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publiques pour l'année fiscale finissant à la même date, 30 juin, s'étaient élevées à 70,822, 724 dollars 27 c., dont 5,943,896 dollars 91 c. avaient été appliqués au remboursement de la dette publique, y compris l'intérêt et la prime. Au commencement de la présente année fiscale (1er juillet) il restait au Trésor 177,101,114 dollars 27 c.

Au Message du Président était annexé le document à l'appui quant à la question financière, à savoir le rapport de M. Howell Cobb, secrétaire des finances. Aux termes de ce rapport, les recettes du premier trimestre de l'exercice actuel (juillet, août et septembre) s'étaient élevées à 20 millions 929,819 dollars, et l'on évaluait à 36 millions 750,000 dollars celles des trois trimestres restants. Le tout portait à 75 millions 926,875 dollars (dont 69 millions 500,000 dollars pour les douanes) les recettes calculées, et à 74 millions 64,755 dollars les dépenses. Le Trésor aurait donc reconstitué au 1er juillet 1859, nonobstant la dureté des temps, une réserve de 1 million 862,119 dollars.

En ce qui le concernait, le directeur général des postes proposait :

1o De renouveler le contrat avec les lignes transatlantiques du Havre et de Brême;

2o La création de bons de poste pour les envois d'argent; 3o L'institution d'agents spéciaux chargés d'accompagner les malles sur tout leur parcours.

l'armée

Du rapport du ministre de la guerre il ressortait que se composait de 19 régiments formant un total effectif de 15,764 hommes. Ces forces étaient réparties entre 68 forts permanents, sur un espace d'environ 3 millions de milles carrés. Les défenses militaires des côtes avançaient avec rapidité, et d'après l'ingénieur chargé de la direction des travaux, leur ensemble constituerait bientôt un système définitif des plus formidables. NewYork, en particulier, deviendrait imprenable.

Au rapport du secrétaire de la marine, les cinq corvettes à vapeur, dont la construction avait été autorisée par le dernier congrès, étaient à la veille d'être mises sur le chantier. Le secrétaire demandait en outre la construction de dix petits steamers de guerre d'un faible tirant d'eau. Ces bâtiments seraient

particulièrement utiles dans les ports du Sud, presque tous inabordables pour les autres navires de guerre, et dans la prévision d'événements graves en Chine, ils deviendraient infiniment précieux pour la navigation des rivières dans ces parages. On évaluait à 2 millions 300,000 dollars les frais d'établissement de ces nouveaux bâtiments.

Telle était la situation cependant il résultait du Message présidentiel comme du rapport du secrétaire de la Trésorerie que, vu les circonstances, vu aussi le déclin assez rapide des droits perçus par la douane, il y avait nécessité pour le Trésor de recourir au crédit, c'est-à-dire à l'emprunt. M. Howell Cobb n'admettait pas que l'on dût attribuer à la réforme du tarif opérée par le précédent Congrès les différences signalées dans le revenu. Il se bornait à demander, ce qui fut voté à titre de remède purement temporaire, l'émission de bons du Trésor jusqu'à concurrence de vingt millions de dollars, remboursables en deux ou trois ans, et dont l'intérêt ne dépasserait pas 6 0/0. Toutefois, ce plan ne fut pas adopté dans toutes ses parties. Décidé en particulier, que le remboursement des bons ne pourrait pas être reculé au delà d'une année.

Les questions de politique intérieure furent bientôt remises sur le tapis. M. Douglas opposa le Président à lui-même dans la question du Kansas. N'avait-il pas écrit à M. Walker, en l'envoyant dans cette province : « qu'une constitution une fois rédigée, puis soumise au peuple, les habitants du Kansas devaient être protégés dans l'exercice de leur droit de voter pour ou contre cette constitution, et que ni fraude ni violence ne pourraient mettre obstacle à la sincère expression de la volonté du peuple?»> Et le Président répétait que « si la Constitution n'était pas soumise par la Convention au vote de tous les habitants actuels du Kansas, et si le vote ne s'exerçait pas loyalement et sincèrement, cette Constitution devrait et serait rejetée par le Congrès. » Contraste accablant, il en fallait convenir, avec les déclarations actuelles du chef du gouvernement fédéral. Aussi bien M. Douglas annonçait-il qu'il proposerait au Sénat une résolution aux termes de laquelle le Kansas ne serait qualifié Etat qu'autant que le peuple aurait approuvé la Constitution. Ce qui ne devait

pas moins produire d'effet, c'est que M. Walker, ainsi abandonné par M. Buchanan, lui adressait sa démission motivée et bientôt rendue publique. Le Président répondit par la destitution de M. Stanton, mandataire de Walker, et par la nomination de M. Denoer aux fonctions de gouverneur du Kansas.

CHAPITRE XVI.

ÉTATS DIVERS.

AMÉRIQUE CENTRALE: MEXIQUE. Situation difficile de ce pays. Agitation des provinces. Congrès général de Mexico; constitution nouvelle: M. Comonfort, réélu président, et M. Benito Juarez, vice-président. Fédéralisme des provinces; ses conséquences anarchiques. Différend avec l'Espagne. Litis pendance. Nouveaux troubles; la constitution suspendue. Le général Zuloaga s'empare de la capitale; M. Comonfort, président nominal; ses incertitudes : la confusion continue. GUATEMALA, Situation relativement calme de cette république : le président à vie Rafael Carrera. Budget; importations et exportations. COSTA RICA. Le président Rafael Mora. Session législative. Difficultés avec Nicaragua: la nécessité de se défendre contre Walker rapproche les deux républiques.

NICARAGUA. Walker et ses entreprises; son débarquement déjoué par le commodore Paulding; la paix rétablie entre cette république et celle de Costa-Rica. Traité de commerce avec les Etats-Unis. AMÉRIQUE DU SUD: VENEZUELA. Le président Tadeo Monagas.

Réforme de la constitution. La présidence maintenue à son titulaire actuel; son ministère.

NOUVELLE-GRENADE. Etablissement du fédéralisme; agitation en sens divers : confusion. Le président Ospina; son appel aux habitants de Bogota.

EQUATEUR. Le général Urbina transmet la présidence à M. Francisco Robles. Ouverture de la session législative à Quito. Situation. Influence du parti démocratique dans la personne du président.

:

PÉROU. Le général Ramon Castilla, surnommé le Libérateur. Insurrection dans le sud dirigée par le général Vivanco : les îles Chincha tour à tour prises et reprises. Succès partagés : situation incertaine. Réunion de la Convention journée du 2 novembre. Un officier chasse les députés du lieu de leurs séances. Proclamation tardive du président Castilla contre les auteurs de cette journée. La guerre civile continue. BOLIVIE. Les complots à l'état continu. Insurrection générale de septembre. Le docteur Linarès président provisoire. Son cabinet. Proclamation et promesses du nouveau président.

CHILI. Calme de ce pays comparé à la situation des autres républiques: le président Manuel Monti; son ministère tout composé de personnages à sa dévotion. Mécontentement; démission des ministres cabinet nouveau ayant pour chef M. Urmeneta.

ETATS DE LA PLATA. 1o Buenos-Ayres et la Confédération argenține.

Fâcheuses dissensions entre ces Etats. Sur le point de se réconcilier elles se divisent encore à propos de l'admission d'un chargé d'affaires de Buenos-Ayres à Paris. 2o République orientale. Le président Pereira, Négociation d'un traité de commerce avec le Brésil. Les chambres opposées à ce traité. Elles sont congédiées. Mort d'Oribe : le général Florès. Elections. Triomphe des Blancs. 3o Le Paraguay. Le président Lopez. Son pouvoir quelque peu arbitraire. Politique extérieure. Différend avec le Brésil au sujet de la navigation du Rio-Paraguay. Longs pourparlers M. Amaral et M. Paranhos. Règlement du différend. Le Nouveau-Bordeaux; mauvais traitements subis par les colons. Réclamations de la France.

BRÉSIL. Crise ministérielle à la suite des élections. Incertitudes de l'empereur. Ministère Olinda; caractère et antécedents du chef du cabinet. Session nouvelle; le budget. Les chemins de fer. Le sénat et la traite. Interpellations au sujet de la politique et des exigences de l'Angleterre. Un député accusé de malversation; son acquittement par le sénat. Les immigrations.

MEXIQUE.

Le Mexique ouvrait en quelque sorte la série de ces Gouvernements qui, en dehors des Etats-Unis et à peu d'exceptions près, sont à l'état d'anarchie et dès lors de faiblesse continue. Le chef du pouvoir exécutif, M. Ignacio Comonfort luttait péniblement contre les complots et les conspirations dont son pouvoir était l'objet. Au printemps de cette année (mai), on découvrait à Mexico une conjuration à la tête de laquelle se trouvaient, diton, plusieurs membres du clergé et des émissaires de SantaAnna. Elle fut déjouée par le Gouverneur qui surprit les conjurés au moment où tout armés ils tenaient leur conciliabule. Vingt et un d'entre eux furent arrêtés. Le président Comonfort n'ayant plus à exercer ses fonctions que jusqu'au mois de septembre, le but de la conspiration était sans doute de préparer les voies à un autre pouvoir. Le nom de l'archevêque était mêlé à cette échauffourée. On ajoutait que Comonfort se proposait d'exproprier le clergé qui touchait encore le revenu provenant de la vente des biens de main-morte. Il est certain que les relations étaient tendues entre le Gouvernement et l'Eglise. Un incident qui n'avait de portée qu'eu égard à l'intention qui l'avait fait naître en témoignait. Le jour de la procession de la Fête-Dieu, l'archevêque s'était refusé péremptoirement à ce que les autorités politiques fussent reçues dans la cathédrale avec les hon

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