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socle (m), et au-dessus quatre chaînes dont deux formant dosserets de la porte cochère (n) au milieu, et deux aux extrémités (0), formant tête de deux murs de pignon du bâtiment, en retour du pan de bois ; et en moellon recouvert en plátre, les portions de trumeau en raccordement des chaînes en pierre.

Le pan de bois ne commence donc qu'au-dessus du rez-dechaussée, et repose sur une sablière basse, formant poitrail (d") audessus de la porte cochère. Ce pan de bois peut être considéré comme formé de trois travées, séparées par deux poteaux montant de fond. Le poitrail qui soutient la travée du milieu se trouvant ainsi chargé d'un trumeau au milieu, indépendamment de ce que la charge de ce trùmeau se trouve reportée à chaque étage sur le point d'appui par le système de décharge qui y est est établie, on n'a fait porter aucun plancher sur cette travée, mais on a supposé, au contraire, que ces planchers reposaient à chaque étage sur les autres travées. On peut remarquer que, malgré cela, on n'a placé de sablières de chambre (d""') que là où elles étaient à peu près indispensables.

i

Dans ces sortes de pans de bois tous les bois doivent nécessairement être recouverts.

Il est bon de plus de placer sur les appuis en bois des appuis (e') en pierre de dureté et de qualité convenables, qui résistent mieux à l'eau des pluies que ne le ferait un simple enduit en plâtre. On donne à ces appuis une épaisseur de 10 à 15 centimètres environ, et une saillie de 5 à 6 ou 8 centim, et on taille le dessus en pente, et par dessous un larmer (qu'on appelle aussi coupe larme ou regingot), afin d'empêcher l'eau de filer le long du pan de bois.

Pour donner quelque peu de décoration à ce bâtiment, on peut traîner des bandeaux continus en plâtre, formant prolongement des appuis, et une corniche également en plâtre au droit de la saillie masse formée par la plate-forme supérieure.

Enfin, la troisième étude (fig. 60) est celle de l'un des deux pans de bois de refend, que l'on suppose appartenir au même bâtiment que le précédent, et être établis à droite et à gauche du passage dé porte cochère, au droit des poteaux montant de fond qui séparent les travées du pan de bois de face.

Ce pan de bois est censé exister à partir du rez-de-chaussée,

sur deux assises de parpaings (k), et monter jusqué sous le rampant des combles. Il est en deux travées sur sa largeur, séparées au rez-de-chaussée par une pile en pierre, et au-dessus par un poteau montant de fond.

On a en quelque sorte affecté de ne pas placer les portes des différents étages à plomb les unes des autres pour avoir occasion

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de remarquer que cette condition, nécessaire dans les murs en maçonnerie, afin d'éviter des porte-à-faux, né l'était pas autant dans les pans de bois, où, à l'aide des décharges, on reporte facilement sur un point d'appui le poids d'un plein qui se trouve au-dessus d'un vide.

On a supposé les portes des rez-de-chaussée cintrées, afin de donner un exemple de la manière dont on peut les établir.

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On recouvre ordinairement la presque totalité des bois de ces pans de bois; cependant on laisse quelquefois apparents les huisseries ou quelques autres pièces, soit parce qu'ils sont ensuite recouverts par les menuiseries, soit parce que les localités où ils se trouvent ont peu d'importance, soit enfin parce qu'on veut donner plus de force à ces bois.

Nous devons ajouter ici quelques indications sur la manière dont on procède à la pose des pans de bois.

que

Les différents pans de bois ou parties de pans de bois, ainsi toute autre construction de Charpente, telles que planchers, combles, etc., ont dû, lors de leur taille, être assemblés une première fois sur l'épure (voir CHARPENTE), au moyen de chevilles en fer; marqués ensuite de différents repères pour en reconnaître facilement les différentes parties; puis démontés et transportés de suite à l'endroit où ils doivent être définitivement posés, ou mis de côté pour y être transportés plus tard. Ce transport une fois opéré, on procède au levage, à la et à l'assemblage définitif des bois.

pose

Quelquefois, et principalement dans les travaux de peu d'importance, ces opérations sont faites par les mêmes ouvriers qui ont fait les tailles et les assemblages préparatoires. Quelquefois aussi, et surtout dans les grands travaux, ce sont des ouvriers particuliers, qui forment ce qu'on appelle l'équipe de levage et de pose. Au surplus, ce sont toujours des ouvriers de même nature qui font ces différents travaux, quelquefois à la journée, souvent aussi à la táche, principalement les levage et pose, qui, n'étant guère susceptibles d'être exécutés de plusieurs manières différentes, ni avec plus ou moins de soin, peuvent, avec moins d'inconvénients que tous autres, être exécutés de cette dernière manière.

Dans tous les cas, on commence d'abord par lever et mettre en place les principales pièces des différents pans de bois ou parties de pans de bois, puis les pièces secondaires, puis enfin les simples pièces de remplissage. Cet ordre varie nécessairement suivant la composition diverse des différentes parties; quelquefois aussi suivant la marche des autres constructions, quand le bâtiment n'est pas entièrement construit en pan de bois, mais

partie en murs et partie en pan de bois, etc.; quelquefois enfin suivant les localités ou telles autres circonstances particulières.

Ainsi, pour le pan de bois cité en premier lieu, et qu'on a supposé former l'une des quatre faces d'un bâtiment qui serait entièrement construit de cette manière, on commencerait d'abord par mettre en place, soit d'abord sur l'une des faces seulement, soit en même temps sur les différentes faces, ou les poteaux montant de fond, ou seulement la partie inférieure de ces poteaux, si, comme cela arrive souvent, chacun de ces poteaux était en plusieurs parties réunies par des entures. A fur et mesure de la pose de ces poteaux, on y assemblerait, d'abord seulement dans la hauteur de l'étage inférieur, les sablières basses, les poteaux de portes et croisées, les linteaux et potelets, les décharges et croix de Saint-André, les sablières hautes, et enfin les tournisses. Au droit de chacun de ces assemblages, on place, dans les trous de tarière qui ont été percés à cet effet lors de la taille et qui avaient précédemment reçu des chevilles en fer, des chevilles en bois qu'on y enfonce à coups de maillet et qu'on coupe à fleur des deux faces. Toutefois, on se dispense ordinairement, ou pour mieux dire on évite d'assembler à tenons et mortaises les tournisses dans les décharges, qui se trouveraient ainsi criblées d'entailles. On se contente de les arrêter au moyen d'un clou, pour l'emplacement duquel on forme, avec la scie, un cran à l'extrémité de la tournisse.

Toutes les parties dans la hauteur du rez-de-chaussée se trouvant ainsi arrêtées, on procéderait à la pose du premier plancher, qui servirait d'échafaud pour la pose du surplus, et l'on continuerait ainsi successivement d'étage en étage.

Pour la pose des pans de bois qui entrent dans la construction d'un bâtiment concurremment avec un certain nombre de murs de pignon ou de refend, on conçoit qu'on doit en poser successivement les différentes parties à fur et mesure de l'exécution des parties de ces murs mêmes, auxquels les différentes. parties de pan de bois doivent se réunir. Ainsi, quant aux pans de bois de face et de refend, dont on a parlé après le précédent, on poserait d'abord le rez-de-chaussée du pan de bois de refend après les constructions des murs de face; après avoir ensuite posé également le premier plancher et monté, dans la hauteur du

premier étage, les deux murs de pignon par lesquels on a supposé qu'était terminé le bâtiment, on poserait également les différents pans de bois dans cette hauteur, et ainsi de suite.

Après la pose d'un pan de bois ou d'une partie de pan de bois, il est bon de s'occuper immédiatement de la pose des différents ferrements par lesquels on en réunit les diverses parties, ou par lesquels on les rattache aux murs et autres constructions attenantes, ou par lesquels encore on retient ces différentes constructions, au moyen des pans de bois même. Les pans de bois de refend, par exemple, sont extrêmement propres à relier l'une à l'autre les deux faces entre lesquelles ils se trouvent établis, en plaçant à chaque étage, aux extrémités des sablières de ce pan de bois, soit de simples harpons, si ces faces sont ellesmêmes formées de pans de bois, soit des tirants avec ANCRES, si ce sont des murs.

Lorsqu'un même cours de sablières est formé par différents morceaux, il est bon aussi de les rattacher l'un à l'autre au moyen d'une plate-bande; cela n'est toutefois nécessaire que pour les sablières principales, par exemple, pour la sablière haute de chaque étage, et non pour les sablières de chambre.

Dans ces différents cas, ces fers sont retenus sur les bois tant par des clous que par des talons à chaque extrémité, c'est-àdire par une partie coudée d'équerre et entrant dans une petite entaille pratiquée à cet effet. Quelquefois aussi, pour plus de propreté, la totalité des fers elle-même est entaillée dans les bois.

On effectue ensuite le lattis et le hourdis des pans de bois, soit à fur et mesure qu'on en pose chaque partie, soit seulement lorsque la totalité des pans de bois est posée. Enfin, on en fait les enduits, qu'on n'opère ordinairement, en même temps que ceux des murs, que lorsque la totalité des grosses constructions est exécutée, que le bâtiment est couvert, et même, autant que possible, après que le tassement qu'il doit inévitablement subir s'est opéré, au moins en grande partie.

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A ce sujet, il est bon d'être averti que, bien qu'ils pourraient sembler n'en pas être susceptibles, les pans de bois eux-mêmes éprouvent un tassement plus ou moins considérable. On conçoit en effet facilement qu'un mur étant composé d'un grand nombre

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