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ESCLAVAGE

DE LA

RACE NOIRE

AUX COLONIES FRANÇAISES,

PAR

CHARLES LEVAVASSEUR.

PARIS,

IMPRIMERIE DE CÉSAR BAJAT,

RUE MONTMARTRE, 131.

AVANT-PROPOS.

Lorsque nous avons défendu la cause des colonies et des intérêts métropolitains qui s'y rattachent contre les envahissemens privilégiés de la sucrerie indigène, nous n'avons consulté que nos convictions, sans nous préoccuper des sympathies du pays acquises alors à la nouvelle industrie. Depuis lors, l'expérience a détruit bien des illusions; après un fatal engoument, on sait à quoi s'en tenir sur les mérites d'une industrie que beaucoup d'hommes, naguère ses partisans, voudraient frapper maintenant d'interdiction.

Au risque de nous trouver encore une fois en

opposition avec les idées généralement reçues, notre but est aujourd'hui de démontrer que l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises sera l'œuvre des mœurs et du temps, et que les résultats ainsi obtenus seront plus avantageux à la civilisation que ceux qu'on peut espérer d'une mesure législative. Nous aimons trop la liberté pour ne pas craindre de voir l'émancipation des nègres compromise par des expériences prématurées et dange

reuses.

DE LA RACE NOIRE

AUX

COLONIES FRANÇAISES.

Algérie. Sa situation comparée à celle des

Les peuples, comme les individus, sont sujets à de grandes erreurs. L'opinion publique, par cela Antilles. même qu'elle écoute volontiers des sentimens généreux, se laisse souvent aller à de fatales illusions; notre conquête d'Alger en est la preuve la plus éclatante. Lorsque des hommes sages et prévoyans osèrent, après 1830, en proposer l'évacuation, ou au moins une occupation fort restreinte, on en demanda la conservation au nom de la gloire nationale, et, plus tard, on voulut coloniser au nom des intérêts matériels. Ceux qui destinaient le sang et les trésors de la France à un meilleur usage furent accusés de faiblesse et de lâcheté; on préten

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