plus particulièrement connaissance avec lui .......... J'embrasse mon bon Adolphe. Adieu. C. P. 20 octobre. Voilà une lettre du Comte C. (Capo d'Istria). J'ai vos lignes du 6. J'ai tout reçu. J'ai vu Le Ray qui vous a rendu compte il y a un an de l'état des choses (Fellenbergischer Besitz in Amerika). Votre débiteur est dans une position si scabreuse qu'on le ferait maugréer en le pressant; mais Le Ray espère que vous vous en tirerez en gagnant encore un peu de temps. Il ira au printemps et s'occupera de l'affaire, qu'il paraît avoir à cœur. Il n'a rien gardé de l'incident de son fils. Il s'intéresse beaucoup à Hofwyl et va établir un institut en Amérique sur ses terres .... Mon résultat helvétique est bon vu la complication et les difficultés. On mûrit (in Genf) des protestations de reconnaissance. Je ne compte point du tout sur celle-ci, et suis accoutumé à m'en passer. Ecrivez à Charles pour l'encourager au travail, à la sagesse, à l'ordre, à la prudence. Le voilà lancé dans la carrière diplomatique. On peut la suivre très noblement et utilement. J'embrasse Adolphe de tout mon coeur. J'ai vu avec plaisir la relation de son voyage. Je languis de quitter ce pays malheureux, et dont nous serons trop près Adieu, cher ami! C. P. -- .... 20 novembre 1815. J'entre, très cher ami, dans votre joie paternelle. J'ai éprouvé de l'émotion en vous lisant. L'avènement de ce dixième enfant au monde, est une chose qui doit intéresser tous ceux qui vous apprécient et qui espè rent de vous et des vôtres une révolution dans la morale de la génération qui nous suit. Puisse ce fils marcher sur les glorieuses traces de son père! Dixi .... Maintenant je vais vous gronder. Un fidèle pasteur du Saint Evangile élevant avec peine et avec tout le dévouement de sa piété et de sa vertu, une famille de douze enfants, a trouvé un ami, un collaborateur de sa noble tâche. Cet homme, unique en son genre, se multiplie en quelque sorte pour donner les mêmes soins à tous les individus de la famille, et à quelques pensionnaires encore que la prévoyante sagesse du pasteur y a réunis, et auxquels il donne tout le temps que lui laissent les fonctions de son saint ministère. Un homme dont la carrière plus étendue est en rapport avec celle-là, entend parler de ce phoenix d'instituteur. Il donne à son ami la commission de le gagner à son institut. Mais comment se fait-il qu'un homme si juste et si délicat charge son ami d'une telle mission? C'est qu'on se fait illusion sur les actes, en ne voyant que le but. Il croit en son âme et conscience que le phoenix rendra à l'humanité des services plus réels s'il peut l'attirer chez lui; il croit être conséquent dans sa conduite; et dans l'enthousiasme de sa philanthropie, il blesse la justice; il compromet son ami, il oublie qu'en bonne morale, il ne faut jamais faire une chose blamable, même pour qu'il en résulte du bien. Le résultat est incertain, le mal qu'on fait ne l'est pas. Dixi! J'ai toujours des doutes, cher ami, sur la convenance de nous étendre au-delà d'une certaine mesure. Prenez garde de ne pas faire dégénérer votre bel institut en une fabrique d'éducation. La possibilité de la surveillance a un terme, comme tout ce qui est humain. Là où le terme se dépasse, commence la décadence des institutions. Former d'autres établissements à l'instar du vôtre qui en sera la métropole, les lier ensemble, les soumettre à l'impulsion donnée par le général de l'association, c'est fort à désirer; mais c'est l'accumulation chez vous que je redoute. Pensez-y bien et prenez garde de gâter ce qui va bien en voulant le faire aller plus en grand. Vos compatriotes reviennent. Voilà le triomphe de la vérité, de la raison, de la vertu! Laissons dire et faisons bien. (Wahlspruch der Familie Pictet.) L'opinion contraire ou incertaine se range tôt ou tard et se soumet. Soyez bon Prince. Assistez les repentants, et faites servir leur bonne volonté au succès de la bonne cause. Je vais partir. J'ai obtenu tout ce que raisonablement on a pu espérer de ma mission, vu les circonstances. Je n'en attends personnellement aucune reconnaissance. Je suis déjà payé, et ne serai même point surpris ni fâché si on me blâme et m'adresse des reproches. J'ai envoyé d'avance ma démission. Je vais enfin rentrer dans mon obscurité chérie, et je dirai avec le poète : << Mihi parva rura .... Parca non mendax dedit et malignum Spernere vulgus. >> Vale! P. S. Lundi 20. Mr. de Capo d'Istria vient de me dire qu'il espère toujours passer quelques heures chez vous. La Suisse lui doit tout. Genève, 30 novembre 1815. Je vous écris un mot, cher ami, en attendant une audience du Prince de Metternich et sur le premier petit morceau de papier qui me tombe sous la main. Je vois avec plaisir, dans la dernière lettre d'Adolphe à sa sœur, qu'il prend des leçons de religion d'un nouveau maître qu'il apprécie. Ma femme attendait une réponse de vous sur l'idée (que je n'approuve pas tout à fait) de faire venir l'enfant cet hiver pour son instruction religieuse. Je vois qu'elle-même entend raison là-dessus, à présent qu'elle le sent entre les mains d'un homme (Theodor Müller) qui poussera son instruction par l'esprit et par le cœur. J'ai rendu compte à Zurich, cher ami, et vous pouvez bien croire que je n'ai pas négligé une si belle occasion de dire des vérités qui peuvent germer sans nommer Hofwyl je l'ai indiqué, en rappelant que la grande réputation des instituts de la Suisse dans l'Europe entière nous dictait à en faire un moyen de développement et d'amalgame pour toute la Suisse dans l'ère nouvelle qui semblait commencer pour nous. On va recevoir, ou on aura déjà reçu de Zurich mon rapport au Conseil de Berne. Tâchez d'en avoir communication. J'ai passablement réussi (in Paris). Tout le monde me dit qu'on ne pouvait mieux faire. C'est possible : je le crois même, parce qu'il ne fallait pas réveiller la haine (un peu endormie) de la France contre nous, en tâchant d'arracher une frontière militaire. Mais je regrette celle-ci plus que je ne puis dire. Voilà les succès nécessaires! Toujours des à peu près. Par exemple, j'espérais être tranquille à Lancy cet hiver après ma démission du Conseil d'Etat, que j'ai donnée: point du tout! Il faut aller à Turin faire un traité. Le Prince de Metternich a voulu venir me voir à Lancy dans ma petite chaumière. J'ai eu le plaisir de lui dire : « Vous voyez Monsieur qu'une petite barra que suffit aux plénipotentiaires de la Confédération. » J'ai voulu qu'il sentit que nous étions bien indépendants. Nous avons besoin de cela et d'union et d'éducation nationale. Le reste à la Providence.... Adieu et tout à vous ! C. P. Diese Briefe geben das Stimmungsbild eines Diplomaten, der sich nach Ruhe sehnt und sich doch der neuen Aufgabe nicht entziehen darf, die noch seiner harrt. In dem Bericht, den Pictet der Vorortsregierung in Zürich über seine Sendung ablegte, liess er einige Sätze einfliessen über die Notwendigkeit einer tüchtigen nationalen Erziehung und wies dabei hin auf die vorbildliche Tätigkeit gewisser Privatanstalten im eigenen Land. Da nahm es ihm Fellenberg recht übel, dass er darin Hofwil nicht direkt genannt hatte. Pictet aber rechtfertigte sich in aller Ruhe und Unabhängigkeit, wie folgt: Lancy 7 décembre 1815. Jamais on n'a pardonné de meilleure foi une injustice que je ne vous ai pardonné la vôtre à mon égard, cher ami. Vous vous êtes fait une fausse idée de la possibilité de servir Hofwil à Paris auprès des Puissances et de le servir encore dans mon rapport au Canton directeur. En nourrissant l'intérêt du Comte de Capo d'Istria sur vos établissements, en en parlant en termes géné.· raux mais avec force dans mon rapport, j'ai fait tout ce qu'il était possible de faire de plus utile pour la cause. Et en particulier, si dans un rapport dont la substance devait être l'historique de ma négociation, j'avais fait la faute d'entrer dans quelques détails qui fussent relatifs à Hofwyl, je me serais rendu ridicule |