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Notre exportation, au contraire, se composait en 1913 pour près des trois quarts (exactement 74,29 % = 1022 millions) de produits de notre industrie, le dernier quart comprenant pour 201 millions (14,61 %) de denrées alimentaires et pour 153 millions (11,10 %) de matières premières.

Il est peut-être intéressant de marquer ici les chiffres d'exportation de nos principales industries pendant les années 1912, 1913 et 1914.

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céréales, pour 117 millions de denrées coloniales, pour 98 millions de produits alimentaires de provenance animale, pour 53 millions de fruits et légumes, pour 64 millions de boissons.

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A côté de ces chiffres et de ceux que nous avons rappelés plus haut pour indiquer la valeur, la provenance et la destination de nos échanges commerciaux avec l'étranger, il faudrait placer ceux du premier semestre de 1915 qui n'ont pas encore été publiés par notre statistique douanière. Eussions-nous ces chiffres que nous hésiterions à les mettre en regard de ceux qui précèdent. La plupart d'entre eux devraient être accompagnés d'explications sans lesquelles ils risqueraient fort d'être mal compris et mal interprétés. De même, il ne faudrait pas trop se hâter de tirer des conclusions absolues des chiffres pour 1914 qui nécessiteraient de nombreux commentaires.

Nous savons à l'heure qu'il est que le total de nos importations a passé de 1979 millions en 1912 et 1919 millions en 1913, à 1478 millions en 1914, ce qui indique une diminution de 441 millions.

Il est hors de doute que depuis le commencement de l'année 1915 nos importations ont, de nouveau, pour la plupart des produits et dans l'ensemble, diminué dans une forte mesure, en quantité. Mais il paraît certain que la hausse énorme des prix enregistrés par le << Statist» de Londres dans ses << index-numbers », compensera dans une très large mesure la diminution des quantités. Il ressort en effet de ces chiffres-index que la hausse moyenne totale des prix s'élevait au printemps 1915, comparativement au mois de juin 1914, à 32 % et que la hausse des denrées alimentaires seules a dépassé 48 %. On trouvera à cet égard des chiffres

et renseignements détaillés dans l'étude que M. le Dr Geering (Bâle) vient de publier dans l'« Annuaire financier suisse » sous le titre : « Das Wirtschaftsjahr 1914/1915. »

Nos exportations accusent en 1914 vis-à-vis de 1913 une diminution de plus de 189 millions de francs et cette diminution n'est pas pour surprendre, en présence des conditions dans lesquelles s'est trouvée notre industrie au début de la guerre. Les efforts qu'elle a faits depuis lors pour résister à la bourrasque, pour s'adapter aux circonstances en transformant au besoin sa production, semblent avoir été couronnés de succès et il est à prévoir que le chiffre de nos exportations sera, pour l'année 1915, sensiblement supérieur au total de 1914, à condition que les deux partis belligérants nous fournissent, ou laissent transiter à destination de la Suisse, ce qu'il faut à notre population pour vivre et à nos usines pour travailler.

Après des négociations longues et pénibles, rendues nécessaires par les interdictions d'exportation et de transit prononcées par les belligérants, sans souci des droits des neutres, on est arrivé à créer en Suisse un organe ou plutôt deux organes, dont on chercherait en vain les pareils dans l'histoire économique des nations et qui doivent servir d'intermédiaires entre les deux groupes de belligérants et les consommateurs suisses des produits qui nous viennent du dehors et dont nous avons besoin pour vivre et pour travailler.

L'un de ces organes est un bureau créé à Zurich et placé sous la direction d'un homme de confiance des gouvernements allemand et austro-hongrois, M. Usteri, membre du Conseil des Etats.

L'autre est la Société suisse de surveillance économique (S. S. S.), composée de 15 membres désignés

par le Conseil fédéral suisse 1), et dont les statuts ont été adoptés après entente entre le gouvernement fédéral et les gouvernements des pays alliés. Ces deux organes, dont le premier fonctionne depuis quelques semaines, alors que l'autre n'a pas encore ouvert ses bureaux, au moment où nous écrivons, ont pour tâche d'exercer une stricte surveillance sur l'emploi des produits et denrées que les belligérants laissent sortir ou transiter pour la Suisse. Ils doivent notamment garantir que ces produits et denrées sont consommés par la population suisse et par son industrie et qu'ils ne trouvent pas d'autre emploi que celui voulu ou consenti par les Etats qui les ont livrés. Pour le moment, notre pays est dans une situation excessivement précaire, les denrées alimentaires et matières premières qui lui sont destinées étant retenues à l'étranger malgré les dispositions bienveillantes dont les gouvernements sont certainement animés à l'égard de la Suisse. Des gens irresponsables nous accusent à tort et à travers d'approvisionner l'ennemi en produits dont on ne laisse pénétrer en Suisse que des quantités notoirement insuffisantes pour notre propre consommation. Ils publient à cet égard les choses les plus invraisem

1) MM. von Arx, président du Conseil d'administration des C. F. F. (Soleure); Chuard, conseiller national (Vaud); Dr Frey, conseiller national (Zurich); Dr Georg, président de la chambre de commerce de Genève; Hirter, président du Conseil de la Banque nationale suisse (Berne); Jäggi, conseiller national (Bâle); Lachenal, conseiller aux Etats (Genève); Lambelet, avocat (Neuchâtel); Dr Laur, secrétaire de l'Union suisse des paysans (Argovie); Musy, conseiller d'Etat (Fribourg); Colonel Obrecht, commissaire des guerres de la Confédération suisse: Dr Reinhart, Winterthour; Soldini, conseiller aux Etats (Tessin); Wagner, directeur de l'Usine électrique (Zurich); Wild, conseiller national (Saint-Gall).

blables, sans tenir compte des démentis officiels et de la loyauté absolue avec laquelle le gouvernement fédéral a toujours tenu ses engagements.

On nous suspecte en raison même de notre neutralité qui devrait être pour tous les belligérants un motif de plus pour nous faciliter l'existence et l'accomplissement des devoirs que la neutralité nous im

pose.

Comme nous le disions au début, il est impossible, au moment actuel, d'exposer d'une manière systématique les effets de la guerre sur notre activité économique. Les quelques indications générales qui précèdent sur la nature des perturbations ressenties permettent à chacun de se former une opinion à cet égard, sans parler des expériences personnelles que tous les citoyens, quels qu'ils soient, ont pu faire depuis le mois d'août 1914 dans leur vie quotidienne.

On trouvera d'ailleurs, soit dans le rapport du Vorort de l'Union suisse du Commerce et de l'Industrie pour 1914, soit dans le chapitre consacré au commerce et à la statistique douanière dans l'« Annuaire financier suisse » du Dr Steiger une foule de renseignements utiles sur la situation des diverses branches du commerce et de l'industrie pendant l'année 1914. En outre le « Bulletin commercial et industriel suisse » (« Schweizerische Blätter für Handel und Industrie ») a publié chaque mois depuis le début de la guerre un article intitulé « Zur Lage » où le Dr Furlan, en exposant en quelques lignes la situation générale des armées et les principaux faits de guerre, a rendu compte d'une manière brève et limpide de tout ce qui méritait d'être signalé en Suisse dans le domaine économique. La collection de ces articles constituera plus tard une source sûre et précieuse de renseignements.

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