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No VI.

Proclamation de l'Empereur de Russie, datée

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de Wilna du décembre 1812.

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ALEXANDRE, par la grâce de Dieu, Empereur et Autocrate de toutes les Russies, etc., etc., etc., savoir faisons:

Durant la guerre qui existe encore entre nous et les François, la plus gran le partie des habitans des provinces anciennement polonoises, et aujourd'hui russes, nous est restée fidèle; elle partage par conséquent la bienveillance et la reconnoissance que nous portons à tous nos bons sujets. Mais il en est qui ont mérité, de diverses manières, notre juste colère, les uns, parce qu'après l'entrée de Fennemi dans notre pays, mus par la crainte de la force et de la violence, ou par l'espoir de sauver leurs biens de la dévastation, ils ont accepté les fonctions que l'ennemi les contraignoit de prendre; d'autres, dont le nombre est moins grand, parce que, sans attendre l'invasion de leur pays, ils ont embrassé le parti de l'étranger, aimant mieux être ses adhérens infàmes que nos sujets fidėles. Ces derniers devroient être punis par le glaive de la justice; mais voyant déjà répandu sur

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eux le courroux céleste qui les a terrassés, avec ceux auxquels ils s'étoient livrés, et voulant écouter la voix de la miséricorde qui, dans notre cœur, réclame pour eux, nous proclamons une amnistie générale et particulière ; nous vouons à l'oubli éternel et au plus profond silence tout ce qui s'est passé, et nous interdisons en conséquence pour l'avenir toute espèce de dénonciation et d'enquête pour faits de ce genre, dans la pleine conviction que ceux qui avoient ainsi manqué de foi sentiront la douceur d'un pareil traitement, et rentreront dans leurs demeures, dans l'espace de deux mois, à dater de ce jour. Mais si, ce terme expiré, quelqu'un d'entre eux restoit au service de l'ennemi sans profiter de cette amsnitie, et après notre pardon persistoit dans le même crime, la Russie, le regardant comme entièrement félon, ne le recevra plus dans son sein; les biens du coupable seront confisqués. Quoique les prisonniers de guerre que nous avons trouvés les armes à la main ne soient pas exclus de ce pardon général, cependant, sans léser la justice, nous ne pouvons, pour eux, écouter la voix de notre cœur avant que leur qualité de prisonniers de guerre ne soit changée par la cessation entière des hostilités. Cepen

dant eux aussi auront droit, un jour, de jouir de cette amnistie que nous accordons à tous et à chacun. Puisse ainsi chacun prendre' part à la joie générale que cause le renversement et l'anéantissement des ennemis de toutes les nations, et offrir avec un cœur sincère à l'Être Suprême les actions de grâces les plus pures. Nous espérons néanmoins que ce pardon paternel, auquel la miséricorde seule nous a porté, inspirera aux coupables un repentir véritable, et qu'en général tous les habitans des provinces ci-devant polonoises se convaincront que parlant depuis des siècles la même langue, et descendant d'une même souche que les Russes, ils ne pourront jamais obtenir un bonheur parfait, à moins d'être unis et entièrement incorporés à la grande et magnanime Russie.

L'original est signé de la propre main de S. M. I. (ALEXANDRE.)

Wilna, 12 décembre 1812.

N° VII.

Proclamation du Prince Royal de Suède avant son entrée en Allemagne.

LORSQUE la nation suédoise, l'une des plus anciennes et des plus respectables de l'Europe,

m'assura l'expectative immédiate à la gestion de ses affaires publiques et la succession au trône, je renonçai à une première patrie pour me vouer de toute mon âme à une patrie nouvelle que je trouvai sur les bords de la mer Baltique. Je reconnus dès ce moment et franchement tout Suédois comme étant de ma famille, et je me convainquis que ce n'étoit qu'en assurant le bonheur des Suédois que je pourrois répondre à une si haute vocation.

Ce n'est point par une volonté arbitraire ni pour céder à des suggestions étrangères que Sa Majesté m'a ordonné de mettre sur pied de guerre les armées de l'empire suédois pour combattre, s'il est nécessaire, l'ennemi commun du nord de l'Europe.

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Lorsque je me mets à la tête des braves Suédois pour, de concert avec la Russie, guérir les plaies qu'une guerre précédente a causées au bien-être de la Suède, la France ne peut pas me nommer parjure; car c'est du consentement de son chef que j'embrasse les intérêts d'un peuple auquel sa situation politique ne permet pas d'être l'ennemi des grandes puissances maritimes de l'Europe. Bien plus, une alliance avec les habitants de l'Europe méridionale n'assureroit pas l'existence politique de la nation suédoise,

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car conroissant à fond les projets de l'homme le plus ambitieux et le plus glorieux de notre temps, je puis assurer mes compatriotes et les habitans du Nord que, pendant que j'étois à ses côtés et que je combattois sous ses ordres, j'ai acquis la pleine conviction qu'aucune considération amicale ne peut mettre des bornes à ses prétentions, mais que la force seule peut l'y contraindre.

No VIII.

Proclamation adressée aux habitans de l'Electorat d'Hanovre, de la Principauté de Lauenbourg; des villes libres et impériales de Hambourg, Lubeck et Bréme, du territoire de Munster, des Duchés de Westphalie et de Berg, des Principautés d'Os!-Frise et de la Marck, et des Seigneuries de Lingen et de Tecklembourg.

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Du-Mars 1813.
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AMIS ALLEMANDS,

Vous savez ce que vous étiez et ce que vous êtes devenus. Vous étiez Allemands, on vous a forcés de devenir François. Vous étiez des hommes heureux, des citoyens libres; et maintenant toute la terre voit avec un sentiment

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