Il faut prendre garde que le linge, qu'on ne ferait pas lessiver ou blanchir, ne se moisisse par le trop d'humidité; il pourrait même se pourrir.

La cave demande aussi des soins dans cette saison: il est utile d'y descendre tous les quinze jours, pour voir si aucun tonneau ne se dessère, si les cercles sont en bon état; il faut aussi faire essuyer ceux qui ont une espèce de mousse verte ou noire, causée par l'humidité; faire boucher avec de la paille les soupiraux, s'il gêle fort; les faire déboucher dès que le temps devient doux.

FÉVRIER.

Il ne nous reste presque rien à conseiller pour le mois de février, d'après ce que nous avons dit pour celui de janvier.

Ce sont les mêmes soins, quant au ménage, et il faut les continuer à tous les mêmes objets.

Si l'on a un jardin, il y a quelques fleurs que l'on peut semer en place, pour les replanter plus tard; tels sont le pied d'alouette, le pavot, le coquelicot

et autres.

On doit, autant que possible, finir, dans ce mois, la taille des arbres fruitiers à pépins, et terminer, ou au plus tard dans le commencement de mars, plantations que l'on a commencées.

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MARS.

On peut encore, dans le commencement de ce mois, continuer les plantations qu'on n'aurait pu achever; greffer, écussonner. Si le temps est doux, faire des boutures, planter des pêchers, de la vigne, etc.; planter des asperges, tailler les pêchers, les abricotiers; semer à bonne exposition quelques salades; semer de fleurs plus délicates que celles que nous avons indiquées, comme les balsamines, les œillets et roses d'Inde, les reines-marguerites, belles de nuit, et beaucoup d'autres.

On fait des lessives, des savonnages, et le linge alors se blanchit bien.

Il faut, comme en hiver, continuer de soigner la cave, les confitures, liqueurs, etc.; ces soins sont opportuns toute l'année : nous n'en parlerons plus.

Si l'on a fait couper du bois pendant l'hiver, il faut exiger que la coupe soit terminée avant la fin de mars; et si le bois est en coupes réglées, ou que, pour l'extraire de son local, il faille traverser d'autres bois, cela doit se faire avant que la séve ait poussé.

C'est en mars que l'on fait le sirop dit violat, ou de violettes: on cueille aussi des violettes que l'on met en sachets de toile ou de papier, et qui donnent très-bonne odeur au linge; même chose se pratique avec des feuilles de rose dans leur saison.

AVRIL.

PLUSIEURS des choses indiquées pour le mois de mars peuvent encore se faire, dans ce mois; et, si le temps est dur en mars, on aura bien fait de les remettre au mois suivant.

Par exemple, la plantation des asperges, les boutures d'arbustes et plantes, la taille des pêchers.

On sème, en avril, plusieurs sortes de choux, les pois sans parchemin et pois verts, des capucines, quelques haricots hâtifs, les cardons, les potirons.

C'est le temps d'œilletonner et planter des artichaux, qu'il est nécessaire de beaucoup arroser si le temps est sec et chaud.

En mars et avril, si l'on avait à bâtir, ce serait le temps de commencer.

Dans cette saison, on voit les premiers poulets venus naturellement et sans soin; ils s'engraissent très-aisément dans ce que l'on appelle une épinette, ou un séminaire, ou une müe. Chaque volaille s'y trouve enfermée de manière à ne pouvoir s'y retourner aisément; on les y place en les Ꭹ faisant entrer à rebours et la tête tournée du côté des barreaux, entre lesquels elles passent le col pour manger dans l'auge qui se trouve pratiquée en bas, et règne le long de la machine.

Presque toute l'année, on peut, par ce moyen, engraisser de la volaille en quinze ou vingt jours de temps; il ne faut que lui fournir abondamment à manger, point à boire, mais surtout de l'orge moulue un peu grosse et délayée faiblement dans de l'eau de vaisselle, ou simplement de l'orge cuite dans de l'eau de vaisselle, et bien crevée.

C'est absolument dans le mois d'avril, non plus tôt, encore moins plus tard, que les morilles et mousserons se montrent et se récoltent; il en faut faire sa provision et les faire sécher. S'il en paraît en mai, il faut les manger tout de suite, et néanmoins prendre garde qu'elles n'aient de ces vers qui sont occasionnés par la chaleur, et qui les rendent malsaines.

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MAI.

Il serait déjà tard pour prévenir la ménagère de veiller sur les étoffes sujettes à receler des vers qui les rongent, surtout les étoffes en laine; il est vrai qu'elles doivent servir en hiver; mais ce qui n'en aurait pas été porté, serait, quand les chaleurs commencent à se faire sentir, et pendant toute leur durée, bien plus sujet à se gâter, faute d'avoir été brossé et mis à l'air.

C'est ordinairement dans ce mois que l'on blanchit ses garnitures de lits et de chambres, ses ri

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deaux de croisée, ses couvertures de lit, en laine ou de coton.

C'est encore le temps du jardinage pour beaucoup de semences, de marcottes et de boutures qui ne doivent pas être faites plus tôt.

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JUIN.

En ce mois, les chaleurs deviennent assez souvent fortes et de durée ; il faut soigner et préserver dans le ménage tout ce qu'elles pourraient faire gâter, et ces soins doivent se continuer, même augmenter, dans les mois de juillet et d'août. Les viandes, les vins, demandent une attention sérieuse; il en est de même du laitage et des choses auxquelles il est propre.

Il est de ces soins qui doivent avoir lieu dès mars, quand le soleil devient fort; de même en avril, mai, et le reste des temps chauds.

On sème dans ce mois peu de fleurs, mais plusieurs des légumes utiles à la maison, et entre autres des brocalis, des navets, des choux à grosse côte, des chicorées, escaroles, laitues pommées et romaines, les haricots suisses et flageolets, les pois d'automne, les gros radis noirs.

Nous n'avons point encore parlé des fournitures de salades, ni des radis et raves; on peut les risquer dès le mois de mars, et les continuer au printemps, en été et en automne.