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temps de service la veille de mon inauguration. En réalité je trouvai le gouvernement du Kansas aussi bien établi que celui de tout autre territoire.

>> Dans ces circonstances, quel était mou devoir ? N'était-ce pas de soutenir ce Gouvernement, de le protéger contre la violence d'hommes sans loi qui étaient determinés à le conduire ou à le renverser; d'empêcher qu'il ne fût culbuté par force, enfin, dans le langage de la Constitution, de veiller à ce que les lois fussent fidelement exécutées? C'est dans ce but, et dans ce but seul que j'envoyai des forces militaires au Kansas pour agir comme posse comitatus, en aidant les magistrats civils à mettre les lois à exécution. La condition du territoire à ce moment, et je n'ai pas besoin de la retracer, rendait cette précaution absolument nécessaire. Dans cet état de choses, n'aurais-je pas été justement blamé si j'avais laissé le marshal et autres fonctionnaires semblables dans l'impuissance d'exécuter les arrêts et jugements des Cours de justice établies par le Congrès ou sous son autorisation expresse par la législature territoriale, et si j'avais ainsi souffert que le Gouvernement lui-même devint un objet de mépris aux yeux du peuple? Et voilà cependant ce que vous appelez «< forcer le peuple du Kansas à obéir à des lois qui ne sont ni les siennes ni celles des Etats Unis ! » et c'est pour ces faits que vous me dénoncez comme ayant violé mon serment solennel!

Je demande ce que j'aurais pu ou dû faire autrement. Auriez vous désiré que j'abandonnasse le Gouvernement territorial, sanctionné comme il l'a été par le Congrès, aux violences illégales, et que j'eusse renouvelé ainsi les scènes de guerre civile et d'effusion de sang que tout patriote a déplorées déjà dans le pays ? C'eût été là véritablement violer mon serment et imprimer une tache indélébile au caractère de mon administration.

» J'admets très volontiers que la nécessité d'envoyer des forces militaires au Kansas pour aider à l'exécution des lois civiles ne fait pas honneur à notre pays. Mais que le blâme en retombe sur la tête des coupables! D'où

a surgi cette nécessité? Une partie des habitants du Kansas, ne voulant pas se fier au scrutin, le remède américain toujours sûr pour redresser tous les torts, eût entrepris de créer un gouvernement indépendant par lui-même. Si cette tentative eût réussi, elle eût naturellement renversé le Gouvernement existant, prescrit et reconnu par le Congrès, et elle y eût substitué un gouvernement révolutionnaire. C'était là une usurpation de même caractère que si une portion du peuple du Connecticut entreprenait d'etablir un Gouvernement séparé dans ses limites pour remédier à quelques griefs réels ou imagiuaires dont ils pourraient avoir à se plaindre de la part du gouvernement légitime. Un tel principe, mis à exécution, détruirait toute autorité légale et produirait l'anarchie universelle.

>> Je dois spécifier plus particulièrement un état de choses dont je n'ai parlé qu'en termes généraux et qui a nécessité la présence de forces militaires au Kansas.

» Le Congrès des Etats-Unis a déclaré très-sagement que la vraie intention et la vraie signification de l'acte organisant le territoire était, non d'introduire législativement l'esclavage dans aucun territoire, non plus que de l'en exclure, mais de confier ce soin à ses habitants, laissés parfaitement libres d'établir et de réglementer leurs institutions domestiques à leur gré, senlement en conformité avec la Constitution des Etats-Unis. Comme conséquence naturelle, le Congrès décida également, par le même acte, que lorsque le territoire du Kansas sera admis comme Etat, il y sera admis avec ou sans l'esclavage, suivant les prescriptions de sa Constitution à l'époque de l'admission. L'esclavage existait alors et existe encore aujourd'hui au Kansas sous la Constitution des Etats-Unis; c'est du moins un point décidé par le plus haut tribunal que reconnaissent nos lois. Comment on a pu jamais en douter sérieusement, c'est ce qu'il est difficile de comprendre. Si une confédération d'Etats souverains acquiert un nouveau territoire en commun, certainement une portion d'entre eux ne

peut avoir le droit d'exclure l'autre d'en jouir, en lui défendant d'y transporter quoi que ce soit que reconnaisse comme propriété la Constitution commune. Mais quand le peuple, c'est à-dire les résidents de bonne foi de ce territoire, procède à l'élaboration d'une Constitution d'Etat, alors c'est son droit de décider la question, importante pour lui-même, s'il maintiendra, modifiera on abolira l'esclavage. A lui et à lui seul il appartient de trancher la question en dehors de toute intervention étrangère.

» Dans l'opinion de la législature territoriale, le temps est venu pour le territoire d'entrer dans l'Union, et en conséquence elle a passé une loi pour l'élection des délégués chargés de faire une Constitution d'Etat. Cette loi était bonne et juste dans ses clauses. Elle conférait le droit de suffrage à tout habitant bona fide du territoire, et afin d'empêcher la fraude et l'intrusion de citoyens appartenant à des Etats voisins ou éloignés, elle limitait très à propos ce droit à ceux qui avaient résidé trois mois avant l'élection dans le territoire. Pour tous les résidents qualifiés, à quelque organisation qu'ils eussent pu appartenir précédemment, c'était là une opportunité loyale de participer à l'élection et d'exprimer leur opinion au scrutin, relativement à l'esclavage. Cependant nombre d'hommes sans loi n'en ont pas moins continué à résister au gouvernement territorial. Ils ont refusé soit de le reconnaître, soit de voter, et les membres de la Convention ont été élus légalement et régulièrement sans leur intervention.

» La Convention s'assemblera prochainement pour s'acquitter du devoir solennel de rédiger une Constitution pour ses commettants et leur postérité. Dans l'état de rébellion naissant existant actuellement au Kansas, c'est mon devoir impérieux d'employer les troupes des Etats-Unis, s'il en est besoin, pour défendre la Convention contre la violence, et pour protéger les habitants de bonne foi dans l'exercice de leur droit de suffrage lorsque la Constitution sera soumise à leur adoption ou à leur rejet.

>> J'ai pleine confiance que le gouverneur Walker n'emploiera les troupes que pour résister à une agression positive, ou pour faire exécuter les lois, et cela seulement lorsque le pouvoir d'un magistrat civil aura été prouvé insuffisant.

» Conformément au sage exemple donné par M. Madison à l'égard de la Convention de Hartford, les combinaisons illégales et dangereuses, comme la convention de Topecka, ne seront point troublées, à moins qu'elles ne tentent d'accomplir quelque acte qui les place en conflit direct avec la Constitution et les lois, auquel cas elles seraient combattues et détruites par toutes les forces du gouvernement. En accomplissant ce devoir, j'aurai l'approbation de ma propre conscience, et, j'en ai l'humble confiance, celle de mon Dieu.

>> Je vous remercie de l'assurance que vous me donnez que vous ne cesserez pas de prier le Dieu tout-puissant pour qu'il fasse de mon administration un exemple de justice et de bienfaisance.

» Vous pouvez m'aider grandement à réaliser cette bénédiction en exercant votre influence pour calmer l'agitation sectionnelle qui existe maintenant par rapport à l'esclavage, agitation qui a produit beaucoup de mal et point de bien, et qui, si elle pouvait réussir à atteindre son but, ruinerait l'esclave aussi bien que le maître. Vous feriez en cela œuvre de véritable philanthropie.

>> Chaque jour de ma vie je sens combien je suis au-dessous des devoirs de ma haute position si je n'ai la continuelle assistance de la Providence divine. Aussi, plaçant ma confiance en elle et en elle seule, je conserve bon espoir qu'elle me fera capable de readre une justice égale à toutes les portions de l'Union, et se servira ainsi de moi comme d'un humble instrument pour rétablir la paix et l'harmonie parmi le peuple des différents Etats.

» Je suis, etc.

» JAMES BUCHANAN. »

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du Saint-Père dans les provinces. Un ouvriers convalescents de Vincennes.
accueil généralement affectueux, à
peine nuancé par des démonstrations
politiques, est fait à Sa Sainteté.

21. France. Algérie. Début de
la brillante campagne du maréchal
Randon contre la Kabylie.

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AOUT.

5.- France. Napoléon III se rend
à Osborn, accompagné de l'Impera-
trice.

12.

14.

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Décret institutif de la mé-

26. Prusse et Grande-Bretagne. daille de Sainte-Hélène.
Fiançailles de la fille aînée de la reine
Victoria et du fils du prince de Prusse.
27-29. Belgique. Troubles à
Bruxelles à l'occasion de la loi sur les
établissements de bienfaisance : le
nonce du Pape est méconnu, insulté.
Belle conduite du ministre des affaires
étrangères, M. Vilain XIIII.

Inauguration du nouveau
Louvre par l'Empereur; discours de
S. M. à cette occasion.

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Grande-Bretagne. Exposition
de Manchester. Organisée par une
société d'amateurs, elle réunit les
chefs-d'œuvre de tous les pays.

-

Etats-Unis. Terrible crise com-
merciale. Elle se prolonge jusqu'au
mois de novembre et est suivie du
chômage de la classe ouvrière.

7. France. Condamnation de
Tibaldi, Bartolotti, Grilli, Ledru-
Rollin, prévenus et couvaincus de
complot contre la vie de l'Empereur.

5-11.- France. Entrevue de Na-

poléon à Osborne, avec la reine de la
Grande-Bretagne. Cette rencontre des
deux souverains ne fut empreinte d'au-
cune sorte de pompe ou d'éclat. Rien
d'officiel non plus au sujet des résolu-
tions qui en surgirent.

25.-France-Algérie. Condam-
nation du capitaine Doineau à la peine
de mort pour complicité d'assassinat
contre un Français et un chef indi-
gène. Nous avons donné plus haut les
détails de ce procès mémorable.

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Souverains, princes et princesses: Henriette de Wurtemberg, mère de la reine régnante de ce royaume; prince de La Tour-et-Taxis, grand maître des cérémonies de l'Impératrice d'Autriche; Louise de Bourbon, infante d'Espagne, duchesse de Saxe, veuve du duc Maximilien de Saxe; comtesse Guillaume de Wurtemberg; - Mary, duchesse de Gloucester,tante de la reine Victoria; Dorothée-Marie-Joséphine-Sophie, archiduchesse d'Autriche, fille aînée de l'Empereur, morte à Bude, âgée de vingt-six mois; Marie-Louise, archiduchesse d'Autriche, sœur du grand-duc de Toscane; Charles-Lucien Bonaparte;

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