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par le gouvernement ni organisation régulière, et qui prétendaient se maintenir malgré les ordres de l'autorité, il se vit tout à coup l'objet de l'animadversion publique. Une bande de forcenés avait résolu sa perte elle s'introduit jusque dans son hôtel, le frappe de mille coups, se repaît de son sang, et va ensuite proclamer son horrible triomphe. L'infortuné Ramel survécut deux jours à cet attentat, et mourut le 17 août 1815, sans avoir voulu nommer ses assassins. M. de Villèle, qui alors était maire provisoire de Toulouse, publia à ce sujet une proclamation.

* RAMELIN ou REMMELIN (JEAN), anatomiste, né à Ulm en Souabe, vivait dans le cours du 17e siècle. Il a publié une Description du corps humain, remarquable seulement par la disposition des figures: la dernière édition a pour titre : Catoptron microscomicum suis are incisis visionibus splendens, cum histor. et pinace de novo prodiens, Amsterdam, 1607, in fol. Cet ouvrage a été traduit en allemand et en anglais.

mes,

* RAMELLI (AUGUSTIN), ingénieur et mécanicien, né vers 1531 dans le duché de Milan, fit de grands progrès dans les lettres, les sciences, et surtout dans les mathématiques. Ayant embrassé la profession des aril se signala en plusieurs occasions dans les armées de l'empereur CharlesQuint, vint ensuite en France, où il fut bien accueilli par le duc d'Anjou, depuis Henri III, qui le nomma son ingénieur. Ce prince, devenu successivement roi de Pologne et de France, ne cessa point de proté ger Ramelli, et le fixa près de lui par une pension considérable. Cet habile ingénieur mourut en 1590. On a de lui un recueil intitulé: le Diverse ed artificiose machine, etc., italien-français, Paris, 1588, in-fol., avec 195 planches, rare et recherché. Quelquesunes des machines décrites par Ramelli sont ingénieuses, mais elles seraient plus utiles si elles étaient plus simples.

* RAMIREZ DE CARION (EMMANUEL), muet de naissance, né en Espagne vers la fin du 16e siècle, inventa dans sa patrie, ou du moins y pratiqua seul de son temps, l'art d'apprendre aux muets à lire et même à prononcer quelques mots. On a de lui: Maravillas de naturaleza, en que contienen dos mil secretos de cosas naturales, 1629, in-4o.

l'abon

et littérateur allemand, membre de l'Aca-
démie des sciences de Berlin, né en 1725 à
Colberg en Pomeranie de parents pauvres,
mourut en 1798. « Ramler, dit un écri-
vain, sans égaler Klopstock et Lessing,
participe un peu du mérite de l'un et de
l'autre. Il n'a point l'élevation,
dance, la verve du premier; néanmoins ces
qualités ne lui sont pas étrangères. Ce qui
peut lui manquer sous ce rapport est com-
pensé par une régularité qui n'est point la
raideur, et par des formes antiques. Il s'é-
tait attaché de préférence à Horace. On
voit qu'il en était nourri: il l'imite sans
cesse; mais il imite moins ses expressions
que ses tournures, sa marche et surtout son
esprit. On ne trouve pas dans le disciple la
légèreté, la grâce du maître; mais il en a
souvent la noblesse. » Parmi les poésies de
Ramler, on cite surtout: Ode sur le retour
du roi; Prédilection de Glaucus ; le Triom-
phe, etc.; Odes à la Paix; sur un Boulet
de Canon; à la Concorde; à la Muse;
Adieu aux Héros; à Philibert; Amynte et
Chloé; à son Médecin ; à Lycidas; à Krause ;
le Chant du Combat; des cantates; une
idylle sur le mois de mai, et des chansons,
qui eurent beaucoup de succès et que les meil-
leurs compositeurs d'Allemagne ont mises
en musique. On a de lui en outre la traduc-
tion complète des Odes d'Horace, qui fut
publiée à Berlin en 1800, 2 vol. in-8°; celle
du Cours de belles-lettres de Batteux, ac-
compagnée de remarques, qui fut pendant
long-temps le principal ouvrage classique
des Allemands : la première édition parut
à Leipsig en 1758, 4 vol. in-8°, la cin-
quième en 1803; Extraits de Martial, en
latin et en allemand, cinq parties, ibid.,
1787-1791: Mythologie abrégée, ib., 1790,
2 vol. in-8°; deuxième édition, 1808; Ex-
traits de Catule, en latin et en allemand,
ibid., 1793, in-8°; Odes choisies d'Ana-
créon, et les deux Odes de Sapho. Ramler
s'est consacré aussi à revoir et à corriger
les ouvrages de plusieurs poètes de sa na-
tion; mais ses corrections n'ont pas toujours
été heureuses. Ses principaux travaux en ce
genre sont: Épigrammes de Longau, avec
des augmentations et des remarques, Leip-
sig, 1791, 2 vol. in-8o; Chansons des Alle-
mands, le premier volume sous ce titre,
Berlin, 1766; le deuxième sous celui d'An-
thologie lyrique, Leipsig, 1774-1778, 3 tom.
in-8° ce recueil contient les poésies de

* RAMLER (CHarles-Guillaume), poète de plus de cent auteurs ; Recueil des meil

leures épigrammes des poètes allemands, Riga, 1766, in-8°; Recueil de fables, Leipsig, 1790, 3 vol. in-8°; Choix d'Idylles de Sal. Gesner, mises en vers, Berlin, 1787, in-8°; le Premier Navigateur (du même), mis en vers, ibid., 1789, in-8°.

* RAMO-PAREJA (BARTHÉLEMI). Voyez PAREJA.)

*RAMONDD ECARBONNIÈRES ( le ba ron LOUIS-FRANÇOIS-ÉLISABETH), conseiller d'État, membre de l'Institut (Académie des sciences), commandant de la Légion-d'Honneur, etc., né en 1755 à Strasbourg, mort le 14 mai 1827, avait d'abord été attaché comme conseiller intime au cardinal de Rohan, et au commencement de la révolution il faisait partie de la maison militaire du roi. Déjà ses connaissances en physique et en géologie lui avaient donné rang parmi les savants les plus distingués de l'époque; comme eux il adopta toutes les espérances que faisait naître le nouvel ordre de choses pour l'amélioration de l'état social. Il fut élu en 1791 député de Paris à l'assemblée législative, s'y montra l'un des plus zélés défenseurs de la monarchie constitutionnelle, occupa souvent la tribune, et y développa avec un art facile des vues toujours grandes, fortes et généreuses. Ami sincère de la liberté légale, il se prononça avec chaleur contre ia saisie des biens de tout émigré qui ne serait point convaincu d'avoir agi en haine de la France ou porté les armes contre elle; il s'opposa avec le même talent de conviction aux mesures de rigueur proposées contre les prêtres insermentés, insista sur la nécessité de laisser libre l'exercice de tout culte, et proposa de les salarier tous. Ce fut lui qui, appuyant la pétition du général La Fayette à l'assemblée touchant les attentats commis

contre la personne du roi dans la journée du 20 juin, donna le premier à ce gentilhomme citoyen le titre de fils aîné de la liberté. Réduit à la fuite pour se soustraire aux persécutions après le 10 août, il passa les jours de la terreur en voyageant dans les Pyrénées, reparut après la chute de Robespierre, et fut nommé professeur d'histoire naturelle à l'école centrale du département des Hautes-Pyrénées. Député au corps légis latif de 1800 à 1806, il obtint ensuite la prés fecture du Puy-de-Dôme, et lors de la restauration fut nommé maître des requêtes en service ordinaire (août 1815), puis conseiller d'État en service ex'raordinaire (1818). On trouvera dans le A oniteur du 10 juin

1818 les discours qui ont été prononcés à l'occasion des funérailles du baron Ramond de Carbonnières, in-4o.

* RAMONDINI (VINCENT), minéralogiste, membre de plusieurs académies, né à Messine en 1758, mort à Naples en 1811, a fait connaître une nouvelle substance qu'il appela zurlite, et a donné un nouveau procédé pour préparer le chanvre.

* RAMPALLE, littérateur médiocre du 17e siècle, dont Colletet parle cependant avec éloge dans son Discours du poème bucolique, mais que Brossette, T'abbé Goujet, et surtout Boileau, ont jugé moins favorablement, était, à ce qu'on croit, de la même famille que le père Pierre de Saint-André. On ne connait du reste aucune particularité de sa vie, si ce n'est qu'il fut attaché dans sa jeunesse à la maison de Tournon, et qu'il suivit à l'armée Louis de Tournon, tué devant Philisbourg. On a de lui : l'Hermaphrodite, poème, imité de Jérôme Preti, Paris, 1639, in-40; les Événements prodigieux de l'Amour, nouvelle traduction de l'espagnol, de J. Perez de Motalvano, ibid., 1644, 2 vol. in-8°; des Discours académiques, ibid., 1647, in-8°; des Idylles, ibid., 1648, in-40 et in-12; la Chiromancie naturelle de Romphile, traduite en français, ibid, 1653, in-12; et deux pièces de théâtre, dont l'une est intitulée: Bélinde, tragi-comédie, Lyon, 1630; et l'autre sainte Dorothée, ou la Suzanne chrétienne, ibid., 1658.

* RAMPEN (HENRI), docteur en théologie, né à Liége vers 1753, mort en 1641, professa le grec et la philosophie à Louvain, et publia un Commentaire sur les quatre Évangiles, Louvain, 1631 et suivantes, 3 vol. in-8°.

* RAMSAY (ANDRÉ-MICHEL DE), littérateur, né en 1686 à Ayr en Écosse, d'une ancienne et illustre famille, montra, dès sa jeunesse, un goût très-vif pour les sciences, et s'appliqua surtout à l'étude des mathématiques et de la théologie. Les doutes qu'il conçut sur la vérité de la religion anglicane le déterminèrent à en faire l'examen. Ne pouvant dissiper ses inquiétudes, il se rendit en Hollande, où le ministre protestant Poiret (voyez ce nom) ne put le convaincre, et ensuite en France, où l'illustre Fénelon réussit à lui faire embrasser la foi catholique. Ramsay se fit d'abord connaitre par que!ques opuscules écrits en français, fut nommé gouverneur du duc de Château-Thierry, puis du prince de Turenne, et chargé de

l'éducation des princes anglais, fils du prétendant (Jacques III), réfugié à Rome. Des intrigues l'éloignèrent de cette petite cour, et, en 1730, il fit un voyage en Angleterre, où il fut admis à la Société royale de Londres, et reçu docteur à l'université d'Oxford. A son retour en France, il devint intendant du prince de Turenne, depuis duc de Bouillon, et mourut à Saint-Germainen-Laie en 1743. On a de lui: Discours sur

le poème épique, imprimé en tête de l'édition du Télémaque, 1717, in-12, et plusieurs fois depuis; Essai philosophique sur le gouvernement civil, Londres, 1721, in-12; ibid., 1722, in-8°; réimprimé depuis sous le titre d'Essai de politique ; Histoire de la vie de Fr. de Salignac de La MotteFénelon, La Haye, 1723, in-12, publié aussi en anglais à Londres la même année; Voyages de Cyrus, Paris et Londres, 1727, 2 vol. in-8° (cet ouvrage est moins un roman qu'un système d'éducation pour un jeune prince); Histoire de Turenne, Paris, 1735, 2 vol. in-4°, ou 4 vol. in-12; Poèmes en anglais, Édimbourg, 1738, in-4°; trois Lettres inserées dans le Journal des Savants, 1726, 1727 et 1735; deux autres à Louis Racine ; deux ouvrages posthumes en anglais, savoir : un Plan d'éducation, et Principes philosophiques de la religion naturelle et révélée, etc., Glascow, 1749, 2 vol. in-4°. CharlesLouis RAMSAY, probablement de la même famille que le précédent, est connu par une Tachéographie, ou l'Art d'écrire aussi vite que la parole, qu'il publia en latin dès 1678, et avec une version française (par A.-D.-G.), Paris, 1681, 1683, 1688, 1690, 1692, in-12, souvent réimprimée en Allemagne, et traduite en allemand.

* RAMSAY (DAVID), médecin et historien américain, membre du congrès des États-Unis pendant les années 1782, 1783, 1784 et 1785, exerçait la médecine avec succès à Charlestown, dans la Caroline méridionale, et fut assassiné en 1815 par un aliéné qu'il était allé visiter dans un hospice. On a de lui: Histoire de la révolution l'Amérique, en ce qui concerne la Caroline méridionale, 1791, 2 vol. in-8°, traduite en français.

* RAMSDEN (JESSÉ), célèbre opticien, né en 1735 à Halifax, dans le comté d'York, fut d'abord graveur, devint ensuite excellent ingénieur en instruments de mathématiques, en perfectionna un grand nombre, et inventa une machine pour la division des

instruments de mathématiques. Mais c'est surtout dans les instruments astronomiques qu'il a perfectionnés, qu'il faut chercher la preuve de ses talents. Ses quarts de cercle muraux sont surtout admirables et trèsrecherchés de tous les connaisseurs. Ramsden fut reçu membre de la Société royale en 1786, et mourut à Londres en 1800. La plupart des machines inventées ou perfectionnées par Ramsden ont été décrites dans plusieurs écrits anglais et français, presque tous insérés, soit dans les Transactions philosophiques, soit dans le Journal des Savants, ou dans les Éphémérides de Milan.

*RAMUS (PIERRE LA RAMÉE, plus connu sous le nom latin de), philosophe célèbre et l'un des premiers qui tentèrent de substituer à l'autorité des anciens celle du raisonnement et de l'expérience, né dans un village du Vermandois au commencement du 16e siècle, était fils d'un gentilhomme du pays de Liége, qui, ruiné par les guerres et réfugié en Picardie, vivait avec sa famille d'une exploitation de charbon. D'abord gardien de troupeaux, Ramus vint ensuite à Paris, et entra comme domestique au collège de Navarre, où il fit, presque sans maître, de grands progrès dans les langues et la littérature anciennes. En suivant le cours de philosophie, il s'aperçut que la science que l'on décorait de ce nom n'êtait alors qu'un vain cliquetis de mots, et il s'éclaira sur les défauts de l'enseignement en lisant les écrits de Platon et de Xénophon, qui lui révélèrent la méthode de Socrate. Bientôt il se présenta pour recevoir le degré de maitre ès-arts, et, prenant avec ses juges l'engagement de démontrer qu'Aristote n'était point infaillible, il obtint un triomphe complet, et réduisit ses adversaires au silence. Encouragé par ce succès, il continua d'examiner à fond la doctrine, et spécialement la logique d'Aristote. Il fit paraitre en 1543 une nouvelle logique et des remarques sur celle d'Aristote. C'est alors que tous les partisans de la routine se soulevèrent contre lui. On le dépeignit dans l'école comme un impie et un séditieux qui préludait, par ses attaques contre Aristote, au renversement des sciences et de la religion. Le parlement informa; mais le roi ayant évoqué l'affaire à son conseil, Ramus repoussa victorieusement les reproches d'Antoine Govea, le plus fougueux de ses adversaires. Les juges, sous le prétexte de quelques défauts de forme, lui proposèrent de recommencer la

discussion; mais Ramus ne voulut point y consentir, et laissa, en quittant l'assemblée, le champ libre à ses adversaires. Le roi rendit un arrêt qui déclara Ramus « téméraire, arrogant et impudent, d'avoir réprouvé et condamné le train et art de logique reçu de toutes les nations; supprime ses ouvrages comme contenant des choses fausses et étranges, et lui défend d'enseigner ou l'écrire contre Aristote, sous peine de punition corporelle. » Ramus se vit insulté publiquement par ses ennemis triomphants; mais, supérieur à cette disgrâce, il profita de ses loisirs pour se perfectionner dans les mathématiques, et préparer une édition des Éléments d'Euclide. En 1544, la peste ayant éloigné de Paris un grand nombre d'étudiants, on conseilla à Ramus de donner des leçons de rhétorique au collège de Presles, et il réunit bientôt de nombreux anditeurs. Il fut nommé principal du collége, et le parlement le maintint dans cette place malgré la Sorbonne, qui voulait l'en expulser. L'année suivante, le roi Henri II annula l'arrêt qui défendait à Ramus d'enseigner la philosophie, et le nomma en 1551 professeur de philosophie et d'éloquence au collège de France. Ramus cut beaucoup de part aux débats qu'amenèrent les réformes dans la prononciation de la langue latine; et, en 1562, il présenta au roi Charles IX un plan pour la réforme de l'université. Depuis longtemps, ce philosophe partageait les opinions des protestants : après l'édit qui permettait à ces derniers le libre exercice de leur culte, il enleva de la chapelle du collége de Presles les images et les représentations des saints. Cette imprudence réveilla ses ennemis, qui demandèrent son expulsion de l'université. Charles IX lui fit offrir un asile à Fontainebleau, et pendant son absence on pilla ses meubles et sa bibliothèque. De retour à Paris, en 1563, Ramus y reprit possession de sa chaire au collège de France. Forcé, en 1567, par suite des évé nements, de se réfugier dans le camp du prince de Condé, il voyagea ensuite en Allemagne, où il refusa les offres qu'on lui fit pour le fixer, et revint en France en 1571. Il avait trop d'ennemis pour pouvoir échapper au massacre de la Saint-Barthélemi. Des assassins vinrent l'égorger dans son logement au collège de Presles, après avoir tou ché le prix de sa rançon, et jetèrent par la fenêtre son cadavre palpitant, qui fut trainé dans les rues par les écoliers, et souillé de

toutes les manières. Ramus a publié un grand nombre d'ouvrages dont on trouvera les titres dans les Mémoires de Niceron, tom. 13 et 20.

* RAMUS (JEAN), littérateur et jurisconsulte, né à Ter Goès, en Zélande, en 1535, professa la rhétorique et la langue grecque à Vienne en Autriche, le droit à Louvain et à Douai, et mourut en 1578 à Dôle (Franche-Comté), où il venait de se rendre pour occuper une chaire de jurisprudence. On a de lui une traduction latine d'un poème, le Bouclier d'Hercule, attribué à Hésiode ; Comment. ad regulas juris utriusque, Lou vain, 1541, in-4o; et quelques autres écrits littéraires et de jurisprudence peu importants.

* RAMUSIO ou RAMNUSIO (JEAN-BAPTISTE), historien italien, né à Venise en 1485, d'une ancienne famille, originaire de Rimini, fut envoyé par la république, en France, en Suisse et à Rome, et montra beaucoup de prudence et de sagacité dans ces différentes missions. De retour dans sa patrie, il fut nommé secrétaire du conseil des Dix; et ayant donné sa démission dans les dernières années de sa vie, il se retira à Padoue, où il mourut en 1557. Il a publié une collection de voyages sous le titre de : Raccolta delle navigazioni e viaggi, Venise, 3 vol. in-fol., imprimée par les Juntes, le premier en 1550, le second en 1559 et le troisième en 1566. Ce recueil, estimé des savants, est regardé encore aujourd'hui par les géographes comme un ouvrage des plus importants, soit à raison des voyages que Ramusio avait faits lui-même, soit à raison de ses grandes connaissances dans l'histoire, la géographie et les langues. Il avait laissé les matériaux d'un quatrième volume; mais ses notes ont péri dans l'incendie de l'imprimerie des Juntes, arrivé en 1557. Il faut, suivant les biographes, pour avoir un exemplaire bien complet du recueil de Ramusio, choisir le premier volume de l'édition de 1563, le second de celle de 1583, le troisième de 1565, en ajoutant à ce dernier un supplément de trois pièces qui sont de l'édition de 1606. La plus grande partie des morceaux qui composent les premiers volumes ont été traduits en français, et forment le recueil de J. Temporal, intitulé: Description de l'Afrique, etc., imprimé à Lyon, 1556, 2 vol. in fol.

RANCE (ARMAND-JEAN LE BOUTHILIER DE), abbé et réformateur de la Trappe,

ges à Paris; mais ses démarches furent inutiles. Il se renferma dans son monastère pour n'en plus sortir, et mourut sur la paille ct sur la cendre, en 1700, après une réclusion de trente-trois ans. On a de lui un grand nombre d'ouvrages dont on trouvera le catalogue dans Moréri, édition de 1759.

*

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RANDOLPH (THOMAS), poète anglais, né en 1605 dans le comté de Northampton composa dès l'âge de dix ans une histoire en vers sur l'Incarnation de Notre-Seigneur, mais un amour désordonné du plaisir le conduisit au tombeau avant l'âge de trente ans. Il a laissé diverses pièces de théâtre parmi lesquelles on distingue le Miroir des Muses; elles ont été recueillies par son frère Robert Randolph, qui est lui-même auteur de quatre pièces de théâtre, et qui mourut vicaire de Donnington en 1671. — Un autre Thomas Randolph, ministre anglican, né à Oxford, mort en 1788, a laissé un recueil de sermons, 2 vol. in-80; un Essai sur l'esprit; et un Discours sur le vœu de Jephté.

RANFAING (Marie-Élisabeth de), connue sous le nom de vénérable mère Éli

né à Paris en 1626, eut pour parrain le cardinal de Richelieu, fit des études très-brillantes, acquit des connaissances variées, embrassa l'état ecclésiastique, prit ses degrés en Sorbonne avec une grande distinction, et débuta avec succès dans la carrière de la prédication. Devenu, à vingt-cinq ans, maître d'une fortune considérable, doué d'une figure aimable, de beaucoup d'agréments et de qualités, l'abbé de Rancé se vit bientôt recherché dans le monde, et se livra sans réserve à toutes les séductions du plaisir. Ses liaisons avec le cardinal de Retz l'ayant perdu dans l'esprit du cardinal Mazarin, il quitta la cour et Paris pour se retirer dans sa terre de Véret, sans interrompre le cours de ses divertissements, qu'il savait toutefois fort bien concilier avec l'étude et l'esprit des affaires. La mort de la duchesse de Montbazon qu'il aimait tendrement, opéra en lui une révolution soudaine et commença l'œuvre de sa conversion. Retenu encore dans le monde par d'anciens et de nouveaux engagements, il finit par se retirer chez un ami pour réfléchir au parti qu'il devait prendre; et, après un séjour de zabeth-de-la-Croix-de-Jésus, née à Remiresix semaines dans cette retraite, il revint à Véret, congédia le plus grand nombre de ses domestiques, vendit sa vaisselle et ses meubles pour en distribuer le prix aux paus'interdit jusqu'aux récréations les plus innocentes pour ne s'occuper que de la prière et de l'étude des choses saintes, se démit de tous ses bénéfices, à l'exception de l'abbaye de la Trappe où il se retira en 1662, pour y vivre en abbé régulier. Son premier soin fut de chercher à rétablir l'ancienne discipline de cette maison. La plupart des religieux ayant refusé de se soumettre à la réforme, il ne voulut point les y contraindre, et leur permit d'habiter un quartier séparé ou d'aller dans d'autres couvents. Pour lui il alla s'enfermer dans le monastère de Notre-Dame de Perseigne, et y prit en 1663 l'habit de l'étroite observance de Citeaux. Il revint ensuite à l'abbaye de la Trappe où il jeta les fondements de cette réforme fameuse qui a illustré son nom. On vit renaître dans cette maison les pratiques les plus austères. La prière, la lecture, le travail des mains, partagèrent tous les moments des religieux, auxquels l'étude même fut interdite comme une source de vaines disputes et de relâchement. L'abbé de Rancé voulut étendre sa réforme à quelques autres maisons, et fit, à cet effet, plusieurs voya

vres

mont en 1592, fonda en 1631 l'institut de Notre-Dame-de-Refuge en Lorraine, et mourut à Nancy, le 14 janvier 1649, en odeur de sainteté. Sa vie a été publiée par Boudon, Bruxelles, 1686, in-12 : elle a été abrégée par le père Frizon et par Collet.

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RANGO (CONRAD-TIBURTIUS), recteur d'un des gymnases de Berlin dans le 17e siècle, est auteur d'un ouvrage ayant pour titre de Capillamentis, vulgò Perruques, Liber singularis, Magdebourg, 1663, in-12.

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RANNEQUIN, RENNEQUIN, dont le véritable nom est SWALM-RENKIN, célèbre mécanicien, naquit à Liége en 1644, et non en 1648, d'un père charpentier. et qui ne lui donna pour toute éducation que l'exercice pratique de sa profession. Quoique Renkin sût à peine lire, il avait dès sa jeunesse montré une si grande intelligence, qu'on l'avait constamment employé aux charpentes des machines en usage pour les épuisements des eaux souterraines. Louis XIV ayant fait bâtir le château de Versailles, et voulant pourvoir d'eau potable cette royale demeure, Colbert, après d'amples renseignements, s'adressa au chevalier Deville, propriétaire liégeois, dans le château duquel Renkin avait construit une machine à élever l'eau, du même genre que celle qu'il devait construire plus tard. Deville amena

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