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No XLIII.

Lettre du même au même, datée de Vienne, du 22 janvier 1815 (1).

MYLORD,

J'ai l'honneur de transmettre à V. S. le traité que j'ai signé aujourd'hui avec le plénipoten tiaire portugais pour l'abolition définitive et immédiate du commerce d'esclaves au nord de l'équateur.

Je joins également une convention qui a été signée avec le même, pour terminer, en connexion avec le précédent arrangement, les différends qui subsistent depuis quelque temps avec la cour de Portugal, à cause des vaisseaux portugais arrêtés sur la côte d'Afrique (2),

Je prie V. S. de vouloir bien soumettre ces instrumens à l'approbation et à la ratification du Prince Regent.

Je suis, etc.

Signe CASTLEREAGH,

(1) Traduite de l'anglois.

(a) Ce sont les n° XXXVII et XXXVIII.

No XLIV.

Lettre du même au même, datée de Vienne, le 26 janvier 4815 (1).

MYLORD,

En conséquence de ce que j'ai eu l'honneur d'annoncer à V. S. sur mes intentions, j'ai renouvelé, le 16 de ce mois, dans une conférence générale des Hautes-Puissances, ma proposition de consacrer des séances spéciales de toutes les puissances, à la discussion de la question de la traite des esclaves.

V. S. verra par le protocole ci-joint qu'on a essayé de la faire discuter, non comme une question générale, mais comme regardant seulement les puissances qui possèdent des colonies. L'importance d'empêcher cette marche et de soutenir l'autorité des puissances' continentales, étoit manifeste, et le résultat a été satisfaisant.

Notre première séance eut lieu le 20 de ce mois, et j'en joins le protocole (9). Quoique

(1) Traduite de l'anglois.

(3) Voyez la rédaction amendée de ce protocole, annexée, sous le n° 1, à la dépêche n° XLV.

asses détaillé, il ne peut pourtant renfermer que les points essentiels de ce qui se passa. Jo prie cependant V. S. d'être assurée qu'on n'a rien négligé pour avancer la chose, et j'espère que l'aperçu de notre manière de procéder suf

fira

pour prouver à S. A. R. que ses serviteurs ont tout fait pour obéir à ses ordres,

Demain nous reprendrons nos séances. Comme nous sommes tous d'accord sur le principe, et que les plénipotentiaires de France, d'Espagne et de Portugal ont les mains liées, par rapport à la modification, par leurs ins tructions, je pense que deux nouvelles conférences achèveront notre travail.

J'espère que chaque question sera si bien éclaircie, qu'on posera une excellente base pour les commissions permanentes qui doivent être établies pour suivre cette négociation.

J'espère qu'une partie au moins de la question a été essentiellement avancée; je veux pars ler de la délivrance de la partie septentrionale de l'Afrique des misères de ce commerce, Les fondemens ont été aussi posés pour l'entière cessation du mal à une époque déterminée, avec la perspectivé de pouvoir accélérer, par de nouvelles tentatives, ce moment heureux. Ce que je regarde comme l'objet le plus în

portant, c'est que l'attention des ministres a été fixée sur cet objet, dans un degré au delà de tout ce que je pouvois espérer, vu la multiplicité de leurs occupations et l'ignorance dans laquelle ils avoient été précédemment sur cette question.

J'ai l'honneur d'être, etc.

Signé CASTLEREAGH.

ANNEXE.

Extrait du Protocole de la conférence des huit puissances, du 16 janvier 1815 (1),

Lord Castlereagh a renouvelé sa proposition, de s'occuper des moyens de faire cesser universellement la traite des noirs. Son avis a été qu'il ne falloit pas nommer pour cet effet une commission proprement dite, mais, traiter la question dans l'assemblée des huit puissances, en les invitant à nommer chacun un de leurs plénipotentiaires pour former des séances particulières, exclusivement consacrées à cet objet, sauf à rendre compte du résultat des délibérations à l'assemblée générale.,

(1) Ce protocole et les suivans sont rédigés en françois.

M. le comte de Palmella a combattú cette proposition en déclarant qu'il ne concevoit pas pourquoi la marche généralement observée jusqu'ici de ne faire intervenir dans les discussions que les puissances plus ou moins intéressées aux objets qui se traitoient, ne s'appliqueroit pas de même à la question de l'abolition de la traite des noirs ; question qui ne regardoit absolument que les puissances possédant des colonies. M. le plénipotentiaire s'est opposé au projet de délibérer sur cette question dans un comité composé des plénipotentiaires des huit puissances, en ajoutant que les puissances sans colonies, ayant une fois embrassé le principe de l'abolition, et n'étant arrêtées dans l'exécution de ce principe par aucun intérêt particulier, ne pouvoient pas être considérées comme entièrement impartiales dans une affaire dont, par un zèle louable en lui-même, elles précipiteroient peut-être la marche aux dépens des états que leur position particulière obligeroit aux plus grands ménagemens.

M. le chevalier Labrador, se réunissant d'avis à M. le comte de Palmella, a observé: Que toutes les puissances se trouvant d'accord sur le principe général de l'abolition de la traite,

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