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fer ou amortir l'esprit et les jalousies de canton! Il faut sous peine de mort que les Suisses se régénèrent. L'opinion ne les soutient plus; s'ils ne font pas un grand effort pour devenir redoutables chez eux, les deux colosses se battront en Suisse à la première occasion.

J'ai sur cela une correspondance animée et intéressante avec mon grand'ami que vous avez vu. J'irai à Zurich et vous verrai en passant. N'en faites point semblant. Préparez-moi des notes sur le personnel des 7 membres de la Commission diplomatique. Dieu veuille que je fasse de la bonne besogne. Je l'entreprends avec un extrême dégoût. O, je suis toujours plus étonné de me trouver dans cette carrière sans la moindre vocation. J'écris à mes bergers pour les autoriser à vendre 50 ou 60 vieilles bêtes à 60 francs la pièce. On leur en demande beaucoup. Je vous enverrai de l'argent pour eux, pour le cas où ils ne réussiront pas à vendre, ce sera leur argent de route pour revenir. Mes amitiés à Adolphe. Adieu.

С. Р.

Zum Glück für Genf gewannen Pictets Befürchtungen nicht Gestalt. Bald nach dem 18. Juni verkündete Kanonendonner von der Wällen der Stadt den Sieg der Verbündeten bei Waterloo. Ende Juni flogen Kugeln aus der Festung Hüningen in die Gärten der Basler Vorstadt, daher die Tagsatzung am 3. Juli den Einbruch in die Freigrafschaft, die Mithilfe bei der Belagerung Hüningens und die Besetzung des Gex von der Dôle bis zum Fort de l'Ecluse beschloss. Schweizertruppen hielten das Gex einige Wochen lang besetzt. Wird es nun Pictet gelingen, diese Südwestgrenze, den hohen Wall des Reculetgrates für die Schweiz zu sichern? Es war notwendig, dass Pictet nach Zürich ging, um die Weisungen, die er nach Paris mitnehmen sollte, mit der Tagsatzungskommission gründlich zu besprechen; denn Desarts vertrat dort mehr seine eigene beschränkt konservative Meinung, als die weitsichtigere der Genfer Staatsratsmehrheit. Diese verlangte das ganze Gex, Desarts so wenig Neubürger als möglich.

In Bern traf Pictet nicht nur mit Fellenberg, sondern auch mit Generalquartiermeister Finsler zusammen. Dieser und Pictet waren in Hinsicht der Militärgrenze durchaus gleicher Meinung. Von Zürich aus reiste Pictet Ende August über Basel, wo sich Benedikt Vischer als zweiter Gesandte anschloss, nach Paris. Von den meisten Diplomaten und Fürsten mit derselben Herzlichkeit empfangen, wie zuvor in Wien, bot Pictet seine ganze Kraft, alle Mittel seiner glücklichen Naturanlagen, seiner einnehmenden Beredsamkeit und Lebenserfahrung auf, um der Schweiz und Genf bessere Grenzen zu sichern. Der getreue Eynard stand ihm wieder zur Seite, Vischer konnte wenig helfen. Das Schwergewicht der Sendung ruhte auf Pictets Schultern. Wie in Wien, so in Paris, galt es: einer grossen Macht und einer kleinern, Frankreich und Sardinien-Piemont, Land zu entreissen, ohne sie gegen Genf zu erbittern, bloss durch gütliche Mittel und geschickte Beeinflussungen. Wenig fehlte, so wäre das Gex erobert worden, da trat jener Ministerwechsel ein. Talleyrand wich dem gradsinnigen Herzog von Richelieu. Dieser hielt es als Ehrenpflicht, nichts vom französischen Boden abzutreten, er war aber rechtlich gesinnt genug, in die Preisgabe von sechs Gemeinden einzuwilligen; er gewährte Genf die Landverbindung mit der Waadt und mit dem eigenen Bezirk Peney. Pictet erlangte auch die Schleifung Hüningens und 3 Millionen Kriegsentschädigung, für Genf auch noch von dem vormals savoyischen Boden die Gemeinde St. Julien. Die Krone aber dessen, was Pictet für die Schweiz erreichte, war die Neutralitätserklärung vom 20. November. Die Akte selbst zu verfassen, gab ihm Capo d'Istria die Gelegenheit. Es war dies eine feinfühlige Art der Belohnung für Vermittlerdienste, die er zwischen seinem reizbaren Freunde, dem Herzog von Richelieu, und den andern Diplomaten geleistet hatte. Pictet besass eine erstaunliche Gewandtheit, rasch und mit sichern knappen Strichen eine Denkschrift zu entwerfen. Wie viele solcher Schriften hat er im Laufe seiner zweieinhalbjährigen Diplomatentätigkeit verfasst! Sein Meisterstück war nun die Neutralitätsakte, wo er den Satz einfliessen liess, auf den er besonders stolz war: que la neutralité et l'inviolabilité de la Suisse, ainsi que son indépendance de toute influence étrangère, est conforme aux véritables intérêts de la politique européenne.

Aus den vier uns erhalten gebliebenen Briefen, die Pictet während des zweiten Pariser Kongresses an Fellenberg richtete, ist über den Verlauf der Verhandlungen wenig zu erfahren. Als er sie schrieb, waren die Schweizer Angelegenheiten bis an die Neutralitätserklärung schon erledigt. Eines der Schreiben ist vom 20. November datiert, und es berührt die Akte mit keinem Wort. Wir fügen dieser Gruppe auch den Genferbrief vom 30. November bei.

4 octobre 15. Rue de la Paix,

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hôtel du Montblanc.

Je réponds, cher ami, deux lignes seulement à votre bonne lettre du J'ai à cœur de vous prévenir que La Harpe m'a dit hier, qu'Alexandre devait traverser rapidement la Suisse. Il n'y a pas de doute qu'il ira à Hofwyl (ce sera le 12 ou 15 courant), s'il va, car il y a encore un peu de doute à ce que m'a dit aujourd'hui Capo d'Istria.

A toute bonne fin dites-lui un mot (si vous en avez l'occasion) de ce que mon établissement d'Odessa pourrait servir de local pour un noyau d'institut de pauvres. Il pourra en résulter au moins qu'il portera un moment son attention sur mon établissement qui mé riterait un intérêt qu'il ne lui accorde pas. Je crains beaucoup à présent, que le duc de Richelieu n'est plus là, que je ne sois victime de la rapacité et de l'injustice de quelque nouveau gouverneur.

Les bases sont arrêtées pour nous. J'ai obtenu quelque chose, mais non ce que j'avais lieu d'espérer. Vischer va retourner et vous racontera. Je vous porterai un catalogue des plâtres. Ils sont fort beaux, et la collection est complète Que de choses à dire sur ce pays et ce moment! Adieu.

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С. Р.

7 octobre.

Cher ami, je profite du retard de l'excellent Vischer pour vous annoncer réception (de tout à l'heure seulement) de votre billet du 27 septembre avec un fragment qui m'a fait plaisir. L'impression générale est bonne: ce sera à lui d'en profiter. Mes lettres de Munich sont déjà un peu vieilles.

Un autre serait content d'avoir obtenu Huningen et Versoix. Je ne le suis guère; car je prévois pour nos enfants, si non pour nous-mêmes, les réactions et les bouleversements qui suivent toujours l'abus de la force. J'ai eu le malheur de voir de près, ici comme à Vienne, par qui et de quelle manière le monde est mené. La médiocrité expliquerait plus de choses encore que la perversité; mais ces gens-ci cumulent les moyens.

Mon noble ami, le duc de Richelieu, est appelé à une belle tâche, ne sera-t-elle pas plus forte que lui? Il est toujours honorable de ne pas refuser de mourir à la peine quand il s'agit de la patrie. Son début d'aujourd'hui est bon. Toute la faveur de la nation le seconde: ce qui n'empêche pas qu'il se tient pour malheureux d'avoir été obligé d'attacher son nom à cet arrangement dicté par l'injustice, et je puis ajouter l'imprévoyance. Concevez-vous les Anglais surtout ? Ils ont besoin d'une France assez prospère pour qu'elle achète leurs marchandises, un continent assez tranquille pour pouvoir faire le commerce avec lui, ils mettent au désespoir, ils réduisent à la misère, ils fermentent à la division, à l'insurrection, aux révolutions, à la guerre à outrance, la nation la plus inquiète et la plus belliqueuse ! O méthodes imbéciles! Vous payerez cher, tôt ou tard, cet acte d'iniquité!

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Mr. Vischer a été complètement inutile ici, parce que comme il vous l'expliquera vous-même, la marche des affaires n'a point permis qu'il y fût employé; mais il m'a été très agréable comme société et comme conseil. Il a un jugement sain et droit, de la fermeté dans les principes et dans le caractère. Il pourra rendre de grands services, et je suis charmé d'avoir fait

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