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1o Le pressoir à cage, à pierre ou à lesson, qui passe pour faire obtenir plus de vin que le pressoir à étiquet. En effet, si on considère la capacité du bassin à étiquet, elle est moins grande que celle du pressoir

Avec elles, les tribunaux établissent. comme ils veulent le fait et le droit ; ils jugent selon leur opinion et non selon leur conscience, Organes de la loi, ils sont des lois vivantes; mais ici ils ne l'interprètent pas, ils la font. Ces mots jugent toute la lé-à cage ; mais, malgré la compression consigislation de la presse. Ce qui lui manque, c'est le jury. Avec lui l'ensemble est complet; où le législateur se tait, l'opinion publique, le pays parle. Sans jury, point de bonne loi sur la presse. Le temps l'accordera les délits commis par les écrivains ne seront plus des crimes d'exception, ils rentrerout dans le droit commun. Le ministère reculera devant cet immense pouvoir politique dont il voulut investir les tribunaux, et la presse qui parle à l'opinion publique sera jugée par des jurés organes de l'opinion du pays.

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Après avoir placé la presse sous une tutelle arbitraire, on fait une seconde exception pour la presse périodique. Les journaux litté raires doivent forcément rentrer dans le droit commun. Les autres ont besoin d'un éditeur quelconque par la seule raison qu'étant anonymes, la responsabilité doit en peser sur un nom connu. Il faut prendre des garanties convenables contre un homme qui n'ayant rien à perdre, pourrait être l'instrument d'une faction. Le pouvoir n'ayant pas le moyen d'arrêter un journal avant qu'il ait acquis une grande publicité, doit le conteuir par une haute pénalité dans le cas où il exciterait directement à un délit quelconque. Hors de là, tout journal est un livre, et rentre dans le droit commun. Le système pénal, la définition des crimes et le jury, voilà toute la législation de la presse.

PAGÈS.

PRESSOIR. (Économie rurale.) C'est en général l'appartement dans lequel on établit la machine à presser, le pressoir proprement dit, ustensile ou usine qui a pour objet de forcer les fruits et les graines à rendre le suc qu'ils contiennent, soit vin, soit cidre ou poiré, soit huile.

dérable de ce dernier, il agit plus lentement et emploie plus d'ouvriers, jusqu'à dix ou douze, tandis que quatre suffisent pour l'étiquet, si sa roue est verticale au lieu d'être horizontale. Au surplus, on pourrait, sans grande difficulté, accroitre la puissance de la roue horizontale par une roue verticale que l'on établirait à côté. Le pressoir à cage a l'inconvénient d'exiger beaucoup d'emplacement et d'être fort cher.

2o Pressoir à étiquet. On l'emploie plus généralement que les pressoirs à grands leviers, parce qu'il est plus facile de lui trouver un emplacement, que la dépense en est moins considérable, et qu'il n'exige que peu d'ouvriers. Il ne laisserait que peu à désirer, si à sa roue horizontale on subsistuait une roue verticale, sur laquelle trois ou quatre hommes pourraient monter pour serrer. Au reste, beaucoup de particuliers ont supprimé la roue horizontale, parce qu'elle tient trop de place, et l'ont remplacée par deux barres qui traversent l'arbre comme une croix, et que l'on glisse l'une sur l'autre. Si la roue a 5 mètres (15 pieds ) de diamètre, la puissance de compression est telle, qu'un seul homme qui emploierait toute sa force ferait éclater le pressoir. Rozier, juge très compétent en celte matière, recommande, de préférence à tous les autres, le pressoir à étiquet.

50 Pressoir à double coffre. En voici les avantages, ́d'après MM. Bidet et Le Gros. Au lieu des pressoirs ordinaires, lents dans leur compression, celui-ci, par le moyen de trois roues, dont la plus grande n'offre qu'un diamètre de 2 mètres 58 centimètres (8 pieds), abrège le travail beaucoup plus que les plus forts pressoirs anciens : la force de compression produite par un seul homme, l'emporte sur celle que l'on obtient des pressoirs à cage, serrés par dix ouvriers qui font tourner la roue horizontale. Cette puissance de compression est supérieure aussi à l'effet que produisent les pressoirs à étiquet, serrés par quatre hommes montant sur une roue verticale d'un diamètre de 4 mètres (12 pieds). Toutefois, « il lui restait encore On distingue les pressoirs en plusieurs un défaut, qui était de ne presser que cing espèces :

La meilleure exposition d'un pressoir est l'est ou le sud, parce que la chaleur accélère la fermentation dans la cuve, et que le vin est d'autant meilleur que le mouvement de fermentation est plus actif. Ce local sera bien éclairé; il sera facile de l'aérer, afin de pouvoir, en cas de besoin, prévenir l'asphyxie.

parties de son cube, de façon que le vin re

montait vers la partie supérieure de son cube, et rentrait dans le mare chaque fois qu'on desserrait le pressoir, ce qui donnait un goût de sécheresse au vin, et obligeait de donner beaucoup plus de serres qu'à présent pour le bien dessécher, beaucoup plus même que pour toute autre espèce de pressoirs, sans pouvoir y parvenir parfaitement. La pression de ce pressoir se faisant verticalement, il était difficile de remédier à cet inconvénient; c'est cependant à quoi j'ai obvié d'une façon très-simple, en employant plusieurs planches faites et taillées en forme de lame de couteau, qui se glissant les unes sur les autres à mesure que la vis serre, contenues par de petites pièces de bois faites à coulisse, arrêtées par d'autres qui les traversent, font la pression de la partie supérieure, sixième et dernière du cube. » Ce perfectionnement est bien loin d'être nouveau, quoiqu'il soit présenté comme tel : il a suffi de voir un des pressoirs à cidre de la Normandie pour en prendre l'idée, et ces pressoirs remontent à plusieurs siècles, ainsi que je l'ai prouvé dans mon Traité du pommier, du poirier et des cidres, imprimé en 1804. Quoi qu'il en soit, moyen du premier serrement, on tire tout le vin de la cuvée, et en donnant quelques serrements de plus, on parvient à dessécher complètement le marc. Sur le pressoir à dou ble coffre, on peut faire de 1,900 à 2,200 litres de vin rouge, et 1,100 à 1,200 litres de vin blanc.

au

On pourrait en construire de plus petits qui ne produiraient en tout que 1,100 à 1,200 litres. Ces derniers auraient l'avantage d'être transportables, sans autre embarras que d'en démonter les roues. La plus petite pièce suffirait pour les établir. Il serait possible aussi, dans les exploitations considérables, d'en faire construire de plus grands selon les besoins et la convenance: il ne faudrait pas, pour les manoeuvrer, plus d'ouvriers que pour les petits. Il suffit de deux hommes, l'un pour serrer, l'autre pour s'occuper du mare, et placer les pièces de bois nécessaires pour augmenter graduellement la pres

sion.

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on n'obtient de l'expression de ce marc que le jus des raisins : ce qui fait que ce vin a plus de qualité, et est exprimé avec plus de célérité.

La manœuvre du pressoir à double coffre est la même que pour celui qui n'en a qu'un. La seule difference consiste en ce que les opérations se font sur les deux coffres alternativement. En effet, en serrant l'un, on desserre l'autre, et pendant que celui sur lequel on exerce la pression épanche sa liqueur (pendant quinze ou vingt minutes), on manipule le marc de l'autre coffre. Cependant ce double pressoir n'exige pas plus d'ouvriers, quoiqu'il produise plus de vin. On sent bien qu il faut opérer avec promptitude, parce que le vin sera d'autant meilleur, qu'il séjournera moins dans le marc. Il est reconnu que le double marc n'emploie pas plus de deux à trois heures, tandis que dans les autres pressoirs, soit à cage, soit à étiquet, il ne faut, pour presser suffisamment, guère moins de vingt heures, et de quatre à douze hommes, selon que la roue est verticale ou horizontale. Il est également certain que le pressoir à double coffre produit, sur un marc de 4 à 5 mètres (12 à 15 pieds) de vin, au moins 150 litres de plus que les autres modes de pressurage. Il faut ajouter à ces avantages que le vin ne restant pas long-temps dans le marc, en est de meilleure qualité.

La Société d'encouragement pour l'industrie nationale fit décrire, dans son bulletin

(juin 1821), un pressoir à levier fort simple et fort commode, lequel n'est pourtant que le perfectionnement du pressoir corse. Le pressoir dont il est question ici est établi sur quatre roues. Il produit son effet au moyen de l'action d'un fort levier, fixé solidement par une de ses extrémités à une fiche sur laquelle elle tourne, et qui peut entrer par l'autre extrémité dans un gros anneau de fer, que l'on élève ou abaisse à volonté au moyen d'une vis. Comme ce pressoir manœuvre rapidement, il suffirait assurément, quoiqu'il soit d'une petite dimension, dans la plupart des vignobles d'une étendue ordinaire. Bosc a remarqué avec raison, ce nous semble, que le plus grave inconvénient du pressoir à levier est la difficulté de donner assez de solidité non-seulement à la fiche autour de laquelle le levier doit tourner, mais encore à l'extrémité de ce levier, à travers laquelle elle passe.

Le meilleur pressoir serait la presse hy

draulique, si elle ne coûtait pas si cher. C'est ce qu'a bien senti la Société d'encouragement, à laquelle l'industrie et les arts doivent tant et de si grands perfectionnements: cette savante et patriotique compagnie proposa, il y a quelques années, un prix pour disposer la presse hydraulique de manière qu'elle pût remplacer les pressoirs actuels. Il est à désirer que cet appel soit entendu, et que le succès couronne les essais et les entreprises que l'on fera pour obtenir ce prix, qui, je crois, n'a pas encore été remporté.

Dans la collection de machines employées en agriculture, recueillies par M. de Lasteyrie, on trouve les figures de quatre espèces de petits pressoirs fort ingénieux et fort commodes, surtout celui qui est à double effet, et dont on se sert aux environs de Bordeaux.

Parlons maintenant du PRESSOIR A CIDRE ET A POIRÉ. Comme la culture du pommier s'étend de plus en plus dans des contrées où elle n'était pas en usage, nous croyons utile de faire connaître les procédés et les machines propres à extraire, soit le cidre, soit le poiré; ce qui est un même procédé. Dans ces pays, les procédés et les machines propres à extraire les boissons ne sont pas encore assez familiers pour qu'on puisse les faire construire, et s'en servir sans le secours des plans et des préceptes : c'est pourquoi nous allons donner à cet égard quelques détails utiles..

Le pressoir doit être à proximité de l'eau, et pourtant dans un lieu sain et sec. Il doit être exposé et ouvert de manière qu'on puisse y établir un courant d'air, surtout lorsqu'on a lieu de craindre l'asphyxie; ce qui n'arrive que dans les exploitations où l'on fait cuver le pressurage. Comme la fermentation s'opère mieux quand l'air est chaud, comme on est exposé pendant les derniers travaux à être surpris par les gelées, il faut que le pressoir soit établi dans un lieu bien fermé, mais facile à ouvrir aux courants de l'air extérieur.

Les instruments du pressurage ne sont pas les mêmes dans toutes les contrées où l'on fait du cidre. La composition des pièces du pressoir varient aussi.

Dans quelques cantons où les pressoirs à tour et à meules sont rares, parce qu'ils y sont trop coûteux à établir, on se coutente de piler les fruits dans une auge de bois ou de pierre avec un pilon de bois très-dur : méthode fort simple, travail qu'un seul ou

vrier peut faire, mais lent et fatigant, et par conséquent moins avantageux que celui des meules.

En Angleterre, dans quelques comtés où l'on fait du cidre, on se sert, pour le pressurage des pommes, de deux cylindres armés de larges dents de fer ou de bois, qui, par leur rencontre, écrasent les fruits qu'ils font tomber d'une trémie qui est au-dessus. On y emploie aussi deux pignons de cuivre ou de fer fondu, qui engrènent l'un dans l'autre de trois décimètres (un pied) de longueur et d'autant de hauteur. On fait tourner l'essieu d'un des pignons, lequel met l'autre en mouvement en dedans. Cette machine est surmontée d'une trémie qui reçoit les fruits destinés à être convertis en liqueur. Ce procédé est fort simple, très-expéditif. Malheureusement il est peu connu en France. Toutefois je présume qu'il doit avoir l'inconvénient d'écraser par trop les fruits, et par conséquent de produire beaucoup de lie; les pignons métalliques, s'ils ne sont pas entretenus très-proprement, peuvent communiquer à la liqueur un goût désagréable et même des qualités malfaisantes.

Il est encore quelques cantons pauvres où l'on se contente de concasser grossièrement les pommes, et de les déposer dans un tonneau où elles fermentent avec l'eau, qu'on verse dessus en quantité égale à celle des fruits, et qu'on renouvelle jusqu'à ce qu'il ne vienne plus qu'une liqueur insipide. Ce procédé est le plus mauvais de tous: on ne doit y avoir recours que lorsqu'il est impossible de se procurer un pressoir et une presse. C'est à peu près ainsi que les classes indigentes préparent leur piquette.

Communément les bons pressoirs sont composés d'une grande auge circulaire de vingt mètres ( 60 pieds) de tour, dans laquelle circule une ou deux meules, soit en bois, soit en pierre, ainsi que l'auge. Maintenant en Normandie on fait faire, pour les nouveaux pressoirs, les meules et les auges en granit, parce que ces ustensiles sont de plus longue durée, et que le broiement des fruits s'opère beaucoup plus promptement. Cependant on croit y trouver un inconvénient c'est que la pierre écrase trop le fruit, produit trop de lie, brise trop les pépins et leurs capsules cartilagineuses, qui rendent dans la pomme un suc acre, et communiquent au cidre un goût peu agréable.

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L'auge circulaire doit être plus large en haut que dans le fond Sa profondeur est

ordinairement de quatre décimètres (quatorze pouces); sa largeur au fond de deux décimètres (sept pouces), et de quatre (quatorze pouces) en haut. Il est indispensable que cette auge soit bien jointe, bien unie, tout à fait d'aplomb, et tenue propre en tout temps.

Au centre de l'auge qui sert à placer les fruits, soit pommes, soit poires, dont on compose chaque marc ou pressée, s'élève un petit poteau, servant de point d'appui aux meules, qui parcourent l'auge, traînées par un cheval qu'on y attelle. Chaque meule doit avoir 2 mètres (6 pieds) de diamètre, et 15 centimètres (5 pouces) d'épaisseur. Au moment du pressurage, on attache aux bras de l'axe des meules une espèce de râteau qui rabat continuellement les fruits que la pression a écartés du centre de l'auge: travail non interrompu, que, sans ce procédé fort simple, le conducteur de la pressée serait obligé de faire. L'axe ou pivot du poteau pose au fond du centre de l'auge circulaire, et s'engrène dans une poutre. Il reçoit deux bras, qui, par une mortaise, sont fixés dans le milieu des deux meules; s'il n'y en a qu'une, un seul bras est suffisant.

A peu de distance de l'auge, dans la même pièce, est placée la presse. Elle est accompagnée d'un cuvier pour recevoir la liqueur, d'une grande auge pour faire macérer et un peu fermenter le marc. Cette presse est composée d'un tablier ou châssis d'émoi,-élevé au-dessus du cuvier, formé d'un plancher de chêne, bien assemblé, carré et entouré d'un rebord de 1 décimètre (trois pouces six lignes) de hauteur. Ces rebords, au nombre de quatre, s'appellent roseaux d'émoi, et ser vent à contenir la liqueur exprimée, pour qu'elle ne s'épanche pas à côté, et pour qu'elle soit forcée de prendre le chemin du cuvier de réceptacle. Le tablier doit être légèrement incliné vers le cuvier, dans lequel le béron ouvert laisse écouler la liqueur.

On appelle jumelles quatre pièces de bois placées dans les angles du tablier, et destinées à soutenir la brebis, qui est un gros sommier de chêne d'un équarrissage de 6 décimètres (plus de 20 pouces), sur les quatre faces, autant qu'il est possible, et de 10 mètres (30 pieds) de longueur, sur lequel est placé le tablier.

Au-dessus du tablier et de la brebis qui le supporte, s'élève, parallèlement à celle-ci, an arbre qu'on appelle le mouton ou le bélier, et qui a les n.êmes proportions que la Tome 19.

brebis. On élève et on abaisse le mouton, qui sert à presser la motte de marc ou pres. sée, suivant qu'il peut être nécessaire, au moyen d'une vis placée à l'extrémité la plus faible, et qu'on tourne avec un levier, engrené dans un trou rond à la hauteur d'un mètre (3 pieds). Le mouton hausse et baisse à volonté entre les quatre jumelles, perpendiculairement sur la brebis, et par conséquent sur le centre du tablier, où est dressée la pressée ou motte de marc.

Lorsque cette motte est dressée ou égouttée, c'est-à-dire un peu affermie, on met dessus un assemblage de planches appelé huis, et on place des traverses de bois, sur lesquelles on descend le mouton, que l'on presse au moyen de la vis, et que l'on contient à l'aide d'autres traverses placées audessous de lui dans de larges mortaises, que les jumelles reçoivent du côté de la vis. Dans les jumelles de derrière, on place également les clés, qui sont des traverses semblables aux précédentes, et dans des mortaises égales. Ces clés supportent le mouton et le forcent de presser, tandis que les autres traverses font hausser et baisser son extrémité la plus forte.

Le pressoir à cidre doit encore posséder les ustensiles suivants des pelles de bois pour agiter le marc dans le cuvier, le retirer de l'auge, et le porter sur le tablier; un râteau sans dents pour étendre le marc, et le distribuer sur le gluis ou paille; une équerre pour en aligner les couches; un autre râteau à deux longues dents, pour rabattre les pommes dans l'auge circulaire, pendant le travail du pressurage; un harnais pour attacl:er le cheval aux meules; un grand couteau pour couper en tuiles le marc exprimé; une jatte pour goûter le cidre dans le cuvier; un panier d'osier et un tamis de crin, pour placer au-dessous du béron et recueillir les ordures.

PRESSOIR A HUILE. Quand on a réduit en bouillie ou pàte liquide les olives parvenues à leur bon degré de maturité, on les renferme dans des cabas, qui sont des espèces de sacs de joncs, de glaïeuls ou de sparte, mais qu'il faudrait faire en laine ou en crin, si la dépense n'était pas plus considérable. On dispose les cabas sous la presse pour en exprimer le liquide. Le pressoir à l'huile a beaucoup de ressemblance avec le pressoir à cidre : c'est celui que l'on appelle pressoir à Martin, et dont Rozier a le premier publié la description. M. Bernard en a donné un

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plus simple dans son Traité de la culture de l'olivier et de l'emploi de ses produits; mais les meilleurs sont le pressoir à recense et le tordoir hollandais. L'emplacement du moulin à huile ou pressoir, soit pour la trituration des olives, soit pour celle des graines oléagineuses, doit être au rez-de-chaussée et susceptible d'être bien clos, pour le mettre à l'abri du froid, et même pour lui procurer la chaleur d'un poêle. En effet, quand la température est froide, l'huile s'écoule difficilement, et ce qui en reste dans le marc est une perte réelle souvent assez considérable.

A l'aspect de tous les pressoirs que nous connaissons, il est facile de remarquer que ces machines sont encore presque partout dans un état d'imperfection tel, qu'il laisse à désirer de grandes améliorations. C'est à la mécanique qu'il appartient d'en faire présent à l'agriculture et aux arts. Espérons que ce besoin, dès long-temps senti, ne tardera pas à être satisfait. Il le sera comme tant d'autres, si le gouvernement, affranchi des obsessions onéreuses et des exigences oppressives du parti qui ne produit rien, se rend aux justes désirs de la nation tout entière, productrice et consommatrice, qui est à ses oppresseurs comme quatre cents sont à un quant au nombre, et qui est tout quant à l'importance. (Voyez CIDRE, POIRÉ et VIN.) L. DUBOIS.

* PRESTET (JEAN), prêtre de l'Oratoire, professeur de mathématiques, à Angers, mort en 1690, avait publié en 1675 des Éléments de mathématiques, dont la seconde édition, augmentée de moitié, parut en 1689, 2 vol. in-4°. L'auteur suit dans cet ouvrage les traces de Descartes.

* PRESTON (GUILLAUME), savant typographe et littérateur anglais, né à Édimbourg en 1742, mort en 1818, fut, pendant plus d'un demi-siècle, attaché au grand établissement de G. Strahan et de son fils, imprimeurs du roi à Londres, et ses talents, comme correcteur, furent souvent utiles aux célèbres auteurs de son temps. Il a publié : Éclaircissements sur la franc-maçonneric, Londres, 1772; réimprimés pour la treizième fois en 1821, in-12; Calendrier franc-maçon; Chronique de Londres, jour nal auquel il fournit un grand nombre d'articles. Après avoir été maitre ou vénérable de la loge de l'Antiquité, il lui légua en mourant une somme de 32,500 fr. consolidés, dont 12,500 furent affectés à une école

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de charité pour les jeunes filles. Un autre
PRESTON (Guillaume), né en Irlande, et
mort en 1809, a laissé une traduction
angiaise des Argonautiques de Valérius
Flaccus, 3 vol. in-12; des Poésies, 2 vol.
in-18; et plusieurs articles de littérature
insérés dans les Transactions de la Société
irlandaise, dont il était membre.
* PRESTRE ( SÉBASTIEN LE ). Voyez
VAUBAN.

PRÊT. (Législation.) En considérant le prêt d'une manière générale, on peut le définir une convention par laquelle le propriétaire d'une chose transfere pour un temps déterminé, à un autre individu, tous ses droits sur cette chose. Les jurisconsultes reconnaissent deux sortes de prêt : le prêt à usage, et le prêt de consommation. Cette distinction résulte de la nature des objets prêtés. Parmi toutes les conventions civiles, le prêt est peut-être celle qui a lieu le plus fréquemment ; elle est rendue nécessaire par l'inégalité des fortunes, et le peu de rapport qui existe souvent entre les moyens d'existence d'un individu et ses besoins réels: or, ces deux faits sont l'élément inévitable de toute société humaine; et Plutarque nous apprend qu'il en coûta un oeil à Lycurgue pour avoir voulu lutter contre eux.

L'importance de ce contrat varie selon qu'on le considère dans ses rapports avec la législation, l'économie publique ou la politique générale. La tâche du législateur est simple et facile : garantir la liberté des parties contractantes, et prévenir les fraudes, voilà tout ce que la société lui demande ; aussi, sur cette matière, les lois anciennes et modernes sont-elles, dans tous les pays,

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peu près uniformes. L'économie politique rejette également le prêt au rang des sujets qui ne doivent l'occuper que quelques instants; à ses yeux, la société n'est intéressée à cet acte que dans un seul cas, qui ne se présente pas habituellement : quand l'argent quitte des mains oisives pour passer dans des mains actives et industrieuses alors il y a accroissement de la richesse publique, et profit pour la société ; dans tous les autres cas, le prêt n'est qu'une simple convention privée, sans contact visible avec les intérêts généraux.

Si nous nous transportons dans le domaine de la politique, si nous interrogeons l'histoire des temps passés, nous trouverons bien peu de nations chez qui le prêt, en se multipliant, ne soit devenu l'aliment des

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