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des vestiges en Franche-Comté ; et celui d'agriculture par une Dissertation sur les causes et les caractères d'une maladie qui affligeait plusieurs vignobles de la province. Cette dissertation, imprimée par ordre du gouvernement en 1778, in-8°, fut vivement critiquée par l'abbé Baverel; mais elle est citée avec éloge dans le Théâtre d'agriculture d'Olivier de Serres, édition de 1804. On a encore du père Prudent une Vie de sainte Claire, Paris, 1782, in-8o, et il a laissé plusieurs ouvrages manuscrits.

ses amis avaient obtenu qu'il fût transféré. L'édition complète des OEuvres de l'abbé Proyart a été publiée, en 1819, par Méquignon fils aîné, en 17 vol. in-80 et 17 vol. in-12. PRUDENCE (AURELIUS - PRUDENTIUS CLEMENS), poète latin et chrétien, né en Espagne, dans la province tarragonaise en 348, exerça d'abord la profession d'avocat, puis fut nommé juge, ou, selon Tillemont, gouverneur de quelques villes, prit ensuite le parti des armes, et vint à la cour d'Honorius qui le revêtit d'une charge honorable. Il parait qu'il tomba en disgrâce, et qu'il perdit toute sa fortune, puisqu'on le retrouve, vers l'an 410, retiré en Espagne dans une solitude où il passa le reste de sa vie dans la pratique des actes de piété et la culture des lettres; mais on ignore l'époque de sa mort. Il nous apprend lui-même qu'il avait cinquante-sept ans lorsqu'il prit la résolution de ne plus exercer que sur des sujets chrétiens son talent pour la poésie. On a de lui des cantiques, des hymnes, et quelques écrits où il réfute des hérésies de son temps. Il existe un très-grand nombre d'éditions des poésies de Prudence, dont on trouvera la liste dans la Biblioth. latina et dans la Bibl. mediæ et infimæ latinitatis. Ces mêmes œuvres font partie des Poetæ christiani, imprimés par les Alde, Venise, 1501-1502. Parmi les éditions postérieures au 16e siècle, les plus recherchées sont celle de Hanau, 1613, in-8°, avec des notes de différents auteurs; celle d'Amsterdam (Daniel Elzevier), 1667, un vol. in-12, avec les notes de Nic. Heinsius; celle de Paris (ad usum delphini), 1687, in-4o, avec les notes d'Étienne Chamillart; celle de Cologne, 1701, petit in-8°, faisant partie de la collection Variorum; enfin celle de Parme (Bodoni), 1789, 2 vol. grand in-8o. On trouve la vie de Prudence dans les Mémoires de Tillemont, tom. 10. PRUDENCE (SAINT), dit le Jeune. exigeaient que les anciennes institutions Voyez GALINDO.

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PRUD'HOMMES (CONSEILS DE ). ( Législation.) Les prud'hommes dont il est ici question n'ont rien de commun avec ceux qui, en 1789, avaient ce nom dans des villes situées sur les bords de la Méditerranée, notamment à Marseille. Les derniers de ces prud'hommes étaient des officiers choisis par les gens de leur profession, pour veiller au maintien de la police des pêches de mer, et juger les contraventions aux règlements sur cette matière. Les autres sont une création faite récemment pour assurer l'ordre et la bonne foi dans les manufactures de la France. Avant la révolution qui, en 1789, s'est effectuée dans ce pays, les maires et les échevins des villes jugeaient le plus grand nombre des contestations auxquelles donnent naissance les rapports d'intérêts qui ont lieu entre les ouvriers et ceux qui les font travailler. Les syndics des communautés d'arts et métiers statuaient aussi sur quelques-unes de ces contestations. Il n'avait été fait que dans des circonstances rares une exception à cette marche qui était à peu près générale pour toutes les localités. Si Paris et Lyon conservèrent les juridictions particulières qu'elles avaient obtenues, ce fut par une faveur spéciale.

La suppression des communautés, et la forme donnée, depuis la révolution, à l'administration et aux tribunaux de la France,

fussent remplacées par d'autres plus en harmonie avec les besoins des manufactures. C'est ce qui a été exécuté au moyen de mesures successives, dont le temps a prouvé la sagesse. La loi du 22 germinal an XI (12 avril 1803), chargea d'abord les commissaires généraux de police, et les maires ou leurs adjoints, dans les villes où il n'y a point de ces commissaires, de statuer sur les affaires de simple police. Depuis, celle du 18 mars 1806 créa les conseils de prud'hommes, qu'elle investit de pouvoirs beaucoup

plus étendus. Leurs attributions, le mode de point transigé, les autres ont été terminées nomination de leurs membres, la manière à l'instant mème et sans frais, à la satisfacdont ils doivent procéder quand ils jugent tion des marchands-fabricants et des oules contestations, d'autres objets impor- vriers. Un résultat aussi avantageux explique tants, n'ayant point été réglés par cette loi, pourquoi les villes manufacturières qui ont ou ne l'ayant été que vaguement, il a été des établissements de cette nature se félinécessaire de suppléer aux lacunes qui s'y citent de les posséder. Le nombre de ces trouvent. C'est ce qu'a fait le décret, en villes est déjà considérable, et il est probadouze titres, du 11 juin 1809, qui embrasse ble qu'il s'accroîtra encore, étant naturel l'ensemble de l'institution, et qu'on doit que toutes celles qui ont une industrie un regarder comme formant, à certains égards, peu importante veuillent profiter des bienle code des prud'hommes. faits procurés par une institution utile.

Nous étions employé dans les bureaux du ministère de l'intérieur, lorsque le projet de ce décret fut demandé par le Gouvernement, et, en cette qualité, nous fumes chargé de le rédiger. Partant de l'opinion que les conseils de prud'hommes sont principalement établis pour terminer de suite, par la voie de la conciliation, les difficultés qui s'élèvent entre les ouvriers et les marchands fabricants, nous jugeâmes, que cet avantage ne pourrait être obtenu, si l'on autorisait les gens de loi à venir plaider pour les parties. Avec des arguties, ils auraient éternisé en effet la décision des affaires. Il aurait fallu aussi leur payer des frais de vacation. On a évité ces deux inconvénients, en obligeant les marchands fabricants et les ouvriers de paraitre eux-mêmes, et, dans le cas d'empêchement pour cause d'absence ou de maladie, de se faire représenter par leurs parents, ou par quelqu'un de leur profession, porteur de leur procuration.

Les conseils de prud'hommes, dont les membres sont nommés par les hommes industrieux des localités, ont répondu complètement aux espérances conçues de leur création. Composés dans une proportion à peu près égale de marchands-fabricants, de chef's d'atelier, ou d'ouvriers payant patente, ils rendent une prompte et impartiale justice. Avant qu'on les eût créés, les manufacturiers sollicitaient à tout instant des mesures pour réprimer soit le vol des matières confiées aux ouvriers pour être mises en œuvre, soit l'usurpation des dessins nécessaires dans la fabrication des tissus façonnés, des toiles peintes et des papiers peints. Grâce à eux, les délits de ce genre sont beaucoup moins fréquents. Pour faire apprécier en peu de mots les services qu'ils rendent, nous dirons qu'en 1828, il a été porté devant celui de Lyon trois mille trois cent soixante-deux affaires, et qu'excepté vingt-deux, sur lesquelles les parties n'ont

elles res

Les fonctions des conseils de prud'hommes sont à-la-fois administratives et judiciaires. Dans le plus grand nombre de cas, semblent à celles des bureaux de police municipale et des juges de paix. Quand ils statuent sur les contestations, ils suivent ordinairement la marche tracée par le Code de procédure au livre des justices de paix. Dans l'origine, leurs jugements n'étaient définitifs que jusqu'à la somme de 60 francs. Ils prononcent aujourd'hui en dernier ressort jusqu'à celle de 100 francs. Ils peuvent encore infliger des amendes, et même, dans certains cas, condamner des individus à un emprisonnement de quelques jours.

Le bien produit par les conseils de prud’hommes aurait été manqué, si, comme la demande en a été faite plusieurs fois, on avait établi près d'eux un ministère public. Les lois investissent ce ministère d'une assez grande autorité. Qu'on l'eût confié à un individu tracassier, ou aimant à faire sentir son pouvoir, il aurait été un moyen d'exercer une foule de vexations. Cet individu, pouvant requérir la comparution des marchants fabricants et des ouvriers, il aurait été le maître de troubler à tout instant leur existence. Il importait de prévenir la possibilité d'un abus de ce genre, et c'est ce qu'a fait la législation, en rendant le gouvernement à peu près étranger aux opérations des conseils. Antérieurement on avait senti le danger d'établir un ministère public près des tribunaux de commerce. Le temps et l'expé rience ont prouvé la sagesse du parti adopté dans les deux circonstances.

Si les conseils de prud hommes sont utiles aux fabriques, ils ne le sont guère moins a l'administration. Étant, à certains égards, les représentants des professions industrielles, ils lui fournissent les documents dont elle a besoin pour prendre en connaissance de cause les mesures réclamées par le bien public. C'est encore sur des registres, tenus

par leurs secrétaires, que se font inscrire les ouvriers des localités où ils sont établis, de sorte que pour ces deux cas, où les communautés d'arts et métiers rendaient quelques services, ils les remplacent, en prouvant de nouveau l'inutilité d'une institution abusive et funeste. Les dépenses qu'ils óccasionent sont peu considérables, puisqué, tenant ordinairement leurs séances dans les hôtels des mairies, ils n'ont point de loyer à payer. Ils n'ont à acquitter que celle du traitement de leurs secrétaires, et de l'achat du bois de chauffage qu'ils consomment pendant l'hiver, et une indemnité assez faible, allouée dans quelques communes à ceux de leurs membres qui sont ouvriers.

Paris ne jouit pas encore du bienfait d'une institution de ce genre. Ce n'est point qu'on ait jugé qu'elle ne peut lui convenir : depuis long-temps les hommes éclairés sont pénétrés de l'opinion qu'elle serait d'une grande utilité aux nombreuses manufactures qu'il possède. En 1815, nous proposàmes d'y ériger quatre conseils, mais en les organisant de manière que, tout en étant un moyen d'ordre, ils ne gênassent point l'action de la police ordinaire, qui, là plus qu'ailleurs, ne doit jamais perdre de vue la classe ouvrière, qu'un manque d'ouvrage, des suggestions ou de fausses mesures d'administration rendent souvent turbulente et séditieuse. Il est à regretter qu'on n'ait pas donné suite à cette proposition. Si elle avait été accueillie, Paris aurait dans ces conseils un nouveau moyen d'accroître la prospérité de son industrie. (Voyez MANUFACTURES et MÉTIERS.)

COSTAZ.

PRUDHON (PIERRE-PAUL), peintre, membre de l'Institut, né en 1760 à Cluny (Bourgogne), d'un maître maçon dont il était le treizième enfant, perdit son père étant encore en bas âge, fut élevé gratuitement à la célèbre abbaye de sa ville natale, et les surprenantes dispositions qu'il montra de bonne heure pour les arts fixèrent l'attention des moines, qui sollicitèrent pour lui la protection de l'archevêque de Mâcon, M. Moreau. Ce prélat l'envoya à l'école de dessin que tenait M. Desvosges à Dijon, et les progrès du jeune homme justifièrent les espérances qu'il avait fait concevoir; mais aussi l'ardeur et la vivacité d'imagination dont il était doué l'engagèrent dans des écarts qui eurent sur le reste de sa vie une influence bien faneste. A peine âgé de dixbuit ans, et avant d'avoir remporté le prix Tome 19.

de peinture fondé par les États de Bourgogne (prix qui lui valut la pension de Rome, où il séjourna de 1783 à 1789), il s'était épris d'une passion violente pour une femine, qui de sa maîtresse devint bientôt son épouse. Cette union mal assortie fut pour lui une source de chagrins continuels : un divorce le sépara enfin de celle dont la dissipation et l'inconduite pensaient le condamner à végéter toujours misérable, et presque hors d'état d'élever sa nombreuse famille. Cependant l'expérience n'avait pu lui apprendre à maitriser les mouvements d'un cœur trop accessible aux séductions de l'amour. Une demoiselle Mayer, son élève, le fit presque aussitôt renoncer aux projets qu'il formait de vivre dans la solitude. Il contracta avec elle une liaison très-étroite; mais ses fallacieux plaisirs ne pouvaient manquer d'être empoisonnés par des regrets. Sa maitresse mit elle-même fin à ses jours, et le chagrin qu'il en ressentit lui porta aussi le coup de la mort ; il expira le 16 février 1823, après avoir pourvu à ce que sa dépouille füt placée au Père-Lachaise à côté de celle de sa maîtresse. On reproche avec fondement à cet artiste de l'incorrection dans le dessin, trop peu de variété dans ses airs de tête; mais ces défauts sont à quelques égards rachetés par le charme de sa composition et la beauté de son coloris.

* PRUSIAS II, roi de Bithynie, surnommé Cunegos (le chasseur), fameux par son dévouement servile au sénat romain, monta sur le trône vers l'an 190 avant Jésus-Christ, fit d'abord la guerre à Eumènes, roi de Pergame, et, secondé par Annibal, remporta plusieurs victoires sur mer et sur terre. Les Romains, alarmés de ces succès, enjoignirent à Prusias de leur livrer le célèbre général carthaginois, et le prince allait exécuter cet ordre, quand Annibal le prévint en s'empoisonnant. La lâcheté du roi de Bithynie l'a couvert d'un opprobre éternel. A l'époque du détrônement de Persée et de la destruction du royaume de Macédoine, Prusias, beau-frère du roi déchu, vint à Rome se prosterner devant le sénat. Revêtu d'un costume abject, la tête rasée, il baisa le seuil de la porte, se déclarant l'affranchi de la république, saluant les sénateurs comme ses dieux sauveurs, demandant qu'on lui permit de sacrifier au Capitole, en l'honneur des succès de Rome, et qu'on voulût bien renouveler l'alliance contractée avec lui. Il finit en recommandant son fils Nico

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Brandebourg venait à manquer, la Pologne rentrerait dans ses anciens droits sur la Prusse, qui serait alors possédée en fief par les branches cadettes de Brandebourg: mais le sort en avait ordonné autrement. L'empereur Léopold érigea le duché de Prusse en royaume, en 1701, en faveur de Frédé ric Jer, dont les armes ne lui avaient pas été inutiles. La Pologue ne consentit au nouveau

mède à la bienveillance du sénat, et ses demandes furent accueillies. Après une nouvelle guerre contre Attale, successeur d'Eumènes sur le trône de Pergame, et dans laquelle ce prince eut recours aux Romains, qui Jui firent restituer ses états, envahis par les Bithyniens, Prusias, chassé de son palais et réfugié dans un temple, y périt sous les ups de son fils Nicomède, s'il faut en croire les historiens Diodore de Sicile, Jus-titre donné à Frédéric qu'à condition que ses tin, Appien et Zonaras.

PRUSSE (la) long-temps habitée par des peuples idolâtres, fut conquise en 1283 par les chevaliers teutoniqnes, qui s'y établirent en souverains. Un grand-maitre de cet ordre religieux et militaire, Albert de Brandebourg, cut l'adresse et le bonheur, au com mencement du 16e siècle, de faire passer le pouvoir suprême de son ordre dans sa maison. Cette maison, d'où sont sortis les rois de Prusse, était celle de Hobenzollern, qui avait été investic, en 1417, de l'électorat de Brandebourg par l'empereur Sigismond, et qui plus tard, du temps d'Albertl'Achille, s'était divisée en deux branches, les électeurs de Brandebourg et les ducs de Prusse. Albert de Brandebourg, petit-fils d'Albert-l'Achille, profitant de la position avantageuse où le plaçaient sa haute dignité et la fermentation produite dans tout le Nord par les principes de Luther, traita directement avec les Polonais, en 1525, pour cette partie de la Prusse, qui reconnaissait les lois des chevaliers, et obtint qu'elle lui fût concédée, pour lui et pour ses descendants, à titre de duché séculier, sous condition pourtant d'en faire hommage à la couronne de Pologne. Cet hommage ayant été rendu en 1569 par Joachim II, électeur de Brandebourg et cousin d'Albert, premier duc de Prusse, conjointement avee Albert-Frédéric, fils de ce prince, ce fut là le premier fondement des droits que les électeurs de Brandebourg ont eus sur la Prusse. AlbertFrédéric étant mort sans enfants, les deux branches se réunirent en une seule dans la personne de Sigismond, électeur de Brandebourg, qui se déclara vassal et tributaire de la Pologne. Mais son petit-fils, Frédéric Guillaume, dit le Grand-Électeur, mettant à profit la position fâcheuse des Polonais, leur arracha un traité (1656) par lequel il se trouvait affranchi de l'assujettissement de I hommage, et se fit reconnaître en 1662 duc souverain et indépendant. Il fut convenu seulement que, si la branche électorale de

droits demeureraient les mêmes, et le roi de Prusse ne fut reconnu en cette qualité par les puissances de l'Europe qu'en 1713. La Prusse n'était encore qu'un vaste désert. Elle fut défrichée, repeuplée et embellie sous son second roi, Frédéric-Guillaume Ier. Son fils, Frédéric II, l'un des plus grands hommes qu'on ait vus sur le trône, étendit ses états par des conquêtes, leur donna des lois, et les enrichit par le commerce. Il eut pour successeur son neveu, Frédéric-Guillaume II, qui commit bien des fautes, et notamment celle de se déclarer le chef de la coalition, qui espérait rétablir en France le pouvoir absolu, et y détruire le nouvel ordre de choses fondé par la révolution. Enfin fut appelé au trône, par les droits de sa naissance, Frédéric-Guillaume III, qui règne encore en Prusse, mais dont les États ont été resserrés ou agrandis au gré de la conquête. Le traité de Tilsitt, signé le 8 juillet 1807, lui enleva la moitié de son territoire, qu'il ne recouvra que par le traité de Paris, signé le 30 mai 1814. La Prusse eut en outre par ce traité une partie des états du roi de Saxe, et, sur les deux rives du Rhin, les duchés de Berg et de Westphalie, une partie de celui de Nassau, les principautés de Siegen et de Corvey, le comté de Dortmund, les ci-devant départements français de Rhin et Moselle, de la Roer, une partie de ceux de la Sarre et de l'Ourthe. Ce royaume se trouve ainsi composé de deux parties séparées l'une de l'autre : l'une, l'orientale, est bornée au nord par la mer Baltique, au nord-est par la Russie, à l'est par la Pologne, au sud par l'Autriche et l'Allemagne, qui lui est également contiguë à l'ouest. Elle est comprise entre 50° 51' et 56° 3′ de latitude nord, et entre 7° 35′ et 10° de longitude est. Sa longueur est de 210 lieues, sa largeur de 148, sa surface de 11,485 lieues carrées. La tie occidentale, bornée à l'ouest par les Pays-Bas, au sud par la France, à l'est et au nord par l'Allemagne, est comprise entre 49° 10' et 52° 31' de latitude nord et entre

par

3° 35′ et 27° 10' de longitude est. Sa longueur est de 93 lieues, sa largeur de 35, sa surface de 2,280 lieues carrées.

A l'article ALLEMAGNE, on a parlé de tout ce qui concerne la géographie physique de cette partie, qui est baignée par le Rhin, la Moselle, la Roer et la Lippe, et aussi par l'Ems et le Weser, où s'élèvent l'Eiffel, le Hundsruck, le Westerwald, le groupe volcanique des Sept-Montagnes et le Teutoburger-wald. Elle comprend les provinces du Bas-Rhin, Clèves, Berg et Westphalie.

La partie orientale se compose des provinces de Prusse orientale, Prusse occidentale, Posen, Brandebourg, Silésie, Poméranie, Saxe. Ces quatre dernières appartiennent à l'Allemagne, et sont arrosées par l'Oder et la Warta, l'Elbe, l'Elster et le Havel. Les Sudètes la séparent de la Bohème, et envoient des rameaux en Silésie, entre autres les monts des Géants. Quelques cantors de la Saxe sont couverts par le Harz; on y remarque le Brocken (572 toises). Tout le reste, ainsi que la Prusse et la province de Posen, qui jadis fit partie de la Pologne, offre une contrée basse, généralement sablonneuse, dont l'uniformité n'est interrompue que par des collines, et où les eaux ont peu de pente, et forment des lacs nombreux. La Vistule, la Passarge, la Prégel, le Niémen coulent dans la Prusse. Les sables ont

formé à l'embouchure de l'Oder les îles d'Usedom et de Wollin, et sur les côtes de la Prusse de longues et étroites langues de terre, qui renferment de grands lacs nommés Haff, semblables à ceux que l'on voit sur la côte méridionale de la France. Le canton le plus élevé de la côte est l'ile de Rugen. Le terrain offre tantôt des espaces fertiles, tantôt des sables stériles, entrecoupés de marais, de fondrières et de forêts d'arbres résineux. Le climat est froid et humide dans le Nord, mais généralement sain. Les plaines de Magdebourg et d'Halberstadt, et d'autres dans le Brandebourg, enfin les vallées de la Silésie sont remarquables par leur fécondité. Les espaces les moins favorisés par la nature n'ont pas été négligés par la main de l'homme. Le pays produit toutes les céréales que comporte le climat. On récolte du vin le long du Rhin et de la Moselle, et même dans quelques cantons du bassin de l'Elbe et de FOder. Une production remarquable de la Prusse est le succin, que l'on trouve dans des falaises sablonneuses de la mer Baltique, ou que les vagues jettent quelquefois sur les côtes.

La monarchic prussienne a 12,464,000 habitants, dont le plus grand nombre (même les Wendes, d'origine slave) parlent l'allemand. Le polonais est l'idiome de la province de Posen et d'une partie de celles de Prusse, où, ainsi qu'en Pomeranie, l'on fait usage. d'un patois mêlé d'allemand. Le létton, dérivé de l'ancien lithuanien, est employé dans l'est de la Prusse.

Les deux tiers de la population sont de la communion réformée; l'autre tiers de la communion catholique romaine. On compte aussi une quantité assez considérable de juifs. La liberté de conscience est entière.

Les sciences, les lettres et les arts sont cultivés avec succès; le gouvernement ne néglige rien de ce qui peut contribuer à leurs progrès. L'instruction est répandue dans toutes les classes; les établissements auxquels elle est confiée sont nombreux et bien organisés.

Le gouvernement est monarchique pur. Il y a des États provinciaux composés de députés de la noblesse des villes et des propriétaires ruraux, élus d'après des procédés différents. Ces États délibèrent sur les propositions du roi, et adressent à son commissaire, qui ouvre la session, leurs représentations, leurs requêtes et leurs griefs. Ce commissaire n'assiste pas aux séances. Les États d'une province n'ont aucune commu

nication avec ceux d'une autre.

Les revenus de la monarchie s'élèvent à 215,000,000 francs, et sont administrés avec beaucoup d'ordre et d'économie. La dette publique est de 726,860,000 francs. L'armée compte 162,600 hommes.

Berlin, capitale de la monarchie, est une des plus belles villes de l'Europe. Les principales sont ensuite Koenigsberg, Memel, Tilsitt, célèbre par le traité de 1807; Elbing, Dantzick, Thorn, Posen, Stettin, Stralsund, Breslau, Glogau, Francfort-surl'Oder, Postdam, Magdebourg, Halle, Halberstadt, Munster, Wesel, Eberfeld, Dusseldorf, Crevelt, Cologne, Boun, Aix-laChapelle, Coblentz et Trèves.

Le MECKLENBOURG, borné au nord par la mer Baltique, à l'est et au sud par la Prusse, au sud-ouest par le Hanovre, à l'ouest par le Danemarck et Lubeck, est divisé en grandduché de Mecklenbourg-Schwerin (622 lieues carrées, 431,000 habitants), et grand-duché de

Mecklenbourg-Strelitz (100 lieues carrées, 77,000 habitants). Le premier a un revenu de 6,000,000 francs, une dette pu-,

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