DÉCLARATION Bien que cet ouvrage ne soit ni un traité de dogme ou de morale, ni un cours de droit canon ou de discipline ecclésiastique, néanmoins, comme les appréciations politique, économique, sociale, historique qu'il renferme, touchent de très près à la religion et aux choses définies, je me fais un devoir de le soumettre tout entier au jugement de l'Église, et plus immédiatement à celui de mon Ordinaire, S. É. le Cardinal-Archevêque de Toulouse, diocèse auquel j'ai l'honneur d'appartenir par ma naissance, par mon ordi nation et par tous les pouvoirs, sacerdotaux et apostoliques, qui m'ont été constamment renouvelés depuis plus de trente ans. En conséquence, je promets de rétracter et je rétracte à l'avance toute proposition qui, même en ces matières libres, serait jugée contraire à la foi catholique et à la plus saine orthodoxie, dont je déclare hautement vouloir demeurer, jusqu'à la fin de ma vie, le volontaire serviteur et le fidèle apôtre. L'abbé G. ROUQUETTE. Paris, 15 mars 1882. INTRODUCTION 1. OPPORTUNITÉ DE CE TRAVAIL. 2. DIVISION DE LA 3. SON BUT PLUS ÉLEVÉ DU CONCORDAT A LA CONCORDE. 1. Les relations de l'Église et de l'État : il n'est pas de question plus grave, plus tourmentée, plus ignorée que celle-ci, à l'heure pré sente. : Le Concordat c'est le mot d'aujourd'hui ; ce sera surtout le mot de demain; car il renferme, à lui seul, la solution tout entière. Mais ce mot est une énigme, un grand inconnu à dégager des ombres de la politique et de celles de l'histoire, pour l'intelligence trop peu éclairée de ceux qui l'invoquent, tantôt comme une protection, tantôt comme un épouvantail. On verra, en effet, que, selon le point d'où on le considère, le Concordat peut se prêteret cela avec une apparente logique pérances les plus variées, aux conclusions les plus extrêmes. aux es Concordataires, anticoncordataires : telle est la division des esprits, des vues, des efforts, bien plus encore que des formules, sur cette question, autour de laquelle s'agitent en ce moment des passions excessives. Singulière remarquè: Parmi les concordataires, il y en a qui croient sincèrement que le double intérêt de l'Église et de l'État réside dans la conservation de ces vieux pactes; il y en a d'autres qui n'invoquent cette convention qu'à cause de ce qu'elle a de restrictif pour les droits de l'Église, d'oppressif pour toute son action. De même, parmi les anticoncordataires, autrement dit les séparatistes, les uns sont les ennemis déclarés de l'Église ou tout au moins demeurent indifférents à ses intérêts; les autres lui sont dévoués et affirment de très bonne foi |