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cinc-cents, entra enfin au directoire, dont il devint le premier président, et exerça alors une grande influence dans toutes les délibérations politiques; mais son arrogance et l'opiniâtreté de ses opinions ne tardèrent pas à lui faire un grand nombre d'ennemis, et lorsqu'il sortit du directoire en 1799, pour entrer au conseil des anciens, il se vit attaqué de toutes parts, et les plus graves inculpations pesèrent sur lui. Il eut le talent de dissiper l'orage; mais il fut exclu des affaires publiques après le 18 brumaire, et mourut dans l'obscurité en 1810, âgé de 64 ans.

* REWICZKY (CHARLES - EMERANCE DE REVISSINYE, comte DE), homme d'état et célèbre bibliophile allemand, né en Hongrie en 1737, était très-versé dans les langues savantes, et possédait la plupart des langues vivantes de l'Europe. Envoyé successivement en Pologne, en Prusse et en Angleterre, en qualité d'ambassadeur autrichien, il se distingua autant dans ses diverses missions, par la franchise et la noblesse de son caractère que par ses talents diplomatiques; mais la faiblesse de sa santé l'ayant forcé de renoncer aux affaires publiques, il se livra alors exclusivement à la culture des lettres, et mourut à Vienne en 1793. Le comte de Rewiczky avait formé une des bibliothèques les plus précieuses de l'Allemagne. I la vendit à lord Spencer, après en avoir publié le catalogue. On a encore du comte Rewiczky, une traduction en vers latins d'un poème persan; et il a traduit en français un Traité de tactique d'Ibrahim Effendi, Vienne, 1769, in-12.

* REY (JEAN), né à Bugue, dans le Périgord, vers la fin du 16e siècle, se livra à l'étude de la chimie et de la physique, se fit recevoir docteur en médecine, et mourut en 1645. Il a publié des Essais sur la recherche de la cause pour laquelle l'étain et le plomb augmentent de poids quand on les calcine, Bazas, 1630, in-8°. Cet ouvrage, peu connu du vivant de l'auteur, a été reproduit par Gobet, avec plusieurs additions, Paris, 1777, in-8°. Rey a été l'un des précurseurs de la théorie actuelle de la chimie pneumatique. Il fut lié avec le célèbre père Mersenne (voyez ce nom). - REY (Guill.), médecin, né près de Lyon en 1687, mort en 1756, a publié une Dissertation latine sur le délire, 1714, in-4o, et quelques autres opus cules sur la peste de Provence et sur un nègre

blanc.

*

REY (JEAN-BAptiste), musicien distingué, né à Langerte en 1734, s'acquit d'abord quelque réputation dans plusieurs villes du midi de la France, et vint en 1776, à Paris, où il obtint l'emploi de maître d'orchestre à l'Opéra, et fut bréveté maître de musique de la chambre du roi, avec une pension de 2,000 livres. La révolution lui enleva ce dernier avantage; mais il resta attaché à l'Opéra, et n'a cessé, pendant trente cinq ans, de contribuer à la gloire de cet établissement. Rey a composé et restauré plusieurs ouvrages restés au théâtre, et a achevé l'opéra d'Arvire et Evélina de Saechini. Il mourut en 1810. Napoléon l'avait nommé chef d'orchestre de sa chapelle.

* REYBAZ (ÉTIENNE-SALOMON ), ministre protestant, né à Vevai, sur les bords du lac Léman, en 1739, obtint à Genève de brillants succès dans la prédication; mais les troubles politiques de sa patrie, en 1782, l'ayant forcé à s'éloigner, il vint à Paris, ety résida presque toujours jusqu'à sa mort, arrivée en 1804. Reybaz fut, dit-on, l'un des nombreux collaborateurs de Mirabeau, et remplit le poste difficile de représentant de la république de Genève près de la république française. Plus tard il fut appelé à concourir par ses conseils et ses lumières aux articles organiques du culte protestant, qui firent partie de la loi du 12 germinal an 10 (2 août 1802).

* REYDELET (JEAN-JULES-Maxine-Besvir), capitaine de frégate, né en 1750 à Dombier, département de l'Ain, entra dans la marine militaire en 1768, et ne tarda pas à s'y faire remarquer par une valeur brilJante qui lui valut le grade de lieutenant de vaisseau. Il passa en cette qualité sous les ordres de l'amiral Truguet en 1792; mais ayant été envoyé en parlementaire pour sommer le commandant sarde d'évacuer la presqu'île de Sant-Antiogo, cette mission faillit causer sa perte par la trahison du commandant qui, après avoir feint de consentir à une capitulation, s'empara de lui malgré les vives réclamations de l'amiral, le fit amarrer à la bouche d'un canon, et menaça d'envoyer ses débris vers la flotte française à la première hostilité. Abandonué forcément à son ennemi, le malheureux Reydelet fat traîné pendant cinq jours de ville en ville, exposé à tous les outrages de la populace, et fut jeté ensuite dans un cachot profond, d'où il ne sortit que pour être conduit à Cagliari, où de nouvelles persécutions l'atten

daient encore: il essaya en vain de s'y soustraire en s'échappant courageusement du milieu même de ses gardes. Accablé par le nombre, il dut céder à la force, et fut reporté mourant dans sa prison; mais ayant été transféré dans l'ile de Corse, il recouvra enfin sa liberté, rentra en France, fut élevé au grade de capitaine de frégate, devint cnsuite l'un des commandants de la flottille de Boulogne, et mourut en 1807, âgé de 57 ans. * REYMOND (HENRI), évêque de Dijon, né en 1732 à Vienne, en Dauphiné, était curé dans sa ville natale lorsqu'il publia, de 1776 à 1781, divers écrits qui le mirent en opposition avec le haut clergé. Nommè évêque constitutionnel du département de l'Isère en 1793, il fut emprisonné pendant la terreur, recouvra sa liberté après le 9 thermidor, et fut quelque temps sans vouloir reprendre ses fonctions. Il assista néanmoins au concile de 1797, et fut chargé de publier les actes de cette assemblée. Promu au siége de Dijon en 1802, il refusa, en 1814, de faire chanter un te Deum pour le retour du roi, publia en 1815 une lettre pastorale en faveur de Napoléon, fut mandé à Paris en 1816, et chercha à se justifier dans un mémoire inséré dans la Chronique religieuse. De retour dans son diocèse en 1817, ce prélat y mourut subitement en 1820, âgé de 88 ans. Ses écrits sont : Droit des curés et des paroisses, 1776, in-8°. Ce livre fut supprimé par arrêt du parlement de Grenoble; mais il a été réimprimé en 1791, 3 vol. in-12; Mémoire à consulter pour les curés à portion congrue du Dauphiné, 1780; Droit des pauvres, 1781; Analyse des principes constitutifs des deux puissances; Adresse aux curés; Mandements et Lettres pastorales.

REYNAUD (MARC-ANTOINE), curé de Vaux, au diocèse d'Auxerre, et écrivain appelant, né vers 1717 à Limoux, en Languedoc, mort à Auxerre en 1796, a laissé quelques écrits qui peuvent se diviser en quatre classes, dont la première contient ceux en faveur de l'appel et des objets qui s'y rattachent; la seconde quelques ouvrages contre la philosophie naissante; la troisième les écrits contre les convulsions et les secours, et la quatrième contre la constitution civile du clergé. On trouve sur cet écrivain une notice très-détaillée dans l'Ami de la religion, tom. 35 ; elle renferme la liste des ouvrages dont nous venons de parler, et qui n'offrent aujourd'hui que bien peu d'intérêt.

* REYNEAU (CHARLES - RENÉ), oratorien, habile géomètre, associé libre de l'Académie des sciences, né à Brissac en 1656, professa' d'abord la philosophie à Toulon et à Pézénas, alla ensuite remplir la chaire de mathématiques à Angers, où il obtint pendant vingt-deux ans les plus grands succès, et mourut à Paris en 1728. On a de ce savant : l'Analyse démontrée, Paris, 1708-36, 2 vol. in-40; Science du calcul des grandeurs en général, ou Éléments de mathématiques, 1714-35, 2 vol. in-4o; le second volume fut publié par le père Mazières. Quelques biographes lui attribuent à tort la Logique, ou l'Art de raisonner: ce petit traité est du père Noël Regnault. (Voyez ce nom.)

* REYNIER (JEAN-LOUIS - Ebnezer ), lieutenant-général, grand-officier de la Légion-d'Honneur, etc., né à Lauzanne en 1771, s'était appliqué aux sciences exactes, et se destinait au génie civil lorsque la révolution française vint lui ouvrir la carrière des armes. Il s'enrôla comme simple canonnier; mais les talents dont il était pourvu lui valurent peu de temps après l'emploi d'adjoint à l'état-major; et ce fut en cette qualité qu'il fit la campagne de la Belgique en 1792. Élevé au grade d'adjudant-général, il contribua en 1793 aux succès de l'armée commandée par Pichegru à Menin, Courtrai, etc., devint général de brigade pendant la conquête de la Hollande en 1794, et se distingua au passage du Wahal. Choisi, lors des préliminaires de la paix avec la Prusse, pour fixer la démarcation des cantonnements, Reynier donna dans cette occasion une idée très avantageuse de ses connaissances, et ne se fit pas moins remarquer ensuite dans l'emploi de chef de l'état-majorgénéral de l'armée du Rhin sous les ordres de Moreau. Son habileté se déploya surtout aux divers passages du Rhin, aux batailles de Rastadt, de Neresheim, de Friedberg, de Biberach et au siége de Kehl. Écarté dant quelque temps du service par l'intrigue, il y rentra lors de l'expédition d'Égypte, contribua à la victoire des Pyramides, et occupa ensuite la province de Charkié, où son intégrité, sa modération et sa prudence lui gaguèrent l'estime d'un peuple difficile à soumettre. Dans la campagne de la Syrie, Reynier passa le premier le désert avec sa division, culbuta l'avantgarde ennemie, fit le siége d'El-Arisch, battit complètement peu de temps après

pen

20,000 Turks qui venaient à sa rencontre, fit le siége d'Acre, et fixa la victoire à la bataille d'Héliopolis en enfonçant l'élite des janissaires. Après l'assassinat de Kléber, qui l'avait envoyé commander dans le Kelioubéh. Reynier revint au Kaire, et c'est là que commencèrent ses premières plaintes contre Menou, dont il souffrait impatiemment l'autorité. L'inimitié qui s'était élevée entre ces deux chefs ne pouvait manquer de nuire à leurs opérations, et par conséquent au salut de l'armée. L'approche des Anglo-Turks ne put même les réunir, et la perte de la bataille livrée le 20 mars 1800 sous les murs d'Alexandrie fut le triste résultat de leurs divisions. Arrêté après cette défaite par ordre de Menou, et conduit à Paris, Reynier y fut très-mal reçu du premier consul, L'ou vrage qu'il publia sur l'Égyte et le duel qu'il eut ensuite avec le général Destaing, par lui blessé à mort, achevèrent sa disgrâce. Il fut exilé de Paris en 1803; mais l'utilité de ses services le fit rappeler en 1805. Il obtint alors le commandement d'une partie de l'armée d'Italie, fit la conquête des Calabres, où il se concilia tous les esprits par sa conduite honorable, devint ministre de la guerre à Naples, alla ensuite cueillir de nouveaux lauriers à Wagram, où il commanda le corps des Saxons, passa de là en Espagne, y rendit de nouveaux services, soutint sa réputation dans la campagne de Russie, en 1812, à la tête du 7e corps d'armée sous les ordres du prince Schwartzenberg. Le général Reynier se signala de nouveau, en 1813, à Bautzen, Gorlitz, et au combat de Dennevitz, où il eut la gloire de sauver l'armée par l'habileté de ses manœuvres. La bataille de Leipzig, où il fut abandonné par le corps saxon qu'il commandait, fut le terme de sa carrière militaire. De retour à Paris après cette affaire désastreuse, il y mourut en 1814, à peine âgé de 44 ans. On a de lui: De l'Egypte après la bataille d'Héliopolis, et Considérations générales sur l'organisation physique et politique de ce pays, Paris, 1804, in-8° : cet ouvrage, qui fut traduit en anglais, a été réimprimé en 1828 sous le titre de Mémoires de Reynier, précédé d'une notice par M. Bulos, dans la deuxième série des Mémoires sur la révolution française; Conjectures sur les anciens habitants de l'Égypte, ibid., 1804, in-8°; Sur les Sphinx qui accompagnent les pyramides, 1805, in-8°.

et

* REYNIER (JEAN-LOUIS-ANTOINE), na

turaliste et agronome, frère aîné du précédent, qu'il alla rejoindre en Égypte comme employé à la suite de l'armée expédition. naire, et qui obtint pour lui du général en chef le titre de directeur des revenus en nature et du mobilier national, était né en 1762 à Lausanne, et, après quelques voyages en Hollande et dans diverses provinces de la France, s'était établi dans le Nivernais, où il avait acquis un domaine. Après le départ de Bonaparte pour la France, Reynier fut appelé par Kléber au comité administratif, et sous le gouvernement du général Menou, il fut chargé de la direction des finances qui remplaça ce comité. Revenu dans son domaine après la malheureuse issue de l'expédition d'Égypte, il fut appelé au bout de quelques années par Joseph Bonaparte à la charge dangereuse et difficile de commissaire royal dans la Calabre ; il devint ensuite, sous Joachim Murat, surintendant général des postes du royaume de Naples, et ne quitta quelques mois après ce haut emploi que pour réorganiser l'administration des forêts avec le titre de directeur-général. Les événements de 1814 l'ayant écarté de toutes fonctions, il alla se fixer dans le canton de Vaud, y accepta l'intendance des postes cantonnales, et partagea dès-lors ses instants entre les devoirs de cette charge et les travaux scientifiques. Il mourut en 1824 à Lau. sanne, où le général La Harpe a lu sur lui, à la Société cantonnale des sciences naturelles, une notice biographique, imprimée dans cette ville en 1825, in-8° de 15 pages. Outre un certain nombre d'articles fournis à l'Encyclopédie méthodique (Dictionnaire d'Agriculture), à la Décade égyptienne, à la Décade philosophique (an 10-13), à la Revue philosophique et à la Feuille du canton de Vaud, Reynier a publié plusieurs ouvrages mentionnés au tom. 6 de l'Annuaire nécrologique de M. Mahul.

il

* REYNOLDS (sir Josué), célèbre peintre anglais, président de l'Académie royale des arts, mort à Londres en 1792, à l'âge de 69 ans, est regardé comme le fondateur de l'école anglaise. C'est surtout dans le portrait qu'il a excellé. Au mérite de l'invention, à un goût exquis, à une facilité heureuse, joignait une richesse et une harmonie de couleur qui lui assignent un rang distingué parmi les peintres de portraits des autres écoles, et lui donnent incontestablement le premier rang parmi ceux de sa nation. On élève à plus de 240 le nombre des ouvrages

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qu'il a exposés. Reynolds s'est aussi fait remarquer comme écrivain théoricien. Les discours qu'il a composés sur la peinture sont des chefs-d'œuvre d'élégance, d'énergie et de discussion. Ils ont été traduits en français par Jansen en 1788, et réimprimés en 1806, 2 vol. in-8°.

* REYRAC (FRANÇOIS-PHILIPPE DULAURENS DE), poète et littérateur, membre des académies de Toulouse, de Bordeaux et de Caen, associé-correspondant de celle des inscriptions et belles-lettres de Paris, né en 1734 au château de Longueville, dans le Limousin, d'une famille qui s'était illustrée par les armes, entra, dès l'âge de 16 ans, dans la congrégation des chanoines réguliers de Chaucelade, y reçut les ordres sacrés, et s'annonça bientôt dans la chaire par une éloquence douce et persuasive, une pureté de style et une sévérité de goût qui lui valurent des succès. Le panégyrique de Saint-Louis, qu'il prononça à Toulouse et à Bordeaux, lui ouvrit les portes des académies de ces deux villes. Mais le jeune orateur avait à vaincre un grand défaut de mémoire et une extrême timidité qui lui parurent des obstacles insurmontables ; il renonça à la prédication, et vint, en 1765, se fixer à Orléans, où il fut nommé prieur-curé de la paroisse Saint-Maclou. C'est là que, livré tout entier aux devoirs du saint ministère et à la culture des lettres, il fit admirer ses vertus modestes, et qu'il créa ces riantes compositions qui lui ont acquis une réputation que le temps a peu diminuée. Il mourut à Orléans en 1782. Son éloge par le père Bérenger, a été publié en cette ville en 1783. Les OEuvres de Reyrac, contenant seulement ses écrits en prose poétique et quelques vers choisis, ont été publiées à Paris en 1796 et en 1800, in-8°.

* REYRE (JOSEPH), ecclésiastique, né à Eyguières, en Provence, en 1735, mort en 1812, s'est fait de la réputation comme prédicateur et comme écrivain. Parmi ses nombreux ouvrages, dont la plupart sont consacrés à l'instruction de la jeunesse, on cite: le Mentor des enfants, in-12, quatorzième édition. 1821 ; Oraison funèbre du dauphin, Avignon, 1766, etc.

*REYS (ANTONIO dos), littérateur portugais, né en 1690, près de Santarem, se fit oratorien à Lisbonne, y remplit des charges importantes, et mourut dans cette ville en 1738, laissant un grand nombre d'ouvrages.

REZZANO (FRANÇOIS), ecclésiastique italien, né à Côme en 1731, mort en 1780, a publié : Il Libro di Giobbe, esposto in poesia italiana con annotazioni, Rome, 1760, et Nice, 1781, traduit plusieurs fois en vers italiens.

* REZZONICO (ANT.-Jos.), comte de La Torre, maréchal-de-camp, chambellan du duc de Parme, savant littérateur, membre de plusieurs académies, naquit à Côme en 1709, d'une famille féconde en hommes de mérite, et qui s'honore d'avoir donné un pape à l'Église (Clément XIII). Après s'être distingué dans les armes en Espagne et en Italie, Rezzonico fut nommé gouverneur de la citadelle de Parme, et se livra alors sans réserve à la culture des lettres, qu'il n'avait jamais négligée, même au milieu des camps. Il mourut en 1785. On a de lui plusieurs ouvrages estimés.

* RHABAN ou HRABAN-MAUR. Voyez RABAN.

* RHASIS ou RHASÈS. Voyez Razı.

* RHAY (THÉODORE ), jésuite, né en 1603, dans le duché de Clèves, fut précepteur des jeunes ducs de Juliers et de Neubourg, ensuite recteur du collège de Duren, et mourut dans cette ville en 1671.

* RHEA-SILVIA ( Mythologie), fille de Numitor, roi d'Albe, fut contrainte par Amulius, qui avait détrôné son père, à se faire vestale. Mais ayant été visitée par le dieu Mars, elle devint mère de Remus et Romulus, qui, dans la suite, tuèrent l'usurpateur, et remirent leur grand-père en possession de sa couronne.

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RHÉE (Mythologie), la même que Cybèle ( voyez ce dernier nom ).

RHEEDE (HENRI-ADRIEN DRAAKEN. STEIN VAN), gouverneur hollandais au Malabar, dans le 17e siècle, prit soin de rassembler et de faire dessiner et peindre, à ses frais, les plantes les plus remarquables des contrées qu'il eut à parcourir, et en forma ensuite un des plus beaux ouvrages qu'on eut encore vus. Cet immense recueil parut à Amsterdam, de 1678 à 1703, en 12 vol. in-fol., sous le titre de : Hortus malabaricus avec 794 planches.

* RHEITA, (ANTOINE-MARIE SCHYRLE DE ), religieux capucin, né en Bohème vers la fin du 16e siècle, mort à Ravenne en 1660, s'est distingué par ses connaissances en mathématiques et en astronomie. On lui est redevable de la lunette astronomique actuelle à quatre verres convexes, et du té

lescope binocle que Montucla croit trop salut d'un peuple qu'il faut réveiller sur le néglige.

RHENANUS (BEATUS), l'un des philologues qui ont le plus contribué à répandre le goût des lettres en Allemagne, né à Schlettstadt en 1485, voyagea pour perfectionner ses connaissances, fut lié avec les savants les plus distingués de son temps, et mourut à Strasbourg en 1547. On a de lui un grand nombre d'éditions avec des notes, des commentaires et des dissertations.

* RHESE on RICE, le même que J. DaVIES, a un article sous ce dernier nom.

*RHETICUS. Voyez G. JOACHIM et B. Pr

TISCUS.

RHÉTORIQUE, RHÉTEURS. (Littérature. ) La rhétorique, apportée de Sicile à Athènes au temps de Socrate, naquit de cette dialectique subtile et pointilleuse qui se faisait un jeu de rendre la vérité suspecte, et de prêter au mensonge les couleurs de la vraisemblance. D'adroits sophismes, d'ingénieuses probabilités, revêtues de tous les prestiges d'une élocution nombreuse et fleurie, sont les armes dont elle se servit pour conquérir les suffrages d'un peuple spirituel et frivole. Ce vain simulacre d'éloquence obtint d'abord un succès prodigieux, et l'on sait quels transports d'enthousiasme accueillirent dans Athènes le rhéteur Gorgias, lorsqu'il vint avec des phrases d'apparat solliciter des secours pour ses concitoyens en danger. Tout le monde s'empressa de lui demander des leçons; il ouvrit une école où il enseignait à plaider le pour et le contre dans une même question, à parler d'une manière agréable sur toutes sortes de sujets. Le bon sens de Socrate ne fut pas dupe des triomphes d'un art si futile, et, indigné de leur charlatanisme, alarmé de la fausse direction que ces oracles du moment donnaient aux esprits, il méconnut peutêtre ce qu'il y avait de talent réel dans les rhéteurs, et ne voulut pas les reconnaitre pour des maîtres de l'éloquence. Suivant lui, l'éloquence n'était point un art, mais une conviction; et sans avoir besoin d'enseigne ment, l'éloquence arrivait naturellement à l'homme profondément instruit de sa matière, et pénétré de la justice de sa cause. En thèse générale, et pour les règles ordinaires de la vie, Socrate avait raison; mais son système, appliqué à la discussion des affaires litigieuses, aux débats des grands intérêts sociaux, à la défense d'un accusé aux prises avec un adversaire puissant, au

bord de l'abîme, ne se trouvait plus conforme à la vérité. L'homme le plus heureusement doué, quelles que soient en outre son instruction et sa conviction, n'improvisera jamais ni le discours de Démosthènes sur la couronne, ni cette seconde Philippique contre Antoine, que Juvenal appelle une œuvre presque divine. De pareils chefsd'œuvre, et presque tous les autres discours de ces deux orateurs, sont des inspirations du génie, fécondées par une raison supérieure, élaborées par la méditation et le travail. Mais ces grands hommes ayant eu des maîtres célèbres, et dont ils ont euxmêmes avoué l'utilité, nous sommes autorisés à conclure de ce fait contraire à l'opinion de Socrate, que l'éloquence est un art dont on peut enseigner la théorie comme celle des autres arts; et que si aucune leçon ne saurait donner l'éloquence, de même un maître habile, nourri de l'étude des modėles, habitué à les comparer sans cesse avec les mouvements du cœur de l'homme, doit contribuer beaucoup à développer dans un élève favorisé des dons de la nature les facultés de l'orateur et la puissance de la parole. Voilà ce que Socrate aurait dû reconnaître et avouer; un exemple frappant aurait sufli pour lui révéler cette vérité. Isocrate, oubliant trop souvent les sujets sur lesquels il s'exerçait avec gloire, tels que les grands intérêts politiques, ou le salut de la Grèce menacée de perdre sa liberté, pour comparer et cadencer les périodes d'un éloge de Busiris ou d'Hélène, ne ressemblait que trop alors à ces rhéteurs que les sages d'Athènes appelaient des ouvriers de paroles à la langue légère. Cependant Cicéron lui-même disait que la maison de ce même Isocrate était un gymnase ouvert à toute la Grèce, et que de son école, comme du cheval de Troie, était sortie upe foule de héros. Effectivement, malgré tous ses défauts de rhéteur, malgré les vices de sa manière, malgré son impuissance à parler devant le peuple assemblé, Isocrate connais sait si bien l'art de persuader, qu'il a formé des héros de la tribune. Suivant Marmontel, l'école des rhéteurs n'avait guère produit que de vains déclamateurs et des sophistes; l'autorité de Cicéron et celle des faits contredisent cette opinion. Le même écrivain a eu raison d'avancer, avec l'orateur romain. que l'école des philosophes produisit les princes de l'éloquence, Périclès, Alcibiade,

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