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négocient en temps normal les affaires de ce genre. Il se crée de la sorte une mentalité et des habitudes qui seraient dangereuses si l'on ne pouvait compter sur la droiture, sur le patriotisme et la vigilance de nos autorités fédérales et des hommes que le Conseil fédéral a placés à la tête de tous ces services. Mais il est à souhaiter que tous ces rouages extraordinaires qu'il s'agisse de trusts, d'hommes de confiance de gouvernements étrangers, de monopoles de fait ou de droit, ou même de simples fonctionnaires investis de pouvoirs temporaires dictatoriaux - disparaissent le plus rapidement possible et d'une manière complète pour faire place aux organes régulièrement constitués par la loi ou par la libre concurrence.

La Suisse a cherché à s'acquitter loyalement, au milieu de toutes les difficultés qu'elle a rencontrées, des obligations que lui imposait sa neutralité, et des devoirs que lui dictaient ses sentiments d'humanité et de fraternité à l'égard des innombrables victimes de la guerre. Elle continue à lutter vaillamment pour assurer son existence matérielle, et son unité nationale sortira fortifiée des épreuves multiples que la guerre lui a infligées. La paix conclue, la Suisse s'efforcera de reprendre dans des conditions plus normales l'activité industrielle et commerciale qui lui a procuré le bien-être et l'aisance dans le passé. Nul doute que les produits qui avaient porté au loin le bon renom de son industrie, retrouveront leurs anciens débouchés et en conquerront de nouveaux tous pays arrivent à nos Chambres de Commerce des demandes auxquelles la pénurie de matières premières et mille autres difficultés empêchent nos industriels de donner suite ou de répondre dans la mesure désirée.

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Une condition très fréquente de ces demandes est la garantie de l'origine suisse des produits commandés; et comme d'aucuns cherchent à tromper à cet égard la vigilance des autorités et des Chambres de Commerce qui ont actuellement la tâche de constater cette origine suisse, il paraît indispensable de créer dans notre pays une marque dont l'usage ne soit accordé qu'à bon escient et qui donne toute garantie aux tiers qui demandent un produit de fabrication suisse, à l'exclusion de tout autre. Cette question a été examinée dans une réunion récente composée de délégués de nos principales Chambres de commerce et fait actuellement l'objet d'une enquête du Vorort de l'Union suisse du Commerce et de l'Industrie auprès de ses sections. D'autres questions touchant notre avenir économique sont examinées dans divers milieux et il se constitue à droite et à gauche des comités chargés d'en poursuivre l'étude. Rien de mieux, s'ils se contentent de résoudre les difficultés actuelles sans engager l'avenir, car les problèmes à solutionner après la guerre se présenteront sous d'autres faces que celles que nous entrevoyons aujourd'hui. C'est ce que doivent se dire les hommes qui dirigent les destinées de notre pays dans les temps troublés et agités que nous vivons. S'ils réussissent à surmonter heure par heure, semaine par semaine, mois par mois, les difficultés qui se présentent constamment sous des aspects nouveaux; s'ils parviennent à procurer au ménage fédéral les ressources indispensables pour faire face aux besoins actuels et à conduire les affaires de la république sans trop de heurts jusqu'au jour où nous verrons la fin de l'épouvantable tragédie dont nous sommes les spectateurs impuissants, ils auront droit à la reconnais

sance du peuple suisse. Nul ne leur demande de légiférer aujourd'hui pour l'avenir, ni dans le domaine financier où il y a actuellement trop d'inconnues, ni ailleurs. Ils pourront le faire demain en meilleure connaissance de cause et avec des résultats meilleurs pour le pays.

Die Berichte des Obersten Luvini,

ausserordentlichen eidgenössischen Bevollmächtigten in Mailand,

aus dem Jahre 1848.

Mitgeteilt

von

Professor Alfred Stern (Zürich).

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