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candi. On retire la bassine du feu; mais il est prudent de ne pas verser de suite le sirop dans les formes, parce que sa température élevée pourrait faire casser ces dernières. Il est même d'usage de l'agiter jusqu'à ce qu'il commence à se grener On s'aperçoit de cette disposition par un changement dans la transparence: le sirop se trouble, et si l'on examine de près, on remarque les éléments de petits cristaux. On saisit cet instant pour le mettre dans les formes, et l'on obtient une cristallisation plus égale et plus serrée.

3o Quand le sucre est pris et bien égoutté, on couvre les pains avec des rondelles ou disques de flanelle blanche que l'on trempe préalablement dans de l'eau pure et froide. Ou superpose ces rondelles à un demi-pouce d'épaisseur. Après les avoir mouillées deux ou trois fois encore, on les retire; on remplace les rondelles de laine par une couche de beau sucre blanc en poudre que l'on foule un peu, et que l'on arrose avec un peu d'eau. Il se forme un sirop blanc qui, à raison de sa plus grande densité, chasse plus facilement le sirop non cristallisable, achève de purifier les pains, et cristallise lui-même dans les interstices laissés par les précédentes imbibitions.

Quand on juge que les pains sont suffisamment égouttés, ce que l'habitude apprend à connaître, on les retire des formes, on les place, sur leur base, dans l'étuve que l'on chauffe à trente degrés environ, et on les y laisse quinze jours à trois semaines, avant de les envelopper de papier et de les livrer

au commerce.

Les trois opérations auxquelles est réduit le raffinage sont susceptibles de modifications, suivant l'espèce de sucre brut ou de cassonade sur lesquels on opère.

Lorqu'on traite un sucre qui ne donne pas un sirop coloré, on peut se dispenser d'employer le charbon, qui, lorsqu'il n'est pas très-soigneusement préparé, donne quelquefois une légère saveur étrangère au sucre. Alors on peut substituer à la seconde opération la suivante : le premier sucre, retiré des formes, se remet sur le feu avec une quantité d'eau suffisante pour le liquéfier; moins on en met, et mieux cela vaut; ou, en d'autres termes, plus on clarifie serré, mieux la clarification s'exécute, moins le sucre s'altère, par la raison que l'on n'a pas besoin de faire bouillir le sirop aussi longtemps pour le ramener à la cuite convenable. Ordinairement trente centièmes d'eau suffi

sent pour liquéfier. On modère le feu, soit en glissant sous la bassine une plaque de fer très-épaisse, soit en fermant les regis-tres du fourneau et en diminuant le courant d'air qui l'alimente, soit en jetant sur le sucre bouillant une très-petite quantité de beurre, ou de sirop d'orgeat, ce qui est préférable. On chauffe de manière à ce que la masse se boursoufle; alors on modère le feu. Quand la masse est affaissée, on ranime le feu, et ainsi deux ou trois fois de suite, afin que le sucre soit bien fondu, et que les grugeons ou grumeaux, qui résisteraient d'abord, ne puissent s'enlever avec l'écume, si on la séparait aussitôt : la troisième ascension s'apaise avec de l'eau albumineuse. On ralentit le feu au même instant; on ne doit écumer que lorsque l'affaissement est complet.

Quand une partie de l'écume est enlevée, on détermine l'ébullition au centre de la liqueur; on verse de l'eau albumineuse au moment où l'on s'aperçoit que la masse va se boursoufler, et l'on cherche à éviter, autant que possible, ce boursouflement, qui pourrait mélanger les écumes avec le sirop déjà clair. On ajoute de l'eau albumineuse par petites parties, jusqu'à ce que l'écume commence à blanchir, et que l'on aperçoive le fond de la bassine à travers le sirop. On termine cette clarification à l'aide d'eau froide et pure, afin de séparer ce qui pourrait rester d'albumine dans le sirop. Quand il est cuit à la preuve du soufflé ou du boulé, on le fait grener, et on le verse dans les formes, comme nous l'avons expliqué plus haut.

et

MM. Derosne frères, pharmaciens à Paris, prirent, le 13 mai 1808, un brevet d'invention de quinze ans, pour un moyen de purifier le sucre brut à l'aide de l'alcohol, et de raffiner toute espèce de sucre. Leur mode de raffinage s'exécute sans feu, sans le secours d'aucune des substances qu'on est dans l'usage d'employer dans les raffineries ordinaires. Ce procédé est aujourd'hui connu; leur brevet est expiré depuis 1823; il est imprimé dans le tome X des Brevets expirés, page 305.

Nous avons essayé ce procédé, il nous a parfaitement réussi. En voici la substance.

Sur une quantité donnée de sucre brut, on verse de l'alcohol trois-six, à 34 degrés Baumé, en quantité telle que la partie surnageante égale en hauteur celle occupée par le sucre. On laisse les deux substances en

digestion, à froid, pendant quelques heures, en agitant de temps en temps. Alors on décante l'alcohol de dessus le sucre non dissous, et l'on met de nouvel alcohol. On répète cette manipulation jusqu'à ce que les dernières portions d'alcohol ne soient plus sensiblement colorées.

Ce procédé est fondé sur la propriété qu'a l'alcohol de ne dissoudre à froid que la mélasse contenue dans le sucre brut, et de ne point agir sur le sucre cristallisé. Cette partie non cristallisable se compose de toute la mélasse, et en outre d'une substance féculente plus légère que le sucre lui-même, et insoluble dans l'eau et dans l'alcohol. Elle est probablement la seule qui exige, dans l'ancien procédé, l'emploi de la chaux et du sang de bœuf pour son entière séparation. Cette substance reste facilement en suspension dans l'alcohol; ce qui donne un moyen commode de la séparer parfaitement du sucre, qui se précipite promptement au fond du vase sous forme blanche et sablon

neuse.

Le sucre, bien égoutté et desséché à une douce chaleur, a l'aspect et le goût des belles cassonades de la Martinique ou de la Havane; il a sur elles l'avantage d'être privé en grande partie de la matière féculente dont nous avons parlé plus haut, et possède un degré de sécheresse qu'on ne trouve pas dans ces espèces de cassonades. Elle ne contient de partie colorante que la petite quantité de celle renfermée dans l'eau de cristallisation du sucre.

En opérant dans des vaisseaux clos, on ne perd pas un atome d'alcohol; ce qui nous a parfaitement réussi sur cinquante livres de sucre brut. La digestion fut faite dans un cylindre de cuivre bien fermé, que nous avions construit de manière à pouvoir être agité avec la plus grande facilité. La dessiccation a eu lieu dans un alambic très-légèrement chauffé, et qui nous a rendu tout l'alcohol que le sucre retenait.

L'alcohol chargé de mélasse a été pareillement distillé à une très douce chaleur, et nous avons obtenu pour résidu un sirop que nous avons décoloré par le charbon animal, et avec lequel nous avons fait du sirop de gomme et du sirop de guimauve qui ont été trouvés d'excellent goût.

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tièrement desséchée; on la fait dissoudre dans une petite quantité d'eau, et on place le tout dans une espèce d'alambic, afin d'en retirer par la distillation le peu d'alcohol qu'elle retient encore.

Ce procédé de raffinage est beaucoup plus expéditif et plus économique que l'ancien. En moins de vingt-quatre heures, on obtient une dépuration plus parfaite, et qui exige ordinairement un long espace de temps. Pour cette partie de fabrication, tout emploi de combustible est supprimé, et la main-d'œuvre est beaucoup diminuée. L'alcohol n'est point perdu; les parties les plus colorées sont distillées immédiatement, et donnent, comme nous l'avons dit, des sirops non cristallisables excellents. Les autres portions d'alcohol servent aux premiers lavages de nouvelles quantités de sucre brut, jusqu'à ce qu'elles soient saturées de mélasse.

Les mêmes chimistes emploient encore l'alcohol au terrage des pains de sucre raffinés par leur procédé. A cet effet, lorsque ces pains ont laissé écouler leur sirop ou eaumère, ils bouchent le petit trou du cône de la forme, et après les avoir replacés sur leurs égouttoirs, ils versent, sur la base des pains, de l'alcohol qu'ils laissent digérer pendant quelque temps. Ils ouvrent ensuite le petit trou, et laissent couler l'alcohol, qui emporte le sucre non cristallisable qu'il rencontre en passant à travers toute la longueur du pain. Ils achèvent par là de le purifier et de le blanchir.

Nous pouvons affirmer que les vingt-cinq kilogrammes de sucre brut que nous avons raffinés par ce procédé nous ont produit, au bout de vingt-deux jours, des pains de trèsbelle qualité, que les connaisseurs ont jugés être du sucre royal. Sur vingt-cinq kilogrammes d'alcohol que nous avons employés, nous n'avons eu qu'un demi-kilogramme de déchet. Nous sommes fàchés d'avoir égaré la note de nos opérations, nous aurions donné avec exactitude la quantité de sucre en pain et de sirop que nous avons obtenus en 1820.

On trouve dans la Collection de la description des Brevets d'invention exposés, quatorze brevets pris pour de nouveaux moyens de raffinage du sucre, dont huit sont expirés et décrits dans les quinze premiers volumes qui ont déjà paru. ( Voyez SUCKE.) LENORMAND et MELLET. RAGE, HYDROPHOBIE. (Médecine. ) Le mot hydrophobie, dérivé du grec vow, et pcbos, crainte, a été employé dans 33

eau,

plusieurs acceptions. Tantót on s'en est servi pour désigner l'horreur de l'eau dans quelques affections; tantôt il a été le synonyme du mot rage; enfin, il a été employé pour spécifier un ensemble de phénomènes morbides, développés spontanément, et qui ont une grande analogie avec ceux auxquels la rage donne lieu.

On possède un assez grand nombre d'exem ples d'hydrophobie survenue pendant le cours de quelques maladies. Les affections rhumatismales aiguës, développées sous l'influence de causes extrêmement énergiques, en fournissent des preuves. En général, la suppression de la transpiration, ou limpression subite de l'eau froide ou d'une atmosphère très-froide et très-humide, les a fait maitre; tel est le cas rapporté par Selig, d'un paysan qui, après avoir travaillé toute la journée à la terre, pendant les chaleurs du mois de juillet, se baigna le soir dans une rivière très-froide et lorsqu'il était en sueur; le lendemain, il éprouvait des douleurs rhumatismales dans le bras et de la raideur à la nuque; pendant la nuit, de l'anxiété, de la chaleur, de la céphalalgie et une soif extrême se manifestent; il demande, avec instance, des boissons; mais à peine frappent-elles sa vue, qu'il éprouve un tremblement universel, des convulsions, et qu'il pousse des cris aigus. L'haleine même des personnes qui approchaient de trop près de lui l'incommodait; aussi les priait-il de se retirer. Ces symptômes, qui persistèrent pendant la journée suivante, furent calmés et disparurent sous l'influence d'un traitement rationnel.

L'hydrophobie peut accompagner le développement rapide de certaines inflammations; ainsi le docteur Jones a décrit une hydrophobie qui se déclara chez un jeune homme affecté d'une inflammation de l'estomac, et qui ne céda, au huitième jour, qu'après que l'on eut tiré au malade cent seize onces de sang. M. Alibert, dans son Traité des fièvres pernicieuses intermittentes, rapporte l'observation de deux malades qui ont présenté des symptômes hydrophobiques pendant qu'ils étaient affectés de cette espèce de fièvre; tous deux ont été guéris, l'un par l'emploi du quinquina, l'autre par celui de bains chauds et de frictions. L'hydrophobie a compliqué assez souvent l'hystérie, maladie qui se présente sous des formes si variées. Les névroses, les congestions et les phlegmasies cérébrales, les fièvres accompagnées de phénomènes nerveux, ont

quelquefois offert ce symptôme redoutable; mais. nous devons le dire, quoique la science possède des faits, ils sont, en général, peu nombreux; ce phénomène peut d'ailleurs disparaître sous i influence de moyens curatifs énergiques, qui doivent toujours être subordonnés à la maladie primitivement développée, et dans laquelle l'hydrophobie est accidentelle; néanmoins, elle constitue un symptôme facheux.

Hydrophobie rabiforme, rage spontanée. On connait plusieurs exemples de cette affection. En général, le moral joue un grand rôle dans son développement; aiusi, tel individa, mordu par un chien bien portant, aura appris que d'autres personnes, mordues par le même animal, ont été affectées de la rage, et quoiqu'il se soit écoulé un temps considérable depuis la morsure, la maladie se manifestera et conduira la personne au tombeau. Il n'y a pas fort long-temps que les journaux ont rapporté un exemple analogue: deux frères sont mordus par le même chien; 1 un d'eux se rend dans les colonies, l'autre reste à Paris; le premier, de retour après un an, apprend que son frère a succombé aux suites de sa blessure, qu'il avait considérée comme étant envenimée. Au bout de peu de jours, il éprouve des symptômes de rage et succombe, quoiqu'une année se fût écoulée sans qu'il eût éprouvé le moindre accident. Quelques individus ont été pris d'hydrophobie dix ans après avoir été mordus, par cela seul qu'ils ont appris que d'autres personnes, mordues par le même animal, avaient succombé à la rage. Et, par opposition, tous les symptómes de l'hydrophobie ont disparu chez quelques individus, parce que l'on est parvenu à les convaincre que l'animal qui les avait mordus n'était pas enragé, tant est grande l'influence de l'imagination dans cette maladie!

Les personnes chez lesquelles l'hydrophobie rabiforme se développe, présentent tous les phénomènes de la rage par virus : aiusi, elles deviennent d'abord tristes, rèveuses, taciturnes, éprouvent un malaise général; leur sommeil est agité par des rêves effrayants; elles exhalent parfois des soupirs profonds; elies éprouvent même des douleurs dans la plaie qu'elles portent et qui n'est pas cnvenimee; bientôt apparaissent la constric tion du pharynx, la difficulté d'avaler, 1 horreur des liquides, soit à la vue, soit au contact des lèvres; un courant d'air froid, un corps poli, l'haleine des personnes qui les

approchent, leur causent des convulsions ou des tremblements convulsifs des membres; une céphalalgie intense se manifeste; ces symptômes deviennent de plus en plus marquées, et la mort arrive dans un espace de temps très-court.

Dans ces sortes de cas, c'est surtout vers le moral que le médecin doit diriger le traitement; il doit mettre en pratique tous les moyens capables de détourner le malade de l'idée fixe qui le domine; ceux dont les succès reposent sur la superstition sont ceux-là mêmes qui présentent le plus d'efficacité. On doit y joindre l'emploi des saignées locales et diriger les antiphlogistiques vers le cerveau, qui est le siége d'une congestion sanguine très forte.

Hydrophobie virulents, rage. Dans nos climats, quelques animaux paraissent seuls susceptibles de devenir spontanément enragés, et de transmettre aux autres le virus de cette maladie ce sont les chiens, les loups, les renards et les chats. Tous les animaux enragés à la suite de morsure, ne paraissent pas propres à communiquer la rage; les cochons, les moutons, les vaches sont dans ce cas. L'homme est-il de ce nombre? Plusieurs expériences tendent à le démontrer; mais à côté de ces faits, il en existe deux dont la connaissance est due à MM. Magendie et Breschet, qui prouvent cette inoculation. Deux chiens sont devenus enragés par suite du transport de la bave d'un homme qui venait de succomber à l'Hotel-Dieu, aux suites de cette maladie. Ces deux chiens ont communiqué la rage à des animaux de même espèce, qui l'ont transmise à d'autres. Il n'en est pas de même à l'égard de l'hydrophobie développée spontanément chez 1 homme, à la suite de morsures faites par des chiens qui n'étaient pas malades; elle ne parait pas transmissible. La rage ne se développe pas principalement dans les froids rigoureux de l'hiver et dans les fortes chaleurs de lété, mais bien dans les mois de mars et d'avril pour les loups, et de mai et septembre pour les chiens. Dans les pays très-chauds et dans les climats très froids, la rage est assez rare; aussi, en Égypte, M. Larrey n en a pas observé d'exemple; il en est de même de la Sibérie, où elle est peu répandue. On ne connait pas de cause particulière de la rage: c'est à tort que 1 on a cité la privation totale de boissons et d'aliments ; un grand nombre d'expériences, faites à ce sujet, ont démontré que les chiens et les chats deviennent

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Tout porte à croire qu'il existe un virus rabique; que ce virus jouit d'une plus grande énergie lorsqu'il provient des loups enragés que des chiens; car, sur un nombre donné de personnes mordues par un loup et par un chien hydrophobes, il en périra beaucoup plus à la suite des morsures produites par le premier animal que par le second. L'inoculation de l'hydrophobie virulente est la meilleure preuve de l'existence d'un virus, et elle ne peut être contestée; ce virus no paraît pas avoir son siége dans les solides ou les liquides de l'économie indistinctement : la salive semble en être le véhicule exclusif ; cette maladie ne paraît pas pouvoir être transmise par la peau saine. Nous avons sou vent touché à la bave des malades enragės; ils nous en ont même jeté à la figure; nous leur avons fréquemment donné des soins à l'Hôtel-Dieu, en 1812 ou 1813, sans que nous ayons éprouvé le moindre inconvénient, et nous n'avons jamais observé que d'autres personnes aient été incommodées par suite de leurs rapports avec ces malades. Il n'en est pas de même lorsque la peau est dépourvue d'épiderme ou qu'il y existe quelque plaie ; l'inoculation peut alors s'effectuer. La transmission du virus peut aussi avoir lieu par les membranes muqueuses.

Le développement des symptômes hydrophobiques n'est presque jamais immédiat ; il a lieu du quarantième au soixantième jour, rarement plus tard. Il s'annonce par une douleur légère à la cicatrice de la morsure, quelquefois par un sentiment de froid; cette douleur se propage et gagne la base de la poitrine, si la morsure a eu lieu sur les mcmbres inférieurs; et la gorge, si elle a été faite aux membres supérieurs. Le malade devient taciturne; des rèves pénibles troublent son sommeil; les yeux sont plus brillants; il survient des douleurs au cou, à la gorge; ces symptômes précèdent de trois, quatre ou cinq jours les phénomènes de la rage. Ils consistent dans un frisson que l'on a nommé hydrophobique, et qui saisit les malades à l'approche d'un liquide ou d'un corps poli offert à leur vue; ce frisson général est accompagné d'oppression, de soupirs profonds; le malade entre en convulsion, et jette loin de lui le vase qui lui est présenté ; dans ces frissons convulsifs ou accès de rage, les forces musculaires sont considérablement augmentées; ainsi nous avons vu un hydrophobe

saisir un poèle en fonte et le lancer à travers personnes par le même animal. Quant à tous une salle, de manière à lui faire parcourir les remèdes intérieurs conseillés comme préun espace considérable; un autre hydro- servatifs, ils sont sans efficacité bien constaphobe est monté sur un toit, et en a arraché tée. Quelques personnes ont avancé que les toutes les tuiles pour les jeter sur la tête des individus qui devaient être affectés de la personnes qui passaient dans la rue. Quel rage, portaient, sous le frein de la langue, quefois, le bruit seul de la chute de l'eau, une ou plusieurs petites pustules remplies de ou le souvenir de l'approche du liquide, suf- sérosité, qu'il suffisait d'ouvrir pour les préfit pour faire renaitre ces convulsions. server de cette maladie. Cette observation n'a pas été confirmée.

Immédiatement après l'accès, les malades peuvent étancher la soif qui les dévore. L'envie de mordre ne paraît pas être le symp. tôme de l'hydrophobie rabique de l'homme, mais bien des animaux, dont la défense est dans les mâchoires; les moutons enragés donnent des coups de tête et ne mordent pas. Il existe à la bouche une bave écumeuse gluante, que le malade rend par expuition; la déglutition des matières solides est trèsdifficile; la respiration est très-gênée; la peau chaude, brûlante, et par suite couverte de sueur; le pouls est développé ; immédiatement après les accès, survient fréquemment une syncope; les accès se répètent d'abord à plusieurs heures d'intervalle, puis à des distances plus rapprochées, et la mort arrive dans un intervalle de temps variable entre deux à cinq jours; mais le plus souvent du deuxième au troisième jour.

Une foule de moyens ont été conseillés et employés contre l'hydrophobie virulente, et malheureusement sans succès. Le traitement de cette maladie est de deux sortes: l'une consiste à préserver l'individu du développement de l'affection, l'autre à arrêter ses progrès. Le premier consiste à cautériser la plaie avec un fer chauffé jusqu'au blanc; il ne faut pas craindre d'agir trop profondément; il est important de savoir que plus le fer est chaud, plus il brûle facilement dans un espace de temps plus court, et moins il cause de douleurs. Ce moyen doit être préféré aux liniments, lotions, ventouses et caustiques; mais il est nécessaire qu'il soit employé dans les douzes premières heures où la morsure a eu lieu; un espace de temps plus considérable, écoulé depuis la morsure, n'exciut pas pour cela la cautérisation. Un cautère olivaire est préférable à tout autre, en ce qu'il permet d'en enfoncer l'extrémité plus profondément. On doit aussi s'efforcer d'éloigner l'individu blessé du lieu où l'accident est arrivé, et lui ôter toute espèce de relations qui pourraient lui faire connaitre les suites des blessures faites à d'autres

Une foule de moyens ont été aussi employés pour obtenir la guérison de l'hydrophobie déclarée. La saignée jusqu'à la syncope paraît être celui qui a produit le plus d'amélioration, mais sans succès complet. En vain on a mis en usage les préparations opiacées, administrées à haute dose, soit à l'intérieur, par la bouche ou l'anus, ou en injections dans les veines, soit à l'extérieur; le calomélas, les frictions mercurielles, la belladone, les émétiques, les sudorifiques et les purgatifs; on a essayé de plonger subitement les malades dans une rivière, de leur faire prendre des bains, des affusions, etc., etc. M. Magendie a, dans ces derniers temps, voulu faire un nouvel effort pour apporter quelques soulagements à ces malheureux : il a pratiqué des injections aqueuses dans les veines, elles n'ont pas eu de résultats plus heureux.

Aussi peu de succès ne doit pas faire rester le médecin dans l'inaction; tel moyen qui ne réussit pas dans un cas, peut devenir utile dans un autre. Il est important de maintenir le malade dans son lit à l'aide d'une camisole de force; mais il faut éloigner ces moyens barbares, qui peuvent augmenter les souffrances auxquelles il est en proie; ne jamais craindre de lui prodiguer des soins, et avoir toujours présent à la pensée qu'on ne connaît pas d'exemple de rage communiquée d'homme en homme.

ORFILA et Devergie.

* RAGGI (ANTOINE), sculpteur, surnommé le Lombard, né à Vicomorto en 1624, étudia sous l'Algarde à Rome, où il fut nommé académicien. Il y avait de lui à Paris, aux Carmes-Déchaux, une Vierge tenant sur ses genoux l'enfant Jésus. Raggi mourut à Rome, en 1686, dans une grande opulence.

RAGHIB-PACHA ( MOHAMMED), grandvézyr de l'empire othonian, mourut en 1208. L'Anglais Porter et le baron de Tott oht parlé avec éloge des talents, de l'habileté et du caractère de ce ministre; mais ils l'accu

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