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devra se former une image des objets placés en avant; seulement, à raison de l'entrecroisement des axes, cette image sera renversée, et ses dimensions seront à celles de l'objet dans le même rapport que leurs distances respectives au centre du verre; en sorte que, vus de ce point, ils paraîtront l'un et l'autre de la même grandeur : pourvu que l'on fasse toutefois abstraction de l'influence que produit sur le jugement la connaissance de leur éloignement réel.

En reprenant la formule on voit d qu'à l'égard du verre convexe, le foyer est négatif toutes les fois que d est moindre que ; ce qui indique que l'image est alors virtuelle, c'est-à-dire placée du même côté que l'objet, mais plus éloignée de la surface du verre; dans ce cas, l'image est droite et toujours plus grande que l'objet. Quant aux verres concaves, la valeur étant toujours positive, il faut en conclure que le foyer reste toujours du même côté ; et comme ces sortes de verres augmentent la divergence des rayons qui les traversent, l'image ne saurait être réelle; elle est donc toujours placée entre le verre et l'objet, et ses dimensions sont nécessairement moindres que celles de celui-ci.

L'inégale réfrangibilité des rayons dont se compose la lumière blanche fait assez voir que les verres lenticulaires ne peuvent donner que des images affectées des couleurs de l'iris; défaut auquel on a donné le nom d'aberration de réfrangibilité, et dont il a été question à l'article DISPERSION. (Voyez ce mot.)

Refraction atmosphérique. La lumière qui nous vient des astres, en traversant l'air dont est environné notre globe, éprouve un changement de direction qui nous les fait paraître dans un lieu autre que celui qu'ils occupent réellement; aussi est-on obligé de faire subir aux observations astronomiques des corrections, à l'aide desquelles, connaissant la température, l'état hygrométrique et la pression barométrique de l'atmosphère, on peut aisément faire disparaître ces causes d'erreurs.

Réfraction des corps matériels. Un solide qui pénètre obliquement dans un milieu plus dense que celui dans lequel il se monvait d'abord, éprouve un changement de direction qui l'écarte de la perpendiculaire menée au point d'incidence. Cette déviation est due à la résistance plus considérable Tome 19.

qu'oppose le nouveau milieu; elle croît graduellement jusqu'à ce que le mobile soit entièrement immergé, et toutes choses égales d'ailleurs, sa grandeur dépend de l'obliquité et de la vitesse du mouvement primitif; aussi arrive-t-il fréquemment, lorsque l'une et l'autre sont très-grandes, que le mobile, au lieu de se plonger dans le milieu réfringent, est réfléchi, comme s'il tombait sur un plan solide; c'est ce qui arrive à un boulet de canon, à une balle de fusil, ou à tout autre corps lancés très-obliquement à la surface de l'eau phénomènes généralement connus sous le nom de ricochets. THILLAYE.

*REGA (HENRI-JOSEPH), docteur et professeur de médecine à Louvain, né en cette ville en 1690, s'y distingua non-seulement par ses talents, mais encore par son zèle pour le soulagement des malheureux auxquels il consacra constamment sa fortune et ses soins. Nommé conseiller-médecin de l'ar

chiduchesse Marie-Élisabeth, gouvernante des Pays-Bas, il mourut en 1754, léguant une partie de son bien pour la fondation de deux bourses destinées aux étudiants en médecine, et plusieurs milliers de florins à la bibliothèque de l'université.

*REGANHAC (GERAUD VALET DE), littérateur, né à Cahors en 1719, mort en 1784, s'est particulièrement exercé dans le genre lyrique. Il était l'ami de Lefranc de Pompignan, et son confrère à l'Académie de Montauban. On a de lui: Études lyriques d'après Horace, Villefranche de Rouergue, 1775, in-8°; Traduction des Odes d'Horace, Paris, 1781, 2 vol. in-12. Ce recueil contient plusieurs morceaux couronnés par l'Académie des jeux floraux dans les années 1752, 1757, et 1758. Son fils, couronné en 1787 par l'Académie de Montauban pour un Eloge de J. Lefranc de Pompignan, avait déjà publié en 1782 un autre Éloge de Louis XII.

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* REGEMORTES. "Trois ingénieurs de ce nom se sont fait connaitre par les travaux qu'ils ont exécutés. Louis REGEMORTES, hollandais d'origine, travailla d'abord, sous Vauban, aux fortifications de Neuf Brissac, fut chargé ensuite, en 1719, des projets et de l'exécution du canal de Loing qu'il rendit navigable dès 1723, et obtint trois ans après la dicrection générale du canal d'Orléans, auquel il fit de nombreuses améliorations.

Noël de REGEMORTES, fils du précédent fut associé aux travaux de son père, lui succéda dans la direction des canaux

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d'Orléans et de Loing, et mourut vers 1790, âgé de 90 ans Amateur de botanique, il a le premier introduit en France des boutures de peupliers d'Italie. Louis de REGEMORTES, frère du précédent, premier ingénieur des turcies et levées, entreprit en 1753, la construction du pont de Moulins, sur l'Allier, remarquable par sa beauté et surtout par les difficultés à vaincre pour le fonder solidement. Déjà plusieurs ingénieurs avaient échoué dans leur entreprise : les ponts qu'ils avaient construits à Moulins n'avaient eu qu'une durée éphémère, et le succès qu'obtint Regemortes dans cette construction difficile lui valut une juste célébrité. Il mourut en 1776. On trouve le détail des moyens ingénieux, qu'il a employés, dans un ouvrage qu'il publia en 1721, et qui a pour titre : Description d'un nouveau pont de pierre construit sur l'Allier à Moulins, Paris, in-fol.

RÉGENCE. (Politique.) Voyez le mot MINEUR, où l'on signale l'absence de cette institution dans la charte constitutionnelle; voyez aussi le mot ROYAUTÉ.

REGENBOGEN (JEAN-HENRI), écrivain ecclésiastique, professeur de théologie à l'université de Leyde, où il mourut en 1814, a laissé : Abraham proposé comme modèle d'un père de famille, 1798: Théologie chrétienne, Workum, 1811, 1 vol. in-8°; Mélanges divers, Franeker, 1802, des Mémoires sur divers sujets, etc.

* REGGIO (FRANÇOIS), astronome, mem. bre de plusieurs académies, né à Gênes en 1743, mort à Milan en 1804, avait embrassé la règle des jésuites dès l'âge de 15 ans; mais à la suppression de cette société, il se livra tout entier à l'étude des mathématiques et de l'astronomie, devint le compagnon des travaux d'Oriani et de Cesaris, employés à l'observatoire de Brera, fut chargé, en 1776, de déterminer la latitude et la longitude de Pavie et de Crémone, et d'établir la différence du méridien de ces deux villes avec celui de Milan. Reggio leva, de concert avec ses deux contrères, la carte des triangles de la Haute-Italie, terminée en 1794, et que les astronomes italiens se proposaient de joindre à ceux du Piémont et de la France. Ce laborieux savant a laissé ane foule de mémoires et d'observation, la plupart insérés dans les Éphémérides astronomiques de Milan.

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REGILLO. Voyez PORDENONE.

règles de la syntaxe supposent avant tout que l'on connait les noms par lesquels on désigne les rapports que les mots ont entre eux, et particulièrement que l'on sait reconnaitre dans une phrase les différents régimes d'un mot. Il est donc indispensable de faire bien comprendre ce que c'est que régime.

sur

la

On nomme ainsi tous les mots qui s'ajoutent à un terme employé d'une manière relative pour en compléter le sens, en déterminant l'objet avec lequel il est en rapport. Ainsi, dans ces expressions, père d'Alexandre, nécessaire à la vie, aimer Dieu, conformément à la loi, terre, etc., les mots père, nécessaire, aimer, conformément, sur, sont employés d'une manière relative, et leur sens ne peut être complété qu'autant que l'on détermine les objets avec lesquels ils sont en rapport; et les mots d'Alexandre, à la vie, Dieu, la loi, la terre, sont autant de régimes. La relation qui se trouve dans chacun de ces exemples entre le premier et ceux qui le suiveut, peut être envisagée .comme une sorte de domination, de gouvernement, que la première exerce sur les autres ; c'est ce qui fait dire que certains mots en régissent ou en gouvernent d'autres ; c'est aussi ce qui fait donner le nom de régimes aux mots gouvernés ou régis par celui qui précède, et duquel ils dépendent en quelque sorte.

à

Dans les langues transpositives, et qui admettent des cas, la dénomination de régime s'applique indifféremment à tous les noms qui subissent une modification dans leur terminaison en vertu de leurs rapports avec un autre mot; et ainsi les noms, Jes adjectifs, les adverbes mêmes, admettent des régimes comme les verbes et les prépositions. Chez nous, ce nom ne s'applique proprement qu'aux mots qui suivent le verbe et la préposition, et qui en complètent l'idée. Dans tous les autres cas, c'est à dire, après un nom, un adjectif ou un adverbe, la préposition s'interposant entre le mot régissant et le mot régi, c'est toujours elle et elle seule qui régit. C'est ce que l'on a pu remarquer dans les exemples, père d'Alexandre, nécessaire à la vie, conformément à la loi, où, à ne considérer les choses que grammaticalement, les mots Alexandre, vie, etc., sont régis par les prépositions de, à, et non par père, nécessaire, etc. Eo latin, on dirait sans préposition, mais en modifiant la terminaison

RÉGIME. (Grammaire. ) La plupart des du mot régi : Alexandri pater, vitæ neces

sarius, legi convenienter. Alors les mots Alexandri, vite, legi, seraient véritablement les régimes de pater, necessarius, etc. On emploie souvent, au lieu de régime, le mot complément. Des grammairiens d'un grand poids, Beauzée le premier, ont proposé de bannir de notre grammaire le mot régime, comme ne convenant qu'aux langues transpositives. Nous croyons cependant qu'il est utile de le conserver, et qu'il est nécessaire de bien distinguer le régime du complément. On nomme complément tout mot qui s'ajoute à autre mot pour en modifier la signification d'une manière quelconque. Ainsi l'adjectif est le complément du nom; l'adverbe le complément de l'adjectif. On nomme régimes les mots qui s'ajoutent à un terme relatif, tels qu'un verbe et une préposition, pour en déterminer la relation. Tout régime est complément; tout complément n'est pas régime. Le régime forme une classe particulière de compléments, qu'il est nécessaire de désigner par un nom qui lui soit propre, à cause du grand nombre d'observations qui, dans la syntaxe, se rapportent exclusivement à cette espèce de compléments.

Le verbe a quelquefois deux sortes de régimes, que l'on distingue par les noms de régime direct et indirect. Lorsque l'action qu'exprime le verbe peut avoir un double rapport, on nomme régime direct le mot qui exprime celui des deux termes de rapport qui se présente le premier à l'esprit, celui qui semble être l'objet direct et immédiat sur lequel s'exerce l'action; et régime indirect, le mot qui exprime le terme secondaire, qui ne se présente à l'esprit que médiatement, indirectement. Ainsi, quand on dit, donner l'aumône au pauvre, la première idée que réveille nécessairement le verbe donner, c'est celle de la chose donnée; l'aumône est donc régime direct. Ce n'est qu'ensuite qu'on se demande à qui cette chose est donnée; au pauvre est donc le régime indirect. Il y a des verbes qui n'ont qu'un régime indirect sans régime direct; ce sont ceux qui expriment une action qui n'a point nécessairement d'objet extérieur, comme parler, penser on peut parler à quelqu'un, penser à quelqu'un, comme on peut penser el parler seul.

A ne considérer les choses que sous leur forme extérieure, on dira que le régime direct est celui qui complète la signification du verbe sans le secours d'aucun autre mot.

Il répond à la question qui? pour les personnes et quoi? pour les choses. J'estime les gens vertueux, je chéris l'étude ; j'estime, qui? les gens vertueux; je chéris, quoi? l'étude. Les gens vertueux, l'étude, sont donc les régimes directs des verbes j'estime, je chéris. Le régime indirect est celui qui complète la signification du verbe à l'aide de prépositions ; il répond à l'une des questions à qui? de qui? pour qui? avec qui ? pour les personnes; à quoi? de qui? etc., pour les choses. Il parle à Pierre, il répond de vos intérêts; il parle, à qui? à Pierre ; il répond, de quoi ? de vos inté1éts. A Pierre, de vos intérêts, sont donc les régimes indirects des verbes parler, répondre. BOUILLET.

RÉGIME (Médecine.) Pris dans sa plus grande extension. le mot régime comprend tout ce qui est nécessaire à l'entretien de la santé, et dont l'emploi sage et raisonné est un puissant auxiliaire pour la guérison de toutes les maladies; il est dans ce cas synonyme d'hygiène. Mais l'usage ayant consacré co dernier mot à ce sens étendu, a borné la signification du premier à ce qui concerne les aliments et les boissons.

L'importance, je dirai la nécessité du régime, est parfaitement sentie par tous les médecins instruits de nos jours. Mais est-il si facile de persuader cette vérité? Quand on y est parvenu, a-t on la satisfaction de voir suivre ses avis? Rarement dans l'état de maladie ou de convalescence, presque jamais dans l'état de santé. Il est difficile d'imposer silence à ses désirs devant une table couverte des mets les plus recherchés, des vins de la saveur la plus exquise!

Afin de donner sur le régime des règles justes et précises, il faut le considérer dans l'état de santé et dans celui de maladie.

Parmi les nombreuses causes de destruction de notre espèce, on doit sans doute, dans l'état de civilisation, mettre au premier rang l'intempérance. C'est elle qui occasione la plupart des infirmités qui nous assiégent; c'est elle qui, poussée à l'excès, rend souvent l'homme débauché et cruel. Interrogez plutôt l'histoire des Vitellius, des Néron, des Caligula, dégoûtants assemblages de vices et de cruautés, qui se faisaient un affreux plaisir de dévorer dans un seul repas la fortune des malheureux qu'ils avaient injustement dépouillés. C'est elle enfin qui rend l'homme fainéant, et finit par l'assimiler à la brute. Comment, en effet, pourrait

il se livrer aux sublimes travaux de l'intelligence, quand son estomac est surchargé d'aliments? Ne faut-il pas qu'il digère? Un grand mangeur ne brilla jamais du feu du génie. Parmi ceux, au contraire, qui se sont fait remarquer par leur sobriété, nous rencontrerons des hommes à jamais illustres par l'importance et l'utilité de leurs travaux, dont le génie supérieur arracha ses secrets à la nature, et dont la voix éloquente a si puissamment contribué à l'émancipation de la raison humaine. Archimède, Newton, Montaigne, Voltaire, Rousseau, vous n'auriez peut-être pas d'aussi grands droits à notre admiration et à notre reconnaissance, si vous ne vous étiez pas fait une loi de la tempérance.

leur nature et plusieurs circonstances, telles que l'âge, le sexe, le tempérament, l'habitude, le climat, le genre des occupations, etc. Et d'abord, disons que, tous tant que nous sommes, nous mangeons beaucoup plus qu'il n'est nécessaire. D'après Cheyne, huit onces de viande, douze de pain et seize de bon vin ou de quelque autre liqueur fermentée, conviennent à l'homme bien por-. tant. Cornaro, noble Vénitien, auteur de quatre ouvrages sur la tempérance, qui prolongea cent ans sa carrière, se contentait de douze onces de nourriture solide et de quatorze onces de vin. Cette quantité paraîtra peut-être exiguë, mais elle pourrait être moindre sans inconvénient. Elle variera d'ailleurs selon les occupations des individus, et sans doute le fort de la halle devra être plus substanté que l'homme de cabinet.

L'heure, le nombre et l'intervalle des repas ont été et sont encore presque aussi variables que les différentes réunions d'individus. Il est probable que si l'homme ne vivait point en société, il ne serait point assujetti à ces règles, c'est-à-dire, qu'il mangerait et boirait quand le besoin se ferait sentir. De là, pour lui, un bien sans lequel la réunion de tous les autres n'est rien, je veux dire la santé. Mais l'état de civilisation dans lequel nous vivons nous oblige à choisir une heure pour nos repas. Ceux-ci ne doivent pas être nombreux : deux suffisent en général. Le premier doit être pris trois ou quatre heures après le lever, le second doit avoir lieu à la chute du jour; vers la sixième heure. Alors l'homme laborieux, libre des devoirs sociaux, peut, sans distraction, réparer les pertes de la journée. Un seul repas par jour aurait, dans la majorité des cas, l'inconvénient de débiliter l'estomac par un jeûne trop long, de distendre cet organe, et de le fatiguer à la longue par un travail forcé et trop long-temps soutenu. Il est important de ne pas manger peu de temps après avoir éprouvé des émotions vives, ou avoir été agité par des passions fortes. De même aussi il est imprudent de se livrer aux plaisirs de l'amour immédiatement après le repas; il en résulterait du trouble dans la digestion et une révulsion souvent dangereuse. Ce qui contribue le plus à une bonne digestion, c'est la gaité, le calme de l'esprit, les réunions amicales. Le travail repris trop tôt peut lui nuire ; on peut en dire autant du sommeil, du moins dans nos climats.

La quantité des aliments que l'on doit prendre à chaque repas doit varier suivant

L'individu du tempérament nommé bilieux devra avoir recours aux substances animales gélatineuses, telles que le veau, l'agneau, la volaille; aux fécules, au laitage, aux fruits acides et mucilagineux ; il devra éviter les viandes excitantes, les mets épicés, les vins généreux, le café, le thé, etc.; sa boisson se composera de vins légers, de cidre ou de bière très-étendus d'eau.

L'homme doué d'un tempérament sanguin (le plus heureux de tous) pourra sans danger user de toutes sortes d'aliments, avec l'attention de suivre un régime doux et délayant, sitôt qu'il sentira des étourdissements, des vertiges, des étouffements.

Les personnes d'un tempérament nerveux proscriront de leur table les aliments excitants et les boissons spiritueuses et aromatiques.

Devront-ils se conduire ainsi ces êtres pâles, étiolés, qui tremblent mal assis au banquet de la vie, et chez lesquels la faiblesse patente des divers appareils domine? Les laisserez-vous dormir à l'ombre des cités populeuses? La diète végétale, lactée, les viandes blanches, les boissons aqueuses feront-elles la base de leur alimention! Nou! vite, non! Des viandes riches en fibrine, et surtout en osmazôme, relevées par des assaisonnements stimulants, un vin pétillant et généreux, l'usage, modéré pourtant, des liqueurs alcoholiques, du café, du thé, etc.; voilà les agents qui, aidés, d'un exercice général, et surtout de l'influence d'un soleil vivifiant, contribueront puissamment à tirer les divers organes de leur état comme léthargique.

Un régime opposé devra être suivi par ceux chez lesquels domine l'appareil de la reproduction l'usage des viandes blanches, des fruits mûrs et acidules, des différentes limonades, aura pour résultat, en modérant leurs désirs effrénés, de prévenir une veil lesse prématurée, presque toujours accompagnée de dégoûtantes infirmités.

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Il est encore des différences par rapport à l'âge ainsi, l'enfant devra manger plus souvent; ses aliments, qu'il devra prendre en petite quantité à-la-fois, seront choisis, dans la majorité des cas, parmi les substances légères et fades ; sa boisson sera de l'eau pure, ou de l'eau légèrement rongie. Il est bon d'observer que, dans les grandes villes, cette règle souffre de nombreuses exceptions : : en effet, il s'y trouve beaucoup d'enfants disposés au rachitis, aux scrophules, qu'il sera nécessaire de nourrir de substances riches et de haut goût, de vin pur et de boissons aromatiques et amères.

Le vieillard jouissant d'une bonne santé aura recours aux aliments toniques et répa rateurs, modérément épicés; sa boisson se composera de vins généreux, dont le résultat sera d'entretenir le flambeau de la vie sur le point de s'éteindre. Ces aliments et ces boissons devront être pris en petite quantité. En effet, l'homme de cet âge faisant peu d'exercice, et ses diverses sécrétions ayant peu d'activité, il n'a que peu de pertes à réparer. Les excès lui seront très-funestes. Il devra surtout s'habituer à manger peu le soir, afin de ne pas déterminer de congestion vers l'encéphale, qui y est fort disposé. Les organes de la mastication étant uзés chez lui, les aliments devront avoir peu de con sistance, et être promenés un certain temps dans la bouche, afin qu'ils s'imprègnent bien de salive, suc nécessaire au succès de la digestion.

Malgré le cadre extrêmement circonscrit de cet article, nous ne saurions nous résoudre à passer sous silence les particularités du régime qui concernent la femme. Cette belle et intéressante moitié de nous-mêmes, qui a tant et de si justes titres à notre amour et à notre reconnaissance. en a aussi de bien grands à notre sollicitude pour les maux nombreux dont elle est accablée. Trois époques de sa vie méritent particulièment de fixer notre attention. Ces époques sont la première menstruation, la gestation, et la cessation des menstrues.

Le régime que doit suivre la jeune fille à

l'époque qui précède la première apparition des menstrues, doit être différent, suivant sa constitution. Est-elle forte, pléthorique, tourmentée par des vertiges, des céphalalgies fréquentes, des insomnies, d'abondants saignements de nez; son pouls a-t-il de la plénitude et de la fréquence; éprouve-t-elle des palpitations, de la gène dans la respiration, des coliques, etc., il faudra seconder les moyens thérapeutiques par une alimentation légère et rafraîchissante. On devra, au contraire, conseiller l'usage des aliments excitants et réparateurs, du vin, du café, du thé, etc., à celle qui sera faible et languissante, fatiguée par le moindre exercice, sujette à un écoulement blanc par les parties sexuelles, dont la figure sera pâle, alongée ou bouffie, les yeux abaitus, le pouls lent et mou, la digestion difficile et pénible.

Pendant le temps de la grossesse, la femme doit plus que jamais s'observer dans sa manière de vivre. Pour ne parler que de son régime, nous dirons qu'il doit se composer d'aliments nourrissants et d'une assimilation facile. Leur quantité sera modérée, malgré le préjugé qui veut le contraire. Ses désirs seront satisfaits, s'ils ne peuvent pas avoir de suites funestes. Après l'accouchement, la femme gardera une diète sévère, et boira une tisane adoucissante. Elle prendra ensuite des aliments légers, dont on augmentera peu à peu la quantité. Si elle allaite son enfant, sa conduite sera la même que lorsqu'elle le portait dans son sein.

Nous voici arrivés à l'époque où la femme perd à jamais le privilége de devenir mère. Cette époque, appelée critique, est féconde en maladies. Les attribuerons-nous, comme l'ont fait jusqu'ici la plupart des médecins, ́à la seule disparition du fluide menstruel, ou à une cause générale inexplicable? Serait-il vrai que la marche régulière de la nature en fût seule la cause? Ou bien, comme Georget l'a avancé, je crois, le premier, faudrait-il en accuser l'amour-propre blessé, qui voit, avec le sentiment d'une amère douleur, diminuer d'une manière sensible, avec la perte graduelle de sa jeunesse et de ses charmes, le nombre jadis croissant des hommages, ce concours flatteur de louanges, dont elle avait contracté l'agréable habitude? N'est-ce pas le roi puissant qui, après avoir donné des lois au monde, dépérit délaissé sur un rocher désert, où il pleure ses grandeurs passées?....

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