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blique de 24,500,000 francs; le second, revenus, 1,300,000 francs; dette publique, 3,000,000 francs.

Le Mecklenbourg est un pays uni, généralement gras et fertile, arrosé par plusieurs rivières, entrecoupé d'un grand nombre de lacs et bien boisé. On y élève beaucoup de chevaux et de bestiaux.

Schwerin, capitale, est une jolie ville sur un lac; Wismar et Rostock sont des ports

très-commercants.

Les grands-ducs de Mecklenbourg sont les seuls souverains de l'Europe dont la maison soit d'origine slave: ils descendent des rois des Wendes ou Obotrites. Ils envoient 4,290 hommes à l'armée fédérale.

Les États de la maison d'ANHALT sont enclavés dans la province de Saxe de la monarchie prussienne. Leur étendue est de 129 lieues carrées; leur population de 148,000 âmes. Ils sont partagés en trois duchés: Dessau (revenus, 1,836,000 francs; dette publique, 2,069,000 francs); Bernbourg (revenus, 1,164,000 francs ; dette publique, 2,069,000 fr); Koethen (revenus, $27,000 francs; dette publique, 3,103,000 francs). La plus grande partie du pays est unie et fertile. Une autre partie, séparée du reste, est couverte par des rameaux du Harz, qui

sont très-boisés et abondants en métaux.

Les princes, ainsi que la plupart des habitants, sont de la communion réformée. Le contingent à l'armée fédérale est de 1,224 hommes.

EYRIÈS.

PRUSSE. Voyez HENRI et WILHEL

MINE.

PRUSSIATES. (Technologie.) Les prussiates sont des sels formés par la combinaison de l'acide prussique avec les bases salifiables. Les chimistes modernes, après avoir reconnu la nature de l'acide prussique, ont jugé à propos de changer son nom, et de lui substituer celui d'acide hydrocyanique, et depuis lors les sels qu'il forme avec les bases salifiables ont cessé de porter le nom de prussiates, et s'appellent hydrocyanates, dont les plus employés dans les arts sont l'hydrocyanate de fer, l'hydrocyanate de potasse et l'hydrocyanate de soude.

L'Hydrocyanate de fer, qu'on nomme vulgairement bleu de Prusse, est le résultat de la combinaison de l'acide hydrocyanique avec l'oxyde de fer.

On le prépare, pour les arts, de la manière suivante: on mêle dans une chaudière

de fer six parties de tartre rouge avec cinq parties de sang de bœuf desséché. On peut remplacer le sang par la même quantité de matières animales, telles que la corne, les raclures de baleine, de vieux cuirs, des plumes, etc. La chaudière de fer est montée sur un fourneau en plein air, à cause de la mauvaise odeur que cette opération répand. On chauffe graduellement, et jusqu'au rouge, en remuant de temps en temps avec une barre de fer. Lorsque la matière ne fume plus, et qu'elle est bien charbonnée, on la retire toute rouge de la chaudière, et on la projette dans un bassin rempli d'eau bouillante, on agite fortement, puis on laisse reposer. Au bout de vingt-quatre heures, on décante la liqueur claire, on fait bouillir le résidu dans de nouvelle eau pour l'épuiser. On laisse reposer, ou bien l'on filtre; on mêle les liqueurs claires qui contiennent l'hydrocyanate de potasse, qu'on peut obtenir en cristaux par l'évaporation et la cristallisation. Cette cristallisation n'est pas nécessaire pour obtenir le bleu de Prusse, ou l'hydrocyanate de fer. Lorsqu'on a obtenu l'hydrocyanate de potasse liquide, comme on vient de le voir, on fait dissoudre dans une chaudière à part deux parties de sulfate de fer dans deux fois son volume d'eau ; lorsque le sel est bien dissous, on retire la chaudière du feu, et on laisse reposer pendant vingt minutes. Pendant ce temps, on fait chauffer l'hydrocyanate de· potasse; on prend un tonneau défoncé d'un de sulfate de fer encore chaude, et par desbout, on y verse le clair de la dissolution sus l'hydrocyanate de potasse encore chaud; on agite fortement, et on laisse reposer au moius pendant douze heures. On a eu soin de percer plusieurs trous, les uns au-dessus des autres, sur une des douves du tonneau, qu'on ferme tous avec de bons bouchons de Liège. On les ouvre successivement l'un après l'autre, afin de laisser écouler l'eau limpide surnageante, ayant soin de ne pas descendre assez près du résidu pour qu'il puisse s'échapper. On rebouche tous les trous, on verse sur le précipité une nouvelle quantité d'eau froide, que l'on change le lendemain. On répète le lavage pendant quinze ou vingt jours; le précipité acquiert de plus en plus la couleur bleue au fur et à mesure qu'on le lave. Lorsqu'il est au point qu'on désire, on le verse sur une toile, et on le fait sécher pour l'usage. On peut l'employer de suite en liqueur, sans attendre

qu'il soit sec, soit pour la fabrication des papiers peints, soit pour la teinture. Pour abréger les lavages, on peut verser sur le précipité quelques onces d'acide sulfurique, ou de l'acide hydrochlorique; mais l'on s'aperçoit, quand on fabrique en grand, que l'addition d'un ac.de diminue toujours la quantité du produit : ainsi, lorsqu'on a de l'eau en quantité, on doit toujours préférer les lavages.

L'Hydrocyanate de soude se fabrique de la même manière que l'hydrocyanate de potasse, dont nous venons de parler, en substituant au tartre rouge du carbonate de soude du commerce, ou des cristaux de soude qu'on caleine avec le charbon animal, et par le même procédé que nous avons décrit. En combinant cet hydrocyanate de soude avec l'oxyde de fer, on obtient de même le bleu de Prusse.

Dans l'art de la teinture, on n'emploie pas le bleu de Prusse tont préparé, comme nous venons de l'indiquer; on se contente de préparer l'hydrocyanate de potasse, on imprègne les étoffes d'oxyde de fer, et, en plongeant l'étoffe ainsi préparée dans le bain d'hydrocyanate de potasse, le bleu se forme et se précipite sur l'étoffe. C'est ainsi que l'on teint le bleu Raymond sur la soie et sur la laine. (Voyez TEINTURE et SELS.

LENORMAND et MELLET.

* PRYCE (WILLIAM), médecin anglais, né à Cornouailles, mort vers la fin du dernier siècle, a complété les travaux de son compatriote Borlase (voyez ce nom), par la composition de deux ouvrages importants. L'un est une minéralogie de sa province, Mineralogia cornubiensis, Londres, 1778, in-fol.; et l'autre, une Grammaire et un Vocabulum de la langue de ce pays, 1790, in-40.

PRYNNE (WILLIAM), jurisconsulte anglais et l'un des plus infatigables écrivains qu'on puisse citer, né à Swanswick, près de Bath, en 1600, embrassa avec ardeur le parti des puritains, et s'éleva avec tant de violence contre le papisme et l'arminianisme, qu'il fut cité en 1633 devant la Chambre étoilée, condamné à payer une amende de 5,000 livres, à être attaché au pilori en deux endroits différents, en perdant une oreille à chaque station, et à une prison perpétuelle. Il subit cette odieuse sentence avec courage; mais sa haine contre ses persécuteurs s'exhala par de nouveaux pamphlets, et l'on prétend qu'un second arrêt

le condamna à être marqué sur chaque joue des lettres S. L., comme libelliste schismatique. Après plusieurs années passées dans les fers, Prynne recouvra enfin sa liberté en 1640, fut élu membre du parlement, et déploya tout son zèle pour l'établissement du presbytérianisme; mais son intérêt s'étant tourné ensuite vers le parti vaincu, il prononça un discours en faveur du roi, dont il voulait faire agréer les propositions, "et alla expier dans un cachot sa généreuse opposition. Incapable de fléchir, même au sein de la captivité, il eut la hardiesse de braver Cromwell, et de publier contre lui et les siens divers écrits, qui firent resserrer ses chaines, Enfin la restauration le rendit à la liberté. Il fut nommé gardien des archivesde la Tour de Londres, et mourut à Lincoln's-Inn en 1669. On a de cet écrivain 40 vol. in-fol. et in-8o : mais ce grand nombre d'ouvrages, où le défaut de jugement se fait souvent remarquer, n'aurait point sauvé son nom de l'oubli, s'il ne l'eût signalé par son dévouement, ses souffrances et son courage. Ses écrits les moins inconnus sont : exact chronological Vindication, etc., Londres, 1666-68, 3 vol. in-fol., rare; Observations sur la quatrième partie des Institutes des lois anglaises, par Coke, in-fol. ; Writs ou Édits parlementaires, 4 vol. in-4o; et une édition améliorée de l'Abrégé des archives de la Tour de sir Rob. Cotton, in-fol.

PRYTANÉE. (Archéologie, Histoire. ) Lors de la réorganisation de l'instruction publique en France, dans l'année 1795, à une époque à laquelle on imitait les institutions anciennes, on du moins à laquelle on revêtait de noms anciens les institutions modernes, on donna aux lieux d'instruction consacrés à la jeunesse le nom de prytanées. Ce nom ne convenait guère à des colléges, puisque le prytanée d'Athènes était le lieu où étaient entretenus les prytanes, magistrats qui avaient l'administration de la justice en chef, la distribution des vivres, la pulice genérale de l'État et particulière de la ville, la déclaration de guerre, la conclusion et la publication de la paix, la nomination des tuteurs et des curateurs, et enfin le jugement de toutes les affaires qui, après avoir été instruites dans les tribunaux subalternes, ressortissaient à ce conseil. Le nom de prytanes venait du grec apo’zanę (prytanis), préfet, administrateur, chef. Le temps de leur exercice se nommait prytanie, et le lieu de leur assemblée était nommé pryta

née. On voit que ce dernier nom avait été mal choisi pour l'objet auquel on l'appliquait, et que le prytanée français (établi dans l'ancien local du collège Louis- le Grand), et le prytanée de Saint-Cyr n'avaient nulle analogie avec celui d'Athènes. Au nom de prytanée, on substitua sous le consulat celui de lycée, qui était plus convenable, puisque le lycée d'Athènes était une école c'était le lieu où Aristote et ses sectateurs expliquaient la philosophie. Depuis la restauration, on a rendu aux lieux d'institution publique le nom de colléges. (Voyez INSTRUCTION PUBLIQUE).

Le prytanée était un édifice public, situé à Athènes, près de la rue des Trépieds. (Pausanias, pag. 41.)

Non-seulement les prytanes étaient logés et entretenus dans le prytanée, mais on y recevait aussi les citoyens qui avaient rendu des services signalés à la république.

Comme la classe des prytanes était trop nombreuse pour exercer en commun les fonctions dont elle était chargée, on la subdivisait en cinq décuries, composées chacune de dix proèdres ou présidents. Les sept premiers d'entre eux occupaient pendant sept jours la première place; les trois autres en étaient formellement exclus. Celui qui remplissait cette place était regardé comme le chef du sénat, et ses fonctions semblaient si importantes, qu'on ne les lui confiait que pour un jour. C'était lui qui proposait les sujets de délibération, qui appelait les sénateurs au scrutin, et qui, pendant le court intervalle de son exercice, gardait le sceau de la république, les clefs du trésor de Minerve et celles de la citadelle.

Les neuf autres classes du sénat avaient de même à leur tête un président qu'on changeait à toutes les assemblées, et qui était chaque fois tiré au sort par le chef des prytanes. De même que le sénat d'Athènes, divisé en dix classes, représentait les dix tribus de la ville, il était aussi représenté par les prytanes, qui, toujours réunis dans un même endroit, étaient à portée de veiller sans cesse sur les dangers qui pouvaient menacer la république, et d'en instruire le sénat.

Pendant les trente-cinq ou trente-six jours que la classe des prytanes était en exercice, le peuple s'assemblait quatre fois : la première fois, pour confirmer ou destituer les magistrats, s'occuper des garnisons, des dénonciations publiques et des confiscations ordonnées par les tribunaux.

Dans la seconde assemblée, les citoyens pouvaient venir s'expliquer avec liberté sur les objets relatifs à l'administration et au gouvernement. Ce droit ressemblait assez à celui de pétition, que le gouvernement constitutionnel nous a donné.

La troisième assemblée était destinée à recevoir les hérauts et les ambassadeurs qui avaient auparavant rendu compte de leur mission ou présenté leurs lettres de créance au sénat.

Enfin la quatrième roulait sur les matières de religion, les fêtes et les sacrifices. I fallait souvent user de violence pour faire aller le peuple à ces assemblées; mais on l'y rendit plus assidu, en accordant à chacun un droit de présence de 3 oboles, qui équivalaient à 9 sous de notre monnaie. Ce droit de présence fit que les assemblées furent fréquentées par plus de citoyens pauvres que de riches; ce qui convenait à l'esprit d'une démocratie.

Nous avons parlé, à l'article COMICES, de ces assemblées populaires des Romains, dont il n'y a plus d'exemples dans nos institutions modernes, si ce n'est dans nos élections; mais nos citoyens n'ont qu'un vote à émettre, et n'entrent point dans les discussions politiques réservées à nos assemblées électives. Les comices des Romains avaient pour pendant à Athènes les assemblées où le peuple était convoqué par les prytanes.

Ces magistrats qui composaient seuls le sénat étaient à peu près ce qu'est notre Chambre des pairs, si ce n'est qu'ils avaient une communication directe avec le peuple; ce que l'étendue de nos empires et la forme de nos institutions a rendu impossible. Ils étaient au nombre de cinq cents, y compris l'épistrate ou président et les neuf proèdres ou chefs de tribus. Ils présidaient par tour, au prytanée, à l'assemblée du peuple. Chacune des dix tribus fournissait cinquante prytanes.

Ce n'était pas seulement à Athènes que le titre de prytane était en usage : dans quelques républiques, c'était le nom du premier des magistrats. A Corinthe, on en élisait un tous les ans pour administrer les affaires. Sur les médailles de Cyme d'Eolide, on trouve le titre de prytane. Ce titre est souvent rappelé sur les marbres antiques.

Le prytanée de Cyzique passait, après celui d'Athènes, pour le plus magnifique. Il renfermait quantité de portiques, dans lesquels étaient placées les tables des festins publics.

Le feu sacré de Vesta était conservé sur un autel particulier dans l'enceinte du prytanée. Le soin en était commis à des veuves, que l'on appelait pritanides.

Le droit d'être admis à prendre ses repas dans le prytanée était une récompense et un honneur. On l'accordait souvent aux vainqueurs des jeux olympiques. "

Socrate répondit aux juges, qui lui demandaient quelle peine il croyait avoir méritée, qu'il se croyait digne d'être nourri, dans le prytanée, aux dépens de la répu blique.

Ce droit devenait quelquefois héréditaire. Les descendants de Démosthènes en jouissaient de fils aîné en fils aîné.

La petite-fille d'Aristide, ne pouvant, à cause de son sexe, prendre ses repas dans l'enceinte du prytanée, était portée sur l'état des prytanes, pour recevoir par jour trois oboles.

Prytanis est un nom propre de magistrat, qui se trouve sur une médaille d'Egialus, attribuée par Eckhel et Rasche à l'Achaïc, et que Mionnet à restituée à la Paphlagonic. (Descr., tom. 2, p. 163 et 388.)

Schulz (num. 1, p. 51) a fait une dissertation dans laquelle il discute si la lettre II sur une médaille de Neapolis de Campanie signifie prytane. (Voyez MÉDAILLES.)

Voyez sur prytane : Anton. Van Dalen, Dissert. de prytanibus Græcorum. Les commentateurs des marbres d'Oxfort, XLVI, p. 106. Caylus, Antiq., tom. 2, p. 243. De pas dignitate Atheniensium exemplo, in nummis; Spanheim, de Praest., tom. 1, pag. 701. Mongez, Dictionnaire d'Antiquités. Barthélemy, Voyage d'Anacharsis.

DUMERSAN.

* PSAMMENITE, roi d'Égypte, fils d'Amasis, succéda à ce prince en l'an 525 avant Jésus-Christ, et eut d'abord à soutenir la guerre que Cambyse avait déclarée à son père. Après avoir été complètement défait dans une bataille sanglante, livrée sur la branche du Nil dite Pelusiaque, il se réfugia dans Memphis, y fut assiégé et fait prisonnier; mais le monarque vainqueur, touché de sa résignation, le traita avec honneur, et l'envoya ensuite à Suze avec six mille Égyptiens captifs. Accusé plus tard d'avoir tenté de faire soulever les Égyptiens, on lui fit boire du sang de taureau, et il en mourut. Il n'avait régné que six mois.

* PSAMMITIQUE, roi d'Égypte, monta sur le trône en l'an 667 avant Jésus-Christ,

et fut obligé d'abord de partager le pouvoir avec onze autres rois. C'est cette espèce de gouvernement que les Grecs ont désignée par le nom de dodecarchie, et qui dura pendant quinze ans. Psammitique régnait sur les contrées marécageuses et maritimes qui terminent l'Égypte du côté du nord. Le commerce actif que ses sujets faisaient avec les Grecs et les Phéniciens lui ayant procuré de grands avantages, et l'ayant mis en relation avec beaucoup de princes et de peuples étrangers, il fit venir des troupes mercenaires de l'Arabie, engagea beaucoup de Grecs de l'Asie-Mineure à son service, et se trouva en état de résister à ses collégues, qui avaient pris les armes contre lui. Il les vainquit. Plusieurs périrent dans la bataille; les autres se retirèrent dans la Lybie, renoncèrent à leurs États, et Psammitique devint ainsi seul souverain de l'Égypte. Il céda auz Grecs, ses auxiliaires, des terres et des habitations sur les rives du Nil, auprès de Bubaste, sur la branche pelusiaque, montra, en toute occasion, une extrême partialité envers les étrangers qui l'avaient si bien servi, s'occupa d'embellir Memphis de plusicurs beaux monuments, fit long-temps la guerre en Syrie, empêcha les Scythes de porter leurs armes en Égypte, et mourut, après un règne de cinquante-quatre ans. vers l'an 614 avant Jésus-Christ. - PSAMMITIQUE II, descendant du précédent, régnait en Égypte en l'an 400 avant Jésus-Christ, mais seulement comme vassal du roi de Perse. Vers cette époque, Tamus, satrape de l'lonie, se réfugia en Égypte avec sa flotte et ses trésors, redoutant la vengeance d'Artaxerce, parce qu'il avait pris part à la révolte de Cyrus-le-Jeune, frère de ce monarque persan. Les richesses de Tamus tentèrent la cupidité de Psammitique, qui fit périr le satrape avec toute sa famille, pour s'emparer de tout ce qu'il possédait. C'est là tout ce qu'on sait de ce roi d'Égypte.

3

Aristote nous a conservé le souvenir d'un autre PSAMMITIQUE, fils de Gordius ou Gorgias, frère de Périandre, tyran de Corinthe. On croit que Psammitique Ier, qui, selon Diodore de Sicile, avait fait élever ses enfants à la manière des Grecs, avait bien pu donuer une de ses filles au frère de Périandre, et que c'est à cette circonstance, assez vraisemblable, que le fils de Gordius ou Gorgias aurait dû le nom de Psammitique, celui de son aïeul maternel, comme on le pratiquait assez souvent chez les Grecs.

*

PSELLUS (MICHEL), le plus célèbre et le plus fécond des écrivains grecs du 11e siècle, était né à Constantinople d'une famille patricienne. Il étudia la philosophie, la théologie, les mathématiques, la médecine, et contribua beaucoup, par son exemple, à ranimer le goût des lettres et des sciences parmi şes compatriotes. L'empereur Michel Stratiotique le fit sénateur et le députa vers Isaac Comnène, que le choix de l'armée appelait au trône de l'Orient en 1057. Psellus conserva la faveur de ce dernier prince et celle de Constantin Ducas, qui lui confia l'éducation de son fils Michel, surnommé depuis Parapinace. Devenu le principal conseiller de ce prince lorsqu'il monta sur le tróné en 1071, il fut dépouillé de ses biens sous le règne de Nicéphore Botoniate, et relégué dans un monastère, où il mourut vers 1079. On a de lui un grand nombre d'écrits dont Fabricius donne les titres dans le tome 5 de la Bibliotheca græca.

PSEUDONYME. (Bibliographie.) On désigne par ce mot, tiré du grec ( prudi, je feins; evμɑ, nom), les auteurs qui ont publié des ouvrages sous un faux nom • ou les ouvrages qui ont paru sous un nom supposé. Il s'applique aux auteurs comme aux éditeurs, aux écrits originaux comme aux traductions. Il y a plusieurs espèces d'ouvrages pseudonymes. Les écrivains qui mettent sur le frontispice de l'ouvrage qu'ils publient le nom d'un auteur célèbre, doivent être regardés plûtôt comme des imitateurs maladroits, que comme des imposteurs littéraires. Beaucoup de livres de ce genre ont été publiés sur la fin du siècle dernier; une grande partie est relative à la théologie, à la philosophie et à l'histoire; les noms de Voltaire, Fréret, Bolingbroke, Mirabeau et autres servirent à cette époque de masque à divers auteurs. De nos jours, ces sor tes de publications sont plus rares; on a vu cependant paraitre dans ces derniers temps de nombreux mémoires apocryphes. (Voyez l'article MÉMOIRES.)

Il existe aussi des ouvrages qui, au lieu de faux noms d'auteurs, ne présentent que des noms anagrammatiques (voyez le mot anagramme), et plus fréquemment des termes appellatifs : ainsi, l'abbé Legros, chanoine de la Sainte-Chapelle de Paris, a écrit contre J.-J. Rousseau, sous la dénomination d'un solitaire; Condorcet, contre les Trois Siècles littéraires de l'abbé Sabatier de Castres, sous celle d'un théologien; l'il

luminé Saint-Martin a publié plusieurs de ses ouvrages sous le nom du Philosophe in

connu.

Plusieurs bibliographes se sont occupés de travaux relatifs à la recherche des anonymes et des pseudonymes; parmi les principaux, nous citerons Vincent Placcius, Decker, Adrien Baillet et Antoine- Alex. Barbier. Ce dernier a fait presque oublier les écrits de ses prédécesseurs, en publiant son Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes, composés, traduits, ou publiés, en français et en latin, avec les noms des auteurs, traducteurs et éditeurs, accompa gné de notes historiques et critiques, Paris, 1822. 1827, 4 vol. in-8°. On trouve dans le tome 4 de cet utile et savant ouvrage une liste fort curieuse des noms pseudonymes, sous le titre de Table alphabétique des noms ou qualifications sous lesquels les auteurs se sont déguisés, ou ont été déguisés, avec leurs vrais noms et les titres de leurs productions. (Voyez ANONYME.) BARBIER.

* PSYCHÉ (Mythologie) était une jeune fille d'une si rare beauté que l'Amour même en fut épris et voulut l'épouser. Elle fut exposée par ses parents, d'après un oracle d'Apollon, sur une haute montagne au bord d'un précipice. On l'avait parée de vêtements funéraires, et l'on croyait qu'elle devait être livrée aux fureurs d'un monstre inconnu. Mais à peine amenée sur le lieu où elle devait attendre son sort, elle fut enlevée par Zéphire, qui la transporta dans un palais brillant d'or, et entouré de jardins magnifiques. Là, elle était servie à souhait par des personnes invisibles. L'Amour venait la visiter pendant la nuit et la quittait avant le jour, en lui recommandant de ne pas chercher à le connaitre. Elle se résigna d'abord et obéit; mais une nuit, emportée par sa curiosité, elle alluma une lampe, et découvrit que son époux n'était autre que l'Amour même. Malheureusement une goutte d'huile tomba sur lui et le réveilla. Il s'enfuit aussitót, non sans avoir reproché à Psyché son indiscrétion. Psyché, pour le retrouver, eat recours à Vénus. Elle ne pouvait plus mal s'adresser, car Vénus la soumit à plusieurs épreuves pénibles. L'Amour se crut trop vengé, et obtint de Jupiter la permission de prendre pour épouse la belle Psyché, qui fut mise au nombre des déesses, et qui donna le jour à la Volupté. Comme le nom de Psyché est celui de l'âme (4ʊx4) chez les Grecs, il serait facile de

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