Page images
PDF
EPUB
[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors]
[blocks in formation]
[blocks in formation]

N° 1.

GAZETTE NATIONALE OU LE MONITEUR UNIVERSEL.

POLITIQUE. TURQUIE.

Vendredi 1er JANVIER 1790.

On mande de Vienne, le 19 décembre, qu'un envoyé du grand-visir a apporté à Belgrade, le 11 de ce mois, des lettres de M. le maréchal de Laudhon : on ignore le contenu des lettres. M. le maréchal de Laudhon est attendu ici le 28 de ce mois.

Le bruit qui s'était répandu que le blocus d'Orsowa était levé paraît dénué de fondement. Il est certain du moins que le 11 de ce mois cette ville était encore bloquée. Au reste, les Autrichiens étant maîtres de la Valachie et du passage du Danube à Gladowa, il est impossible que la garnison turque d'Orsowa reçoive des secours, et rien n'oblige les troupes de l'empereur de continuer à resserrer cette place, où ils ont beaucoup à souffrir des rigueurs de la saison.

[blocks in formation]

De Varsovie, le 12 décembre. - Il paraît qu'on a renoncé, du moins pour le moment, à l'idée de porter l'armée à cent mille hommes, et qu'on se bornera à soixantehuit ou soixante-neuf mille, à l'entretien desquels peuvent suffire les impôts nouvellement établis. Suivant les derniers rapports de la commission de guerre, ce nombre sera complet dans très peu de temps, et le plan paraît être de mettre cette armée tout-à-fait sur pied, d'ici au mois de mars prochain.

Le bruit qui avait couru, de l'entrée prochaine d'un corps de troupes russes en Lithuanie, a été détruit par les avis arrivés postérieurement de cette frontière, et qui por tent que tout y est de la plus grande tranquillité. Si, sur ces premiers bruits, la république a pris quelques alarmes, elle leur doit en ce moment une nouvelle assurance de protection et d'appui de la part du roi de Prusse. Cette assurance est consignée dans une lettre, écrite de la propre main de S. M. prussienne, au marquis Lucchesini, son ministre, et qui a été communiquée à la diète, le 10 de ce mois. Cette lettre porte en substance que le roi de Prusse est tout prêt et désire en ce moment, plus que jamais, de faire avec la république un traité d'alliance qui unisse soJidement les forces et les intérêts des deux nations; que, pour y parvenir, Sa Majesté désire que la république se hâte d'arranger son gouvernement, et de fixer la constitution de manière à inspirer de la confiance dans les engagements que l'on jugera convenable de contracter; que s'il arrivait, ce qui paraît hors de toute vraisemblance, qu'un corps de troupes russes se disposât à entrer sur le territoire de la république, S. M. n'hésiterait pas à voler à son secours avec toutes ses forces; que, ce point une fois engagé, et l'armée de la république mise sur pied, rien ne retardera plus de sa part l'alliance en question, et à porter une armée directement en Ukraine.

Cette lettre a causé aux Etats une vive satisfaction. Le résultat de la séance a été : 1° de témoigner à M. le marquis de Lucchesini, et par lui à S. M. prussienne, la joie que cause aux Etats cette nouvelle assurance des dispositions favorables de S. M. envers la république; 2o de lui témoigner l'impatience où l'on est de contracter au plus tôt l'alliance désirée, et de l'empressement que l'on mettra, pour y parvenir, à terminer l'ouvrage de la constitution; 3' il a été conséquemment enjoint au comité des treize, chargé de rédiger le plan de cette constitution, de présenter le oil qu'il avait fait jusqu'à ce moment, afin de

BIBY

DONO LUMBROSO

1904

FORINO

Tome III.

fixer sans délai les bases principales et les points les plus essentiels.

Quelques nonces ont vainement tenté d'opposer des délais. Leur avis n'a pas été suivi, et l'on s'est tenu à l'ordre donné au comité de présenter son travail, et l'on a indiqué à cet effet une séance extraordinaire pour lundi 14 de ce mois.

ANGLETERRE.

De Londres. On assure que Sa Majesté vient d'exprimer son vœu de faire entrer le prince de Galles au conseil, et de lui confier la partie du gouvernement qui concerne les affaires intérieures du royaume; mais ce désir, qu'on prétend avoir été suggéré au roi par le lord Hawkesbury, trouvera, dit-on, des contradicteurs dans le duc de Portland et M. Fox.

Le marquis de Buckingham, ancien lord-lieutenant d'Irlande, favori du roi, est dans un état de langueur qui, sans faire craindre une fin prochaine, empêche d'espérer un retour de santé.

Des passagers du Swallow, qui arrivent de l'Inde, assurent que Tippo-Saïb a fait des incursions sur notre territoire, et qu'il s'est même emparé de Tillichéry. Nous ne garantissons pas l'authenticité de cette nouvelle.

Lord Westmoreland va se rendre à Dublin, pour remplir les fonctions de lord-lieutenant.

Les députés des provinces belgiques n'ont pas été reçus ici par les secrétaires d'Etat sous le titre d'envoyés : nous avons craint de donner de l'ombrage à l'empereur. On n'exporte plus de chevaux pour la France. On mande de Madras, le 2 août, que le lord Cornwallis a fait publier une proclamation sans réserve : la traite des nègres est abolie au Bengale; toute personne, dont à l'avenir, le vil intérêt sera avéré, reconnu dans ce commerce infame, soit directement, soit indirectement, sera forcée de comparaître à la cour suprême de Calcuta.... La proclamation va plus loin: elle promet des récompenses (100 roupies, sica) aux délateurs des contrevenants.

On s'empresse, il est vrai, de remarquer qu'il n'est pas très commode pour les Anglais de se montrer tout-à-fait philosophes dans les Indes-Orientales, où l'esclavage est une horreur inutile et gratuite. - Faudra-t-il donc que les Français attendent de la part de la Grande-Bretagne un exemple plus généreux dans les Indes Occidentales! et n'oseraient-ils prendre progressivement et de bonne foi des précautions sages et efficaces pour préparer l'émancipation dans leurs colonies, exposées tôt ou tard à une insurrection de la part des noirs !

ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE.

On mande de Philadelphie, que le congrès continue de siéger à New-York, et probablement pour longtemps, du moins à en juger par la multitude d'affaires importantes qui l'occupent. Nous sommes curieux de savoir ce que les étrangers diront de nos nouveaux arrangements de commerce. Chez nous il n'y a qu'une opinion, et elle leur est favorable. Assurément nous devons la préférence à nos propres vaisseaux, etc.; quant à ceux qui nous viennent de l'étranger et à leurs marchandises, nous ne faisons aucune acception de personnes. Nos droits d'entrée et nos actes de tonnage mettent toutes les nations sur le même pied. On conviendra que nous ne pouvons tenir les droits plus bas, si l'on considère les subsides que le gouvernement exige de nous; ils montent, d'après un aperçu du comité, à plus de 8,000,000 de dollars.

Trompés depuis quelques années dans nos espérances, relativement aux arrangements politiques et de commerce, nous avons peine aujourd'hui à prendre cette confiance qui contribue souvent à réaliser les désirs d'une nation. II faut cependant convenir que toutes les apparences promettent au gouvernement fédératif cette énergie, qui seule peut le rendre respectable. Heureusement on voit disparaître les préjugés et les animosités auxquels nos dernières contestations avaient donné lieu, et l'industrie remplace l'insouciance ou la dissipation qui dérivaient des mêmes sources. Il faut convenir aussi que nos manufactures en différents genres ont fait des progrès qu'on n'osait s'en

1

« PreviousContinue »