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la reine pour sa rentrée au Théâtre-Français, elle y reparut en 1779, dans le rôle de Didon, et recouvra dès lors son ancienne faveur. Attachée à la famille royale dont elle avait souvent éprouvé les bienfaits, Mile Raucourt se prononça hautement contre la révolution, et fut comprise dans l'acte d'accusation, dressé en 1793, contre les comédiens français. Après une détention de six mois, elle rassembla plusieurs de ses camarades, et fonda un second Théâtre-Français rue Louvois; mais cet établissement fut fermé par le directoire exécutif, et Mlle Rau court ne rentra au théâtre qu'en 1799. Protégée ensuite par Bonaparte, qui aimait son talent profond et énergique, elle en obtint une pension considérable, et fut chargée d'organiser les troupes de comédiens français qui devaient parcourir l'Italie. Elle alla y recueillir elle-même des applaudissements, et revint ensuite à Paris, où elle mourut en 1815. L'entrée de l'église Saint-Roch ayant été refusée à la dépouille mortelle de cette actrice, ce refus donna lieu à une scène des plus scandaleuses qui affligea sincèrement tous les gens sensés. On a représenté en 1782 à Paris un drame de Mlle Raucourt, intitulé: Henriette, en trois actes et en prose.

* RAULIN (JEAN), prédicateur, né à Toul en 1443, entra en 1497 dans l'ordre de Cluni, et mourut à Paris en 1514. Ses ouvrages ont été recueillis à Anvers, 1612, en 6 vol. in-4o; ils contiennent un commentaire sur les ouvrages de Logique d'Aristote, des lettres et des sermons. La Fontaine a emprunté à Raulin le sujet de sa belle fable des Animaux malades de la peste, et Rabelais a tiré parti d'une historiette de cet auteur dans les chapitres 9 et 27 de son Pantagruel.

* RAULIN (JOSEPH ), médecin, né en 1708 dans le diocèse d'Auch, exerça d'abord son art à Nérac, où son mérite fut méconnu; mais le président de Montesquieu l'ayant attiré à Paris, il y jouit d'une grande réputation, fut comblé d'honneurs, et chargé par le gouvernement de composer divers iraités. Il mourut en 1784.

* RAUWOLF ( LÉONARD), surnommé Dasylycus, médecin et botaniste distingué du 16e siècle, né à Augsbourg, y exerça d'abord son art avec succès; mais son goût pour la botanique l'ayant porté à voyager, il parcourut successivement la Syrie, la Judée, l'Arabie, la Perse et l'Arménie, recueillit d'importantes observations sur ces diver ses contrées, et un grand nombre de plantes

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que l'on conserve dans la bibliothèque de Leyde, et dont Gronovius a donné la description dans sa Flora orientalis. De retour dans sa patrie, en 1576, Rauwolf fut nommé médecin de l'archiduc d'Autriche, servit ensuite en Hongrie en qualité de chirurgien militaire, et mourut à Hatvan en 1596. Il a décrit et figuré lui-même quarante-deux des plantes qu'il avait recueillies, dans un ou vrage intitulé : eigentliche Beschreibung der Reyss, so er gegen Aufgang in die Morgenlænder selbst vollbracht, Lauingen, 1582, in-40 les descriptions et les figures ont été répétées dans l'Histoire générale de Daléchamp. Les botanistes ont donné le nom de Rauwolf ( Rauwolfia) a un genre de plante de la famille des apocinées.

RAVAILLAC (FRANÇOIS), qu'un grand crime pouvait seul tirer de son obscurité, naquit à Angoulême en 1578 ou 1579. Ruiné par un procès, il fut long-temps détenu pour dettes, et il paraît que ce fut pendant sa captivité qu'ii eut ces funestes visions qui le portèrent dans la suite à priver la France du meilleur des rois. Fanatique, sombre et farouche, il entrait en fureur au seul nom d'un huguenot, et regardait Henri IV comme fau. teur de l'hérésie. Dans un des voyages qu'il fit à Paris comme solliciteur de procès, il prit l'habit de frère convers chez les feuillants, fut renvoyé six semaines après comme visionnaire et retourna à Angoulême, où bientôt il entendit dire que le roi allait faire la guerre au pape. Ce fut alors qu'il revint à Paris dans le dessein « de déclarer à S. M. les intentions où il était de la tuer, n'osant le déclarer à aucun prêtre ni à aucun autre, parce que l'ayant dit à S. M., il se serait désisté tout à fait de cette mauvaise volonté......, et avait cru qu'il était expédient de lui faire cette remontrance plutôt que de le tuer. » N'ayant pu arriver jusqu'au roi, il retourna dans sa ville natale sans avoir confié à personne le dessein qu'il méditait, et vécut pendant quelque temps moins tourmenté par ses visions. Mais le jour de Pâques il reprit à pied la route de la capitale, vola dans une auberge un couteau qu'il croyait propre à l'exécution de son crime. Il eut encore cependant quelque hésitation, et attendit que la reine fût couronnée, « estimant qu'il n'y aurait pas tant de confusion en France après le couronnement. » Enfin le 14 mai 1610, bien affermi dans son affreux dessein, il se rend au Louvre, suit la voiture du roi, arrêtée dans la rue de la Fer

ronnerie par un embarras de charrettes, monte sur la roue de derrière, et frappe deux fois l'auguste victime qui expire à l'instant même sans que ses seigneurs qui étaient présents aient vu d'où étaient partis les coups. Chose bien surprenante! dit l'Etoile. Quoi qu'il en soit, l'assassin, loin de fuir, resta immobile le couteau à la main. L'un des gen. tilshommes voulut le tuer d'un coup d'épée, mais le duc d'Épernon s'y opposa, disant qu'il fallait seulement l'arrêter. Ravaillac, interrogé, déclara formellement, qu'il n'avait été induit par personne à entreprendre cet attentat, et persista jusqu'à son dernier moment dans cette dénégation. Il fut condamné, le 27 mai 1610, à être tenaillé avec versement d'huile bouillante, à avoir la main droite brûlée par le soufre, et à être écartelé.

* RAVALIÈRE ( PIERRE-ALEXANDRE LEVESQUE DE LA). Voyez LEVESque.

tale en 1662.- Nicolas VAN RAVESTEYN, de la même famille, né à Bommel en 1661, mort en 1750, s'est fait également de la réputation dans le genre du portrait et a laissé plusieurs tableaux d'histoire très-remarquables.

* RAVISIUS. TEXTOR (JEAN TIXIER DE RAVISI, plus connu sous le nom de ), né vers 1480 à Saint-Saulge, dans le Nivernais, remplit avec distinction la chaire de rhétorique au collège de Navarre à Paris, devint recteur de l'université en 1520, et mourut en 1524, après avoir composé plusieurs ouvrages relatifs à l'enseignement, qui ont été adoptés dans la plupart des colléges de France, d'Allemagne et d'Italie. On cite de lui: Specimen epithetorum, Paris, 1518, in 4o; de Prosodid libri IV; Synonyma poetica à la suite du recueil d'épithètes ; Offi cina vel potiùs naturæ Historia, in quá copiosè dispositum est per locos quidquid ha

* RAVENNE (l'anonyme DE). Voyez Pon- bent auctores in diversis disciplinis plurimi,

CHERON.

* RAVENNE (JEAN DE), né vers 1350 près de la ville dont il prit le nom, fut l'élève de Pétrarque, et l'un des restaurateurs des lettres en Italie. Après avoir voyagé pour perfectionner ses connaissances et en acquérir de nouvelles, il ouvrit une école à Bellune, ensuite à Udine et enfin à Florence, où il était encore en 1412. Il est sorti de son école un si grand nombre de savants, qu'on l'a comparée au cheval de Troie, d'où sortirent les plus illustres Grecs. On conjecture que Jean de Ravenne mourut vers 1420, et l'on croit que les ouvrages qu'on a sous son nom doivent être attribués à un autre Jean de Ravenne, qui fut chancelier de François de Carrare, et dont les bibliothèques du Vatican, d'Oxford et de Paris possèdent plusieurs manuscrits. On peut consulter pour plus de détails la Storia della letteratura de Tiraboschi, et l'Histoire littéraire d'Italie, par Ginguené.

RAVESTEYN (J. VAN), célèbre peintre hollandais, né à La Haye vers l'an 1580, est auteur de trois tableaux que l'on voit dans les salles du jardin de l'Arquebuse de La Haye, et qui représentent les principaux officiers de cette confrérie. On lui doit aussi le tableau qui orne l'hôtel-de-ville, où sont représentés les onze magistrats en charge durant l'année 1636.-Son fils Arnauld VAN RAVESTEYN, né à La Haye en 1615, se distingua aussi comme peintre de portraits et fut nommé doyen des peintres de sa ville na

quod et ad rerum, historiarum et verborum cognitionem ullo modo facere potest, Paris, 1522; Bâle et Genève, 1626, in-8°, etc.; cornucopie Epitome, imprimé à la suite de l'Officina et séparement, Bâle, 1536; de memorabilibus et claris mulieribus aliquot diversorum scriptorum Opera, Paris, 1521, in-fol., rare; Epistolæ, dernière édition, Berlin, 1686; Dialogi aliquot et Epigramma, Paris, 1536, in-8°. Tous ces ouvrages, aujourd'hui à peu près oubliés, ont eu de nombreuses éditions.

* RAVIUS. Voyez RAU.

* RAVLENGHIEN. Voyez RAPHELENG. *RAVRIO (ANTOINE-ANDRÉ ), célèbre fabricant de bronzes dorés, né en 1759 à Paris, où il mourut en 1814, joignait à une grande habileté dans son art des connaissances distinguées dans les autres branches de la science du dessin, et il consacra, non sans fruit, ses loisirs aux lettres et à la poésie. Outre un recueil de petites pièces fugitives qu'il fit imprimer pour ses amis sous ce titre : mes Délassements, ou Recueil de Chansons, etc., 1810-12, 2 vol. in-8o ; il a donné des vaudevilles et autres pièces qui ont eu du succès, tels que Arlequin journaliste, joué au théâtre de la Cité en 1797; la Sorcière, comédie en un acte, 1799; la Maison des Fous, 1801, en société avec M. Chatillon; et M. Giraffa ou l'Ours blanc (en société avec Desaugiers, Chazet et autres), 1807, in-8°.

* RAWDORF (LÉONARD), botaniste al

lemand, né à Augsbourg, mort en 1606, a laissé un herbier remarquable, qui est conservé à l'université de Leyde, et qui a été d'un grand secours à Gronovius pour composer sa Flora orientalis. On a encore de Rauwdorf une Relation de ses voyages en Allemagne, dont il existe une traduction anglaise par Staphorst, Londres, 1693, in-8°.

* RAWLEGH ou RALEIGH (Walter). Voyez RALEGH.

* RAWLINSON (CHRISTOPHE), savant anglais, né dans le comté de Lancastre en 1677, mort en 1732, a publié une édition de la traduction saxonne de Boèce ( de Consolatione philosophia), faite par le roi Alfredle-Grand (voyez ce nom), Oxford, 1698, in-8°. C. Rawlinson était fort instruit dans l'ancienne littérature du Nord.- RAWLINSON (Richard), antiquaire, mort en 1755, fonda dans l'université d'Oxford un cours de langue saxonne, et laissa au collège de SaintJean, où il avait été élevé, une rente de 700 livres sterling, indépendamment de plusieurs autres legs.

*RAY (JEAN)`ou JOHN WRAY, en latin Raius, ecclésiastique anglais, l'un des plus savants naturalistes du 17e siècle, fils d'un forgeron, naquit dans un village du comté d'Essex en 1628. Élevé au collège de la Trinité dans l'université de Cambridge, il fit de rapides progrès dans les sciences et les lettres, fat professeur de grec à 23 ans, puis occupa successivement une chaire d'humanités et une de mathématiques. Dans le même temps il se distinguait par des sermons et d'autres discours prononcés à la chapelle de son collège, et consacrait ses loisirs à des herborisations aux environs de la ville. En 1660, il se fit connaître comme botaniste, par la publication d'un Catalogue des plantes qu'il avait recueillies dans ses promenades autour de Cambridge pendant dix années. Il s'était fait une méthode pour reconnaître ces plantes ; et il avait su éviter l'aridité d'un pareil ouvrage par des notes curieuses, non-seulement sur les plantes et leur anatomie, mais encore sur les autres parties de l'histoire naturelle, surtout celle des insectes. Il donna, en 1663, un premier supplément à ce catalogue, et un second en 1685. Entré dans les ordres en 1660, Ray ne crut pas pouvoir adhérer à l'acte d'uniformité, rendu par le parlement en 1662, et qui prescrivait à tous les ecclésiastiques de souscrire à certaines propositions qui avaient pour but d'é

carter les presbytériens. Ce refus d'adhésion le conduisit à résigner la place qu'il occupait à l'université de Cambridge, et dès lors il s'attacha à un de ses élèves, Fr. Willoughby, d'une ancienne famille anglaise, et qui avait, comme lui, un goût très-prononcé pour l'histoire naturelle. Décidés à se consacrer uniquement à cette science, le maître et l'élève, associés à deux autres jeunes gens, visitèrent diverses parties de l'Angleterre, la France, l'Allemagne, l'Italie, et recueillirent d'immenses matériaux pour les ouvrages dont ils avaient conçu le plan. Ray s'attacha aux végétaux et aux animaux. De retour en Angleterre, Ray fut nommé, en 1667, mem. bre de la Société royale de Londres, et, après la mort de Willoughby, arrivée en 1672, se chargea de disposer en corps d'ouvrage les matériaux que ce dernier avait rassemblés sur le règne animal, et publia les deux oavrages qui ont pour titre Ornithologiæ Libri tres, etc., et Historiæ piscium Lib. quatuor (voyez WILLOUGHBY). En 1677, il fit paraitre son Catalogue des plantes de l'Angleterre (réimprimé en 1690, sous le titre de Synopsis, puis en 1696, 1724, et arrangé par Hill en 1760, d'après le système de Linné), et successivement les autres ouvrages dont nous parlerons plus bas. Bien que d'une constitution faible, et malgré ses travaux continuels, Ray parvint jusqu'à l'âge de 77 ans, et mourut en 1705 à Black-Nothy, son lieu de nais. sance. Plumier avait consacré à cet illustre botaniste le genre jan-raya, nom que Linné a changé en rajana, réuni d'abord à la famille des asparaginées, et dont on a formé ensuite, avec plusieurs autres, la famille des smilacinées. On a de Ray, outre les ouvrages déjà cités : Methodus plantarum nova, Londres, 1682, in-8; stirpium europæarum extra Britannias nascentium Sylloge, ibid., 1696, in-8°; Historia plantarum, ibid., 168688-1704, 3 vol. in-fol. ; Synopsis methodium animalium quadrupedum et serpentini generis, ibid., 1693, in-8°; Synopsis methodica avium et Synopsis method. piscium, 1713, in-8° ( diverses espèces de poissons portent le nom de Ray, comme ayant été découvertes par lui); Hist. insectorum, 1710, in-4o; un Traité de la sagesse de Dieu manifestée dans les ouvrages de la création (en anglais), 1691, in-8°; trois discours physico-theologi ques sur le chaos, le déluge et la dissolution du monde, souvent réimprimés, et dont le premier a été traduit en français, Utrecht, 1714, in-8°; un recueil de Proverbes anglais,

souvent réimprimé; Nomenclator classicus, composé pour les enfants de sir F. Willough by, dont il dirigea l'éducation; quelques écrits polémiques sur la botanique. On doit encore a Ray une traduction des Voyages (scientifiques ) le Rauwolf (voyez ce nom). Sa Vie, par Guillaume Derham, a été imprimée à Londres, 1760, avec ce qui restait d'intéressant dans ses papiers.

* RAYMOND IV, dit Raymond de SaintGilles, comte de Toulouse, duc de Narbonne, marquis de Provence, né vers l'an 1042, fut l'un des principaux guerriers qui composèrent la première croisade en 1096, et l'un des premiers qui moutèrent à l'assaut de Jérusalem. Après la prise de cette ville, il refusa deux fois la couronne, continua de se distinguer en Palestine par ses talents et sa valeur, et mourut en 1105, dans la forteresse de Châtel-Pèlerin, qu'il avait fait bâtir près de Tripoli. Il eut pour successeur son fils ainé, Bertrand, qui mourut trois ans après, et laissa ses États d'Occident à son frère, Alphonse-Jourdain, ainsi nommé, parce que, étant né en Palestine, il avait été baptisé avec l'eau de ce fleuve.-RAYMOND V, comte de Toulouse, fils d'Alphonse-Jourdain, né en 1134, épousa Constance, fille du roi Louis-le-Gros, et la répudia ensuite malgré tous les efforts du pape pour les réconcilier. Il eut à défendre ses États contre Henri II, roi d'Angleterre et contre Alphonse IV, roi d'Aragon; mais il sortit victorieux de ces différentes luttes, et par suite d'un traité avec le vicomte de Nîmes, il devint maitre de cette ville, où il mourut vers la fin de 1194. RAYMOND VI, dit le Vieux, fils et successeur du précédent, né en 1156, est connu par les démêlés qu'il eut avec la cour de Rome, au sujet des Albigeois qu'il protégeait. Excommunié deux fois, il eut à soutenir des guerres sanglantes et désastreuses, et fut même dépouillé de ses États en faveur de Simon de Montfort; mais sa hardiesse et son intrépidité le firent à la fin triompher de ses ennemis : il rentra dans ses domaines, et sut s'y maintenir jusqu'à sa mort, arrivée en 1222. Marié cinq fois, le comte de Toulouse ne laissa que deux enfants légitimes, Raymond VII, qui lui succéda, et Constance, mariée à Sauche VIII, roi de Navarre.-RAYMOND VII, dit le Jeune, dernier comte de Toulouse, fils et successeur du précédent, né à Beaucaire en 1197, se signala dès sa jeunesse par sa bravoure chevaleresque et par son ardeur à défendre

les droits de son illustre maison. Partageant tour à tour les défaites et les succès de son père, comme lui il fut excommunié deux fois, n'en poursuivit pas moins la guerre avec acharnement, triompha de Simon et d'Amauri de Montfort, et contraignit ce lernier à traiter avec lui. Mais affaibli dans la suite par une si longue lutte, Raymond fit sa paix en 1228, avec la cour de France et avec le Saint-Siége, et subit toutes les conditions qu'on voulut lui imposer. 11 mourut à Milhaud en 1249, laissant ses domaines à Jeanne, sa fille unique, qui avait épousé, en 1237, Alphonse, comte de Poitiers, frère de Louis IX.

* RAYMOND, DE VINARIO, ainsi appelé du lieu de sa naissance, Vinarium ou Vinas, petit village près de Béziers, vivait au 14e siècle, et fut l'un des médecins les plus renommés d'Avignon, où se tenait alors la cour des souverains pontifes. Contemporain de Guy de Chauliac, et comme lui suecessivement médecin de trois papes, il a décrit les mêmes pestes que cet homme célèbre, et en a laissé une histoire assez exacte, publiée à Lyon en 1552, in-16. Il y donne des détails sur les deux dernières pestes du 14e siècle, dont Guy de Chauliac n'avait pas parlé.

* RAYMOND (JOACHIM-MARIE ), général distingué par ses talents, sa bravoure et ses services dans l'Inde, naquit en 1755 à Sérignac, dans le département du Tarn, s'embarqua en 1775 pour les Indes orientales, commença sa carrière militaire, en 1777, sous les ordres de M. de Lallée, et devint chef du parti français à la cour de NizamAly, soubah du Décan, qui lui donna, avec d'immenses revenus, le titre de moulouk ou prince du sang. Animé du noble désir d'être utile à sa patric, le généra! Raymond n'usa de ses richesses et de sa haute faveur que pour assurer la prépondérance des Français dans cette belle partie de l'Inde, et y serait parvenu si la mort n'était venue le surprendre au milieu de ses vastes projets, le 6 mars 1798. Cette mort ne parut pas naturelle, et fit soupçonner qu'une puissance rivale n'y était pas étrangère.-RAYMOND (le chevalier de), colonel de la légion du Luxembourg au service de la Hollande, défendit en 1802 Colombo, dans l'ile de Ceylan, contre les Anglais, et mourut en combattant.

* RAYMOND. Voyez RAIMOND.
* RAYMONDI. Voyez RAIMONDI.
* RAYMONDIS. Voyez PARADIS.

* RAYNAL (GUILL.-THOMAS-FRANG. ), T'un des écrivains-philosophes les plus célèbres du 18e siècle, né le 11 mars 1713 àSaintGeniez, département de l'Aveyron, entra fort jeune chez les jésuites, et obtint des succès dans l'enseignement et dans la prédication. Mais, s'étant bientôt lassé d'un genre de vie qui ne s'accordait ni avec ses penchants, ni avec ses opinions personnelles, il quitta la société, vint à Paris en 1747, s'attacha pendant quelque temps à la paroisse Saint-Sulpice en qualité de prêtre desservant; et, renonçant ensuite aux pratiques du saint-ministère, il prit le titre d'homme de lettres, se fit des amis, obtint la rédaction du Mercure de France, et fit paraître plusieurs ouvrages qui eurent alors beaucoup de succès. Son Histoire philosophique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes, publiée en 1770, fut surtout accueillie avec le plus vif enthousiasme; mais on contesta à Raynal le mérite d'en être le seul auteur; les morceaux les plus intéressants furent attribués à Diderot, et l'on prétendit avec raison que plusieurs autres écrivains y avaient également travaillé (voyez Dictionnaire des Anonymes, deuxième édition, no 8264, et le même no aux corrections). Neuf années s'écoulèrent entre la première et la seconde édition de ce livre, qui donna lieu, en 1781, à un arrêt du parlement de Paris contre l'auteur. Obligé alors de s'expatrier, il visita plusieurs cours étrangères, reçut partout un accueil distingué, et ne rentra en France que vers 1788. Quels que fussent les principes professés jusque là par cet écrivain, il fut bien loin cependant d'adopter ceux de la révolution, et les désavoua hautement dans une lettre qu'il adressa à l'assemblée nationale le 31 mai 1791. Dépouillé de tout ce qu'il possédait, Raynal mourut à Chaillot en 1796, à l'âge de 83 ans. Outre l'Histoire philosophique, dont la dernière édition est de Paris, 1820, on a de lui: Histoire du Stathoudérat, Paris, 1748, réimprimée en 1819; Histoire du parlement d'Angleterre, ibid., 1750; les frères Baudouin ont réimprimé en 1820 cet ouvrage sous le titre d'Histoire du parlement anglais, par Louis Bonaparte, avec des notes de Napoléon; Anecdotes littéraires, historiques, militaires et politiques de l'Europe, depuis l'élévation de Charles-Quint à l'empire jusqu'à la paix d'Aix-la-Chapelle, ibid., 1753, 3 vol. in-12; Histoire du divorce de Henri VIII, ibid.,

1763; École militaire; Mémoires historiques de l'Europe, 1772, 3 vol. in-8°; Tableau et Révolution des colonies anglaises dans l'Amérique septentrionale, 1781, 2 vol. in-12, et plusieurs autres écrits.

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* RAYNAL (JEAN), né à Toulouse en 1723, mort à Argilliers en 1807, remplit les fonctions de capitoul, celles de subdélégué de l'intendant du Languedoc, et devint membre de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse. Il a publié une Histoire de la ville de Toulouse, Toulouse, 1759, in-4o: cette histoire n'est qu'une sèche abréviation des Annales de Toulouse par Germ. La Faille. François RAYNAL, frère du précédent, religieux de la congrégation de Saint-Maur au monastère de cet ordre, à Valombreuse, près de Florence, né à Toulouse en 1726, mort en 1810, a réuni les matériaux d'une excellente édition grecque des Fables d'Esope; ils ont servi à celle que Furia a publiée à Florence en 1809. * RAYNALDI (ODERIC). Voyez RINALDI. * RAYNEVAL ( Jos.-MATTHIEU-GÉRARD DE ). Voyez GÉRARD.

* RAZI (MOHAMMED ABOU-BEKR IBN ZACARIA), célèbre médecin arabe, né à Ray, dans le Khoraçan, vers le mileu du 9e siècle (2e de l'hégire ), se livra avec ardeur à l'étude de la médecine et de la philosophie, dirigea successivement les hôpitaux de sa patrie et de Bagdhad, voyagea, suivant Léonl'Africain, en Syrie, en Égypte et jusqu'en Espagne, et mourut en l'an 310 de l'hégire (923 de Jésus-Christ), ou 10 ans plus tard, suivant quelques auteurs. On a de lui de nombreux ouvrages dont on peut voir l'énumération dans la Biblioth, hisp. arabica de Casiri.

* RAZOUT (LOUIS-NICOLAS), lieutenantgénéral des armées françaises, né en1773 dans la ci-devant province de Bourgogne, entra de bonne heure au service dans le régiment de la Sarre, devint aide-de-camp du général Joubert (voyez ce nom) en 1796, fut nommé colonel en 1801, général de brigade en 1807, général de division en 1811, et chacun de ces grades fut la récompense de sa valeur et de ses talents militaires. Il fit successivement la guerre en Italie, en Allemagne, en Espagne, prit une part très-active au siége de Saragosse, acquit de nouveaux titres de gloire dans la malheureuse campagne de Russie, obtint en 1813 le titre de comte et celui de grand-officier de la Légion-d'Honneur, et mourut en 1820 à Metz, où il

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