qualifie à tort de Table analytique du Mercure de 1672 à 1761, alors qu'il ne s'agit que d'une énumération, d'ailleurs inexacte, d'après le manuscrit de la Bibliothèque de l'Opéra, qui a dû servir de prototype aux compilations que nous avons eu l'occasion de signaler. Elle occupe 28 feuillets, dont deux en blanc, précédés d'une préface historique sur les auteurs qui ont travaillé au Mercure. Un autre travail, identique à celui dont nous venons de parler, se trouve à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, ms. 2128. Il y est catalogué: Table du Mercure galant depuis la fondation de ce recueil (1672) jusqu'à la douzième année (1728) du Nouveau Mercure : il comprend 29 feuillets écrits au XIXe siècle. Dans le manuscrit no 1005 (papiers de Claude Petitot) de la même Bibliothèque, on trouve, fol. 16, une table alphabétique des articles de cet auteur publiés dans le Mercure et l'indication de pièces historiques du même recueil, manuscrit autographe de 22 feuillets (xIx siècle). Nous ne saurions omettre la Table alphabétique des Mémoires, mentions et articles intéressants pour les arts, l'histoire et l'archéologie (1672-1790) environ 1.000 cartes in-8 dans des cartons, qui figure au no 2355 de la vente de la bibliothèque de M. Reiset, et que le catalogue indique comme de simples extraits manuscrits sur des feuilles volantes classés par ordre alphabétique'. Signalons enfin la suite de sommaires choisis de chacun des volumes du Mercure, publiés de mars 1709 à août 1723, notes prises par Edouard Fournier qui occupent six colonnes des trois premiers feuillets du manuscrit 7124 de la Bibliothèque de l'Arsenal. En 1854, dans l'Annuaire de la Société des Antiquaires de France, pages 181-238, le premier essai de table du Mercure fut publié sous le titre : Table alphabétique des Mémoires intéressants pour l'histoire et l'archéologie, renfermés dans la collection du Mercure de France, par H. Maufras. Il est précédé d'une bibliographie plus complète que celle qui nous fut donnée par Hatin, en 1866, dans sa Bibliographie de la Presse, p. 24. M. Maufras y signale les mémoires les plus importants, placés alphabétiquement suivant les noms de leurs auteurs. En 1869, Guigard publia son Indicateur du Mercure de France, table des noms de personnes, dressée en vue de faciliter les travaux généalogiques. L'auteur fut assez critiqué : on alla jusqu'à reprocher à Guigard de n'avoir pas commencé son dépouillement à l'année 1605, «< véritable commencement du Mercure2 », oubliant que le Mercure historique du xvire siècle n'a rien de commun avec celui que Donneau de Visé commença en 1672. Le meilleur essai de bibliographie du Mercure publié au XIXe siècle est assurément celui que M. Emile Picot a inséré au tome III du Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. le baron James de Rothschild3, à l'aide des volumes d'une collection fort difficile à réunir aujourd'hui. Depuis le travail de M. Emile Picot, une bibliographie très minutieuse des volumes de la collection du Mercure, commencée par M. Georges Vicaire, pour la Bibliothèque Mazarine, a été interrompue avant son achèvement. 1. Catalogue des livres sur les arts, composant la bibliothèque de M. Reiset. Paris, 1879, in-8. 2. Intermédiaire, t. V, 1869, p. 272. 3. Paris, Damascène Morgand, 1893, in-8, no 2524. En 1899, M. Gustave Reynier a étudié le Mercure au point de vue littéraire'; il lui avait déjà consacré un des chapitres du livre sur Thomas Corneille publié en 1892. Si la bibliographie du Mercure a été négligée, nul journal ne fut plus goûté et recherché des curieux. Ils en ont fait de nombreux extraits, ils en copièrent même des volumes, témoin le tome IV (1673) conservé à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, Ms. no 3234. Les extraits se rencontrent dans la plupart des bibliothèques publiques. Outre la Bibliothèque de l'Arsenal qui en possède dans ses manuscrits 3189, 3500, 3506, 4041, 6342, 6544 et 7463, voici la liste des bibliothèques de province où nous avons trouvé des extraits du Mercure Aix, ms. 1200; Amiens, mss. 70 et 115; Arles, ms. 69; Carpentras, mss. 1194, 1756 et 2055; Chalons-sur-Marne, ms. 213; Chartres, ms. 1643; Clermont-Ferrand, ms. 610; - Dijon, ms. 915; — Epernay, ms. 156; — Poitiers, ms. 228; Rouen (Recueil de pièces sur la famille Le Cloustrier), suppl. ms. 126; - Sens, ms. 286. Dans toutes ces bibliothèques, on trouve, non seulement des copies manuscrites d'extraits du Mercure, mais encore des feuillets imprimés que les collectionneurs ont insérés dans leurs Recueils suivant le point de vue auquel ils se plaçaient. Bien que le Mercure ait été violemment attaqué durant le cours de sa longue carrière, il a acquis aujourd'hui une valeur inestimable en raison des renseignements qu'il contient sur tous les sujets. L'Index du Mercure de France (1672-1832) que nous offrons aux amateurs n'est pas un répertoire de tous les noms cités par ce journal au point de vue artistique et archéologique. Le répertoire des noms du Mercure méritait évidemment de séduire la patience d'un érudit, mais, dès le début de notre travail, il nous a semblé que l'Index gagnerait à rejeter les simples citations de noms et d'œuvres pour ne conserver que les références offrant un certain caractère documentaire. Ainsi compris, le sujet ne laissait pas d'ouvrir un vaste champ à notre curiosité. Elle a pu s'exercer longuement sur une foule de textes et d'images dont l'analyse nous a donné les renseignements suivants : BEAUX-ARTS EN GÉNÉRAL: Technique. Philosophie de l'Art. Anecdotes. Critiques d'œuvres. Dissertations singulières. Peinture. Sculpture. Gravure, etc. ARCHÉOLOGIE MONUMENTALE Technique de la Construction. Enseignement. Polémiques. Vues et descriptions de monuments. Cartes. Plans. Noms de lieux. Palais. Châteaux. Eglises. Statues. Hôtels. Foires et Marchés. Places. Ponts. Projets d'architecture. Sphragistique. Epigraphie, etc. ANTIQUITÉ : Description d'objets. Trouvailles. Monuments de Rome et de l'Orient. Restaurations d'antiques. Glyptique. ACADÉMIES: Histoire. Ecoles. Concours. Prix. Institutions diverses. ARTISTES Biographies. Adresses. Eloges. OEuvres. COLLECTIONS ET COLLECTIONNEURS : Curiosité. Expositions. Ventes. Salons. 1. Les origines de la Presse française. Le Mercure galant. Nouv. Rev. 1899, t. Ier, p. 527-540. 2. Thomas Corneille, sa vie et son théâtre. Paris, 1892, in-8. ICONOGRAPHIE RELIGIEUSE et proFANE: Portraits d'artistes et de personnages divers. Scènes mythologiques et historiques. Emblèmes. Attributs. Estampes. Descriptions et annonces de publications, etc. FÊTES ET SOLENNITÉS : Réjouissances. Feux d'artifice. Pompes funèbres. ARTS MINEURS Céramique. Vitraux. Imprimerie et arts du livre. Thèses illustrées. Modes et Costumes. Enfin nous y avons donné place aux maîtrises et brevets d'apprentissage, aux voyages et à la bibliographie. L'Index s'est évertué à faciliter le plus possible les recherches. Nous y avons groupé sous une rubrique spéciale les renseignements particuliers se rapportant à un même sujet. Ainsi on trouvera aux mots architectes, graveurs, peintres, sculpteurs, etc., la liste alphabétique des artistes cités dans l'Index; d'autres séries de mots typiques ont été créées suivant l'importance des matières et la variété des renseignements. Afin d'éviter des répétitions de mois et d'années, nous avons donné à chaque volume un numéro d'ordre. Il suffira de se reporter à la Table de Concordance qui suit cette Introduction pour avoir l'indication du volume à consulter. Les chiffres en égyptiennes indiquent le volume, d'après la Table de Concordance; les chiffres en italiques indiquent les pages des volumes. Pour nous conformer aux exigences de la bibliographie moderne, nous avons rectifié l'orthographe des noms anciens du Mercure en nous inspirant des derniers travaux publiés en France et à l'étranger. Ces travaux ont été mis à notre disposition par la bibliothèque de M. Jacques Doucet où nous avons trouvé tout ce que réclamaient nos scrupules de bio-bibliographes. Quand les imprimés ne suffisaient pas à la transposition délicate que nous avions entreprise, il nous a été permis de poursuivre nos recherches dans les archives de cette bibliothèque et de faire appel à l'obligeance de ses collaborateurs. Nous devons ainsi remercier M. Albert Vuaflart qui, non content d'être l'instigateur de cet Index, s'entremit pour aider à sa réalisation. M. André Girodie accepta la très lourde tâche de corriger les épreuves et apporta, à la réalisation définitive de l'Index, le concours de ses lumières et de sa compétence. M. Fernand Mazerolle voulut bien le revoir au point de vue des monnaies et médailles. D'autre part, nous payons un tribut de gratitude à M. Emile Picot, membre de l'Institut, qui mit à notre disposition le trésor de ses connaissances bibliographiques et le bel exemplaire du Mercure de la bibliothèque de feu M. James de Rothschild. Enfin, l'étude bibliographique de la collection nous a été facilitée par les renseignements de MM. Paul Lacombe et Georges Vicaire. Nous avons renoncé à l'identification des personnages qui sortait de notre cadre. Quand nous nous sommes trouvés en présence de noms d'artistes de la même famille sans indications de prénoms, il nous a semblé qu'il était préférable de les grouper sous leur nom patronymique. Il va sans dire que ce système de groupement ne pouvait nous interdire de disposer des artistes du même nom dont le Mercure citait le prénom, la profession, etc. Agir autrement eût impliqué l'oubli des lumières de nos spécialistes. En dehors des difficultés matérielles de réalisation, un tel travail ne pouvait être entrepris et mis au jour sans la sympathie d'un ami des arts. Qu'il nous soit permis de lui en expri mer ici notre reconnaissance. Grâce à sa généreuse initiative, nous avons essayé d'indiquer quelques-unes des sources de l'histoire du goût français pendant deux siècles, d'après un journal qui fut comme l'organe essentiel de ce goût. C'est ainsi que, malgré ses imperfections, notre travail a l'honneur de prendre place, le premier, parmi les Publications pour faciliter les études d'Art en France. |