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deux 30us-genres: le premier comprenant les chiens proprement dits, parmi lesquels on range les loups; le second, les diverses espèces de renards. Les caractères génériques de ces mammifères peuvent se réduire, comme l'a fait M. Lesson, aux suivants : pieds de devant à cinq doigts, pieds de derrière à quatre, ongles non rétractiles, langue douce, point de poche anale, deux dents tuberculeuses derrière chaque molaire

carnassière.

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Le chien, ce fidèle compagnon de l'homme, le chien, que Buffon, dans ses pages éloquentes, représente comme le modèle de la constance dans les affections, est l'un des plus utiles animaux domestiques. « Plus docile » que l'homme, dit le Pline français, plus » souple qu'aucun des animaux, non-seule»ment le chien s'instruit en peu de temps, » mais même il se conforme aux mouve»ments, aux manières, à toutes les habi» tudes de ceux qui les commandent; il prend le ton de la maison qu'il habite; » comme les autres domestiques, il est dé» daigneux chez les grands et rustre à la » campagne. Toujours empressé pour son » maître et prévenant pour ses seuls amis, » il ne fait aucune attention aux gens indif» férents, et se déclaré contre ceux qui par » état ne sont faits que pour importuner : il » les connaît aux vêtements, à la voix, à » leurs gestes, et les empêche d'approcher. Lorsqu'on lui a confié, pendant la nuit, » la garde de la maison, il devient plus fier » et quelquefois féroce; il veille, il fait la » ronde, il sent de loin les étrangers, et » pour peu qu'ils s'arrêtent ou tentent de » franchir les barrières, il s'élance, s'op» pose, et, par des aboiements réitérés, des » efforts et des cris de colère, il donne l'a» larme, avertit et combat. Aussi furieux >> contre les hommes de proie que contre les >> animaux carnassiers, il se précipite sur » eux, les blesse, les déchire, leur ôte ce qu'ils s'efforçaient d'enlever; mais, con» tent d'avoir vaincu, il se repose sur les » dépouilles, n'y touche pas, même pour » satisfaire son appétit, et donne en même » temps des exemples de courage, de tempérance et de fidélité. »

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Cette peinture exacte des qualités du chien se rapporte aux plus importantes espèces de chiens domestiques. Ces espèces sont très-nombreuses. L'homme peut les modifier, en formant des races par l'accouplement constant des individus pourvus des

qualités qui doivent former le caractère de ces races; mais les modifications qu'il opère portent plutôt sur les qualités intellectuelles que sur les caractères physiques. Ainsi, l'expérience a fait reconnaître que ni le pouvoir de l'homme ni l'influence du climat n'ont pu faire dériver d'une même souche sauvage les diverses races de chiens domestiques, pas plus que les autres espèces du genre chien. C'est donc sur des idées systėmatiques tout-à-faít hasardées que Buffon a établi sa généalogie des chiens en trois souches, le matin, le chien de berger et le dogue.

Ce qui distingue le chien domestique se réduit à trois caractères principaux : le museau plus ou moins allongé, la queue recourbée en arc, le pelage très-varié pour la nature du poil et pour ses teintes. Ses variétés appartienneut à trois groupes principaux les mâtins, les épagneuls et les dogues.

On rapporte au premier groupe le chien de la Nouvelle-Hollande, animal d'un pelage fourni, portant une queue touffue, vivant de crabes, de débris de poissons et d'autres animaux, et servant de compagnon au naturel de l'Australie, dont il partage la manière de vivre aventureuse et misérable.

Le chien matin, robuste et courageux, à la queue relevée, au pelage court et d'un fauve jaunâtre, est commun en France et dans toute l'Europe, où il est généralement employé pour la chasse du sanglier et pour la garde des habitations. Le danois, d'un pelage ordinairement blanc marqueté de petites taches noires, diffère du précédent par des membres plus fournis et mieux disposés pour la course. Le lévrier, dont les formes sveltes annoncent la légèreté, et dont le nom vient de l'emploi qu'on en fait' pour la chasse du lièvre, se divise en cinq variétés distinctes le lévrier d'Irlande, celui de la Haute-Écosse, celui de Russie, celui d'Italie, et le lévrier chien ture.

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Les autres races appartenant au matin sont, le chien de l'Hymalaya ; celui de Sunatra, rangé parmi les chiens domestiques, quoiqu'il vive à l'état sauvage; le chien quao, qui habite les montagnes de Ranghur dans l'Inde, et celui de la Nouvelle-Islande, que M. Lesson a fait le premier connaître, qui, plus petit que celui d'Australie, a le museau aigu, les oreilles droites et le poil ras, est hardi et vorace, et dont la chair sert de nourriture aux habitants.

Les caractères de l'épagneul sont un pé lage long et soyeux, des oreilles pendantes et des jambes peu élevées. On en connaît plusieurs variétés, dont nous ne citerons que le bichon, le chien-lion et le petit épàgneul. Le nom de cette famille indique son origine espagnole.

Les autres races sont le barbet ou caniche, connu par la perfectibilité de son intelligence, et reconnaissable à son poil long et frisé ; le griffon, dont les poils longs sont, au contraire, hérissés, n'en est qu'une variété ; le chien de berger, si utile pour la police et la garde des troupeaux; le chienloup à oreilles droites et pointues, qui peut être employé au même usage que le précé dent; le chien des Esquimaux, animal muet, qui sert à tirer les traîneaux; le chien de Sibérie aux poils très-longs, de couleur ardoise.

Quoique revêtus d'un poil court, le chien courant, le chasseur par excellence; le braque, dont le nez est quelquefois fenda; le basset aux jambes droites ou torses et aux oreilles pendantes, sont rangés parmi les épagneuls.

Une race particulière est celle du chien à pieds d'hyène ou chien peint, dont la taille est celle du loup d'Europe, et dont le pelage est marqué de plaques noires, brunes, rousses et blanches.

Les dogues forment une famille caractérisée par le raccourcissement du museau, les lèvres épaisses et pendantes et le front aplati. Le type de cette famille est le chien dogue, probablement originaire de l'Angleterre, où on lui donne le nom de but dog. Le doguin ou le carlin ne diffère du précédent que par la petitesse de sa taille : le Danemarck est sa patrie. Le roquet, dont la tête est ronde, l'œil gros, l'oreille petite et la queue redressée; le petit danois, qui se rapproche de celui-ci ; le chien anglais, résultant du mélange du petit danois et d'une variété de l'épagneul; le chien d'Alicante, ayant, par suite du croisement de deux races, le museau du doguin et le poil de l'épagneul; enfin le chien turc, qui parait être originaire de l'Amérique plutôt que de l'Afrique, et qui est peut-être identique avec le chien caraïbe, que les Européens observèrent à leur arrivée sur le nouveau continent, sont les principales races de la famille des dogues.

Après avoir qualifié du surnom de domes tiques les diverses familles de chiens que

Tome 19.

nous venons de passer en revue, on pourrait appeler chiens sauvages le loup et plusieurs espèces voisines, qu'il est impossible de séparer zoologiquement des chiens.

Le loup commun a la queue droite, le pelage gris fauve, une raie noirâtre sur les jambes et le regard oblique. Depuis l'Égypte jusqu'aux extrémités septentrionales de l'Asie, on le rencontre dans toutes les régions de l'ancien continent. Il habite même la zone boréale du nouveau, où il a passé à la faveur des glaces et de la chaine des îles Alentiennes. Sa taille varie selon les climats; il est beaucoup plus robuste au nord qu'au midi. Ainsi, dans les forêts de la Pologne et de la Lithuanie, on en rencontre souvent qui ont cinq pieds de long depuis l'extrémité du museau jusqu'à Forigine de la queue, tandis qu'en Espagne et en Italie, il n'a que trois pieds de longueur.

Buffon n'est point exact lorsqu'il réprésente le loup comme un animal féroce et poltron. Il ne prend la fuite que lorsqu'il se voit pressé par le danger; il n'est féroce que parce qu'il est en but aux attaques continuelles de l'homme, et qu'il est obligé de vaincre une foule d'obstacles pour trouver sa nourriture. Le tableau que M. F. Cuvier a tracé des mœurs des différents animaux en captivité à la ménagerie du Roi, prouve que l'on se fait généralement une fausse idée du caractère du loup. Les deux qui vivent encore ont donné à leur gardien des preuves aussi positives d'un attachement durable et réfléchi que l'on pourrait en attendre d'un chien. Le naturaliste que nous venons de nommer cite deux autres exemples de la douceur du loup. Le premier est celui d'une jeune louve prise au piége, et qui éprouvait le même plaisir que le chien à être caressée. Le second, qui prouve en même temps la faible distance qui sépare l'espèce du loup de celle du chien, est celui d'une louve adulte qui vivait familièrement avec des chiens, qui lui avaient même appris à aboyer et qu'on aurait laissée en liberté sans son goût irrésistible pour la volaille.

On compte, comme autant d'espèces, le loup du Mexique, dont le pelage cendré est marqué de taches fauves et de bandes noirâtres; le loup rouge, d'une teinte rousse et portant une petite crinière sur l'épine du dos: il habite les plaines ou les pampas de la Plata; le loup de prairie, qui ressemble à celui du Mexique, mais qui vit en troupes, chassant les daims et mangeant quel

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quefois des fruits; le loup odorant, ressemblant au précédent, mais répandant une odeur désagréable, et vivant dans la même contrée; le chien antarctique, qui vit dans l'ile déserte de Falkland, l'une des Malouines, et qui se nourrit de lapins et se creuse des terriers; le chien chacal, qui a les mêmes mœurs que le précédent, qui est commun en Afrique, et que plusieurs naturalistes regardent comme la souche du chien domestique; enfin plusieurs autres espèces encore trop peu connues pour être bien déterminées.

Revenons maintenant an renard. Cet animal, dont la ruse a passé en proverbe, dévore avec une égale avidité les volatiles, les levrauts, les reptiles, les œufs, le miel et les fruits. Son cri est une sorte d'aboiement, un glapissement désagréable. Lorsque la fuite lui est interdite, il résiste à l'homme avec un courage opiniâtre. Il se creuse des terriers avec beaucoup d'art, et fixe sa demeure dans les bois taillis. Toutes les espèces du groupe des renards ont la même physionomie; elles ne diffèrent que par leurs couleurs. M. Lesson en porte le nombre à quinze, dont nous ne citerons que les plus tranchées.

Le renard commun, que tout le monde connaît, dont le pelage est fauve sur le dos et blanc sous le ventre, répand une odeur infecte. Cependant il existe en Suisse une variété de cette espèce, qui doit à l'odeur agréable qu'elle exhale le nom de renard

musqué.

Le renard bleu ou l'isatis est plus petit que le précédent. Sa fourrure épaisse et douce est recherchée pour sa belle nuance d'un gris cendré ou d'un brun clair, du moins dans la saison chaude, car il devient quelquefois blanc en hiver. Cet animal, qui est rempli de hardiesse, et qui ne craint point l'eau, puisqu'il va dans les lacs dénicher les oiseaux aquatiques, habite les régions boréales.

On trouve dans les mêmes régions, sur les deux continents, le renard argenté, dont la fourrure est la plus estimée de toutes celles des animaux de cette famille. Son pelage est d'un noir de suie, légèrement glacé de blanc.

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à grandes oreilles; le renard d'Égypte, observé pour la première fois par M. Geoffroy-Saint-Hilaire, et qui diffère du renard commun principalement par ses oreilles noires; enfin l'espèce nouvelle et peu connue appelée renard d'Afrique.

Outre le renard argenté, le nouveau continent est la patrie de quelques espèces assez remarquables par leur pelage : le renard tricolore, mélangé de fauve, de noir et de blanc, animal facile à apprivoiser, caressant les personnes de la maison, accueillant avec réserve les étrangers, et ne menaçant par ses abciements que les chiens du dehors. Tel est encore le renard agile, dont le pelage est ordinairement d'un brun ferrugineux, et qui se creuse des terriers dans les contrées du Missouri; tels sont enfin le renard croisé, qui, varié de noir et de blanchâtre, porte une croix noire sur les épaules, et le renard gris, dont le poil argenté fait rechercher la fourrure par les habitants de la Virginie.

Ητοτ.

RENARD (SIMON), négociateur, né à Vésoul (Franche-Comté ) au commencement du 16° siècle, parvint aux premiers emplois sous le règne de Philippe II, roi d'Espagne, et fut chargé de négociations très-importantes; mais, s'étant montré ingrat envers le cardinal Granvelle, qui avait été son plus zélé protecteur, il fut disgracié, et mourut à Madrid en 1575 dans un état voisin de l'indigence. Les Ambassades de Renard, 3 vol. in-fol. font partie de la collection des Mémoires du cardinal de Granvelle, conservés à la bibliothèque de Besançon.

* RENARD (JEAN-AUGUSTIN), architecte, né à Paris en 1744, partit pour Rome comme pensionnaire de l'école de France, après avoir remporté le grand prix d'architecture en 1773, et mérita bientot par son assiduité et ses succès d'être associé aux travaux de l'abbé de Saint-Non, qui s'occupait alors de la composition de son Voyage pittoresque d'Italie. Les nombreux dessins que Renard fournit à ce bel ouvrage lui firent beaucoup de réputation. Nommé inspecteur des bâtiments du roi à son retour en France en 1784, il fut l'année suivante adjoint à son beaupère, Guillaumot, dans l'inspection générale des carrières, et devint successivement membre de l'Académie d'architecture, l'un des trois inspecteurs de la grande voirie, et membre du comité de consultation des bâtiments de la couronne. Il mourut en 1807. Parmi ses différents travaux, on distingue

les deux grandes écuries que Louis XVI a fait bâtir à Sèvres et Saint-Germain-enLaie, et le comble vitré du salon d'exposition du Louvre. 'Renard excellait surtout dans les décorations intérieures, et il a exécuté beaucoup d'ouvrages en ce genre qui font honneur à son goût.

* RENAU D'ELIÇAGARAY (BERNARD), célèbre ingénieur et officier de marine, né dans le Béarn en 1652, mort en 1719. Il était membre de l'Académie des sciences depuis 1699. On a de lui: Théorie de la manoeuvre des vaisseaux, Paris, imprimerie royale, 1689, in-8°; et quelques lettres insérées dans le Journal des savants. On peut consulter pour plus de détails l'éloge de Renau, par Fontenelle, et le Dictionnaire de Chauffepié. * RENAUD (LOUIS), dominicain, docteur de Sorbonne, prédicateur du roi, né en 1690, mort en 1771, est auteur d'un discours latin prononcé à Beauvais à l'occasion de l'exaltation de Benoît XIII, en 1724; de l'Oraison funèbre du maréchal de Villeroi, Lyon, 1630, et de l'Oraison funèbre du duc d'Orléans, Paris, 1752, in-4°. Les sermons du père Renaud n'ont point été imprimés.RENAUD de La Grelaye (N.), littérateur, né à Dijon en 1737, mort en 1809, a publié : Tableaux de la nature, Paris, 1775, in-8°, réimprimés, en 1781, sous le titre de Promenade de Chloé; les Soupers de Vaucluse, 1789, 3 vol. in-12.

* RENAUDIN (FRANÇOIS-ANTOINE), habile médecin militaire, né au Fort-Louis du Thin en 1729, obtint en 1765 la survivance du protomedicat de l'Alsace, en devint titulaire en 1777, et contribua par son zèle et ses talents au succès de l'école de l'hôpital militaire de Strasbourg. Nommé ensuite premier médecin de l'armée commandée par le maréchal de Broglie, il devint premier médecin consultant des camps et armées établis par l'ordonnance de 1781, et mourut à Paris en 1784. Il a publié, dans le premier volume du Recueil de médecine des hôpitaux militaires, une topographie de la ville de Strasbourg, et a étendu ses vues sur l'Alsace entière dans un second Mémoire, qui fait partie du second volume du même recueil. * RENAUDOT (THEOPHRASTE), médecin et fondateur de la Gazette de France, né à Loudun en 1584, obtint, par le crédit du cardinal de Richelieu, l'office de commissaire-général des pauvres du royaume, celui de maitre général des bureaux d'adresses, le privilége pour l'établissement de la

Gazette en 1631, et enfin l'autorisation d'établir une maison de prêt, où l'on prétend qu'il ne se contenta pas toujours de bénéfices légitimes. Ayant voulu joindre à tant de spéculations la vente de remèdes secrets, il se brouilla avec la faculté, qui demanda et obtint son interdiction; mais il n'en continua pas moins d'exercer la médecine, et de distribuer ses remèdes jusqu'à sa mort, arrivéc en 1653. Ses deux fils, ISAAC et EUSEBE, l'un mort en 1680, et l'autre en 1689, embrassèrent aussi la carrière médicale, et furent les continuateurs de la Gazette. Eusèbe fut premier médecin de Mme la dauphine.

* RENAUDOT (EUSEBE), Savant distingué, fils d'Eusèbe Renaudot, dont il est question dans l'article précédent, né à Paris en ¡646, embrassa l'état ecclésiastique, et s'appliqua avec un égal succès à la théologie et aux langues orientales. Reçu membre de l'Académie française en 1689, il remplaça Quinault deux ans après à celle des inscriptions, fut nommé associé de celle de la Crusca en 1700, et mourut en 1720, léguant à l'abbaye Saint-Germain-des-Prés les nombreux manuscrits orientaux qu'il avait rassemblés, et qui sont passés depuis à la Bibliothèque du Roi. Ses principaux ouvrages sont : une traduction latine (faite à vingt-cinq ans ) des témoignages des églises d'Orient, écrits en grec vulgaire, en arabe, en cophte, en syriaque et en éthiopien, concernant leur croyance sur l'eucharistie (cette traduction a été insérée dans le livre du docteur Arnauld [voyez ce notn] sur la perpétuité de la foi); Jugement du public, particulièrement de l'abbé Renaudot, sur le Dictionnaire de Bayte, Rotterdam, 1697, in-4°; plusieurs mémoires, insérés dans le recueil de l'Académie des inscriptions, et quelques autres manuscrits conservés à la Bibliothèque du Roi.

RENAUDOT (CLAUDE), historien, né à Vésoul vers 1730, mort à Paris vers 1780, consacra toute sa vie à la culture des lettres et de l'histoire, et a laissé : l'Arbre chronologique de l'histoire universelle, Paris, 1765, in-fol.; Révolutions des empires, royaumes, républiques et autres États considérables du monde, depuis la création, ibid., 1769, 2 vol. petit in-S; Annales historiques et pèriodiques, depuis le premier septembre 1768 jusqu'à la fin d'août 1769, ibid., 1771; Abrégé de l'histoire généal. de France, ibid., 1779.

* RENAZZI (PHILIPPE-MARIE), jurisconsulte italien, né à Rome en 1747, mort en

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1808, a laissé plusieurs ouvrages de droit fort suivi d'un autre Précis, par le préfet des estimés dans sa patrie. Ils sont au nombre Bouches-du-Rhône, et, en 1825, il a paru de six en latin, et de huit en italien; mais une Histoire de Rened Anjou, par le vicomte on ne connaît en France que ses Éléments de de Villeneuve - Bargemont, 3 vol. in-8, droit criminel, Rome, 1773, 3 vol. in 8o. avec planches. Ce livre, qui a eu cinq éditions en Italie, été traduit et commenté dans la plupart des langues de l'Europe.

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RENÉ, comte d'Anjou et de Provence, duc de Lorraine et de Bar, roi de Sicile, arrière-petit-fils du roi Jean, né au château d'Angers le 16 janvier 1409, épousa en 1420 Isabelle de Lorraine, fille de Charles II, et fut chassé des États de son beau-père, dont sa femme avait hérité, par Antoine, comte de Vaudemont, qui le fit prisonnieren 1431. Il était encore dans la captivité, lorsque Louis III, son frère, lui laissa en mourant tous ses États. La reine de Naples Jeanne II, qui mourut peu de temps après, lui transmit également tous ses droits au royaume de Sicile. Il obtint alors sa liberté, et alla prendre possession de ses nouveaux États; mais il ne fut pas plus heureux à Naples qu'il ne l'avait été en Lorraine. Il eut à soutenir contre le roi Alphonse plusieurs guerres désastreuses, dans lesquelles il échoua. Son fils unique, le duc de Lorraine, entreprit aussi inutilement la conquête du royaume d'Aragon, qui appartenait légitimement à René par sa mère Yolande. Bientôt de nouveaux malheurs, de nouvelles pertes vinrent accabler cet infortuné monarque. Après avoir perdu les États dont il avait hérité, il vit descendre dans la tombe presque tous les objets chers à son cœur, et fut chassé du berceau de ses aïeux par Louis XI. Il se retira alors en Provence, où il fit fleurir les sciences, les arts et les lettres, qu'il cultivait lui-même avec succès, et mourut à Aix en 1480, emportant les regrets des Provençaux, dont il avait fait le bonheur par sa justice, sa clémence, son inépuisable genérosité, et par toutes les autres vertus qui caractérisent les grands princes. Il fut surnommé le Bon, et sa mémoire est encore si chère au pays qu'il a gouverné, qu'une statue en marbre vient de lui être érigée, en 1823, sur la plus belle place de la ville d'Aix. On a de ce prince plusieurs tableaux, et des poésies remarquables pour le temps où elles ont été composées. Son manuscrit sur les Tournois a été publié en lithographie, Paris, 1827, in fol., planches coloriées. M. Boisson de La Salle a donné un Précis historique sur la vie de René l'Anjou, Aix, 1820, in-8°,

RENÉ II, duc de Lorraine. Voyez LOR

RAINE.

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RENEAULME (PAUL), médecin et botaniste, né à Blois vers 1560, pratiqua son art à Paris, où il eut un procès à soutenir contre ses confrères, pour avoir publié un recueil d'observations tendant à établir que les remèdes chimiques sont quelquefois d'un grand secours. Ayant succombé dans cette lutte, il fut obligé de s'engager à ne plus employer désormais les médicaments qui lui avaient réussi jusque-là dans sa pratique. Reneaulme mourut en 1624. On a de lui: ex curationibus Observationes, qui videre est morbos tutò, citò et jucundò posse debellari, si præcipuè galenicis præceptis chymica remelia veniant subsidio, Paris, 1606, in-8°; Specimen historiæ plantarum, ibid., 1611, in-4o; la Vertu de la fontaine de Médicis, près de Saint-Denys-les-Blois, Blois, 1618, in-8°.

* RENEAUME DE LA TACHE (N.), naturaliste, né à Laon vers 1720, embrassa d'abord la profession des armes, devint chevalier de Saint-Louis, et se retira ensuite du service pour se livrer tout entier à l'étude des lettres et à celle de l'histoire naturelle. Ce savant, dont on place la mort vers 1781, est principalement connu par une excellente traduction de l'ouvrage allemand d'Hermann-Samuel Reimarus : Observations physiques et morales sur l'instinct des animaux, Amsterdam, 1770, 2 vol. in-12, qu'il a en richi de noies pleines d'intérêt. Il fut en outre l'un des rédacteurs du Journal encyclopédique, désigné quelquefois par le nom de Journal de Bouillon, parce qu'il s'imprimait dans cette ville, et, selon M. Barbier (Dictionnaire des anonymes), il a été le continnateur de la Gazette des gazeites.

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* RENEE de France, duchesse de Ferrare, née à Blois, en 1510, de Louis XII et d'Anne de Bretagne, fut mariée en 1528 à Hercule II, duc de Ferrare, et lui apporta en dot les duchés de Chartres et de Montargis. Douée d'une ame forte et dun esprit aussi vif que pénétrant, cette princesse aimait avec passion les sciences et les lettres, et les cultiva avec un égal succès. Sétant plue à rassembler autour d'elle un grand nombre d'hommes célèbres par leurs con

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