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Am folgenden Tag schrieb Pictet:

Je vous confirme mon petit mot d'hier. Mon troupeau partira demain matin (421 bêtes). Je vous prie de vouloir bien aviser à leur trouver une montagne pour trois mois. Cela nous donnera le temps de voir venir. Il y aura deux bergers, tous deux très sûrs, plus deux petits garçons pour aider. Ceux-ci pourront revenir s'ils sont inutiles.

Voulez-vous que je vous envoie deux bons chevaux de travail? Saurez-vous les occuper? Ils gagneront leur nourriture. Tout à vous. C. P.

Nachdem die Schweiz ihre Zustimmung zu allem gegeben, was der Wienerkongress über sie erklärt hatte, traf sie mit Einmut Anstalten zur Verteidigung ihrer Neutralität. Auch die neuen Kantone wurden in das System ihrer Verteidigung einbezogen, so war es an der Zeit, sie nunmehr tatsächlich in den Bund aufzunehmen. Dies geschah den 24. April, und mit dem 27. nahmen die Genferboten ihren Sitz in der Tagsatzung. Genf ward Bundesglied, bevor es die ihm bestimmten Grenzen erlangt hatte. Und kaum war Genf in den Bund aufgenommen, so nahm die Schweiz seinen besten Mann in Anspruch und beauftragte ihn, die Interessen des gesamten Staatenbundes am zweiten Pariserkongress zu vertreten.

Bekanntlich gaben es die Verbündeten nicht zu, dass die Schweiz neutral bleibe. Mit dem Vertrag vom 20. Mai, den nur Basel und die Waadt verwarfen, schloss sie sich dem Kampf wider Napoleon an und erlaubte den Durchmarsch von Truppen der Verbündeten. Pictet gibt die Gründe an, warum Genf den Vertrag vom 20. Mai guthiess. Mit der Preisgabe der

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Schweizer Neutralität war er ganz und gar nicht einverstanden. Sogleich setzte er seine Feder in Schwung, um, wie er glaubte, ein drohend Unheil zu verhüten. Man lese, was er hierüber an Fellenberg schrieb:

Mercredi, 24 mai.

Je ne puis rien vous prescrire, cher ami, pour le prix du pâturage de mon troupeau pour 3 mois ou pour 4. Je payerai ce qui sera nécessaire. La chose se trouve beaucoup plus difficile que je n'aurais imaginé. La crise est arrivée. Les nouvelles les plus décisives nous parviendront dans la journée, mais trop tard pour vous en parler. Le changement survenu dans la commission diplomatique annonce le genre des résolutions qu'on allait prendre le 20.

J'ai écrit à La Harpe. J'ai écrit aux deux archiducs et au Prince de Metternich. J'ai cherché à leur montrer la folie qu'il y aurait pour la cause des Puissances à fendre en deux une nation aujourd'hui unie dans la défense de son territoire contre la France, à provoquer en Suisse, par l'intervention d'une moitié du peuple, les opérations de la guerre que Bonaparte aura le plus grand intérêt d'y prolonger en y versant les nombreuses armées qu'il rassemble. J'ai montré que cette diversion qu'il fera durer peut-être plusieurs mois, finira par lui rouvrir l'accès du pays dont l'abord lui est aujourd'hui fermé, en même temps qu'elle ferait manquer l'ensemble des opérations. C'est vouloir renoncer, pour manquer à la parole et pour nous perdre, à tous les avantages que promettait la disposition de la Suisse à se garder contre la France!!! Vous avez tout l'air de recevoir bientôt mes chevaux. Que ne puis-je vous envoyer des objets d'une sollicitude plus réelle! Tout à vous! C. P.

J'ai vu l'archiduc (Johann von Oesterreich), très cher ami, ainsi qu'il vous l'aura dit (auf seinem Besuch in Hofwil), je pense. Je tâche de tirer parti de son influence pour écarter de notre pauvre Suisse les passages effectifs de troupes. Dieu sait ce qui sera de cette convention (soit approuvée, soit rejetée !). Nous vivons de soucis et d'inquiétude : ce sera bien pis avant qu'il soit peu. Je regrette de ne vous avoir pas envoyé 4 bons chevaux Je vous embrasse.

Drei Tage später :

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C. P.

Je vous envoie trois bons chevaux; s'ils peuvent gagner leur nourriture tant mieux, si non, vous me ferez payer le déficit. Nous sommes sous le canon des Français, séparés de la Suisse par Vaud qui est tout Napoléon et qui a refusé la convention à l'unanimité, et cependant nous avons accepté la même convention unanimément dans le Conseil d'Etat, et à une grande majorité dans le conseil souverain. Notre population est presque unanime, malgré les dangers prévus et prochains et parce que la reconnaissance pour les alliés qui nous ont restaurés et dotés et la déférance pour la majorité des cantons qui nous ont admis dans la famille helvétique l'emportent sur toute considération de péril prochain. Je vous assure que si jamais j'avais eu besoin d'apprendre à estimer le caractère genevois je l'aurais appris en cette occasion. Si l'épreuve devient plus sévère (car nous pouvons être cernés et brûlés en 24 heures) j'espère que nous nous montrons dignes d'être suisses à la manière d'autrefois. Adieu, cher ami, mes tendresses à Adolphe.

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Mercredi 14 juin 1815.

Cher ami, j'ai écrit hier à Schwerz et lui ai parlé comme vous le désirez. J'espère que mes bergers ont reçu leurs effets partis, il y a 15 jours aujourd'hui, avec le fourgon. Nous aurons la pièce de la Diète du 10. Cependant nos lettres du 10 de nos députés (Schmidtmeyer und Desarts) ne nous disent pas encore l'acceptation. Je ne comprends pas que les Autrichiens ne passent pas. Cette convention doit les embarrasser, et je les trouve bien polis de ne pas entrer. Nous sommes un peu moins menacés que nous ne l'étions. Napoléon a bien des affaires chez lui. Il dégarnit les frontières de la Suisse. Je vous écris en convenance. Mille tendresses à Adolphe. Adieu.

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C. P.

30 juin (oublié et fermé le 4 juillet).

Vos lignes du 29, cher ami, rentrent dans mon projet favori. Vous en avais-je parlé ? ou bien nous rencontrons-nous dans ce projet où j'avais surtout en vue d'affranchir Genève de l'inconvénient d'être menacée ou assiégée 3 ou 4 fois par siècle. J'ai déjà fait et présenté des mémoires dans ce but. Je vais travailler à un ouvrage qui aura principalement cet objet en vue. La route du Simplon a changé la géographie de la Suisse c'est une vérité que je n'ai pas eu le bonheur de faire comprendre aux députés à Vienne. Peutêtre que les événements actuels la rendront palpable. Quel coup du ciel en effet que cette chute de l'homme prodigieux qui ensorcelait l'armée ! Dieu veuille maintenant que le rejeton ne soit pas une pomme de discorde!

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3 juillet. Je fais partir demain mardi pour aller chercher mes 3 chevaux. Vous m'avez appris que l'un d'eux tenait de la panse et que vous l'aviez fait traiter. Veuillez me donner la note de tout ce que je vous dois pour mes chevaux et par occasion pour Adolphe. J'ai à cœur de ne pas vous laisser en avances.

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Je vais donner un coup de pied aux hommes, et courir à la campagne pour reprendre ma vie philosophique et littéraire. Le Docteur Marcet est ici, vous ne manquerez pas de l'avoir. Il vous a écrit, me dit-il, et envoyé un livre qu'il paraît que vous n'avez point reçu. Je lis Schwerz avec délice (seine Beschreibung der belgischen Landwirtschaft). C'est un admirable observateur. Il ne m'écrit point. Prenez donc sa charrue belge! Qu'hésitez-vous à vous approprier ce trésor? Je dis presqu'autant du trèfle incarnat. Mêmes énormes produits que l'année passée. Adieu. C. P.

Undatiert, Anfang August:

Mon cher ami, je vous confie, mais pour vous seul, que la Commission diplomatique de la Diète me propose d'être député au Congrès pour la Suisse avec M. de Mülinen. C'est beaucoup d'honneur, mais j'ai répondu que je voudrais savoir auparavant si l'on me lierait les mains, ou bien si l'on me permettrait de parler et d'agir dans le sens de ma conviction. J'attends réponse. J'ai fait ma profession de foi: de bonnes frontières militaires avant tout, puis un revenu fédéral suffisant, puis un pouvoir central énergique, puis une bonne constitution militaire qui fasse de tout paysan un bon soldat et de tout soldat un bon citoyen. Une éducation militaire nationale, des moyens d'instruction pour les officiers, tout ce qui tendra à étouf

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