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TABLE

DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE CAHIER.

Mémoire sur l'Absorption de l'Air atmosphérique par les corps; par M. Rhulant.

Pag. 89

Extrait d'une Lettre du docteur S. L. Mitchell, sur des
Fossiles.

Rapport fait à l'Institut royal de France sur la Lithographie,
et particulièrement sur un Recueil de Dessins lithographiés
par M. Engelmann.

Notes relatives à la Lithographie de M. Lasteyrie.
Nouvelle Nomenclature chimique, d'après la classification
adoptée par M. Thenard; ouvrage spécialement destiné aux
personnes qui commencent l'étude de la Chimie, et à celles
qui ne sont pas au courant des nouveaux noms; par M. J.-B.
Caventou.

Quelques nouvelles Recherches sur la Flamme; par sir Humphry
Davy

Mémoire sur l'Amalgamation.

Tableau météorologique; par M, Bouvard.

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De l'Imprimerie de Mm V COURCIER, rue du Jardinet, n° 12, quartier Saint-André-des-Arcs.

JOURNAL

DE PHYSIQUE,

DE CHIMIE

ET D'HISTOIRE NATURELLE.

MARS AN 1817.

EXAMEN CRITIQUE

Des différentes Hypothèses imaginées pour expliquer l'apparence connue sous le nom de queue ou chevelure des Comètes (*);

PAR H. FLAUGERGUES.

LES comètes diffèrent des autres planètes principalement par cette nébulosité blanche, plus ou moins vive, disposée autour du disque blanc et brillant de la comète, qu'on nomme le noyau. La clarté de cette nébulosité diminue graduellement à mesure qu'elle est plus éloignée du noyau, et finit par se perdre dans le fond du ciel; il est extrêmement probable que cette nébulosité n'est autre chose que l'atmosphère de la comète éclairée par le soleil, et qui

(*) Ce Mémoire est extrait d'un ouvrage plus considérable, auquel l'Académie royale du Gard a bien voulu décerner un de ses prix en 1816. Tome LXXXIV. MARS an 1817.

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réfléchit une partie des rayons de cet astre. Cette atmosphère étant vraisemblablement formée, comme celle de la terre, d'un fluide élastique adhérent au noyau par sa pesanteur vers la comète, doit devenir plus rare à mesure qu'en s'éloignant de ce noyau sa pesanteur diminue ainsi que la pression des parties supérieures. A raison de cette raréfaction, continuellement croissante, ce fluide doit conséquemment réfléchir de moins en moins les rayons du soleil, et présenter ainsi l'apparence d'une clarté qui s'affaiblit toujours en s'éloignant du noyau de la comète; il n'y auroit rien à ajouter à une explication si naturelle, si les comètes ne présentoient pas d'autres apparences; mais cette atmosphère, au lieu de rester arrondie, suivant les fois de l'équilibre des fluides, s'allonge d'une manière singulière lorsque la comète s'approche du soleil, au point de former une large bande qui s'étend souvent à plusieursmillions de lieues de la comète, et couvre un espace immense dans le ciel on nomme cette bande la queue de la comète. Une apparence aussi singulière a fortement excité de tout temps la curiosité des philosophes, et, pour l'expliquer, ils ont imaginé un grand nombre d'hypothèses toutes plus ou moins mal fondées, et dont plusieurs, absolument contraires aux phénomènes ou choquant directement les principes d'une saine physique, sont des erreurs manifestes; mais avant que d'entrer dans l'examen de ces différentes hypothèses, il faut établir d'abord les apparences ou les phénomènes constans que présente la queue des comètes; car, puisque une hypothèse quelconque doit, pour être admissible, représenter exactement tous les phénomènes connus, toute hypothèse qui ne remplira pas cette condition est nécessairement fausse, et doit être rejetée : voici donc l'énumération des phénomènes constans, et les plus généralement reconnus, que présente queue des comètes.

la

:

1°. La queue d'une comète s'étend toujours à peu près à l'opposite du soleil, et par conséquent cette queue suit la comète lorsqu'elle descend vers le soleil, et précède la comète lorsque cette comète, ayant passé le périhélie, remonte en s'éloignant du soleil.

2°. La queue des comètes est toujours plus longue et plus brillante après le passage de la comète au périhélie qu'avant ce passage.

3°. La queue d'une comète s'écarte pour l'ordinaire un peu d'un côté ou d'autre de la ligne menée par les centres du soleil et de la comète.

4°. La queue d'une comète est rarement exactement droite,

ma ispresque toujours un peu courbe, et cette courbure est plus grande à l'extrémité de la queue que proche du noyau,

5°. Les queues des comètes sont ordinairement divergentes, c'est-à-dire plus larges à leur extrémité qu'à leur origine proche du noyau.

6°. La plus grande clarté de la queue d'une comète est toujours à son origine proche du noyau; à partir de là, cette clarté diminue par degrés insensibles jusqu'à l'extrémité de la queue, qui n'est point tranchée, mais qui se perd et se confond insensiblement avec le fond du ciel.

7°. Les bords latéraux de la queue des comètes sont ordinairement plus lumineux que le milieu et le bord convexe, et pour l'ordinaire plus brillans et mieux terminés que le bord concave.

8°. La lumière de la queue des comètes est parfaitement blanche; ou si cette queue est colorée (ce qui est extrêmement rare), c'est la même couleur dans toute son étendue, et, dans aucun cas, on ne voit dans la queue des comètes des apparences semblables aux couleurs prismatiques.

9°. Les queues des comètes sont transparentes, et on voit, au travers de ces queues, les plus petites étoiles.

Voilà, en général, les phénomènes que présentent les queues des comètes, et dont une hypothèse exacte sur la cause de ces apparences doit rendre raison; ce n'est pas cependant que ces phénomènes ne soient sujets à beaucoup d'exceptions; par exemple, une comète peut paraître sans queue, non-seulement parce que la queue est cachée derrière le corps et l'atmosphère de la comète, ou qu'étant projetée sur cette atmosphère, on ne puisse la distinguer (ainsi que cela doit arriver toutes les fois qu'une comète se trouve en opposition ou en conjonction avec le soleil, avec une petite latitude géocentrique), mais encore parce qu'elle n'aura réellement point de queue: telles ont été en particulier les comètes des années 1585 (1) [*], 1718 (2), 1729 (3), etc.

La direction constante de la queue des comètes vers le côté opposé au soleil, s'éloigne quelquefois assez considérablement de la ligne menée par les centres du soleil et de la comète, comme, par exemple, dans la comète de 1577, dont la queue

[*] Les citations étant très-nombreuses, j'ai cru qu'il seroit plus à propos de les rapporter toutes de suite à la fin de ce Mémoire,

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