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que Graham entreprit plusieurs expériences sur la dilatabilité relative des métaux, dans la vue de faire servir les inégalités de dilatation de deux ou de plusieurs métaux à la construction d'un pendule compensateur. Voyant que le mercure était plus affecté par les changements de température que toute autre substance métallique, il comprit que si l'on employait pour pendule une sorte de thermomètre dans lequel le mercure monterait pendant que la tige s'allongerait par la chaleur, on pourrait faire rester le centre d'oscillation toujours à la même distance du point de suspension. Cette idée a donné naissance au pendule à mercure. Vers le même temps, 1726, Harrison, originairement charpentier à Barton, dans le Lincolnshire, mit au jour son pendule formé de verges parallèles de cuivre et d'acier, connu sous le nom de pendule à gril ou à châssis. La figure 95 en représente la moitié; l'autre, qui serait absolument symétrique, ne change rien à la compensation; elle n'est ajoutée que pour donner plus de stabilité à l'appareil. Les lignes simples figurent les Fig. 95. tiges de laiton, et celles qui sont ombrées, celles d'acier. La verge centrale est fixée par son extrémité inférieure au milieu de la troisième pièce transversale, à compter de bas en haut; elle passe par des trous pratiqués dans les pièces transversales qui sont au-dessus, tandis que les autres verges sont fixées par leurs extrémités aux pièces transversales qu'elles rencontrent. Comme la qualité des métaux employés influe sur la loi de leur dilatation, il convient de soumettre le pendule à l'expérience, afin de s'assurer si la compensation s'effectue bien.

Le pendule tubulaire de Troughton est une heureuse modification de celui de Harrison; comme la description en est un peu compliquée, et qu'elle exigerait, pour être bien comprise, des figures d'une assez grande dimension, nous n'en parlerons pas. Les pendules de Julien Le Roy, et de Leparcieux, se ressemblent beaucoup; mais celui du dernier vaut mieux en ce que l'appareil compensateur se trouve renfermé dans la cage de la pendule. Cependant Cassini fait l'éloge de celui de Le Roy, dont

il se servit vers l'année 1748. Il est composé d'une tige d'acier qui fait corps avec une verge de laiton, et est attachée à la calotte d'un tube de laiton dans lequel elle passe et qui a la même longueur que la verge. Deparcieux s'était déjà occupé, en 1739, de perfectionner un appareil compensateur, imaginé en 1733 par un horloger de Châlons nommé Régnault. Deparcieux employait un levier à bras inégaux, afin d'augmenter l'effet de la dilatation d'une tige de laiton qui se trouvait trop courte pour opérer une entière compensation.

Nous aurions encore à parler d'un grand nombre d'autres compensateurs; mais comme la description en serait trop longue et peut-être fastidieuse pour le lecteur, nous nous contenterons de l'envoyer à l'article HORLOGERIE, où l'on en a traité en détail. AJASSON DE GRANDSAGNE.

PENDULE, PENDULIER. (Arts mécaniques.) V. Horlogerie. PÉPINIÈRE, PÉPINIÉRISTE. (Agriculture.) Aucun système particulier de culture n'est nécessaire pour les arbustes ou les plantes que l'on réunit dans les pépinières; une bonne terre bien défoncée, des irrigations bien entendues facilitent leur développement et permettent de fournir aux besoins des grandes villes, près desquelles les pépinières sont toujours placées. Nous n'avons donc aucun précepte à formuler ici. Les notions réunies dans les divers articles de ce Dictionnaire s'appliquent au cas particulier qui nous occupe; il nous suffira de dire que le choix d'une bonne localité est l'une des plus importantes conditions pour ce genre d'établissement, qui constitue à la fois un domaine d'exploitation rurale et un véritable établissement commercial.

PERCER (MACHINE A). (Mécanique.) L'action de percer un trou dans une matière quelconque s'exécute, soit par incision, comme dans les emporte-pièces (voy. DÉCOUPOIR); soit par percussion, comme dans les machines à percer la tôle; soit par pression, comme, par exemple, avec un poinçon; soit par rotation et pression à la fois, comme avec un VILEBREQUIN ( voy. ce mot).

Le plus simple de tous les appareils qui servent à percer est, sans contredit, le poinçon, qui est composé d'une tige pointue au bout d'un manche en bois, destinée seulement à s'introduire

dans la matière en en déplaçant les molécules et se mettant momentanément à leur place. Ici la pression du bras a lieu dans le sens même de l'outil communiquant la force. Quelquefois la pression se communique à l'aide d'un instrument muni de deux poignées, comme dans une pince ou dans une tenaille. Dans ce cas, la matière à percer se place entre les deux mâchoires, dont l'une, munie d'une petite goupille arrondie en acier, en étoffe ou en fer, peut être considérée comme la partie mâle, et l'autre contenant une petite cavité destinée à recevoir la goupille, peut être considérée comme la partie femelle : la pression exercée par la main ou par les deux mains sur les poignées ramène les deux mâchoires l'une vers l'autre, en traversant la matière interposée entre elles. Quelquefois cette goupille, au lieu d'être arrondie est convexe, et ses rebords sont acérés, en sorte que, dans се cas, l'appareil sert réellement d'emporte-pièce et enlève la partie de la matière dans laquelle doit se trouver le trou.

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On comprend que ces moyens employés ne peuvent être applicables qu'à des matières molles, comme des étoffes ou du cuir mais quand il s'agit de métaux, les moyens sont différents, et généralement on agit par la percussion ou par la pression jointe à la rotation d'un outil tranchant et pointu. Ce sont ces dernières machines que nous examinerons plus particulièrement.

La partie principale de ces machines est l'outil qui pratique spécialement le trou ; il est de différente nature, suivant la mɛchine à laquelle il est appliqué et suivant l'usage auquel il est destiné. Je renvoie pour tous ces différents outils aux divers articles qui les ont traités particulièrement, tels que : FORETS, MÈCHES, POINÇONS, TARIÈRES, VILEBREQUIN, Vrilles, etc.

La plus simple de toutes les machines à percer agissant par percussion est le MARTEAU. L'outil qui transmet la force est un clou ou une pointe à tête quelconque, qui, s'introduisant dans la matière, en déplace les molécules, soit en comprimant celles qui l'environnent, soit en les faisant paraître en petites saillies du côté opposé au choc.

Quand les trous sont en trop grand nombre, ou que la matière à percer, qui est généralement un métal, a une trop grande épaisseur, il faut multiplier la force de l'homme, et pour cela on se sert d'un levier ou d'un volant, mus, soit directement à la main, soit à l'aide d'une manivelle.

La fig. 96 donne un exemple de machine à percer à levier, mue à la main. On comprend que plus le levier est grand, plus la force de l'homme est grande. C'est ici un levier de la seconde espèce (voy. LEVIER). Il est généralement en fonte; sa tête o a Fig. 96.

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une plus grande épaisseur que la queue, l'axe a est en fer, tourne sur l'œil du PATIN, qui est alézé, et il est calé sur le levier. La queue présente une petite section de plat, mais on fera bien de lui donner une grande dimension de champ, parce que c'est le sens de la résistance. En m s'applique la main du moteur, en s est un support pour éviter que la goupille en acier g s'émousse. L'appui sur lequel tombe la goupille au moment où l'on presse pour faire le trou est muni d'une cavité dans laquelle elle entre à frottement après avoir traversé le métal, qui est ordinairement de la tôle; en b est une cavité conique ménagée dans la fonte et dans le bois, et par lequel tombent les ébarbures du métal. On comprend qu'une machine construite de cette manière est susceptible d'un certain effort, que l'on trouvera facilement par la théorie du levier; mais on conçoit aussi que cet effort a une limite très resserrée, parce que l'on ne peut augmenter la longueur du levier que jusqu'à concurrence d'un certain poids, qui, s'il était dépassé, rendrait cette machine impossible à manier. En outre, cette machine exige un certain temps pour chaque trou; c'est pour obvier à ce double inconvénient qu'on se sert dans les ateliers d'une machine à percer à volant. Dans une sorte de support fixe, disposé d'une manière quelconque, est une boîte à écrou en cuivre dont l'axe est vertical; dans cet écrou entre une vis qui opère la pression sur la tête de l'outil, guidé verticalement par un support inférieur. La tête de la vis est embrassée par un volant horizontal à deux ou à plusieurs bras et d'un poids qui augmente avec l'épaisseur de la tôle à

percer. Deux hommes impriment à ce volant un mouvement de rotation qui fait baisser la vis, et la pression sur l'outil s'opère et se transmet au métal par une goupille aciérée; cette pression est surtout composée d'un choc, en raison de la force vive imprimée au volant par les hommes.

Ce perfectionnement ne suffit pas encore quand il s'agit d'une machine importante destinée à faire un grand nombre de trous en peu de temps, comme, par exemple, lorsqu'il s'agit de percer les feuilles de tôle destinées à faire des chaudières. Car, outre la perte de temps éprouvée par la nécessité où l'on se trouve de s'arrêter pour remonter l'outil à sa position après le premier choc, il y a encore l'inconvénient grave de mal employer la force de l'homme, et d'être obligé d'en dépenser une trop considérable dans un instant donné. De là l'origine des machines à percer à manivelle et à volant dont nous donnons ici le dessin fig. 97.

Cette machine a en outre l'avantage d'ébarber les feuilles de tôle à l'aide de la petite cisaille supérieure j, en même Fig. 97.

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temps que l'outil fait le trou en pressant sur l'enclumette g. L'inclinaison du patin est donnée de manière à ce qu'au moment de la double résistance en g et en j, la résultante de ces deux forces tombe suivant cette inclinaison même sur la semelle du patin. En fest un directeur vertical de la pointe en acier ; une attache articulée de l'outil sert encore à

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