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dans d'autres mines, beaucoup moins dangereuses, où elle n'a pas encore été adoptée, quelques ouvriers ont perdu la vie et plusieurs ont été brulés (1).

Les faits établis dans la deuxième section, expliquent pourquoi on obtient autant de chaleur des matières combustibles quand elles brûlent avec vivacité; et ils prouvent que dans tous les cas la température des corps agissans doit être maintenue à un degré aussi élevé qu'il est possible, non-seulement parce que l'accrois sement de chaleur est plus grand, mais aussi parce que c'est le moyen d'empêcher les combinaisons qui, à des températures plus basses, ont lieu sans produire une chaleur considérable. Ainsi, dans la lampe d'Argand, dans celle de Liverpool ét dans les meilleurs foyers, l'augmentation d'effet ne dépend pas simplement du courant rapide d'air, mais encore de la chaleur conservée par l'arrangement des matériaux qui forment la cheminée et qui communiquent aux matières entrant en inflammation.

Ces faits expliquent aussi les méthodes à l'aide desquelles on peut augmenter la température et reculer les bornes de certaines méthodes. Les courans de flamme, comme je l'ai démontré dans la dernière section, ne peuvent jamais élever la chaleur des corps qu'on y expose, plus haut qu'à un certain degré, qui est leur température propre. Mais par la compression, point de doute que la chaleur des flammes de simples supports et de matières combustibles ne puisse être considérablement augmentée, probablement en raison de leur compression. Dans le chalumeau à mélange d'oxigène et d'hydrogène, le maximum de la température se trouve à l'ouverture d'où les gaz sont dégagés, c'est-à-dire où leur densité est la plus grande. Probablement un degré de tempér rature bien au-delà de tout autre, précédemment obtenu, peut être produit en chassant la flamme de l'oxigène et de l'hydrogène comprimés dans l'arc de Volta, et en combinant ainsi les deux plus puissans agens pour augmenter la température.

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Les circonstances rapportées dans ce Mémoire, combinées avec celles mentionnées dans celui sur la flamme, qui a paru dans le Journal des Sciences et des Arts, de M. Brande, expliquent la nature de la lumière des flammes ainsi que leurs formes. Lors

(1) Ces lampes sont applicables à tous les ouvrages où il faut se garantir des explosions ou des inflanimations, soit de gaz inflammable des mines, ou de l'hydrogène carbure, du gaz de charbon, des vapeurs des esprits, ou de celles de l'éther. Par l'introduction des cylindres de verre dans le cylindre de treillis de fil d'archal au-dessus de la flamme, on peut faire la mèche plus grande, et elle brûle d'après le principe de la lampe de Liverpool.,

Tome LXXXIV. MARS an 1817.

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dans les flammes, la matière purement gazeuse brûle, la que, lumière est très-foible. La densité de la flamme ordinaire est proportionnée à la quantité de charbon de bois solide d'abord déposé et ensuite brûlé. La forme de la flamme est conique, parce que la plus grande chaleur réside dans le centre du mélange explosif. En regardant attentivement les flammes, on aperçoit la partie où la matière combustible se volatilise; elle paroît obscure en comparaison de celle où cette dernière commence à brûler, et qui se trouve tellement imprégnée d'air, qu'elle devient explosive. La chaleur diminue vers le haut de la flamme, parce que, dans cette partie, la quantité d'oxigène est moindre. Lorsque la mèche s'épaissit par le charbon qu'y s'y ramasse, la radiation réfroidit la flamme et empêche une quantité convenable d'air de se mêler avec sa partie centrale. En conséquence, le charbon chassé du haut de la flamme rougit seulement, et la plus grande partie s'échappe sans être consumée.

L'intensité de la lumière des flammes dans l'atmosphère augmente par la condensation et diminue par la raréfaction; apparemment dans une raison plus élevée que leur chaleur. Dans les atmosphères plus denses, il existe plus de particules capables d'émettre la lumière; et cependant la plupart de ces particules, en devenant capables d'émettre la lumière, absorbent la chaleur; ce qui ne peut avoir lieu dans la condensation d'un médium simplement supportant.

Les faits établis dans la première section prouvent que les apparences lumineuses des étoiles volantes et des météores ne peuvent pas être attribuées à aucune inflammation de fluides élastiques; mais qu'elles dépendent de l'ignition de corps solides. Le Dr Halley a calculé la hauteur d'un météore à quatre vingtdix milles, et le grand météore de l'Amérique, qui lançait des pluies de pierres, fut estimé à soixante-dix milles de haut. La vélocité du mouvement de ces corps doit, dans tous les cas, être immensément grande; et la chaleur produite par la compression de l'air, singulièrement raréfiée par lá vélocité du mouvement, doit probablement suffire pour mettre la masse en feu. Tous les phénomènes peuvent s'expliquer en supposant que les étoiles tombantes sont des petits corps solides qui tournent autour de la terre dans des orbites parfaitement, excentriques, qui ne prennent feu que lorsqu'elles passent, avec une immense vélocité, à travers les régions supérieures de l'atmosphère; enfin, en supposant que les corps météoriques qui lancent des pierres avec explosion, sont semblables à ceux qui renferment une matière soit combustible, soit élastique.

QUELQUES NOUVELLES EXPÉRIENCES

ET OBSERVATIONS

SUR LA COMBUSTION DES MÉLANGES GAZEUX, etc.;

PAR SIR HUMPHRY DAVY.

Lu devant la Société royale, le 23 janvier 1817.

DANS un Mémoire lu dans les deux dernières séances de la Société royale, j'ai décrit les phénomènes de la combustion lente de l'hydrogène et du gaz huileux sans flamme. J'ai démontré dans le même Mémoire, que la température de la flamme est infiuiment plus élevée qu'il n'est nécessaire pour l'ignition des corps solides. Aussi m'a-t-il paru probable que, dans certaines combinaisons des corps gazeux, par exemple de ceux précités, l'augmentation de température n'étoit pas suffisante pour rendre les matières gazeuses elles-mêmes lumineuses; et cependant qu'elles pourroient mettre le feu aux matières solides qui leur étoient soumises. J'ai fait plusieurs expériences sur ce sujet. J'avois projeté d'exposer des fils de métal très-fins à l'oxigène et au gaz huileux, ainsi qu'à l'oxigène et à l'hydrogène pendant leur combinaison lente sous différentes circonstances, lorsque le hasard me conduisit à la connoissance du fait, et, dans le même temps, à la découverte d'une nouvelle série de phénomènes curieux.

Dans le but de faire des expériences sur l'agrandissement de la sphère de la combustibilité des mélanges gazeux de gaz de charbon et d'air, par l'augmentation de la température, j'introduisis une petite lampe garnie d'un treillis de fil d'archal avec quelques fils de platine fixés au-dessus de la flamme dans un mélange combustible contenant le maximum de gaz de charbon; et lorsque l'inflammation eut lieu dans le cylindre de treillis, j'y

jetai une plus grande quantité de gaz de charbon, espérant que la chaleur acquise par le gaz mélangé, en passant au travers du treillis, empêcheroit l'excès d'éteindre la flamme. La flamme dura deux ou trois secondes après que le gaz de charbon fut introduit. Lorsqu'elle fut éteinte, la partie du fil de platine qui avoit été la plus échauffée resta en feu, et continua ainsi pendant plusieurs minutes; et quand je l'eus emporté dans un endroit obscur, il parut évidemment qu'il n'y avoit pas de flamme dans le cylindre.

Je reconnus aussitôt que c'étoit là le résultat que j'avois espéré d'obtenir par d'autres méthodes, et que l'oxigène et le gaz de charbon, en contact avec le fil de métal chaud, se combinoient sans flamme, et néamoins produisoient assez de chaleur pour conserver le fil en feu et garder leur propre combustion. Je me suis convaincu de la vérité de cette conclusion, en faisant un mélange semblable, en chauffant un fil de platine et en l'introduisant dans le mélange. Il devint immédiatement en feu à peu près jusqu'à la blancheur, comme s'il eût été lui-même actuellement en combustion, et il resta long-temps embrasé. Lorsqu'il fut éteint, l'inflammabilité du mélange se trouva tout-à-fait détruite.

Une température beaucoup au-dessous de l'ignition suffit pour produire ce curieux phénomène. J'enlevai le fil de platine et le mis réfroidir dans l'atmosphère jusqu'à ce qu'il eût cessé d'ètre visiblement rouge; et cependant admis de nouveau dans le mélange, il devint aussitôt d'une chaleur rouge.,

J'obtins des mêmes phénomènes avec des mélanges de gaz huileux et d'air, l'oxide carbonique, le gaz prussique et l'hy+ drogène, et, dans le dernier eas, avec une rapide production d'eau. J'ai observé que le degré de chaleur devoit être déterminé par l'épaisseur du fil. Lorsque le fil étoit de la même épaisseur, il devenoit plus embrasé dans l'hydrogène que dans les mélanges de gaz huileux, et plus dans les mélanges du gaz huileux que dans ceux d'oxide gazeux de charbon.

Lorsque le fil étoit très-fin, d'environ de pouce de dia18/0 mètre, sa chaleur augmentoit dans des matières très-combustibles, de manière à leur faire faire explosion. Le même fil dans des mélanges moins combustibles, continua seulement à être d'un rouge brillant ou d'un rouge foncé, suivant la nature du mélange.

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Dans les mélanges non explosifs par la flanime renfermée dans de certaines bornes, ces phénomènes intéressans eurent lieu', soit que l'air ou le gaz inflammable fussent en excès.

La même circonstance survint avec certaines vapeurs inflammables. J'ai essayé celles de l'éther, de l'alcool, de l'huile de térébenthine et de la naphte. Le meilleur moyen de développer ce fait, c'est de tenter une expérience sur la vapeur de l'éther ou de l'alcool, qu'on peut faire en une minute. Jetez une goutte d'éther dans un verre froid, ou bien une goutte d'alcool dans un verre chaud. Faites chauffer quelques morceaux de fils de platine sur une pelle chaude ou à la chandelle, et jetez-les ensuite dans le verre; ils seront en feu dans quelque partie du verre, avec une chaleur presque blanche, et resteront en cet état aussi long-temps qu'il existera dans le verre une quantité suffisante de vapeur et d'air.

Lorsque l'expérience sur la combustion lente de l'éther se fait dans l'obscurité, on aperçoit au-dessus du fil une lumière phosphorescente pâle qui est plus apparente lorsque le fil cesse d'être en feu. Cette apparence tient à la formation d'une substance volatile acerbe douée de propriétés acides. cotundy ab

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Les changemens chimiques généralement produits par une combustion lenté, paroissent mériter nos recherches. Un fil de platine introduit dans des circonstances ordinaires dans un mélange de gaz prussique (cyanogène), et dans l'oxigène en excès, devint enflammé jusqu'à l'excès, et j'observai les vapeurs jaunes de l'acide nitreux dans le mélange. Il se forma beaucoup d'oxide carbonique dans un mélange de gaz huileux non explosif, provenant de l'excès de gaz inflammable.'s

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J'ai essayé de produire ces phénomènes avec différens métaux; mais je n'ai réussi qu'avec le platine et le palladium. Avec le cuivre, l'argent, le fer, l'or et le zinc, Feffet n'eut pas lieu. Le platine et le palladium sont de foibles conducteurs comparés avec les autres métaux; ils ne sont pase susceptibles de chaleur; cette foiblesse et cette incapacité semblent être les principales causes de leur combustion lentes continue et rendue sensible. thean jaio! oh nodiedo

J'ai fait des expériences sur quelques substances terreusés qui sont de mauvais conducteurs de la chaleur, mais leurs facultés et leur pouvoir de rendre la chaleur radieuse paroissent se combattre. Une mince pellicule de matière charbonneuse détruit

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