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portait à son sage ministre Hiérax, qui soutenait seul tout le fardeau du gouvernement. A la fin pourtant, l'indignation publique se manifesta avec fureur, et le tyran n'eut que le temps de s'enfuir en Cypre avec Cléopâtre la jeune. Cette révolution eut lieu dans la dix-septième année de son règne, depuis la mort de son frère. Lorsqu'il apprit que Cléopâtre la mère avait été mise à la tête des affaires, il fit égorger le fils qu'il avait eu d'elle et qu'il craignait de voir élever par elle sur le trône. Cependant il rassembla des forces considérables, reconquit son royaume, ety jouit d'une paix qui ne fut presque point altérée, jusqu'à sa mort arrivée à la fin de l'an 117, ou au commencement de l'an 116 avant Jésus-Christ, 29 ans après la mort de son frère Philométor. Comme avant de régner seul en Égypte il avait déjà été déclaré roi, et qu'il avait partagé le trône pendant six ans avec son frère, il compta ses années royales à partir de son premier avènement. Il faut donc donner à son règne une durée de cinquante-trois ans entiers, compris entre l'an 170 et l'an 117 avant JésusChrist. Ce tyran abominable, on le remarque avec surprise, aimait les lettres, les cultivait même avec quelque succès, et protégeait les savants. 11 augmenta beaucoup la grande bibliothèque d'Alexandrie, fonda plusieurs établissements du même genre, et n'épargna aucune dépense pour se procurer, soit des originaux, soit des copies de manuscrits précieux. Il avait composé, au rapport d'Athénée, qui en parle plusieurs fois, des espèces de Mémoires ou de Mélanges, en vingt-quatre livres, relatifs en grande partie à l'Histoire naturelle.

* PTOLÉMÉE VIII, surnommé Soter II, fils d'Évergètes II et de Cléopâtre, monta sur le trône, au grand regret de sa mère, qui aurait préféré Alexandre, son second fils, et qui sut du moins se réserver le premier rang et une part importante dans l'administration des affaires. La mère et le fils comptèrent en même temps les années de leur double règue. Tous deux prirent part aux troubles de la Syrie : la mère secourut Antiochus-Grypus, tandis que le fils soutenait Antiochus-le-Cyzicénien, et s'attirait encore par cette conduite la haine de Cléopâtre, dont son respect, ses égards et sa docilité n'avaient jamais pu lui obtenir la bienveillance. L'injuste marâtre fit tant, que le malheureux prince fut obligé de s'enfuir en Cypre, la dixième année de son re

sa

gne, l'an 106 avant Jésus-Christ. Quelques années après, il se retira de cette ile devant les troupes égyptiennes et passa en Phénicie, et de là en Judée, où il battit complètement son frère Alexandre (voyez l'article suivant), qui avait pris sa place sur le trône d'Égypte. Cléopâtre conçut alors de vives inquiétudes et ordonna un grand armement de terre et de mer; mais le faible Ptolémée, qui n'avait point cessé de la respecter, mal. gré tant de persécutions, voulut éviter de la combattre, et prit le parti de retourner en Cypre, dont il se remit en possession assez facilement. Il y vivait tranquille, lorsque mère lui rappela, par de nouveaux actes de fureur, que sa haine était éternelle, et le porta à se retirer encore une fois en Syrie. Il prit part aux troubles de ce pays, et attendit ainsi la révolution qui devait le rétablir sur le trône de ses ancêtres, vers l'an 88 avant Jésus-Christ, après la mort de Cléopâtre et l'expulsion du parricide Alexandre. Ptolémée-Soter possédait à bon droit l'affec tion des Alexandrins, qui supputèrent les années de son règne, comme s'il n'avait jamais été interrompu, et ne tinrent aucun compte du temps où la domination de son indigne frère avait pesé sur leurs têtes. Soter, débarrassé bientôt de toute crainte par la mort de ce frère, fit reprendre à son royaume un rang honorable parmi les puis-> sances de l'Orient, grâce surtout à l'état imposant de ses forces navales. Son second règne, après son retour à Alexandrie, fut de sept ans et six mois; ce qui, avec son premier règne et le temps de son exil en Cypre, forme un espace de trente-cinq ans et six mois, comptés, dans la liste des rois, pour trente-six ans, par la raison que sa fille Cléopâtre, veuve de Ptolémée Alexandre Ier, qui lui succéda, n'occupa le trône que six mois environ. Les années royales de Ptolémée-Soter II sont donc comprises entre l'an 117 et l'an 81 avant Jésus-Christ.

* PTOLÉMÉE IX, surnommé Alexandre Ier, était le deuxième fils d'Évergètes II et de Cléopâtre, qui, après avoir tenté vainement de le placer sur le trône d'Égypte, parvint à lui faire donner l'ile de Cypre avec le titre de roi, l'an 114 avant Jésus-Christ. Sept ans plus tard, l'an 107, elle put mettre à exécution son premier projet. Alexandre tint compte du temps qu'il avait administré son petit État de Cypre et voulut que la pre. mière année de son nouveau règne en fût considérée comme la huitième. La mère et le

fils ne vécurent pas long temps en bonne in telligence ce dernier prit le parti de se retirer en Cypre, préférant une vie tranquille au pouvoir, dont le dégoûtaient les cruautés de la reine. Cependant il se rapprocha d'elle, pour résister au légitime maître du royaume; mais, le danger passé, leurs divisions recommencèrent. A la fin, Cléopâtre résolut de faire périr ce fils trop peu docile, qui la prévint par un parricide, en la dix-huitième année depuis l'expulsion de Soter II. Resté ainsi seul maître du pouvoir, il ne le garda pas long-temps. Le mécontentement général le força de quitter Alexandrie, où il ne rentra plus, malgré ses efforts. Il fut tué dans une bataille navale. Il était, lorsqu'il fut détrôné, dans la dix-neuvième année de son règne en Égypte ; et il y avait vingt-sept ans qu'il avait reçu le titre de roi, avec la couronne de Cypre.

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PTOLÉMÉE X, surnommé Alexandre II, était fils d'Alexandre Ier. Lorsque Ptolémée-Soter II était en Syrie et menaçait l'Égypte d'une invasion, sa mère Cléopâtre avait envoyé dans l'ile de Cos les enfants d'Alexandre Ier, avec ses trésors. Alexandre II était encore dans cette île quand son père fut tué en l'an 89 avant Jésus-Christ. Bientôt après, en 87, Mithridate, roi de Pont, s'étant rendu maître de l'île de Cos, emmena avec lui le jeune Alexandre, qui passa dans le camp de Sylla en l'an 84, et se mit sous sa protection. La mort de Soter II, arrivée en 81, laissant la couronne d'Égypte entre les mains de sa fille Bérénice, nommée aussi Cléopâtre, veuve d'Alexandre Ier, Sylla résolut de faire valoir les droits de son protégé, qui devait avoir alors une trentaine d'années, et qui était le dernier descendant mâle de la race des Ptolémée. Le jeune prince, déclaré roi par un décret du sénat, partit aussitôt pour Alexandrie, où il épousa la reine Bérénice-Cléopâtre, sa belle-mère. A peine était-elle devenue sa femme, qu'il la fit assassiner. Le peuple et les soldats, également indignés de sa cruauté, le massacrèrent dans le gymnase d'Alexandrie, après un règne de dix-neuf jours, selon le témoignage formel d'Appien et de Porphyre. Leurs expressions sont trop préeises pour laisser la moindre incertitude sur ce point. Les modernes qui ont soutenu une opinion différente ont été trompés par des passages de Cicéron et de quelques autres auteurs, qu'ils ont mal entendus. Les règnes d'Alexandre II et de sa belle-mère Bérénice

furent confondus, à cause de leur peu d'étendue, dans la trente-sixième et dernière année de Soter II (82-81 avant Jésus-Christ.) * PTOLÉMÉE XI, surnommé Aulétès, ou le Joueur de flúte, à cause de la passion désordonnée qu'il avait pour cet instrument, était fils naturel de Soter II. Ce fut là son seul titre pour obtenir la couronne, que lui déféra le peuple d'Alexandrie après la mort de Bérénice et d'Alcxandre II. Il ne restait plus alors en Égypte aucun descendant légitime de la race des Lagides. Ptolémée, quoique très-jeune encore, était probablement déjà en âge de régner par lui-même. Les Romains persistèrent à regarder son élévation au trône comme non avenue, et le royaume d'Égypte comme dévolu à la république, en vertu du testament réel ou supposé d'Alexandre II. Cependant ils ne prirent aucune mesure pour faire valoir leurs prétentions, et plusieurs fois la question de savoir si l'on s'emparerait de cette proie si riche fut débattue dans le sénat, et presque aussitôt écartée par le crédit des amis qu'entretenait à Rome le prince égyptien. Enfin, à force d'argent, il parvint à se faire déclarer roi, l'an 59 avant Jésus-Christ, par le sénat, désormais l'arbitre des destinées du monde. Mais son frère, qui régnait à Cypre depuis qu'il possédait lui-même l'Égypte, ne tarda pas à être dépouillé de son petit État par un autre acte de la même volonté souveraine. Cette usurpation excita l'indiguation des Alexandrins, qui, après avoir essayé vainement de détacher le lâche Aulétès de l'alliance des Romains, se révoltèrent coutre lui et le mirent dans la nécessité d'aller à Rome mendier des secours. Il y avait un an qu'il était reconnu par le sénat. Ses sujets, ignorant qu'il était passé en Italie et le croyant mort, placèrent sur le trône ses filles aînées, Cléopâtre-Tryphène et Bérénice. La première de ces deux princesses mourut après un an de règne environ, et la seconde ne régna pas plus de deux ans seule. Les trois années royales des filles d'Aulétès comptèrent de 58 à 55 avant Jésus-Christ. Il en résulte que ce monarque déchu fut absent de l'Égypte pendant trois ans environ. Pendant tout ce temps, il intrigua pour obtenir les moyens de recouvrer ses États. Plusieurs fois il fut sur le point de réussir; mais il était réservé à Gabinius, gouverneur de Syrie et lieutenant de Pompée, de faire rentrer ce prince en Égypte par la force des armes, l'an 55 avant Jésus-Christ. Le pre

mier acte d'Aulétès fut de faire périr sa fille Bérénice, et avec elle les personnes les plus distinguées, et surtout les plus riches de la ville. pour pouvoir payer les services de Gabinius, qui avait agi sans l'autorisation du sénat et par l'espoir d'une brillante récompense. Ptolémée régna encore trois années environ. Ses années royales comptèrent de 81 à 52 avant Jésus-Christ. Le célèbre antiquaire Baudelot de Dairval a publié une histoire de ce prince, Paris, 1796, in-12.・

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PTOLÉMÉE XII, l'aîné des fils de Ptolémée-Aulétès, n'avait que treize ans lorsqu'il succéda à son-père, tandis que sa sœur, la fameuse Cléopâtre, appelée à régner conjointement avec lui, avait déjà dixsept ans, et se trouvait en état de gouverner elle même. La guerre civile ayant éclaté entre César et Pompée, celui-ci crut pouvoir compter sur Ptolémée et Cléopâtre, enfants d'un roi qu'il avait fait placer sur le trône par son lieutenant Gabinius. Cléopâtre répondit par des services importants à cette confiance du général romain; mais les tu teurs de son jeune frère, jaloux de la voir exercer son autorité en reine, excitèrent contre elle une sédition dans Alexandrie, et la forcèrent d'aller chercher en Syrie un asile et une armée. Ce fut dans ces circonstances qu'eut lieu la bataille de Pharsale, suivie bientot après de la mort de Pompée, lâchement assassiné par les ordres du jeune Ptolémée, et de l'arrivée de César dans la capitale de l'Égypte. Ce dernier n'avait aucun motif honorable d'y prolonger son séjour; mais les vents contraires, ou plutôt sa passion pour Cléopâtre, l'y retinrent. Le faste qu'il y déploya et le désir qu'il manifesta de régler, comme seul arbitre, les différends du roi avec sa sœur Cléopâtre, mécontentèrent les Égyptiens; et bientôt il se vit assiégé dans ses quartiers, à Alexandrie, par une population furieuse, à laquelle vint se joindre l'armée commandée par Achillas. César, ayant reçu quelques renforts et obtenu sur ses ennemis de faibles avantages, entra avec eux en pourparlers, et crut acheter la paix en leur rendant leur roi, qu'il avait gardé jusqu'alors dans une captivité honorable. Ce prince, à peine mis en liberté, s'abandonna à toute sa fureur contre les Romains, et la guerre recommença sur terre et sur mer. Il est probable que César aurait fini par succomber dans une lutte aussi inégale, si Mithridate, de Pergame, fils du grand Mithridate, ne fût

venu, avec des forces imposantes, le tirer de cette position fâcheuse. Ce fut au tour du jeune Ptolémée de trembler pour sa cou. ronne et pour sa vie. Il perdit l'une et l'autre, en se noyant dans le Nil, après une bataille perdue. Il avait compté quatre années révolues de règne (du 5 septembre 52 au 4 septembre 48 avant Jesus-Christ), et mourut dans la cinquième (entre le 4 septembre 48 et le 4 septembre 47).

* PTOLÉMÉE XIII, frère et successeur du précédent, était le deuxième fils de Ptolémée-Aulétès. Il n'ayait que douze ans environ, quand il fut associé par César à Cléopâtre comme époux et comme roi. On pense bien qu'un si jeune souverain n'eut qu'un vain titre, et que tout le pouvoir resta entre les mains de sa sœur. En l'an 46 ils firent tous deux le voyage de Rome, et y furent admis au nombre des alliés de la république. On ne sait rien de plus sur Ptolémée XIII', sinon qu'il mourut avant d'avoir pu prendre part aux affaires, dans la huitième année du règne de Cléopâtre, et dans la quatrième du sien. Il fut empoisonné, dit-on, par les ordres de cette princesse. Ses années royales doivent être comptées de l'an 48 à l'an 44 avant Jésus-Christ.

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PTOLÉMÉE XIV, prince connu sousTM le nom de Césarion, naquit, en l'au 47 avant Jésus-Christ, de l'union illégitime de Jules-César et de Cléopâtre. Les écrivains modernes ne l'ont pas admis au nombre des souverains de l'Égypte ; mais ils ont eu tort. Les monuments s'accordent avec les témoi gnages de l'histoire pour lui donner le titre de roi, que sa mère obtint pour lui, en l'an 42 avant Jésus-Christ, des triumvirs, béritiers et vengeurs de César. Marc-Antoine alla même jusqu'à le reconnaitre publiquement pour le véritable fils de César, prétendant que Cléopâtre avait été femme legitime du dictateur. En l'an 32 avant JésusChrist, le jeune prince fut déclaré roi des rois ; mais l'année suivante, après la défaite et la mort d'Antoine, il fut conduit à Rhodes par son précepteur Théodore. Ramené de là en Égypte par cet homme perfide, il fut livré à Auguste, qui le fit périr en l'an 30 avant Jésus-Christ. Césarion avait alors environ dix-huit ans.

* PTOLÉMÉE, surnommé Philadelphe, fils d'Antoine et de Cléopâtre, fut déclaré par son père, en l'an 32 avant Jésus-Christ, souverain de la Syrie, de la Phénicie, de la Cilicie et de toutes les régions comprises

entre l'Euphrate et l'Hellespont; mais il ne jouit jamais des États qui lui avaient été assignés, et fut bientôt enveloppé dans la mauvaise fortune d'Antoine. Cependant, comme un fils du triumvir était moins à craindre qu'un fils du dictateur, il n'éprouva pas le sort de Césarion. Après avoir servi, avec son frère Alexandre et sa sœur Cléopâtre, au triomphe d'Auguste, il alla vivre en Numidie auprès du roi Juba, devenu son beau-frère. Ce prince avait obtenu en échange de son royaume la Mauritanie tout entière, il parait que les frères de sa femme l'y suivirent; mais, à partir de cette époque, il n'est plus parlé d'eux.

* PTOLÉMÉE, roi de la Mauritanie, né de Juba II et de Cléopâtre-Sélène, fille de Marc-Antoine et de la fameuse Cléopâtre, monta sur le trône vers l'an 19 ou 20 de l'ère chrétienne, sous le règne de Tibère. Il ne se fit guère remarquer que par son goût pour les plaisirs et son attachement pour les Romains, auxquels il fournit des secours dans leur guerre contre Tacfarinas (voyez ce nom). En récompense de ce service, il reçut du sénat, l'an 26, les ornements triom. phaux. Étant venu à Rome sous Caligula, il excita, par ses habillements magnifiques et par ses richesses, la jalousie et la cupidité de ce tyran, qui le fit assassiner. Les deux Mauritanies devinrent provinces romaines en l'an 40. Ce ne fut cependant pas sans résistance. Édémon, un des affranchis de Ptolémée, voulut venger la mort de son souverain, et alluma une guerre qu'on eut bien de la peine à éteindre.

* PTOLÉMÉE, fils naturel de Ptolémée Soter II, fut reconnu roi de l'ile de Cypre l'an 81 avant Jésus-Christ, dans le même temps que Ptolémée-Aulétès, son frère, montait sur le trône d'Égypte. Loin d'imiter la prévoyance de celui-ci, en sollicitant l'alliance des Romains, il affecta au contraire envers la république un dédain qu'il ne tarda pas à expier. Il avait refusé de payer plus de deux talents pour le rachat de P. Clodius, tombé aux mains de pirates en se rendant de la Syrie en Cilicie. Relâché par eux sans rançon et devenu tribun du peuple, celui-ci, pour punir ce qu'il appelait l'avarice de Ptolémée, fit rendre un plébiscite prononçant la réduction de Cypre en province et la mise des biens du roi à l'encan. Caton, nommé questeur pour l'exécution de cet arrêt du peuple romain, s'efforça vainement de déterminer Ptolémée à résigner de

bonne grâce son royaume. Ce prince préféra finir ses jours par le poison. Ses richesses furent envoyées à Rome, et l'île de Cypre fut annexée comme province au gouvernement de Cilicie.

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PTOLÉMÉE, surnommé Aloritès, roi de Macédoine, fils naturel d'Amyntas III. dont il épousa la fille légitime, appelée Euryone, avait inspiré une violente passion à sa belle-mère Euridice, qui mit tout en œuvre pour lui assurer le trône. Un premier complot fut ourdi par elle, dans ce but, du vivant même d'Amyntas, à qui Euryone le dévoila. Lorsque la mort de son père eut appelé Alexandre II sur le trône, PtoléméeAloritès chercha encore à se créer un parti; mais un secours qu'envoyèrent au roi les Thébains réduisit les révoltés, et ce ne fut qu'après l'assassinat d'Alexandre (l'an 371 avant Jésus-Christ) que Ptolémée réussit à se faire reconnaître roi, en enlevant à Perdiccas une partie de ses États, que lui avait aussi disputés Pausanias, prince de la famille royale. Ptolémée ne conserva l'autorité souveraine qu'environ trois ans, c'est-àdire jusqu'à l'époque où Pélopidas, pris pour arbitre de ces différends, déclara que la couronne appartenait à Perdiccas. L'histoire ne fait plus mention de Ptolémée-Aloritès, à partir de cette époque. On sait seulement qu'il se soumit à la décision du général thébain, qui, pour prévenir de nouveaux troubles, emmena comme ôtages dans sa patrie Philoxène, fils de Ptolémée, et le jeune Philippe, frère de Perdiccas.

* PTOLÉMÉE, surnommé Apion, c'està dire le Maigre, roi de la Cyrénaïque, fils de Ptolémée Évergètes II et d'Irene, sa maitresse, fut, par le testament de son père, mis en possession de la Cyrénaïque et de toute la partie de la Lybie dépendante de l'Égypte. Après un règne d'environ vingt ans, et dont on ignore les actes, il mourut l'an 96 avant Jésus-Christ, léguant ses États au peuple romain. Le sénat ne voulut point se prévaloir de ces dispositions, et ce ne fut que pour y faire cesser des troubles sans fin, qu'environ vingt ans plus tard les Romains réduisirent en provinces les petites républi ques de la Cyrénaïque.

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PTOLEMÉE, surnommé Céraunus ou le Foudre, roi de Macédoine, fils ainé de Ptolémée-Soter et d'Eurydice, quitta l'Égypte, où il se voyait réduit à la condition de sujet par la préférence que son père venait d'accorder aux enfants qu'il avait eus

de Bérénice, et se rendit en Thrace auprès de Lysimaque, dont le fils aîné, Agathocle, était son beau-frère. Arsinoë, belle mère de ce dernier prince, ayant réussi, par d'odieuses machinations, à le perdre dans l'esprit du roi, son père, qui le fit mettre à mort, Ptolémée passa à la cour de Syrie ( environ l'an 284 avant Jésus-Christ) avec sa sœur Lysandra, veuve d'Agathocle, les enfants qu'elle en avait eus, et Alexandre, son beau frère consanguin. Ils furent accueillis avec honneur par Séleucus - Nicator, qui promit à Ptolémée-Céraunus de le placer sur le trône d'Égypte après la mort de son père. Ces circonstances devinrent le prétexte d'une guerre qu'à l'instigation de Ptolémée-Philadelphe, frère de Céraunus, le vieux Lysimaque déclara à Séleucus. On sait que le premier perdit la victoire et la vie dans les plaines de Couroupedium. Mais ce fut en vain que Céraunus réclama alors la promesse que lui avait faite le roi de Syrie. Outré de dépit, il se vengea de son refus en le poiguardant, et enfin se fit proclamer roi, après avoir été ceindre le diadème à Lysimachie. Il défit ensuite Antigonus-Gonatas, qui prétendait lui disputer sa proie, obtint un égal avantage sur un des fils de ce prince, ainsi que sur le roi d'Illyrie Monunius, et demeura tranquille possesseur de la couronne de Macédoine. Céraunus ne négligea rien pour affermir au dehors sa puissance, qu'il cimenta au dedans par des actes qui lui concilièrent l'affection des peuples. Il envoya un ambassadeur proposer à son frère l'oubli de leurs querelles, s'assura de l'alliance de Pyrrhus en lui donnant sa fille en mariage, et noua aussi habilement des relations amicales avec Antiochus et AntigoneGonatas. Il put alors accomplir impunément les sanglants projets que la politique lui avait fait différer, et il immola sans pitié les fils de Lysimaque. Cependant des hordes gauloises commençaient à porter l'épouvante au sein de la Thrace et de la Grèce. Le roi de Macédoine, se croyant assez fort pour repousser ces conquérants nomades, traita avec fierté les ambassadeurs que lui avait envoyés Belgias, leur chef, et qui lui of fraient la paix au prix d'un subside. Il refusa même un secours de 20,000 hommes que lui voulait envoyer le roi des Dardaniens. L'événement ne justifia point la présomption de Céraunus; car, peu de temps après, obligé d'accepter le combat, il vit ses troupes brusquement assaillies par les Gaulois,

et lui-même tomba percé de coups sur le champ de bataille l'an 280 avant JésusChrist. Il avait occupé un an et cinq mois le trône de Macédoine, où monta après lui son frère Méléagre, qui ne s'y maintint que deux mois.

* PTOLEMÉE, dynaste, et probablement grand-prêtre de Chalcidène, dans le mont Liban, régnait vers l'an 86 avant JésusChrist, ayant succédé à Mennéus, son père, l'un des petits souverains qui se partagèrent la Syrie après la chute des Séleucides. Ce fut pour réprimer les fréquentes incursions qu'il faisait sur le territoire de Damas, que les principaux citoyens de cette ville la placèrent sous l'autorité d'Aréthas, roi des Nabathéens, et le roi des Juifs Aristobule entreprit aussi, mais sans succès, de le combattre. En l'an 63, Ptolémée acheta l'alliance ou plutôt la protection de Pompée, vainqueur de Mithridate, moyennant la somme de 1,000 talents ( environ 6 millions), et plus tard, le général romain ayant dépouillé la famille d'Aristobule de la souveraineté des Juifs, il donna aux malheureux restes de cette famille un asile dans ses États. Son fils Philippion s'était épris d'Alexandra, l'une des filles d'Aristobule qu'il avait été chargé de conduire, ainsi que son frère Antigone et leur mère, d'Ascalon à la cour de Chalcidène Ptolémée, qui conçut aussi pour cette princesse une violente passion, fit donner la mort à son fils pour épouser celle qu'il aimait éperduement, Il mourut vers l'an 41, après avoir, de concert avec Marion, tyran de Tyr, reconduit en Palestine Antigone, devenu son beaufrère. Il laissa sa souveraineté à son fils Lysanias, que Marc-Antoine fit mettre à mort en l'an 36 avant Jésus-Christ, sous le prétexte qu'il avait pris parti pour les Parthes lors de l'expédition de Pacorus en Syrie. La Chalcidène fut alors donnée à Cléopâtre.

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PTOLÉMÉE (Claude), Kλwvotes Ntqpois, le plus célèbre, sinon le plus grand des astronomes de l'antiquité, et celui dont le nom, objet autrefois d'une sorte de culte, sert maintenant à désigner le système déchu de l'immobilité de la terre, florissait vers l'an 125 et jusqu'à l'an 135 de notre ère. Le licu de sa naissance est inconnu (car c'est par méprise qu'on a cru qu'il était de Péluse), et les savants ne s'accordent même pas sur la question de savoir où il exécuta les travaux qu'il nous a transmis, bien qu'il semble certain que sa résidence habituelle

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