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Renkin à Paris, et, après un essai satisfaisant fait au château de Saint-Germain, en présence du roi, Renkin commença en 1675 la célèbre machine de Marli qu'il termina en 1682 sous le ministère de Louvois. Cette machine, merveilleuse pour l'époque, a été détruite depuis, et remplacée par une pompe à feu; elle avait été décrite avec le plus grand soin dans un Mémoire publié en 1801 avec des planches. On en voit un petit modèle au Conservatoire des arts et métiers. Renkin mourut en 170, âgé de soixantequatre ans. C'est à tort qu'on a voulu faire partager au chevalier Deville l'honneur de son invention. Deville fut le négociateur de l'affaire auprès de la cour; et la gloire de l'invention et de l'exécution appartient tout entière à Renkin.

* RANTZAU (JUSIAS, comte DE), maré chal de France, né dans le Holstein, au commencement du 16 siècle, d'une ancienne et illustre famille, entra fort jeune au service de Suède, et vint en France en 1635, à la suite du chancelier Oxenstiern. Ses manières ayant plu à Louis XIII, ce monarque le nomma maréchal de-camp et colonel de deux régiments. Rantzau fut employé dans l'armée destinée à envahir la Franche-Comté, perdit un œil au siége de Dôle, défendit la place de Saint-Jean-deLône, assiégée par Galas qui fut forcé de s'éloigner, fit ensuite toutes les campagnes de Flandre et d'Allemagne, sous les ordres du duc d'Orléans et du duc d'Enghien (depuis le grand Condé), perdit uue jambe et fut estropié d'une main au siége d Arras, passa plus tard en Allemagne, revint en Flandre, où il assiégea et prit Gravelines, en 1615, et reçut la même année le bâton de maréchal de France, après avoir promis d'abjurer le lutheranisme. L'année suivante, il fut fait gouverneur de Dunkerque, prit les places de Dixmude et de Lens, et acheva de soumettre toutes les villes maritimes de la Flandre. Devenu suspect au cardinal Mazarin, il fut enfermé onze mois à la Bastille. Rendu à la liberté, il mourut en 1650, d'une hydropisie qu'il avait contractée pendant sa détention. On a publié : Relation de ce qui s'est passé à la mort de Josias, comte de Rantzau, Paris, 1650, in-4o. Il avait été tellement mutilé dans ses campagnes, qu'il ne lui restait plus qu'un œil, une oreille, un bras et une jambe, et c'est ce qui donna lieu à l'épitaphe, si connue, de ce guerrier :

Tome 19.

Du corps du grand Rantzau tu n'as qu'une des parts, L'autre moitié resta dans les plaines de Mars.

-

Christophe de RANTZAU, parent du précédent, abjura aussi le lutheranisme, et publia les motifs de sa conversion dans l'ouvrage suivant: Chr. Rantzovii.... Epistola ad G. Calixtum, quá sui ad Ecclesiam catholicam accessús rationes exponit, Rome, 1662, in-8°. - Henri RANTZAU, de la même famille, né en 1526, mort en 1598, accompagna Charles Quint au siége de Metz, fut nommé gouverneur du Holstein, se montra le protecteur des sciences et des lettres, et il s'était surtout appliqué à l'astrologie, et composa lui-même plusieurs ouvrages; mais croyait avoir fait d'importantes découvertes dans cette science chimérique. Un autre Henri ou Jean de RANTZAU, mort en 1672, à l'âge de 76 ans, a donné la relation d'un voyage qu'il avait fait à Jérusalem, en Égypte et à Constantinople, Copenhague, 1669, in-40. Cet ouvrage, écrit en danois, a été réimprimé en allemand, Hambourg, 1704, in-8°. On peut voir dans le Dictionnaire de Moréri, édition de 1759, la généalogie de la maison de Rantzau.

* RAOUL, duc de Normandie. Voyez ROLLON.

*

RAOUL, surnommé Ardent, à cause de la vivacité de son esprit et de l'ardeur de

son zèle, devint archidiacre du diocèse de Poitiers, suivit en 1101, Guillaume IX, comte de Poitiers, en Palestine, et l'on croit qu'il mourut pendant cette expédition. On a de lui des Homélies latines, qui furent imprimées à Paris en 1567, 2 vol. in-8°. La première partie fut traduite en français par frère Jean Robert, Paris, 1575; et la deuxième par frère Fremin Capitis. On lui attribue d'autres ouvrages manuscrits qui se trouvent dans plusieurs bibliothèques.

:

* RAOUL DE CAEN, ainsi nommé du lieu de sa naissance, suivit en Palestine le célèbre Tancrède, l'un des chefs de la première croisade en 1096, et à décrit les exploits de ce héros, dans une histoire intitu lée Gestes de Tancrède. Cette histoire, publiée par Martène dans le troisième tome de ses Anecdotes, a repáru depuis dans la grande collection de Muratori, et passe pour très-authentique. M. Guizot l'a reproduite sous le titre de Fails et Gestes du prince Tancrède pendant l'expédition de Jérusalem, dans sa collection des Mémoires

:

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relatifs à l'histoire de France. On croit que l'édition de Sénèque, publiée par Justel'auteur mourut vers l'an 1115.

* RAOUX (JEAN), peintre, né à Montpellier en 1667, mort à Paris en 1734, était bon coloriste, et s'est surtout distingué dans le portrait. On a aussi de lui des morceaux d'histoire, mais il n'obtint en ce genre qu'une réputation secondaire.

* RAPAERT ou RABARDUS (FRANÇOIS), de Bruges, pratiquait la médecine dans cette ville où il vivait vers le milieu du

16° siècle. Il ne put sans indignation voir le magistrat de cette ville faire l'éloge du grand et perpétuel Almanach de Bruhezius, et il composa à cette occasion l'ouvrage suivant: Magnum et perpetuum Almanach, à consuetis nugis liberum, adeòque verè medicum, etc., Anvers. 1551, in-12.

* RAPARINI (GEORGES-MARIE), poète -italien, né à Bologne en 1660, suivit la célèbre cantatrice Angélique Raparini à Mantoue, où il obtint la place de secrétaire de l'électeur palatin. Il mourut en 1726. Outre plusieurs autres tragédies, on a de lui: la Troade de Sénèque (en italien), Cologne, 1700, in-4o ; la Médée du même, ibid., 1702, in-40; et autres ouvrages.

* RAPHAEL de Volterre. Voyez MAFFEI. * RAPHAEL d'Urbin. Voyez SANZIO.

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RAPHELENG ou RAVLENGHIEN (FRANÇ.), savant orientaliste, gendre du célèbre imprimeur Christophe Plantin, né à Lannoy, près de Lille, en 1539, apprit l'hé breu et le grec, qu'il enseigna en Angleterre à l'époque des guerres civiles. De retour dans les Pays-Bas, il travailla pour l'imprimerie de son beau-père, et surtout à la Bible polyglotte, imprimée en 1571. Rapheleng, s'étant établi à Leipsig, fut nommé, par l'université de cette ville, professeur d'hébreu et d'arabe. Il y mourut en 1597. Ses principaux ouvrages sont des Observations et des Corrections sur la paraphrase chaldaïque ; une Grammaire hébraïque; un Lexicon arabe, Leyde, 1613, in-4°; un Nouveau-Testament syriaque, Anvers, 1575, in-40; un Dictionnaire chaldaïque, qu'on trouve dans l'Apparat de la polyglotte. Franç. RAPHELENG, fils aîné du précédent, s'est aussi distingué par son érudition. On a de lui: Elogia carmine elegiaco in imagines quinquaginta doctorum virorum, Leyde, 1587, in-fol. L'auteur n'avait alors que vingt-un ans. Il a encore donné divers mor ceaux de poésie et des notes, insérées dans

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Lipse.

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RAPICIO (GIOVITA), appelé aussi Ravizza, né près de Brescia vers 1480, mort à Venise en 1553, s'est fait connaître comme poète et comme orateur. On a de lui: de Institutione puerili, Venise, 1551; de Numero oratorio, lib. V, et Carmina, ibid., 1554, in fol.; un livre de satires latines, et d'autres opuscules.

* RAPIN (NICOLAS), littérateur du 16e siècle, né vers 1540 à Fontaine-le-Comte (Poitou), se fit recevoir avocat du parlement, fut pourvu de la charge de vicesénéchal de sa ville natale, et fut ensuite

appelé à Paris par le président Achille de Harlay, qui lui procura la place de lieutenant de robe-courte. Le zèle qu'il montra pour le service du roi Henri III lui ayant suscité de nombreux ennemis, il fut privé de son emploi et banni de Paris; mais il appela

bientôt de ce jugement, et fut réintégré deur le parti d'Henri IV, il signala son dans ses fonctions. Ayant embrassé avec arcourage à la bataille d'Ivry; il eut ensuite (voyez P. LEROY). S'étant démis de sa place beaucoup de part à la Satire Ménippée

de lieutenant de robe, en 1599, il se retira à Fontenay, sa patrie, et mourut à Poitiers en 1608. Il avait composé diverses poésies, qu'il chargea, par testament, ses amis Scévole de Sainte-Marthe et J. Gillot de rassembler et de publier. Ce recueil parut sous le titre d'OEuvres latines et françaises de N. Rapin, Paris, 1620, in-4o. On y trouve deux livres d'épigrammes latines estimées, des élégies, des odes, des stances, et des sonnets, des traductions ou imitations en vers français des Satires et Épitres d'Horace, de l'Art d'aimer d'Ovide, des Psaumes de la pénitence, quelques écrits en prose. Rapin fut un des poètes qui essayèrent de supprimer la rime dans les vers français. On trouve de ces vers blancs dans le recueil de ses OEuvres.

* RAPIN (RENÉ), jésuite, né à Tours en 1621, mort à Paris en 1687, fut tour à tour littérateur, poète, théologien et controversiste; et, suivant l'expression originale du marquis de La Chambre, servant Dieu et le monde par semestre, il composa un grand nombre d'ouvrages, parmi lesquels ses poésies latines et son Poème des Jardins surtout méritent seuls d'être distingués aujourd'hui. Ce dernier fut reçu avec une sorte d'enthousiasme à une époque où

l'on s'occupait beaucoup de vers latins, et riaux. Cette histoire, continuée depuis la

où les pères Commire, La Rue, Vanières, etc., soutenaient dignement d'honneur de ce Parnasse romain moderne. Peu de temps après son apparition, le Poème des Jardins fut traduit en vers anglais par J. Evelyn, fils; en italien, par le père Giov. Pietro Bergantini, et en français, par Gazon Dourxigné, Paris, 1773. Cette traduction était complètement oubliée, et l'on ne songeait guère plus à l'origina! lui-même, lorsque Delille publia ses Jardins, en 1782. Celle circonstance, et le malin espoir de mettre peut-être un poète français aux pieds d'un jésuite, fit rechercher l'ouvrage du père Rapin, et engagea sans doute MM. Voi ron et Gabiot à en donner une traduction nouvelle. Sa supériorité, bien reconnue sur la précédente, n'atteint pas néanmoins l'objet proposé. Rapin et Delille restèrent à leur place respective, et conservèrent à juste titre la réputation de versificateurs élégants, mais de poètes médiocres, sous le rapport de l'invention. Les ouvrages en prose du père Rapin, sur la littérature ancienne, se recommandent par la solidité de la critique et la pureté des doctrines; mais les idées en sont généralement communes, la critique ne s'y élève jamais bien haut, et le style en est froid, sec et pourtant diffus.

* RAPIN-THOYRAS (PAUL DE), historien, né en 1661 à Castres, était neveu de Pélisson (voyez ce nom). Il se fit d'abord recevoir avocat; mais, craignant d'être exclu des emplois de la magistrature comme protestant, il embrassa la profession des armes, se rendit en Angleterre, en 1686, après la révocation de l'édit de Nantes, passa ensuite en Hollande, où il fut admis dans une compagnie de jeunes gentilshommes français, commandés par son cousin-germain. Peu de temps après, il suivit dans la Grande-Bretagne le Prince d'Orange, depuis Guillaume III, obtint une lieutenance dans un régiment anglais, et devint aidede-camp du général Douglas. Blessé au siége de Limerick, il ne put accompagner son pa tron en Flandre, mais fut nommé, sur sa réputation, gouverneur du jeure duc de Portland. Après avoir terminé cette éducation, il se retira à Wesel, où il mourut en 1725. On a de lui: une Histoire d'Angleterre, La Haye, 1724, 8 vol. in-8°, ouvrage qu'il composa pendant sa retraite, et pour lequel il avait recueilli d'immenses maté

mort de Charles Ier jusqu'à celle de Guillaume III, par David Durand, a été réimprimée plusieurs fois. L'édition la plus complète et la meilleure est celle donnée par Lefebvre de Saint-Mars, La Haye (Paris), 1749 et années suivantes, 16 vol. in-4°. On en a un Abrégé (par Falaiseau), La Haye, 1730, 3 vol. in-40 ou 10 vol. in-12, et Nic. Tyndal l'a traduit en anglais. Rapin a encore publié une Dissertation sur les Whigs et les Torys, La Haye, 1717, în-8o.

RAPINE (CLAUDE), religieux célestin, né dans le diocèse d'Auxerre, mort en 1493, fut chargé de réformer quelques monastères de son ordre, et d'en corriger les constitutions. Il s'acquitta de cet emploi avee succès. On a de lui: de Studiis philosophiæ et theologiæ; de Studiis monachorum, et quelques autres ouvrages latins manuscrits, dont le père Mabillon a fait usage dans son Traité des études monastiques. Un autre Claude RAPINE, frère mineur réformé, né à Nevers vers la fin du 16e siècle, a laissé plusieurs ouvrages en latin et en français, dont le plus important est l'Histoire générale de l'origine et des progrès des frères-mineurs, dits réformés et déchaussés, Paris, 1632, in-fol.

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* RAPP (JEAN), lieutenant-général, pair de France, né à Colmar le 26 avril 1772, entra au service dès l'âge de 16 ans, se distingua dans les premières guerres de la révolution, et devint aide-de-camp du général Desaix, qu'il suivit dans les campagnes d'Allemagne, d'Égypte et à la bataille de Marengo, où cet illustre général fut blessé à mort. Déjà connu par diverses actions d'éclat, Rapp, après ce triste événement, fut attaché au premier consul dans la même qualité, obtint bientôt toute sa confiance, et fut chargé, en 1802, d'aller annoncer aux Suisses l'intervention de la France dans leurs troubles politiques. Il força la diète d'accéder à cette intervention, reçut à son retour des marques de la satisfaction de son chef, le suivit en Belgique, ensuite en Allemagne, et soutint avec éclat sa réputation de valeur à la bataille d'Austerlitz, où, à la tête de deux escadrons de chasseurs de la garde, il mit en déroute la garde impériale russe, et fit prisonnier le prince Repnin. Ce brillant succès, qu'il avait acheté par plusieurs blessures, lui valut le grade de général de division sur le champ de bataille. Toujours avide de gloire, Rapp ne se

distingua pas moins dans les campagnes suivantes, particulièrement au combat de Golymin, où il eut le bras gauche fracassé, à celui d'Essling, enfin, en 1812, à l'affaire de Malojaroslavitsch, où il fit des prodiges de valeur, et eut un cheval tué sous lui. Après cette désastreuse campagne, le général Rapp cut ordre de se jeter dans Dantzig. Déjà il en avait été gouverneur pendant deux ans, et s'y était acquis l'estime générale par la modération de sa conduite. Cette fois on l'y vit déployer toutes les ressources du génie militaire, tout le sang-froid et l'héroïsme du courage pendant le siége qu'il eut à soutenir durant une année entière contre soixante mille combattants, qui em-, ployaient tour à tour la force et la ruse pour triompher de ses nobles efforts. Ce ne fut qu'après avoir lutte contre la famine et une épidémie cruelle, qui lui enleva les deux tiers de sa garnison, réduite alors à sept mille hommes, qu'il consentit enfin à capituler. La faculté de rentrer en France avec armes et bagages avait été stipulée dans la convention conclue le 27 novembre 1813; mais, au mépris de cette convention, la vaillante garnison de Dantzig fut faite prisonnière, conduite en Russie, et son général à Kiow. De retour à Paris, en juillet 1814, Rapp y fut accueilli avec distinction par le roi, qui le créa chevalier de Saint-Louis, grand-cordon de la Légion-d'Honneur, et lui donna, en 1815, le commandement du premier corps d'armée, destiné a arrêter la marche de Bonaparte; mais, tous les moyens de résistance étant devenus inutiles, Rapp se rangea sous les drapeaux de son ancien maitre, accepta le commandement de la cinquième division, fut nommé membre de la chambre des pairs, et commandant en chef de l'armée du Rhin. Après le licenciement de l'armée, il se retira en Argovie, et ne rentra en France qu'en 1817; mais s'attacha alors sincèrement aux Bourbons, et mérita plusieurs témoignages de la faveur royale. Rapp avait un caractère de loyauté et de franchise qui le faisait généralement estimer. Se trouvant dans le cabinet du roi au moment où il apprit la mort de Napoléon, il n'essaya point de cacher sa sensibilité, et le monarque daigna lui dire qu'il l'en estimait davantage. Rapp fut nommé pair de France en 1818, et mourut le 2 novembre 1821. On a publié, sous son nom, des Mé. moires auxquels, suivant M. Barbier (Dictionnaire des Anonymes, no 13,647), il n'a

eu aucune part directe, mais qui paraissent avoir été rédigés par M. Bulos, d'après des notes du général Belliard et de quelques au. tres amis du général Rapp.

* RAPPOLT (CHARLES-HENRI), savant prussien, né à Koenigsberg en 1702, fut professeur de physique dans l'université de cette ville, se distingua par la variété de ses connaissances, et mourut en 1753. On a de lui quelques écrits sur des matières d'histoire naturelle et de physique, dont un sur des iles flottantes qui se voient près de Gordanen.

RAPPORTEUR. (Géométrie.) Pour lever un plan (voyez ce mot), il faut mesurer avec une chaine certaines distances, et avec des instruments certains angles. Lorsqu'on veut ensuite tracer ce plan sur le papier, on y transporte au compas, avec une échelle, les distances connues; mais il faut porter ces longueurs sur des droites prises dans des directions convenables, dont les incidences sont déterminées par les angles observés. La gnomonique, la stéréotomie, la mécanique, etc., offrent une foule de cas où l'on est conduit à faire sur le papier des angles d'une ouverture donnée, ou réciproquement. Le rapporteur est destiné à tracer ces valeurs angulaires ou à les mesurer.

C'est un demi- cercle de cuivre ou de corne, dont le contour est divisé en degrés, et même, si la dimension le permet, en moitiés, tiers ou quarts de degrés. La fig. 74 des planches de géométrie représente cet instrument; en voici l'usage :

Étant donnée une droite AB, pour tirer, par le point Q, une droite OD qui fasse l'angle DOB d'un nombre de degrés connu, tel que 50, appliquez le rapporteur sur le papier de manière que la droite AB passe par le centre C de ce demi-cercle, et par le no 50 de sa graduation, et qu'en outre, le bord rectiligne EF, qui est parallèle au diamètre ef, passe par le sommet O de l'angle. Il est clair que la droite OD, qu'on trace au crayon le long de ce bord, fait l'angle DOB demandé, puisque cet angle est égal à son correspondant/CB, qui est de 50 degrés.

La même opération sert visiblement à trouver réciproquement de combien de degrés est ouvert un angle DOB déjà tracé; el c'est même sur cette propriété qu'est fondé l'usage du graphomètre.

On fait quelquefois des rapporteurs munis d'une alidade mobile, ayant un vernier qui sert à évaluer les fractions de degrés ; ainsi

construits, ils ressemblent encore davantage au dernier instrument dont on vient de parler.

Au reste, on peut former des angles d'une ouverture donnée, ou réciproquement, en se servant des cordes d'arcs (voyez cet article); c'est même le moyen le plus exact d'effectuer ces sortes de constructions.

FRANCOEUR.

RARÉFACTION. ( Physique.) Mot habituellement employé comme synonyme de dilatation, mais dont il faudrait peut-être restreindre l'usage aux seules circonstances dans lesquelles l'accroissement de volume d'un corps dépend non de l'influence de la chaleur, mais de celle des puissances mécaniques. (Voyez DILATATION et CONDENSA TION.)

THILLATE.

dans les écoles, et le professeur Vacca-Berlinghieri, de Pise, publia de judicieuses observations en réfutation de la doctrine brownienne. Rasori fut obligé de quitter sa chaire; mais, lors de l'entrée des Français en Italie, en 1796, il se rendit à Milan, et y publia un journal politique sous le titre de l'Amico della libertà e dell' uguaglianza. Il n'y ménagea point les professeurs de Pavie, ses anciens collègues, ct en général tous ceux qui ne partageaient point ses opinions médicales et républicaines. Il devint ensuite se. crétaire du ministre de l'intérieur de la république cisalpine, emploi dont il fut forcé de se démettre en 1797. Il retourna alors à Pavie pour y professer la clinique interne et la médecine-pratique. La bizarrerie de ses le çons, l'extravagance et la violence de ses diaRASCHE (JEAN-CHRISTOPHE), numis- tribes, contre les plus illustres médecins mate allemand, membre de plusieurs socié- anciens et modernes, excitèrent des réclatés savantes, né en 1733 à Schorbda, dans le mations sans nombre, et une députation cercle saxon d'Eisenach, mort en 1805, était d'étudiants alla demander au directoire cipasteur de Bas-Massfeld. On a de lui: His-salpin le renvoi du professeur; ce qui eut toire de Jean de Calais, Francfort et Leip- lieu presque immédiatement. Rasori revint sig, 1755, 2 vol. in-8°; Epistolarum obscur. à Milan, conçut le projet de fonder un nouvirorum Volumina omnia, Francfort, 1757, 2 vol. in-8°; Charlemagne, grand par ses efforts en faveur des écoles allemandes, Meiningen, 1760, in-4o; Lexicon universæ rei nummariæ veterum, et præcipuè Græcorum ac Romanorum, cum observationibus antiquariis, geographicis, chronologicis, historicis, criticis, etc., Leipsig, 1784-94, 6 tom. en 12 vol. in-8°. Un Supplément à ce dictionnaire, comprenant seulement les neuf premières lettres de l'alphabet, a paru en deux volumes à Leipsig, 1802 et 1805. Rasche a fourni en outre plusieurs morceaux au Magasin historique de Büsching, et à d'autres recueils périodiques.

* RASORI (JEAN), célèbre médecin italien, né à Parme en 1767, étudia la médecine à Florence, à Pavie et en Angleterre, passa quelque temps à Paris dans les commencements de la révolution, et revint dans sa patrie, imbu des nouveaux principes dėmagogiques, et plein du désir de les propager. Il avait aussi embrassé en Angleterre la nouvelle doctrine médicale du docteur Brown, et il conçut le dessein de renverser celle qui était enseignée dans les écoles d'Italie. Il publia une traduction italienne des ouvrages du médecin anglais. Cette traduction et les leçons de Rasori, nommé professeur de pathologie à Pavie, basées sur les mêmes principes, firent beaucoup de bruit

veau système de médecine, le développa, trouva un grand nombre de prosélytes parmi les jeunes gens, et trois professeurs assez renommés se déclarèrent ses partisans. Quand l'armée austro-russe reconquit le Milanez, en 1799, Rasori chercha un refuge à Gênes, où commandait l'illustre Masséna. Il donna ses soins aux soldats français et à la population pendant l'épidémie de typhus qui se manifesta dans cette ville. Il públia plus tard l'histoire de cette maladie, et, après la bataille de Marengo, revint à Milan, obtint la place de proto-medico (archiâtre ou premier médecin) du gouvernement, celle de médecin en chef de l'hôpital militaire et de professeur de clinique au grand hospice de Santa-Corona. Plus tard, il fut destitué par le ministre de l'intérieur du royaume d'Italie, et rentra dans la classe ordinaire des médecins. Vers la fin de 1814, Rasori fut arrêté comme un des membres de la conspiration dite des carbonari (voyez ce nom), et renfermé dans la citadelle de Mantoue. Il ne recouvra sa liberté qu'au bout de deux ans, reprit l'exercice de sa profession, et mourut, à ce que l'on présume, en 1823 ou 1824 On connaît de lui les ouvrages suivants : Lettera al dottore Rubini, etc., Pavie, 1793, in-8°; Proluzione letta assumendo la scuola di patologia Milan, in-8°; Rapporto sullo stato dell'

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