous avons également des informations générales au sujet de mouvements populaires en faveur de l'Union dans la Caroline du Nord et de Tennesse. Ces faits démontrent que la cause de l'Union gagne constamment du terrain dans le Sud.

Les généraux.

Depuis votre dernier ajournement, le lieutenant général Scott a résigné le commandement en chef de l'armée. Pendant le cours de sa longue existence, la nation n'a pas méconnu son mérite, et aujourd'hui même, en me rappelant avec quelle fidélité, quelle capacité, quelle valeur, il á continuellement servi le pays depuis les temps reculés dans notre histoire, alors que peu de ceux qui vivent maintenant étaient nés, jusqu'à ce jour, je ne puis croire que nous sommes encore ses débiteurs. Je sou`mets donc à votre appréciation quelle

nouvelle marque de reconnaissance se développer. On en trouve l'évilui est due, marque que nous nous devons à nous-mêmes en notre qualité de peuple reconnaissant.

La retraite du général Scott imposait à l'Exécutif le devoir de nommer à sa place un général en chef de l'armée. C'est une heureuse circonstance que personne dans le Cabinet ni dans le pays n'a manifesté, autant que je sache, quelque différence d'opinion au sujet de la personne sur laquelle ce choix devait tomber.

Le commandant en retraite avait à plusieurs reprises exprimé son juge ment en faveur du général Mac-Clellan pour cette haute position; et la nation semblait le confirmer unanimement. La nomination du général Mac-Clellan répond donc à tous égards au choix du pays aussi bien qu'à celui de l'Exécutif. En conséquence, il y a les meilleures raisons pour espérer qu'il lui sera accordé la confiance et le cordial appui ainsi promis et impliqué par le vœu général et sans lesquels il ne peut servir son pays avec une aussi entière efficacité.

On a dit qu'un mauvais général vaut mieux que deux bons; ces mots sont vrais si l'on entend par eux qu'une armée est mieux dirigée par une seule intelligence quoique inférieure, que par deux intelligences supérieures, mais d'idées et de projets différents.

La même chose est vraie dans toutes les opérations combinées dans lesquelles ceux qui y sont engagés ne peuvent avoir qu'un but commun en vue, mais peuvent seulement différer par le choix des moyens. Dans une tempête en mer, tout le monde à bord ne peut désirer que le bâtiment sombre, et il n'est cependant pas rare que tous périssent à la fois, parce que tous veulent ordonner et que nul n'est autorisé à exercer un contrôle supérieur.

Théories politiques.

Le fait que l'insurrection est en grande partie, sinon tout à fait, une guerre contre le premier principe du gouvernement populaire, les droits du peuple, ce fait continue à

dence péremptoire dans les documents publics les plus sérieux et les plus mûrement réfléchis, aussi bien que dans le ton général des insurgés.

Dans ces documents nous découvrons des restrictions au droit de suffrage existant, et l'on y dénie au peuple tout droit de participer au choix des officiers publics, excepté des membres du Corps législatif. Čes idées sont soutenues par des arguments travaillés et tendant à prouver que le grand contrôle du Gouvernement par le peuple est la source de tout mal politique.

On fait parfois allusion à la monarchie elle-même, comme à un refuge possible contre le pouvoir du peuple. Dans ma position actuelle, à peine pourrais-je être justifié, si j'omettais d'élever une voix d'avertissement contre l'approche du retour du despotisme.

Il est inutile de faire ici une démonstration générale en faveur des institutions populaires; mais il est un point qui s'y rattache moins immédiatement que beaucoup d'autres, et pour lequel je vous demande un moment d'attention. C'est l'effort qui se fait pour placer le capital sur le même pied, sinon sur un pied plus élevé que les autres parties de la fortune publique dans la structure du Gouvernement.

On prétend que le travail n'est profitable qu'autant qu'il est associé au capital; que personne ne travaille à moins que le propriétaire du capital n'intéresse celui-ci d'une manière quelconque dans le travail. Cela admis, on se demande s'il est préférable que le capital prenne les travailleurs à loyer et les porte ainsi à travailler de leur propre consentement.

Ces termes étant posés, on en conclut naturellement que tous les travailleurs sont ou des ouvriers loués ou ce que nous appelons des esclaves, et, par suite, on prétend que quiconque est une fois loué comme ouvrier est attaché à cette condition pour la vie.

Or, il n'y a pas entre le capital et le travailleur les rapports prétendus,

et il n'y a rien de semblable à l'obligation qui lierait un homme libre pour la vie à la condition de travailfer à loyer. Ces deux propositions sont fausses, et toutes les conclusions qu'on en tire sont sans fondement. Le travail est antérieur au capital et il en est indépendant. Le capital n'est que le fruit du travail et n'aurait jamais existé si le travail n'avait existé auparavant. Le travail est supérieur au capital et mérite une beaucoup plus haute considération. Le capital a ses droits, qui sont dignes de protection, comme tous les autres droits. Et on ne nie pas qu'il n'y ait et que probablement il ne doive y avoir toujours entre le travail et le capital une corrélation productive de bénéfices mutuels. L'erreur consiste à prétendre que tout le travail d'une communauté dépend de cette corrélation.

Peu d'hommes possèdent un capital, et peu d'hommes se dispensent eux-mêmes du travail pour louer ou acheter avec leur capital d'autres hommes qui travaillent pour eux, et il y a une grande majorité qui n'appartient ni à l'une ni à l'autre de ces deux classes et qui ne travaille pas pour les autres, pas plus qu'elle ne fait travailler les autres pour elle.

Dans la plus grande partie des Etats du Sud, la plupart des habitants de toute couleur ne sont ni esclaves ni maîtres, tandis que dans le Nord la plupart ne louent ni ne sont loués. Les hommes avec leurs familles, leurs femmes, leurs fils, leurs filles, travaillent pour leur compte dans les fermes, dans leurs maisons, dans leurs ateliers, reçoivent pour eux-mêmes la totalité des produits de leur travail, et ne demandent les faveurs ni du capital d'une part, ni de travailleurs de louage ou des esclaves de l'autre.

On ne doit pas oublier qu'un nombre considérable de personnes mêlent leur travail personnel au capital, c'est-à-dire travaillent de leurs propres mains, et en même temps achètent ou louent d'autres personnes pour travailler pour leur propre compte. Mais c'est là une classe

mixte et non pas une classe distincte. Son existence ne porte atteinte à aucun des principes émis.

De plus, comme cela a déjà été dit, rien ne fait que l'ouvrier qui loue librement son travail soit renfermé pour la vie dans cette condition. Nombre d'hommes aujourd'hui dans l'aisance se louaient comme travailleurs il y a quelques années.

Le débutant dans le monde, prudent et sans argent, travaille pendant un temps pour des gages, met de côté pour acheter des outils et de la terre, travaille encore un peu pour son propre compte, puis enfin loue d'autres commençants pour les aider.

Tel est le système juste, généreux et prospère qui livre la voie à tous et donne à tous, avec l'espérance, l'énergie, le progrès et l'amélioration de leur sort. Il n'est pas d'hommes vivants auxquels on puisse davantage se fier qu'à ceux qui sont sortis de la pauvreté par leur travail; il n'en est pas qui soient moins portés à prendre ou à toucher quoi que ce soit qu'ils n'ont pas honnêtement gagné.

Qu'ils se gardent de livrer un pouvoir politique qu'ils possèdent déjà et qui, s'ils venaient à le rendre serait employé à fermer la porte du progrès à leurs pareils et à leur imposer à eux-mêmes de nouvelles inaptitudes, de nouvelles charges, jusqu'au jour où toute liberté serait perdue.

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Depuis notre dernier recensement national jusqu'aujourd'hui, il s'est écoulé soixante-dix ans. A la fin de cette période, nous trouvons notre population huit fois ce qu'elle était au début. L'accroissement des autres choses que les hommes considèrent comme désirables a été encore plus grand.

Nous voyons ainsi d'un coup d'œil ce qu'a produit dans un temps donné le principe populaire appliqué au Gouvernement par le mécanisme des Etats et de l'Union; nous voyons aussi ce que ce principe, s'il est fermement maintenu, promet pour l'avenir. Il y a déjà parmi nous des hommes qui, si l'Uniou est conservée,

vivront pour y compter 250 millions

d'âmes.

BRÉSIL.

La lutte que nous soutenons n'est DISCOURS D'OUVERTURE DES CHAM

donc pas pour aujourd'hui seulement, elle est pour un vaste avenir. Confiants dans la Providence et d'autant plus fermes et déterminés, travaillons à la grande tâche que les événements nous ont dévolue.

Washington, le 3 décembre 1861.

ABRAHAM LINCOLN.

SAINT-DOMINGUE.

ACTE PASSÉ A SANTO DOMINGO pour la proclamation de la reine Isabelle II.

Dans la très-noble et très-loyale cité de Santo Domingo, le dix-huitième jour du mois de mars 1861, nous, soussignés, réunis dans la salle du palais de justice de cette capitale, déclarons que, par notre libre et spontanée volonté, en notre propre nom, comme en celui de ceux qui nous ont conféré le pouvoir de le faire, nous proclamons solennellement pour notre reine et souveraine, la très-haute princesse dona Isabelle II, déposant entre ses mains la souveraineté que nous avons exercée jusqu'à ce jour en qualité de membres de la république Dominicaine.

Nous déclarons, en outre, que c'est par notre libre et spontanée volonté, comme par celle du peuple dont nous sommes ici les représentants, que nous voulons que tout le territoire de la république soit annexé à la couronne de Castille à laquelle il appartenait avant le traité du 18 février 1833, en vertu duquel Sa Majesté Catholique, reconnaissait comme indépendant l'Etat qui, aujourd'hui, de sa propre volonté et spontanément, la reconnaît de nouveau comme sa souveraine légitime. En foi de quoi nous avons signé en due forme de nos propres mains.

PEDRO SANTANA; ANTONIO A. ALFAN; JACINTO DE CASTRO; FELIPE FERNANDEZ D. DE CASTRO.

BRES, PRONONCÉ LE 5 MAI PAR L'EMPEREUR.

Augustes et très-dignes représentants de la nation,

La réunion de l'assemblée générale, en éveillant les espérances de la nation, est toujours pour moi l'objet de la plus vive joie.

J'éprouve une grande satisfaction à vous dire que la tranquillité publique n'a pas été altérée. Cet immense bienfait dont nous jouissons depuis tant d'années, en signalant les faveurs de la divine Providence qui protége le Brésil, témoigne en même temps des bonnes dispositions des Brésiliens et de leur attachement aux institutions nationales.

Grâces au Tout-Puissant, d'heureuses récoltes nous ont donné en abondance les denrées alimentaires et ont fait cesser la disette qui, dans les années antérieures, avait affligé quelques provinces de l'Empire.

L'état de la santé publique est généralement bon; nous avons cependant à déplorer l'apparition du choléra à Pernambuco et sa propagation dans les provinces de Parahyba et de Rio-Grande du Nord. Les secours du Gouvernement n'ont pas manqué aux populations atteints par le fléau, et l'assistance de la charité est venue partout en aide à ceux qui souffrent.

Les relations de paix et d'amitié de l'Empire avec les autres nations se maintiennent sans altération; le Gouvernement veut s'attacher à les consolider sur les bases inébranlables du droit et des intérêts réciproques.

Un traité, dont les ratifications ont été déjà échangées, a été conclu le 22 juin dernier avec le Hanovre pour l'abolition des droits de Stade.

La nécessité d'améliorer le système administratif des provinces et la position de ses principaux fonctionnaires est un objet digne de votre attention éclairée.

Je ne puis omettre de vous rappeler aussi qu'il est nécessaire de ré

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