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naissances ou leurs talents, elle les comblait
de bienfaits, et recherchait avec empresse-
ment leur entretien. Ce fut ainsi que Cal-
vin, qui avait trouvé un asile à sa cour, et
qu'elle aimait à consulter souvent sur des
matières de théologie, parvint à lui faire
adopter les principes qu'il professait. Marot,
également réfugié à la cour de Ferrare, et
dont elle avait fait son secrétaire, ne contri-
bua pas peu aussi à la confirmer dans son
erreur,
et rien dès-lors ne put l'y faire re-
noncer. De retour en France en 1560,
après la mort du duc son époux, qu'elle
avait irrité par son obstination, elle mani-
festa hautement ses opinions, prit la défense
du prince de Condé, et fit de son château
de Montargis l'asile de tous les protestants
qui voulaient s'y réfugier. Sommée par le
duc de Guise de les lui livrer, et menacée
d'un siège en cas de refus, elle répondit
fièrement « qu'elle ne les livrerait pas, et
» que, si on osait attaquer son château, elle
» se mettrait la première sur la brèche pour
» voir si on aurait la hardiesse de tuer la
» fille d'un roi. » Renée mourut en 1575 à
Montargis, ville qu'elle avait ornée de plu-
sieurs beaux monuments. Sa Vie a été pu-
bliée par Catteau, Berlin, 1781, in-8°.

* RENI (GUIDO). Voyez GUIDE (Le).
* RENKIN (SWALM). Voyez Rannequin.
RENNE. Voyez CERF et RUMINANTS.
* RENNEFÖRT (URBAIN SQUCHU DE),
voyageur français du 17e siècle, avait été
trésorier des gardes-du-corps du roi. Cette
place ayant été supprimée, il obtint celle
de secrétaire du conseil souverain de la
France orientale qui devait être etabli à
Madagascar, et s'embarqua le 7 mars 1665,
à Brest, sur un des vaisseaux destinés à cette
expédition. On ignore l'époque de la mort
de ce voyageur; mais on a de lui: Relation
du premier voyage de la compagnie des
Indes orientales en l'ile de Madagascar ou
Dauphine, Paris, 1668. in-12; Histoire des
Indes orientales, ibid., 1688, in-12. On
trouve dans ces deux ouvrages de bons ma-
tériaux pour l'histoire du commerce fran-
çais dans les Indes orientales, et des notices
assez exactes sur Madagascar.

vie, devint ensuite la source de tous ses maux. Quelques bouts rimés qu'il avait faits pendant un séjour en Hollande, où il s'était retiré quelques années auparavant pour suivre en liberté la religion calviniste, furent remis au marquis de Torcy (voyez COLBERT); ils étaient injurieux pour la France, et valurent à Renneville des réprimandes sévères; mais bientôt une dénonciation plus sérieuse vint achever sa perte: on l'accusa d'une correspondance criminelle avec les puissances étrangères; il fut mis à la Bastille en 1702, et, après une captivité de 11 ans, il n'obtint sa liberté que pour être exilé hors de son pays. On croit qu'il mourut vers 1724. On a de lui: Recueil des voyages qui ont servià l'établissement et aux progrès de la compagnie hollandaise des Indes orientales, Amsterdam. 1702-1705, 5 vol. in-12; l'Inquisition française, ou Histoire de la Bastille, ibid., 1715, in-12, traduite en plusieurs langues et réimprimée en 1724, 5 vol. in-12; Cantiques de l'Écriture-Sainte, paraphrasés en sonnets, Amsterdam, 1715, in-8°; OEuvres spirituelles, ibid., 1725, in-8°, et quelques autres ouvrages qui n'ont pas vu le jour.

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RENNIE (JOHN), ingénieur et mécanicien anglais, né en Écosse, au comté de Lothian, en 1761, mort à Londres en 1822, a enrichi sa patrie d'un grand nombre de monuments dont un seul eut suffi pour faire sa réputation. Parmi les immenses travaux qu'il a exécutés, on cite surtout la jetée ou breakwater de Plymouth, le pont en fer de Southwark, le pont de Waterloo construit sur la Tamise, le canal de Lancastre, la construction des magnifiques docks (bassins d'entrepôts pour les vaisseaux marchands), *RENNEVILLE (RENE-AUGUSTE-CONSTAN. que Londres compte parmi ses ornements, TIN DE), écrivain plus couuu par ses mal- et les arsenaux royaux de Portsmouth, Chaheurs que par ses ouvrages, né à Caen en tam et Sheerness. Ce dernier surtout frappe 1650, fut longtemps protégé par M. de Cha- d'admiration les personnes les plus étranmillart, qui lui donna plusieurs emplois lu- gères à l'architecture hydraulique. M. Ducratifs; mais la faveur mème dont il jouis-pin, de l'Académie des sciences, a publié la sait auprès de ce ministre, en excitant l'en- description de ce magnifique arsenal dans

son Voyage de la Grande-Bretagne, où il ou linéaires, extrorses, ou, par exception, donne sur Rennie une notice fort intéres- introrses. sante qui a beaucoup contribué à faire connaitre en France le mérite de ce grand ingénieur.

Pistil hystrelles numérables ou plus souvent innumérables, séparés ou conjoints; ovaires uniovulés ou pluriovulės;

RENONCIATION. Voyez ABDICATION et styles toujours libres; stigmates terminaux.

SUCCESSION.

RENONCULACÉES (FAMILLE DFS). (Botanique.) Cette famille se compose de végétaux qui offrent des modifications trèsvariées dans leur port et dans leurs organes floraux. A un petit nombre d'exceptions près, les renonculacées appartiennent à la polyandrie de Linué. M. A. L. de Jussieu, dans son Genera, a placé les podophyllum parmi les renonculacées. Depuis M. de Candolle a fait de ce genre une famille particulière, et plus récemment encore, M. Achille Richard l'a fait entrer dans les papavéracées.

Il faut se défier des renonculacées : la plupart sont des poisons âcres à l'état frais. Sous ce rapport, il'importe de les connaitre. Quelques-unes fournissent des médicaments; mais il n'en est aucune qu'on puisse considérer comme plante alimentaire. Elles méritent notre attention sous un autre point de vue. Beaucoup font l'ornement des jardins par la beauté de leurs fleurs.

Voici quels sont les caractères distinctifs de la famille :

Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux, ou plus fréquemment herbes annuelles, bisannuelles ou vivaces; racines fibreuses ou tubéreuses, fasciculées ou grumeleuses; tiges nulles ou simples, ou rameuses, quelquefois sarmenteuses; feuilles alternes ou moins souvent opposées, simples, entières, ou multicisées, ou multipartites, demi-embrassantes par leur base pétiolée.

Fleurs radicales ou caulinaires, régulières ou irrégulières, quelquefois accompagnées d'un involucre caliciforme; inflorescence très-variée.

Périanthe simple ou double, idiadelphe, inadhérent, hypogyne.

Calice ou périanthe simple souvent pétaloïdes persistants ou caducs, ordinairement tétra- ou penta-sépales.

Pétales égaux en nombre aux sépales, ou doubles, ou triples; estivation imbri

cative.

Étamines ordinairement innumerables, hypogynes, insérées sur un réceptacle épais et saillant, unisériées ou plurisériées; filets libres, grêles; anthères adnées, oblongues

Péricarpe capsule pluriloculaire, ou étairion composé de coques sèches ou succulentes, dehiscentes ou indéhiscentes, monopermes ou polyspermes.

Graines anatropes, tantôt solitaires, dressées ou pendantes, tantôt nombreuses et bisériées le long de la suture interne des coques; périsperme grand, corné ; embry on fort petit, cylindrique ou ovoïde, rectiligne, apicilaire.

Les renonculacées se subdivisent en cinq sections, savoir :

1o. Les clématidées: calice ou périanthe simple pétaloïde, à estivation valvaire ou indupliquée; pétales nuls ou plans; anthères linéaires; étairion à coques monospermes, indéhiscentes, innumérables, verticillées ou disposées en capitule; graines pendantes; feuilles opposées; herbes vivaces, ou bien arbustes ou sous-arbrisseaux sarmenteux; fleurs régulières; ex. : la clématite.

2o. Les anémonées : périanthe simple ou calice pétaloïde; pétales nuls ou plans ; estivation imbricative; étamines innumérables; étairion à coques monospermes, indehiscentes, disposées en capitule, et souvent terminées par une queue barbue; graines pendantes; herbes vivaces; feuilles radicales ou alternes; fleurs régulières; ex. : l'anémone.

3o. Les renonculées : périanthe toujours double; estivation imbricative; pétales bilabiés ou plus souvent planes, nectarifères; étamines innumérables (au nombre de cinq par exception); étairion à coques monospermes, indéhiscentes, apiculées, disposées en épi ou en capitule; graines dressées; herbes annuelles, bisannuelles ou vivaces; feuilles radicales ou alternes; fleurs régu lières; ex. : la renoncule.

40. Les elléborées : perianthe simple ou calice pétaloïde; pétales nuls ou nectariformes; estivation imbricative; étamines numérables ou innumérables; capsule ou étairion à coques polyspermes, déhiscentes, numérables ou innumérables, libres ou plus ou moins conjointes; herbes à feuilles alternes ou radicales; fleurs souvent irrégulières; ex. : l'ellébore, l'ancolie.

5e. Les péoniées: périanthe double, régulier; anthères introrses; étairion à coques numérables, polyspermes (par avortement monospermes), dehiscentes (par exception, carcérule sèche ou charnue); herbes vivaces; ex. : la pivoine. Cette section se distingue des quatre précédentes par des étamines à anthères introrses; elle doit peut-être former une famille distincte.

Les renonculacées sont répandues sur toute la surface du globe; mais elles dominent surtout dans la zone tempérée de l'hémisphère septentrional des deux continents et principalement de l'ancien. Elles manquent presque entièrement dans les régions équatoriales, à moins que de hautes montagnes ne leur offrent le climat qu'elles affectionnent. Beaucoup d'espèces sont essentiellement alpines ou polaires.

On connaît environ cinq cent trente espèces de cette famille. Les pays de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique, voisins de la Méditerranée, le littoral de la mer Noire, le Caucase et la Perse en offrent deux cents. Dans la végétation de ces contrées, les renonculacées entrent pour deux centièmes. La partie de l'Europe comprise entre le 45o et le 55o degrés de latitude, et les steppes qui s'étendent au loin autour de la Caspienne, nourrissent environ cent trente espèces connues, formant trois centièmes de toute la végétation.

Si une partie de ces cent trente renonculacées disparaît vers le nord, les pertes sont à peu près compensées par les espèces propres au Kamtschatka et aux contrées de l'Europe boréale et de la Sibérie situées en deçà du cercle polaire. Mais le rapport de ce nombre à toute la végétation est beau coup plus fort que dans les contrées méridionales il s'élève à près d'un vingtième. Dans la zone glaciale des deux continents, on compte environ vingt espèces de renonculacées, faible quantité numérique, mais qui, attendu la réduction de toute la végétation, forme encore la vingtième partie des espèces phanérogames trouvées jusqu'à ce jour dans les régions hyperboréennes.

En faisant abstraction des répétitions qui résultent de la présence de certaines espèces dans plusieurs zones, tous les pays que nous venons de passer en revue renferment environ deux cent soixante-dix renonculacées. Pour avoir la somme complète de celles qu'on connait de la partie de l'ancien continent située au nord du tropique du cancer,

il faut ajouter quinze du Népal, vingt à vingt-cinq de la Chine et du Japon, et six des Canaries; ce qui fait un peu plus des trois cinquièmes de toutes les renonculacées décrites. Les cinq groupes de la famille y figurent; mais il est à remarquer que les clématidées paraissent prédominer sur les autres groupes en Chine, au Japon et au Népal, tandis que, dans les autres pays, on n'en compte que dix-huit en tout, et aucune dans la zone glaciale. Le groupe des renonculées compte le plus d'espèces, et il abonde particulièrement autour du bassin de la Méditerranée. Toutefois il s'avance dans la zone glaciale, de même que les anémonées et les elléborées. Quant aux péoniées, qui sont assez nombreuses dans l'Europe australe, la Tartarie et le midi de la Sibérie, elles manquent totalement dans l'Europe et dans l'Asie boréales.

Environ cent trente espèces croissent dans l'Amérique septentrionale, savoir : cinquante à cinquante-cinq dans les Florides, la Géorgie, les Carolines et dans la Basse-Louisiane; soixante-dix à soixantequinze dans le bassin du Mississipi et du Missouri jusqu'aux Rocheuses, et dans les États maritimes de l'Union depuis la Virginie jusque vers le Canada; cinquante enfin dans ce dernier pays et la Nouvelle-Bretagne jusqu'au 64o degré de latitude. Dans la région la plus méridionale, les renonculacées sont à la végétation entière comme 0,02 à 1; dans la région intermédiaire, comme 0,03 à 1; et dans la région supérieure enfin, comme 0,05 à 1. On voit que, dans le nouveau comme dans l'ancien continent, le rapport numérique des espèces de renonculacées à la totalité des espèces de chaque flore, augmente du sud au nord.

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douze dans l'Inde, la Cochinchine et les Moluques. La moitié des espèces qui habitent cette zone appartiennent aux clématidées, et sont ligneuses. Les elléborées et les péoniées manquent entièrement. Les anémonées et les renonculées ont été observées en général à des stations très-élevées. Sur quarante espèces de l'hémispère austral tempéré, dix ou douze viennent au cap de Bonne-Espérance, treize à la Nouvelle-Hollande, cinq à la Nouvelle-Zélande, douze dans l'Amérique australe tempérée: ce sont des clématidées, des anémonées. et principalement des renonculées. Les péoniées manquent, et les elléborées ne comptent que deux espèces, indigènes sur les côtes magellaniques.

Parmi les renonculacées employées en médecine, il convient de citer l'aconit (aco

nitum napellus, Linn.), l'une des espèces les plus vénéneuses de la famille. Son extrait, administré avec les précautions nécessaires, produit des effets salutaires dans plusieurs maladies chroniques. Une autre.

renonculacée, très-célèbre dans la théra

peutique des anciens, est l'ellébore d'Orient (helleborus orientalis, Desf.). Les racines de cette plante étaient vantées comme le spécifique des aliénations mentales. Les feuilles fraiches et pilées de presque toutes des renoncules, appliquées sur la peau, y

déterminent bientôt une inflammation et des ampoules. On peut s'en servir comme remède vésicant en place des cantharides. Ce principe âcre, commun à un grand nombre de renonculacées à l'état frais, est volatil, et se perd en tout ou en partie par la dessiccation ou l'ébullition. Dans quelques contrées de l'Europe, on mange même comme légume les feuilles cuites de la clématite, quoiqu'elle soit très-âcre avant la cuisson. Les graines de la staphisaigre (delphinum staphisagria, Linn.) entrent dans la composition d'un onguent qui sert à la destruction de la vermine. Celles de la nigelle cultivée ( nigella satica) et de plusieurs autres espèces du même genre, loin d'être vénéneuses, ont une saveur aromatique analogue au goût du poivre, et sont employées comme épice, d'où leur vient le nom vulgaire de toute-épice.

Les renonculacées les plus répandues comme plantes d'ornement sont les anémones, la renoncule des jardins (ranunculus asiaticus), la nigelle de Damas (nigella damascena) ou peigne de Vénus, les pieds d'a

louette (delphinium consolida et ajacis), les aconits, l'ancolie commune (aquilegia vulgaris), et celle du Canada (aquilegia canadensis), les pivoines (pæonia), l'ellébore noir ou rose de Noël (helleborus niger), etc. MIRBEL.

* RENOU (JEAN DE), en latin Renodœus, médecin, né à Coutances dans le 16′ siècle, n'est guère connu que comme auteur de l'ouvrage intitulé: Dispensatorium galenicochymicum, continens instit, pharmaceut lib. V, de materid med. lib. III, et antidotarium varium et absolutissimum, Paris, 1608, 1623, in-4o; Francfort, 1609, in-8°, 1615, in-40; Hanau, 1631, in-4o; Genève, 1645, in-40; traduit en anglais, Londres, 1657,

*

in-fol.

RENOU (ANTOINE), peintre et littérateur, secrétaire perpétuel de l'ancienue Académie de peinture, né en 1731 à Paris, se fit d'abord connaître par un tableau représentant Jésus parmi les docteurs, qui lui Celui de l'Aurore, qu'ii composa pour la valut son agrégation à l'Académie en 1766. galerie d'Apollon, le fit recevoir en 1781. lution, Renou fit partie des écoles spéciales L'Académie ayant été supprimée à la révode peinture comme secrétaire et comme surveillant des études. Il mourut à Paris en 1806. Comme littérateur, on doit à Renou

la tragédie intitulée : Térée et Philomèle, jouée au Théâtre Français en 1773, mais qui n'eut aucun succès; la traduction en vers du poème latin de Dufresnoy sur la peinture; celle de la Jérusalem délivrée, et enfin la Lettre du marin, et celle de M. Bonnard, marchand bonnetier, au sujet d'une exposition publique au Louvre.

• RENOU DE CHAUVIGNÉ. Voyez JAILLOT.

*RENOMMÉE. (Mythol.) Les auciens représentaient cette divinité allégorique sous la figure d'une jeune fille avec des ailes remplies d'yeux, d'oreilles, de bouches et de langues, sonnant de la trompette.

RENTE. (Économie politique.) Voyez AGENTS DE CHANGE, AGIOTAGE, AMORTISSEMENT, BOURSE, CAPITAUX, CRÉDIT, EMPRUNT et FINANCES.

RENTES. (Mathématiques.) Il existe trois sortes de rentes :

1o Les foncières ou perpétuelles, dont on paie les arrérages à un taux et à des termes convenus, sans que l'emprunteur cesse de devoir la totalité du capital;

2o Les annuités, dont les arrérages sont composés d'une partie formant à-compte sur le capital prêté, et d'une partie qui est l'intérêt de ce qui reste dû de ce capital, à chaque échéance. L'emprunteur se trouve libéré de sa dette au bout d'un certain temps, par ce système d'amortissement;

3o Les rentes viagères, dont le terme de la vie d'un individu désigné est celui de la dette de l'emprunteur.

La première de ces rentes a été traitée au mot Intérét, la seconde au mot Annuités; il ne nous reste donc qu'à parler de la troisième. Il est évident qu'une rente viagère n'est autre chose qu'une annuité qui se résout au terme de la vie; en sorte que si l'individu, sur la tête de qui la rente est constituée, doit mourir dans t années, le capital prêté a doit produire pour intérêt annuel une somme x, égale à celle de l'annuité de t ans. Si l'argent se place en perpétuel au cours du jour, au denier r (c'est à-dire si r francs rapportent, en perpétuel, 1 franc d'intérêt par an), il suit des formules démontrées au mot Annuités, qu'on a

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Si l'on veut que la rente x soit payée tous les six mois, désignera ici le denier pour six mois, etc. La première de ces équations donne l'auxiliaire inconnue y, qui, substituée dans la seconde, détermine x.

Il est vrai qu'on ignore combien d'années la tête constituée doit encore vivre, quand on fait le placement en viager; mais on se règle sur la durée probable de sa vie future déduite des tables de mortalité; et quoique cette détermination puisse être fautive, il suit des principes développés à l'article Probabilités, qu'elle devient exacte pour un grand nombre d'individus pris en masse, parce que la vie des uns se prolonge d'autant que celle des autres s'abrége, et qu'il s'établit fortuitement une compensation. En consultant la table de mortalité du Bureau des longitudes, on trouve que sur un nombre quelconque de personnes âgées de 60 ans, il n'en reste plus que la moitié au bout de 11 ans de sorte qu'une de ces personnes considérée isolément, ne pouvant raisonnablement se croire plutôt comprise parmi les vivants que parmi les décédés, il y a autant à parier pour que contre son existence, à l'âge de 71 ans. Ainsi la durée probable de sa vie future est 11 ans, d'où t = 11 pour Tome 19.

:

une tête âgée de 60 ans : on raisonnera de même dans tout autre cas.

Nous devons dire cependant que la table dont on vient de parler ne doit pas être appliquée au cas présent, parce qu'elle se rapporte à une population entière, et qu'on conçoit que les rentiers forment une classe d'individus particulière, dont la loi de mortalité est toute autre que cel'e de l'ensemble des habitants de la France. En effet, la vie tranquille des rentiers, le peu d'occasions qu'ils ont de voir leur existence compromise par des travaux, des inquiétudes ou des excès; la certitude qu'un homme d'une santé chancelante ne voudra pas se soumettre aux règles générales établies pour l'établissement de l'annuité, et d'autres causes encore qu'il est inutile d'exposer ici, conduisent à supposer aux rentiers viagers une existence plus durable que celle des autres personnes de même âge. Il faut donc se servir, dans ces calculs, de tables de mortalité construites spécialement pour la classe d'individus qu'ils concernent; il faudrait avoir à ce sujet des données d'expérience établies sur une longue série d'années et sur un grand nombre de rentiers. Malheureusement ces questions n'occupent pas les savants depuis un temps assez long, pour que les observations aient pu acquérir le degré de certitude qu'elles exigent. Nous nous contenterons de citer ici les tables de Kerseboom, qui, construites sur les rentiers viagers de Hollande, nous semblent mériter plus de confiance, bien qu'elles n'embrassent qu'un assez petit nombre d'individus. D'après cette table, on trouve qu'un individu âgé de

5 ans doit vivre probablement 47 ans.

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