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David. La même année l'administration municipale à fait élever en l'honneur de Puget, une colonne surmontée du buste de ce grand artiste. PUGET (François), fils du précédent, architecte et assez bon peintre de por traits, mort en 1707, a laissé, entre autres ouvrages, un tableau qui se voit dans la collection du roi ; il présente huit figures vues à mi-corps, qui sont des portraits de Lulli, de Quinault et de plusieurs autres poètes et artistes du siècle de Louis XIV, au nombre desquels l'auteur s'est placé lui-même.

* PUGET (Louis DE), naturaliste et physicien, né à Lyon en 1629, mort en 1709, a laissé des Observations sur la structure des yeux de divers insectes, et sur la trompe des papillons, Lyon, 1706, in-8°; et des lettres sur l'aimant et sur des expériences faites avec le microscope. Il ne s'était pas borné à l'étude des sciences ; il cultivait aussi les littératures grecque et latine, et avait traduit plusieurs odes d'Horace en vers français. Son éloge, par l'abbé Tricaud de Belmond, est inséré dans le Journal de Trévoux, septembre 1710, pag. 1575-1589.

*PUISAYE (le comte JOSEPH DE), lieutenant-général, né à Mortagne vers 1754, dans le Perche, d'une famille titulaire de la charge héréditaire de grand-bailli d'épée de cette province, fut destiné d'abord à l'état ecclésiastique et placé au séminaire de Saint Sulpice; mais ayant renoncé aux études théologiques pour embrasser le parti des armes, il entra à 18 ans comme sous-lieutenant dans le régiment de Conti cavalerie, puis passa dans un régiment de dragons avec le grade de capitaine, et enfin acheta une charge dans les Cent-Suisses de la maison du roi. Nommé en 1789 député aux États-Généraux par la noblesse du Perche, il se réunit au tiers-état, après avoir été un des signataires de la protestation du 19 juin, et pendant toute la durée de l'assemblée constituante, il vota avec les partisans de la régénération politique. En 1791 il fut fait maréchal-decamp; plus tard il eut le commandement de la garde nationale d'Évreux, et en 1793, s'étant fait adjoindre comme chef d'état-major au général Wimpfen, il commanda l'avantgarde de l'armée départementale de l'Eure, qu'écrasèrent les troupes de la Convention à Pacy-sur-Eure (juin 1793). Le comte de Puisaye, dont la tête avait été mise à prix, se retira alors en Bretagne, y réorganisa la chouanerie, rallia à ses opérations plusieurs chefs, forma un conseil militaire, et revêtu

des pleins pouvoirs de monseigneur le comte d'Artois, il reçut directement de l'Angleterre et les dépêches et les secours d'argent pour la conduite des opérations projetées contre le gouvernement républicain. Dans la situation où l'on avait placé le parti royaliste, il lui fallait non-seulement accepter l'influence du cabinet de Saint-James, mais justifier encore d'une sorte d'empressement à réaliser ses plans hostiles contre la France. Puisaye ne fut donc que trop conséquent lorsqu'il subordonna toutes ses opérations à ce prince. Cependant venu secrètement à Londres en septembre 1794, il n'y fut accueilli par les émigrés qu'avec les plus défavorables préventions, et il ne fallut rien moins que toute son adresse pour faire face aux embarras et aux difficultés qu'on lui suscita. Il fut enfin revêtu de pouvoirs illimités par Monsieur, comte d'Artois, et au moyen de liaisons qu'il avait formées avec d'influents personnages de l'Angleterre, il réussit à déterminer le ministère à armer cette expédition depuis si tristement fameuse sous la dénomination de Quiberon, presqu'île sur les côtes de Bretagne, où elle échoua devant l'habileté du général Hoche et le courage des soldats républicains (voyez HERVILLY). Cette entreprise, dont le succès eût pu seul justifier la témérité, fut le tombeau du plus grand nombre des émigrés français, et prépara la ruine des royalistes vendéens. Puisaye, comprenant tout d'abord qu'il ne pouvait reconquérir l'influence qu'il avait perdue, donna sa démission et abandonna pour jamais les côtes de Bretagne. Revenu à Londres il obtint des ministres anglais un établissement dans le Canada; il s'y rendit accompagné de ceux d'entre ses officiers qui lui étaient restés attachés, et ce ne fut qu'après le traité d'Amiens qu'il reparut en Angleterre, où il se flatta en vain d'adoucir la rancune que lui conservaient les émigrés, par la publication de ses Mémoires, etc., Londres, 1803 et suivantes, 6 vol. in-8°. Ainsi que nous l'apprend une notice nécrologique insérée dans la Quotidienne du 17 décembre 1827, le comte de Puisaye, qui définitivement s'était fait naturaliser Anglais, vécut d'une petite pension que lui fit ce gouvernement; « car quo qu'ait pu répandre la calomnie, il ne lui était rien resté de toutes ces sommes d'argent qui étaient passées par ses mains pour être réparties parmi les royalistes insurgés de l'Ouest, etc. » Ingénieux en distinctions, le parti auquel s'était attaché cet homme

ardent et ambitieux l'a flétri d'une réprobation qui à quelques égards venge un peu la morale commune. Le comte Joseph de Puisaye mourut le 13 octobre 1827 à Hammersmith, près de Londres : il était grande-croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. * PUISIEUX (Pierre). Voyez BAULART. *PUISIEUX (Philippe-Laurent DE), lit térateur, né à Meaux en 1713, mort en 1772, était avocat au parlement de Paris; mais il se livra moins à la jurisprudence qu'aux belles-lettres. On a de lui un très-grand nombre de traductions d'ouvrages anglais, parmi lesquelles on distingue quelques romans de Fielding, et d'autres auteurs, la Grammaire géographique de Cardon, 1748, in-8°, etc.

dans toute l'étendue du département du Pas-de-Calais. Il en existe depuis plus d'un siècle dans la Basse-Autriche, dans les environs de Modène et de Bologne (Italie).

En 1666, Cassini fit percer, dans le fort Urbain, une fontaine jaillissante dont l'eau monte au-dessus du sol, à une hauteur de cinq mètres, d'où elle retombe dans un bassin de marbre pour le service public.

Bélidor décrivit, en 1736, le puits forė du monastère de Saint-André, à une lieue et demie d'Aire, dont l'eau s'élève à quatre mètres au dessus du sol, et qui fournit par heure plus de cent tonnes d'eau.

L'Angleterre, l'Afrique, l'Amérique, jouissent depuis long-temps de fontaines et d'eaux courantes dues à la sonde, qui leur

PUISSANCE. ( Mécanique.) Voyez a ouvert une issue au fond de puits plus ou BORCE.) moins profonds. Daus l'année 1828, grâces PUISSANCE PATERNELLE. (Voyez à la sollicitude de la Société d'EncourageENFANT et MARIAGE.) PUISSANCES. (Voyez PEUPLES et Sou- propagation de ces puits, un assez grand VERAINETÉ.)

PUITS. (Technologie.) Tout le monde sait qu'on désigne, en général, sous le nom de puits, un trou plus ou moins profond, ordinairement rond, creusé dans la terre, au-dessus d'une source ou d'un courant dont on s'assure d'abord. On couvre tout le tour de ce trou de maçonnerie, laquelle s'élève d'environ un mètre au-dessus du sol, afin de préserver des chutes. L'eau se ramasse au fond du puits, et on l'éleve soit par des pompes, soit par des norias..

Dans les travaux des mines, on donne le nom de puits ou bures, à de grands trous carrés, creusés verticalement dans la terre, et revêtus de charpente pour empêcher les éboulements. C'est par ces puits que l'on donne passage aux ouvriers, qu'on extrait le minéral, les eaux, etc. (Voyez MINES.)

Il est une autre sorte de puits, qu'on appelle puits artésiens, dont on s'occupe beaucoup dans le moment actuel, et que nous allous faire connaître.

PUITS ARTÉSIENS. On désigne sous le nom de puits artésiens des sources que l'on va chercher dans l'intérieur de la terre, à l'aide de la sonde du mineur, et à une plus ou moins grande profondeur selon les circonstances. C'est dans l'ancienne province d'Artois que paraissent avoir été entreprises, pour la première fois, les recherches sur les fontaines jaillissantes, d'où leur est venu le nom de puits artésiens.

Ces puits sont aujourd'hui très-communs

ment, qui avait proposé trois prix pour la

nombre de sondages ont été entrepris avec succès; mais ce n'est malheureusement presque encore que dans les départements qui environnent Paris, que ces ouvrages ont lieu; nous les indiquerons avant de terminer cet article.

Tous ces faits sont connus depuis longtemps, et il est étonnant que, malgré les preuves incontestables de leur utilité, on reste encore, dans la plupart des départements de la France et surtout dans ceux du Midi, dans une aussi grande apathie pour adopter un moyen qui peut procurer partout une eau limpide, abondante et pure, dont on manque dans ces contrées qui avoisinent les mers.

Nous avons été souvent consultés sur la recherche des eaux jaillissantes, et sur les frais qu'elles peuvent occasioner. Les questions qui nous sont continuellement soumises peuvent se réduire aux suivantes 10 trouve-t-on l'eau partout ? 2o l'eau jaillitelle toujours au-dessus du sol? 3o à quelle dépense uu puits artésien peut-il induire? 4o ces sortes de puits ne tarissent-ils jamais?

Avant de répondre à ces quatre questions, dont la solution fera connaitre tout ce qu'il est nécessaire de savoir sur la nature des puits artésieus, il est indispensable de rappeler quelques notions préliminaires', à l'aide desquelles il sera facile de bien apprécier les réponses que nous donnerons successivement.

Personne n'ignore que les fontaines, les ruisseaux, les rivières, les fleuves, doivent leur naissance aux eaux pluviales qui, se répandant en abondance sur les montagnes, s'infiltrent à travers les terres, les fissures des rochers, et vont se rendre dans les cavitės intérieures dont le globe est rempli. Lorsque ces cavités sont pleines jusqu'a une certaine hauteur où elles rencontrent un trou, une fissure, une ouverture plus ou moins considérable, alors cette eau coule au-dehors, sous la forme d'une fontaine, d'un ruisseau, d'une rivière, et se répand sur la surface de la terre. Celle qui reste au fond du bassin, et qui ne peut sortir, s'infiltre par toutes les fissures qu'elle rencontre, pour former ou des courants inférieurs, ou des amas d'eau qui servent à alimenter les puits ordinaires qu'on creuse au-dessus de ces lieux, lorsqu'on a le bonheur de ren

contrer ces courants ou ces amas.

Toute la masse d'eau contenue dans ces cavités ne suit pas la même route; les fissures ne conduisent pas toutes aux mêmes ré servoirs; il parait qu'un grand nombre débouchent dans des lieux plus profonds, sous un calcaire crayeux, où elles ne trouvent plus ni fissures, ni moyen de s'échapper. Là elles sont renfermées dans un vase imperméable à ce liquide, qui est entièrement plein, et d'où il ne peut plus sortir. Les orifices par lesquels cette cavité a été remplie communiquent toujours, et sans interruption, avec les cavités supérieures de la montagne dans lesquelles ces eaux se sont ramassées.

Si par un moyen quelconque on perce la paroi de ce vase inférieur, l'eau en sortira avec abondance, en raison de la pression qu'opère sur elle la masse d'eau supérieure. Si l'on parvient à ajuster un tuyau à l'ouverture qu'on a faite à la paroi du vase inférieur, et que ce tuyau soit suffisamment long, l'eau du vase s'y élevera au niveau de celle qui est renfermée dans la cavité supérieure. Voilà ce qui a lieu dans les puits artésiens. Lorsque le niveau de l'eau, dans la cavité supérieure de la montagne qui fournit au réservoir inférieur, se trouve plus bas que le niveau du sol dans lequel on a percé le puits, l'eau ne s'élève qu'au-dessous du sol, et l'on n'a qu'un puits ordinaire, d'où l'on est obligé d'élever l'eau, soit avec des seaux, soit à l'aide d'une pompe; mais l'on a toujours une eau fraîche, abondante et de la meilleure qualité.

Lorsque, au contraire, le niveau de l'eau dans la cavité supérieure est au-dessus du sol où l'on a percé le puits, l'eau jaillit audessus à une hauteur plus ou moins grande, selon la différence des niveaux, et d'après les lois immuables de l'hydrostatique.

C'est surtout auprès des mers que l'on peut espérer d'avoir des fontaines jaillissantes, plutôt que sur les coteaux, par les raisons que nous avons données ci-dessus.

Il n'est pas nécessaire que le lieu où l'on veut creuser un puits artésien soit auprès d'une montagne; car on n'est pas assuré que celle-ci renferme une cavité pleine d'eau, ni que cette eau, quand bien même elle en contiendrait, communique avec le réservoir inférieur que l'on cherche à percer. Souvent cette eau provient d'un réservoir beaucoup plus éloigné; et cela importe peu au propriétaire qui veut se procurer un puits ar

tésien.

Il arrive souvent, lorsqu'on creuse un puits ordinaire, soit près de la mer, soit près d'une rivière, de rencontrer l'eau à quelques mètres de profondeur; on croit alors avoir rencontré la source qu'on cherchait, et l'on est surpris de trouver une eau saumâtre, ou une eau chargée de sels calcaires, qui ne dissout pas le savon. Ces eaux sont produites ou par une infiltration de l'eau de la mer, ou par une infiltration de l'eau de la rivière; mais ce n'est pas l'eau des puits artèsiens, qu'on ne peut rencontrer qu'après avoir percé la couche de calcaire crayeux : ce que l'on reconnaît avec le secours de la sonde.

Ces notions préliminaires bien comprises, il nous sera aisé de répondre aux quatre questions qui nous ont été faites.

Ire QUESTION. Trouve-t-on l'eau partout?

RÉPONSE. Oui, pourvu que l'on creuse assez profondément. On ne pourra être assuré que l'eau qui se rencontrera soit de l'eau telle qu'on la désire, qu'autant que la sonde aura apporté au jour du calcaire crayeux. Si, en sondant, on rencontre une eau d'une autre qualité que celle qu'on cherche, on n'en doit faire aucun cas, à moins qu'elle n'ait les qualités requises, et il faut persister à faire sonder jusqu'à ce qu'on ait amené le calcaire crayeux.

2 QUESTION. L'eau jaillit-elle toujours au-dessus du sol ?

RÉPONSE. Non. Nous en avons expliqué la cause plus haut. Dans le cas où elle ne serait pas jaillissante, et pourvu que la sonde ait

amené au jour du calcaire crayeux, on y construira un puits ordinaire, et l'on sera toujours assuré d'avoir une eau abondante et d'une excellente qualité.

3e QUESTION. A quelle dépense un puits artésien peut-il induire ?

RÉPONSE. Elle varie selon qu'on est obligé de creuser plus ou moins profondément. On rencontre le calcaire crayeux quelquefois à six mètres; d'autres fois à trois cents; mais dans tous les cas, tout étant égal d'ailleurs, les frais d'un puits artésien sont beaucoup moindres que ceux d'un puits ordinaire.

4 QUESTION. Ces sortes de puits ne tarissent-ils jamais ?

RÉPONSE. On n'a aucune certitude sur ce point, on n'a que des probabilités, mais elle sont assez rassurantes. Aucun des puits qu'on a construits jusqu'à présent n'a tari; cependant il y en a plusieurs qui existent depuis plus de cent ans.

Nous avons déjà dit que c'est à l'aide de la sonde du mineur que l'on découvre les sources jaillissantes ou les puits artésiens; mais avant de commencer les travaux de sondage, il est nécessaire d'avoir une parfaite connaissance de la constitution, tant superficielle qu'intérieure, du pays dans lequel ces travaux seront entrepris. On s'informera s'il y a dans le pays des carrières de calcaire crayeux dans les parties les plus élevées, ou si la couche de terre végétale qui couvre ce calcaire est peu épaisse. On en examinera la direction, et l'on recherchera, soit par l'aspect des puits ordinaires, soit par quelques coups de sonde provisoires, à connaître si le calcaire crayeux qui se montre au jour dans les parties élevées, se prolonge audessous des terrains de transport, dont le fond de ces vallées est ordinairement recouvert. De cette éxploration, on en conclura si l'on doit, ou non, se livrer aux travaux que leur percement exige.

On nous a assuré qu'à Mèze, petite ville du département de l'Hérault, à une lieue de Cette, et sur le bord de l'étang, un propriétaire avait un puits qui tarissait souvent, et n'avait jamais une grande profondeur d'eau. Il voulut le faire creuser de cinq pieds de plus; le sol était calcaire. Dans cette opération, on perça le lit pierreux ; il en sortit de suite une quantité d'eau assez considérable, qui s'éleva en peu de temps à plusieurs mètres de hauteur. Depuis ce percement, fait par hasard, l'eau, dans ce puits, à toujours été abondante et de bonne qualité. Si

ce fait est vrai, on ne peut pas douter que, sans le chercher, on ait trouvé un puits artésien. On peut donc penser, avec beaucoup de probabilité, que la sonde y amènerait avec facilité des fontaines jaillissantes; ce qui serait de la plus grande utilité, dans un pays qui manque d'eau saine et parfaitement salubre.

C'est précisément dans ces contrées où la bonne cau est rare, qu'on ne doit rien négliger pour tâcher de découvrir des eaux souterraines. Tous les habitants ont le plus grand intérêt à concourir aux dépenses que nécessitent ces recherches, afin de se procurer, sinon des fontaines jaillissantes, au moins des puits abondants et des eaux excellentes. Les coups de sonde ne sont pas, à beaucoup près, aussi dispendieux que la construction des puits ordinaires; et lorsqu'on aura reconnu, par les caractères géologiques, familiers aux ingénieurs des mines, qu'il y a présomption de réussite, l'on ne doit pas se lasser, parce qu'on sera presque toujours sûr de parvenir à son but, en rencontrant des sources venant du fond. Nous citerons à ce sujet un exemple frappant,

Un propriétaire fit donner un coup de sonde dans son terrain; on le porta jusqu'à vingt-quatre mètres après avoir traversé une couche de calcaire crayeux. A cette profondeur il rencontra une eau abondante, qui vint jaillir au-dessus du sol. Un voisin de celui-ci, encouragé par ce succès, fit sonder chez lui jusqu'à la profondeur de vingt-quatre mètres. N'ayant pas rencontré l'eau à cette profondeur, il se dégoûta, et vendit sa propriété. Cependant il avait percé environ deux

mètres dans le calcaire. Son successeur reprit les travaux commencés; il persista, et obtint, après avoir fait percer à la profondeur de trente-six mètres, une fontaine jaillissante dont les eaux s'élèvent à plus d'un mètre au-dessus du sol.

De tout ce qui précède, nous sommes autorisés à conclure que, toutes les fois qu'un pays ne présentera pas les caractères géologiques favorables à cette opération, et ne donnera pas une présomption de réussite, il est prudent de s'abstenir de rechercher des eaux souterraines, puisque les terrains dont il paraitrait composé ne présenteraient pas de couches perméables à l'eau, contenus en d'autres couches sensiblement imperméables. Dans le cas contraire, on doit persister avec constance les gens de l'art peuvent seuls éclairer sur ce point.

Dans presque tous les départements, le gouvernement entretient des ingénieurs des mines, dont les études ont été dirigées vers la connaissance de la géologie. Alors il faut les consulter Le gouvernement encourage la recherche et la construction des puits artésiens. La Société d'Encouragement, dans la vue de seconder les intentions paternelles du gouvernement, a proposé des récompenses aux propriétaires ou aux ingénieurs mécaniciens qui auraient introduit des puits artésiens dans un pays où ces sortes de puits n'existent pas. Cette société philanthropique, désirant propager l'usage de ces puits, si utiles pour l'arrosage des prairies et les besoins de l'agriculture, a déjà, en 1828, décerné plusieurs récompenses dans ce sens. Le mouvement que cette Société à imprimé pour le percement des puits artésiens s'est déjà propagé par toute la France. A Lyon, à Moulins, à Bourges, à Grenoble, à Marseille, à Perpignan, à Toulouse, à Bordeaux, à Rennes, à Quimper, à Rouen, etc., des compagnies se forment pour le percement des puits forés, dont les avantages commencent à être sentis et appréciés.

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La Société d'Encouragement s'était déjà occupée, dès l'année 1818, de la question importante à laquelle cet article est consacré, et le 22 septembre de cette même aunée, elle proposa deux prix, « dont un de » 3,000 francs et l'autre de 1,500 francs, » pour le manuel ou la meilleure instruction » élémentaire et pratique sur l'art de percer » ou de forer, à l'aide de la sonde du mineur » ou du fontainier, les puits artésiens, depuis » vingt-cinq mètres de profondeur jusqu'à » cent mètres et au-delà, s'il est possible. En 1821, le prix de 3,000 francs fut adjugé à M. Garnier, ingénieur au corps royal des mines, pour son Traité sur les puits artésiens ou sur les différentes espèces de terrains dans lesquels on doit rechercher des eaux souterraines. Ce volume in-40 avec beaucoup de planches fut imprimé aux frais du gouvernement en 1821, et l'auteur en a fait une seconde édition en 1826, considérablement augmentée. Elle a 264 pages in-40 avec vingt-cinq grandes planches gravées.

Le second prix fut converti en trois médailles d'or, de 500 francs chacune, pour les propriétaires qui les premiers auraient introduit l'usage des puits artésiens dans un pays où ces sortes de puits n'existent pas. Elles ont été décernées en 1828.

C'est dans l'ouvrage important de M. Gar
Tome 19.

nier, dont nous venons de parler, que les propriétaires industrieux doivent puiser toutes les connaissances théoriques et pratiques sur la recherche des eaux souterraines et la construction de ces puits, qui apporteront nécessairement de grands avantages pour l'agriculture, en augmentant la richesse du propriétaire, et par suite le bonheur général. LENORMAND et MELET.

PUITS ARTÉSIENS. (Géologie.) Tout ce qui se rapporte aux puits artésiens, autrement appelés puits forés ou fontaines artificielles, est devenu d'un si grand intérêt, depuis que l'on cherche à en répandre l'usage, que nous croyons devoir ajouter aux considérations exposées ci-dessus quelques observations sur la nature géologique des terrains dans lesquels ces sortes de puits sont praticables.

M. Héricart de Thury, qui s'est beaucoup occupé de cette question, et qui a cherché à reconnaître l'origine des eaux qui alimentent ces sources artificielles, admet d'abord en principes que les eaux s'épanchent souterrainement en veines, filets, ruisseaux, et même quelquefois en torrents plus ou moins forts, par les fentes, fissures et perforations naturelles de l'intérieur des couches de pierre; tandis que, dans d'autres espèces de terrains, les eaux forment des nappes ou niveaux plus ou moins abondants dans des couches de sable, de terre ou de pierres perméables, qui sont entre des couches imperméables, et qu'aussitôt que la couche supérieure est percée, les eaux s'élèvent et jaillissent plus ou moins rapidement, jusqu'à ce qu'elles aient atteint le niveau dont elles proviennent. Il suit naturellement de ce principe que l'on peut espérer d'obtenir, par la perforation du sol, des sources jaillissantes dans la plupart des terrains supérieurs aux terrains granitiques, c'est-àdire, dans les terrains à débris organiques, renfermant des couches argileuses ou imperméables.

Dans ses Considérations géologiques et phyiques sur la cause du jaillissement des eaux, M. Héricart de Thury fait très-judicieusement remarquer qu'il serait possible qu'à une très-petite distance d'une perforation produisant des eaux jaillissantes, on n'en obtint point par un nouveau sondage, şi ce dernier aboutissait à un courant souterrain, au lieu d'aboutir à une nappe d'eau, ou s'il était fait sur l'extrémité d'un bassin à couches relevées, appuyé sur un terrain

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