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testons contre cette nouvelle et violente spoliation, et nous déclarons de uulle valeur l'occupation qui vient d'être laite de tous nos domaines; nous rejetons avec la résolution la plus ferme et la plus absolue, toute rente ou pension quelconque que l'empereur des Français prétend faire à nous et aux membres de notre Collége. Nous nous couvririons tous d'opprobre à la face de l'Eglise, si nous cousentions à tirer notre subsistance des mains de l'usurpateur de ses biens. Nous nous abandonnons à la Providence et à la piété des fidèles, contens de terminer ainsi dans la médiocrité, la carrière douloureuse de nos pénibles jours. Nous adoions avec une parfaite humilité les décrets impénérables de Dieu; nous invoquons sa divine miséricorde sur nos sujets fidèles, qui seront toujours notre joie et notre couronne; et après avoir fait dans cette circonstance tout ce que conmandaient nos devoirs, nous exhortons ces mêmes sujets à conserver toujours intacte la religion et la foi, et à s'unir à nous, pour conjurer par nos gémissemens, entre le vestibule et l'autel, le Père suprême des lumières, afin qu'il daigne changer les conseils pervers qui dirigent nos persécuteurs. Donné dans notre palais apostolique du Quirinal, le 10 juin 1809.

A la place du sceau.

PIE VII, PAPE.

N.° XL.

Bref du Saint Père, du 11 juin 1809, qui excommunie Napoléon.

PIE VII, PAPE, A L'EMPEREUR DES FRANÇAIS.

PAR l'autorité du Dieu tout-puissant, des Saints Apôtres, Pierre et Paul, et par la nôtre, nous déclarons que vous, et tous vos coopérateurs, d'après l'attentat que vous venez de commettre, avez encouru l'excommunication dans laquelle (selon la forme de nos Bulles Apostoliques qui, dans des occasions semblables, s'affichent dans des lieux accoutumés de cette ville) nous déclarons être tombés tous ceux qui, depuis la dernière invasion violențe de cette ville, qui eut lieu, le 2 février de l'année dernière, ont commis, soit dans Rome, soit dans l'Etat ecclésiastique, les attentats contre lesquels nous avons réclamé, non seulement dans le grand nombre de protestations faites par nos secrétaires d'état, qui ont été successivement remplacés, mais encore dans nos deux allocutions consistoriales des 14 mars et 11 juillet 1808. Nous déclarons également excommuniés tous ceux qui ont été les mandataires, les fauteurs, les conseillers,

et quiconque aurait coopéré à l'exécution de ces attentats, ou les aurait commis lui-même.

Donné à Rome, à Sainte Marie-Majeure, le 11 juin 1809, et l'an 10 de notre pontificat.

PIE VII, PAPE.

Publication du Saint-Père, du 12 juin 1809, qui annonce l'excommunication encourue par Napoléon.

Au nom de la Très-Sainte Trinité, Père, fils et Saint-Esprit, et des SS. Apôtres Pierre et Paul.

PIE VII, serviteur des serviteurs de Dieu, à tous les Fidèles qui liront ces présentes, SALUT ET BÉNÉDICTION APOSTOLIQUE.

Forcés de nous servir de l'autorité que le Père céleste qui nous a établis pour gouverner avec l'Eglise, nous a accordée, par ces présentes par nous dressées, et signées et scellées de l'anneau du pécheur, nous déclarons que NAPOLÉON Io, Empereur des Français, et tous ses adhérens, fauteurs et conseillers, ont encouru l'excommunication dont nous l'avions autrefois menacé lui-même, et plus particulièrement dans notre dernière protestation du 3 avril 1809, pour avoir, par son décret

du 17 mai dernier, ordonné l'envahissement de lå ville de Rome.

Nous déclarons que la susdite excommunication sera encourue, ipso facto, par tous ceux qui, ou par la force, ou par tout antre moyen, s'opposeraient à la publication de ces présentes. Sont compris dans la même excommunication, tous les membres de notre College apostolique, Evêques, Prélats, Prêtres, tant séculiers que réguliers, qui, par quelque motif que ce soit, et par respect humain, refuseraient de se conformer à ce qui, avec l'assistance du Père des lumières, a été statué par Nous dans nos décrets des 10 et 11 du mois de juin courant.

Donné dans notre palais du Quirinal, le 12 juin de la naissance de Notre Seigneur 1809, et le 10° de notre pontificat.

PIE VII, PAPE.

N.° XLI.

Cérémonial du Concile de Paris, tenu en 1811.

CHAPITRE PREMIER.

Observations générales.

LES conciles étant les actes publics les plus solennels de la religion catholique, leur forme doit

présenter tout ce qui est le plus propre à inspirer le respect qui est dû à leurs décisions. Ces formes ne sont point arbitraires. Plus, suivant l'esprit constant de l'Eglise, elles se rapprochent de celles qui ont été observées dans les temps anciens, plus aussi elles impriment au concile le caractère religieux dont il doit être revêtu, plus elles commandent l'obéissance et la soumission aux fidèles. C'est donc dans les sources pures de l'antiquité, qu'il faut chercher les élémens de la célébration des Conciles.

Mais il ne faut pas pour ela que ces sources soient trop éloignées, et il n'est aucun besoin de se perdre dans la nuit des temps, pour trouver et fixer le mode de la célébration d'un concile, d'une manière aussi conforme à la dignité de ce grand acte, qu'à la pratique habituelle de l'Eglise.

Les conciles de Bale, de Constance, de Trente, le procès-verbal de celui d'Embrun, et les Assemblées du clergé de France suffisent pour montrer, dans un ordre complet, tout ce que l'on peut désirer de connaître sur ce sujet.... Ces conciles et ces assemblées se rattachent à l'antiquité; en nous rattachant nous-mêmes à eux, nous nous lions par là même à cette vénérable antiquité, dont l'autorité a toujours été d'un si grand poids dans l'Eglise.

Le concile ayant à agir au-dehors et au-dedans

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