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industrie. Les marins de la classe de service étaient toujours salariés. Ceux qui étaient embarqués recevaient la solde entière, et ceux qui demeuraient disponibles dans leurs cantons, une demi-solde qu'on leur payait tous les quinze jours, après une revue qui constatait leur présence. Cette disposition était infiniment juste; mais malheureusement elle ne tarda pas à être négligée, et l'on ne continua à payer les demi-soldes que par intervalles et lorsque l'état des finances le permettait. Le mariu qui ne gagne sa vie qu'à la mer, obligé de demeurer sans solde et sédentaire dans ses foyers, souvent pendant toute une année, périssait de misère s'il ne désertait pas; cette cruelle alternative finissait par lui rendre l'existence insupportable, et ne manquait pas de lui causer la plus forte aversion pour un service aussi ingrat.

Au bout d'un certain temps, les classes, tout en conservant leur nom, cessèrent d'exister de fait, et furent remplacées par les levées à tour de rôle; mais ce nouveau mode, sans soulager les marins, ne fit que prêter davantage aux abus que pouvaient commettre les agents chargés de la tenue des matricules et de la désignation des hommes qui devaient marcher. Les faveurs et les passe-droits devinrent plus faciles pour ceux de ses agents dont l'intégrité n'était pas parfaite.

Dans l'espèce de contrat que la création des classes établit entre l'État et les marins, à peu de chose près, tous les avantages étaient d'un côté et toutes les charges de l'autre. Tout individu qui s'adonnait à la mer, tout ouvrier d'une des professions relatives aux travaux des ports, était et est encore aujourd'hui inscrit de droit sur les matricules des classes. II devenait susceptible d'être levé en tout temps pour le service de l'État, jusqu'à l'âge de cinquante ans, et même dans les cas extraordinaires on levait au-dessus de cet âge les hommes encore valides. Ainsi le marin ne pouvait obtenir le privilége d'exercer le plus rude de tous les métiers qu'en aliénant sa liberté pour la vie presque entière. Au premier ordre, il lui fallait quitter toute occupation, quelque lucrative qu'elle pút être, et abandonner sa famille, qui le plus souvent tombait dans la misère. Et, pour prix de si pénibles sacrifices, on l'exemptait du service militaire de terre et on lui reconnaissait le droit à une petite pension sur la caisse des invalides de

la marine, caisse alimentée en grande partie par des retenues sur sa solde et ses parts de prise; encore n'était-il pas assuré d'obtenir ce faible secours, parce qu'il fallait pour cela réunir un nombre d'années effectives de service auquel, malgré la perpétuelle contrainte dans laquelle il avait été retenu, il ne pouvait pas toujours atteindre.

Il n'est pas difficile de concevoir, d'après des conditions si dures, là répugnance que montrèrent toujours les marins pour le service de l'État. Non-sculement elles produisirent cet effet, mais encore elles détournèrent une foule d'individus de se livrer au métier de la mer, et diminuèrent considérablement le nombre des marins.

L'immatriculation des gens de mer pro duisit en outre de fâcheuses illusions sur leur abondance. Les états dressés d'après le relevé des matricules ne présentaient que des données fausses. Avec un grand effectif, on ne trouvait qu'une faible quantité d'hommes réellement disponibles. Aussi les classes n'ont jamais offert, même pour de médiocres armements, qu'une ressource pauvre et incertaine. On n'eût que trop lieu de s'en convaincre, et dans la guerre d'Amérique et dans celle de la révolution.

Au premier janvier 1830, les classes présentaient un total de 96,539 hommes in.. scrits, dont 12,037 mousses. Qu'en outre de ces derniers, on déduise 10,000 ouvriers qui n'embarquent pas, et qu'on fasse approximativement une autre déduction dont le mon' n'est pas facile à évaluer avec précision, celle des hommes qui ne sont point en état d'aller à la mer, on verra d'une manière évidente que les classes ne pourvoiraient que bien imparfaitement au recrutement de l'armée navale, si une guerre subite exigeait le déploiement de toutes nos ressources. Indépendamment de ce que le total de l'état de 1830 est inférieur à celui de 1791 qui, toutes déductions faites, présentait un effectif de 81,889 hommes propres à être embarqués sur les bâtiments de l'État, il y a tout lieu de croire qu'on trouverait aujourd'hui, proportion gardée, beaucoup moins d hommes disponibles qu'au commencement de la révolution.

Il ne faut pas, toutefois, se hâter d'en conclure que nous éprouverions, pour maintenir nos armements sur un pied respectable, les mêmes difficultés que dans le cours de la guerre dernière. Les équipages de ligue, dont nous parlerons tout à l'heure, supplée

raient amplement au déficit des marins classés. D'un autre côté, l'expérience de cette guerre n'a point été perdue. Nous y avons appris, un peu tard il est vrai, à tirer le meilleur parti possible d'un petit nombre de bons marins; et tout porte à penser que, si la lutte se fut prolongée encore quelques années, et si l'on eût donné une direction convenable à nos forces navales, des succès marquants auraient effacé la funeste impression de nos précédents revers.

Ce fut par des exercices biens dirigés et fréquemment répétés, en s'appliquant à reconnaitre la capacité et l'aptitude de chacun de leurs subordonnés, et surtout par une habile répartition des hommes dans toutes les opérations que comporte l'appropriation d'un vaisseau au double objet de la navigation et du combat, que nos amiraux et nos capitaines surent obvier à la pénurie de marins expérimentés.

Toutefois, il faut le dire, on eut mille peines à obtenir ces heureux résultats et à établir une méthode régulière pour l'instruction progressive et rapide des diverses classes d'hommes composant les équipages.

La routine et les préjugés présentaient des obstacles difficiles à surmonter, et il fallut du temps et de la persévérance pour convaincre des esprits prévenus contre toute innovation. Enfin, les partisans aveugles des vieilles pratiques furent obligés de reconnaitre que l'instruction acquise par la nouvelle méthode était aussi réelle qu'apparente. Ils ne purent démentir les faits. Non-seulement le capitaine Bouvet (1), avec une frégate montée en partie par des conscrits instruits sur les rades. baltit complètement une des frégates les mieux armées de la marine anglaise, mais encore on vit les vaisseaux qui firent campagne à la paix, avoir pour gabiers, chefs de hune et quartiers-maitres des jeunes gens qu'on avait embarqués comme conscrits en 1808 et 1809, et qui n'étaient jamais allés en pleine mer. Cette expérience fut décisive, et les capitaines qui avaient le plus désapprouvé le mode d'instruction sur les rades, revenus entièrement de leurs préventions, préféraient ces jeunes gens aux marins qui s'étaient formés au commerce, cette prétendue pépinière de bons matelots. Une des causes qui contribuèrent le plus à répandre parmi les marins l'esprit mili

(1) Si connu par ses brillants combats dans les mers de 1lude.

taire, l'ordre, la discipline et l'instruction, fut l'organisation que Napoléon donna aux équipages. La formation du bataillon des marins de la garde impériale avait été le premier essai de ce genre. et l'on sait que les officiers et matelots de ce beau corps ne se distinguèrent pas moins sur terre que sur

mer.

Le succès de cette militarisation des matelots suggéra à l'empereur l'idée de la rendre générale; les corps qu'il créa dans cette vue augmentèrent successivement en nonbre, et changèrent plusieurs fois de nom. En 1813, on en comptait cent trente, savoir, quatre-vingt-six équipages de haut-bord et vingt-quatre équipages de flotille. Des maitres et des officiers mariniers composaient les cadres de ces corps, dont un certain nombre de matelots formaient le noyau; dans les rangs de ces derniers venaient s'entremêler de jeunes conscrits qu'on instruisait progressivement aux différents exercices de la mer, et qu'on faisait naviguer dès qu'ils avaient acquis cette instruction à un degré suflisant."

Nous ne nous étendrons pas sur leş avantages qu'avait déjà retirés la marine de ce système, ni sur ceux encore plus grands qu'il lui promettait pour l'avenir : nous les avons résumés ci-dessus en quelques mois. Ils ressortent encore mieux du cri général qui s'éleva, lorsque, dès les premiers jours de la restauration, une haine aveugle pour toutes les créations du consulat et de l empire, fit supprimer les corps militaires do marins en même temps que les bataillons d'ouvriers militaires de la marine, et la belle institution des préfectures maritimes. Heureusement il est impossible de résister longtemps à des réclamations aussi fortes et aussi unanimes que celles qui ne cessèrent de retentir contre ces impolitiques suppressions; et l'autorité se décida, il y a quelques années, à rétablir les préfectures maritimes,* et à réorganiser les corps des marins sous le nom d'équipages de ligne.

La composition actuelle de ces corps ressemble assez parfaitement à celle des anciens équipages de haut-bord; mais comme la conscription a été abolie, sinon de fait, du moins nominalement, le recrutement des équipages de ligue s'opère par des portions déterminées des contingents annuels levés

pour l'armee de terre. La durée du service est la même, c'est-a-dire de huit aus. Depuis leur renaissance, l'administration

des corps militaires de marins a déjà souvent été modifiée. Elle vient enfin d'être réglée d'une manière qui paraît définitive, par l'ordonnance royale du 28 mai 1829. Cette ordonnance est encore trop récente pour avoir porté ses fruits. Nous laisserons donc au temps à en manifester les avantages et les défauts, sans avoir la présomption de les démontrer à priori.

Nous avons renvoyé au présent article tout ce qui a rapport à la condition générale des marins composant les équipages de la flotte de guerre. Et en effet, cet objet touche essentiellement au recrutement; car la manière plus ou moins avantageuse dont les hommes seront traités au service de l'État, pourra ou faire affluer les soldats sous les drapeaux et les marins sous le pavillon, ou bien les en éloigner. A cet égard, nous avons fait une funeste épreuve durant la dernière guerre maritime; et l'on ne peut douter que l'une des principales causes de nos désastres dans cette guerre, n'ait été le peu de soin qu'on prit de solder régulièrement les marins, et même de pouvoir à leurs premiers besoins, c'est-à-dire, de les traiter en santé et en maladie comme le méritaient de courageux et zélés défenseurs de la gloire et de l'indépendance nationales.

Ajoutons que le matelot, en général peu récompensé pour ses actes de bravoure, fut surtout privé de celle des récompenses qui peut-être fit faire le plus de prodiges à nos soldats: l'avancement sans limite. Il ne jouis sait pas même d'un avancement borné à la première épaulette, et, sous le régime de l'égalité, on laissa en vigueur le principe aristocratique de l'ancienne marine, qu'un simple marin ne pouvait devenir officier. Cette exclusion, qui subsistait naguère en

core,

n'aurait pas permis à l'auguste auteur de la Charte (où se trouve consacrée l'admissibilité de tous les Français à tout les grades et emplois), de dire que tout marin avait dans son sac le bâton d'amiral. Aujourd'hui le matelot peut espérer, par sa bonne conduite et ses belles actions, d'atteindre au rang d'officier; et, pour en présenter un exemple, nous citerons le pilote du brave Bisson, Trémentin, qui fut fait enseigne sous le dernier ministère.

La solde du marin est supérieure à celle du soldat de terre; et cela paraît juste, en songeant aux fatigues plus grandes et aux dangers constants auxquels il est exposé, et surtout en considération de ce qu'on l'arra

che arbitrairement à une profession lucrative, et presque toujours à une famille dont il est le soutien. Pour ne parler que des matelots, nous dirons que ceux qui appartiennent à l'inscription (1) sont partagés en trois classes dont la paie est fixée à 24, 27 et 30 francs, sur lesquels ils doivent pourvoir à leur habillement. Les novices et mousses ont une solde proportionnellement moins forte. Quant aux matelots des équipages de ligne, ils sont habillés et équipés sur les fonds de masses semblables à celles des troupes de terre, et l'on ajoute à ces allocations un prêt qui porte le total de leur solde à un taux pareil à celui des matelots de même classe de l'inscription maritime. Les hommes de recrue, qui portent le titre d'apprentis marins jusqu'à ce qu'ils aient acquis assez de capacité pour monter à la dernière classe de matelots, sont payés à peu près sur le même pied que les novices.

Ce qui concerne la nourriture, autre objet d'une extrême importance pour le bienêtre du matelot, mériterait d'être traité avec des développements que l'étendue déjà considérable de cet article nous empêche d'y insérer. On trouvera au mot VIVRES tous les renseignements possibles et beaucoup de détails curieux sur ce sujet. Nous nous contenterons de faire remarquer ici que, jusqu'à une époque très-rapprochée, nos marins avaient été, sous ce rapport, moins bien traités que ceux de toutes les puissances étrangères, mais qu'ils reçoivent aujourd'hui des ratious qui, par la quantité ainsi que par la nature des denrées, leur assurent ce que les Anglais appellent une subsistance confortable. Les rafraîchissements qu'on embarque, tant pour les marins malades que pour maintenir les hommes en santé dans les divers climats aux intenpéries desquels ils se trouvent exposés, annoncent de la part de l'autorité un retour à des sentiments d'une plus parfaite humanité, qui d'ailleurs ont pour résultat une notable économie, puisque les soins, de quelque genre que ce soit, qu'on prend pour la conservation et le bien-être des hommes, diminuent les morts et les désertions, épargnent les frais de recrutement et de première mise de ceux qu'il aurait fallu lever pour réparer les pertes qu'une absurde parcimonie n'a que trop souvent causées.

(1) A la révolution, le nom de classe fut remplacé par celui d'inscription maritime.

Maintenant résumons-nous et disons à ceux qui tiennent les rènes de l'administration dans notre pays : « Voulez-vous assurer d'une manière facile et abondante le recrutement de l'armée navale? Commencez par faire rendre une loi analogue à celle du 10 mars 1818, qu'on a si ingénieusement nommée la charte de l'armée de terre. Insé rez-y surtout une disposition qui assure une plus grande portion de l'avancement aux sous-officiers. Modifiez le système des classes en abrégeant la servitude du marin inscrit, afin de voir un plus grand nombre d'hommes embrasser la profession de matelot. Mainte nez l'organisation militaire des équipages, et perfectionnez encore le système récem ment adopté pour l'instruction des recrues. Faites enfin que, dans la portion d'avancement réservée au choix du Roi, les promotions soient le prix accordé au mérite et à la bravoure, et non pas au tribut payé à la faveur ou à l'intrigue. Vous êtes heureusement entrés dans cette voie; continuez de Vous y avancer. Alors, mais seulement alors, vous pourrez espérer d'avoir vérita

blement une marine. »

PARISOT.

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Il n'entre plus ici que la seule variable x; de celles qui n'ont pas d'intégrale algébrimais comme cette expression est du nombre que et finie, on voit qu'il n'est pas possible de rectifier exactement les arcs de cercle. Ce n'est donc que par approximation qu'on séries. Mais comme on connaît la longueur peut faire ce calcul, en recourant aux procédés (voyez CIRCONFÉRENCE), cette inapprochée d'un arc de cercle par d'autres tégrale est inutile. Au contraire, on cherche à y ramener les autres rectifications, quand on ne peut les obtenir directement : ainsi on regarde cet arc s comme connu, ainsi que l'intégrale ci-dessus, qui exprime un arc de cercle dont le sinus est x dans le cercle dont

le

rayon est r.

Pour la cycloïde la formule s'intègre exactement, et cette courbe est rectifiable, ainsi que nous l'avons fait voir, tome 8, page 49. Si la courbe est à double courbure dans

RECTIFICATION. ( Analyse.) L'équation d'une courbe BM (fig. 45, pl. 5 de Géo- l'espace, pour rectificer l'arc, il faut cher

métrie) rapportée à des coordonnées rectangulaires, étant y=fx, en nommant s la longueur rectifiée de l'arc de courbe qui se termine au point M, il est évident que l'élément ds: MM' de cet arc est l'hypothénuse d'un triangle rectangle MM'N, dont dr et dy sont les autres côtés ainsi on a_ds2=dx2+dy2, d'où l'on tire (voyez Différentiel):

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cher cette intégrale,

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FRANCOEUR.

* RECUPERO (ALEXANDRE), savant numismate, membre de l'Académie des antiquaires de Véletri et de celle de Cortone, né à Catane en Sicile, vers 1740, quitta son pays à la suite d'une affaire fâcheuse, parcourut l'Italie sous le nom d'Alexis Motta, et parvint à rassembler une riche collection de médailles sur lesquelles il avait commencé un traité qu'il n'eut pas le temps de terminer, étant mort à Rome en 1803. On a de lui, sur le même sujet, une lettre fort curieuse, écrite à M. de Saint Vincent, et qui est insérée dans le Magasin encyclopédique, année 1797. Il a laissé plusieurs ouvrages manuscrits. RECUPERO (dom Joseph), savant minéralogiste, chanoine de la cathé drale de Catane, et frère du précédent, avait étudié avec un soin extrême les phé

nomènes de l'Etna, et se proposait d'en publier l'histoire lorsqu'il mourut en 1787. On a de lui la Carte oryctographique du Mont-Gibel. Ou trouve des détails sur le chanoine Recupero, dans le Voyage en Sicile de Brydone (lettre 7), et dans les Lettres sur la Sicile, de Sestini.

RÉCUSATION (Voyez PREUVE.)

REDERN SIGISMOND - EHRENREICH, comte DE), grand-maréchal de la cour de la reine douairière, mère de Frédéric II, et curateur de l'Académie des sciences de Berlin, né dans cette ville vers 1715, mort en Saxe en 1789, s'occupa avec beaucoup de zèle de l'établissement d'une compagnie des Indes à Embden, et en fut nommé président. Ayant visité la cour de Russie, et celle de France, le comte Redern fut décoré, par Catherine II, de l'ordre de Sainte-Anne, et Louis XV lui accorda des lettres de naturalisation. On a de lui, dans le recueil de l'Académie des sciences de Berlin, plusieurs Mémoires sur les terres australes.

* REDI (FRANÇOIs), savant naturaliste et premier médecin des ducs de Toscane, Ferdinand II et Côme III, né à Arezzo en 1626, mort en 1697, travailla beaucoup au Dictionnaire de l'Académie de la Crusca, dont il était membre, et a laissé plusieurs savants ouvrages et des poésies italiennes. Ses OEures ont été recueillies à Venise en 1712, 6 vol in-8°; et à Naples, 1741, 6 vol. in-4o, Redi était aussi membre de l'Académie des Arcadiens de Rome et de celle des Gelati de Bologne.

* REDI (Joseph ), peintre italien. né à Florence en 1665, fut élève de Gabbiani, et se distingua surtout par la correction et l'élégance de son style. Il refusa les offres brillantes que lui fit faire le tzar Pierre Ier, pour l'attirer en Russie, et mourut dans sa patrie en 1726. 11 a orné de ses ouvrages les palais du grand-duc et plusieurs églises de Florence. L'Angleterre possède plusieurs tableaux capitaux de cet artiste.

*REDING (ALOYS, baron DE), célèbre landamman et général suisse, né en 1755, d'une ancienne famille du canton de Schwitz, se mit à la tête des milices de ce pays lors de l'invasion des Français dans sa patrie, osa leur livrer bataille le 2 mai 1798, força leur ligne et parvint à les repousser de la plaine de Morgarten, où, en 1515, l'un de ses ancêtres, Rodolphe Reding de Biberegg, s'était illustré par une grande victoire remportée sur les Autrichiens. Reding prit

-

ensuite une part très-active aux troubles civils qui agitèrent son pays, et devint en 1801 chef du gouvernement central avec le titre de premier landaıman de l'Helvétie ; mais les intrigues du parti qui lui était opposé l'ayant forcé de quitter cette charge importante, il se remit alors à la tête des confédérés du canton de Schwitz, défit plusieurs fois les troupes envoyées contre lui par le congrès, fut arrêté ensuite par ordre du général Ney, et ne recouvra sa liberté qu'après plusieurs mois de détention. Enfin les dissensions se calmèrent, et Reding, élu en 1803 landamman du canton de Schwitz, assista en cette qualité à la diète de Fribourg, en 1809. Après les désastres de la France en 1812 et 1814, il ne dissimula plus sa haine contre Napoléon, et l'on prétend qu'il ne fut point étranger au passage du Rhin effectué par les troupes alliées sur le sol de sa patrie. Il mourut à Schwitz en 1818. · REDING ( don Théodore), né dans le canton de Schwitz, et sans doute parent du précédent, entra au service d'Espagne, fut nommé lieutenant-général, et se distingua en 1808, à Baylen, à Carderon et à Llinas, où pourtant il fut contraint à la retraite par le général Gouvion-Saint-Cyr. Ayant eu l'année suivante, le 24 février 1809, un nouvel engagement avec le mème général, il reçut plusieurs blessures dont il mourut le 20 avril suivant. Plusieurs autres officiers de la même même famille ont également figuré avec honneur au service d'Espagne et celui de France. - Un autre REDING de Biberegg (Augustus), de la famille des précédents, fut abbé d'Ensielden en 1670. On a conservé de lui dans la bibliothèque de cette abbaye, 13 vol. in-fol. d'ouvrages de théologie scholastique, une Apologie de Baronius, in-fol.; et des Commentaires sur le concile de Trente, 6 vol. in-fol. manuscrits.

* REED (JOSEPH), auteur dramatique anglais, né en 1723 à Stuckton sur le Tees, dans le comté de Durham, était fils d'un cordier, et suivit la profession de son père quoiqu'il fût dominé par un goût très-vif pour les muses. Il les cultiva sans négliger le soin de sa corderie, amassa des richesses, eut des succès au théâtre, et mourut en 1787. Un autre Joseph REED, président de l'État de Pensylvanie, mort en 1785, avait été aide-de-camp de Washington. On a de lui: Remarques sur le discours du gouverneur Johnstone au parlement, etc., 1785.

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