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Acte d'accession de la Grande-Bretagne qu traité précédent, signé le 27 avril 1814 (1).

COMME LL. MM. II. et RR. l'empereur d'Autriche, roi de Hongrie et de Bohème, l'empereur de toutes les Russies et le roi de Prusse, sont entrées dans un traité conclu à Paris, le 11 avril de cette année, ayant pour objet d'accorder, pour tel temps qui est déterminé audit traité, à la personne et à la famille de Napoléon Buonaparte, la possession, en souveraineté, de l'île d'Elbe, et des duchés de Parme, de Plaisance et de Guastalla ainsi que d'autres objets; lequel traité a été communiqué au Prince-Régent du royaume-uni de la GrandeBretagne et d'Irlande, par les ministres de LL. MM. II. et RR. l'empereur d'Autriche, roi de Hongrie et de Bohème, l'empereur de toutes les Russies et le roi de Prusse, qui, au nom de leurs souverains respectifs, se sont réunis pour inviter le Prince-Régent à accéder à ce traité, au nom et pour S. M.;

S. A. R. le Prince-Régent ayant pleine con

(1) Traduit de l'anglois.

noissance du contenu dudit traité, y accède au noin et pour S. M., autant qu'il regarde les stipulations relatives à la possession en souveraineté de l'ile d'Elbe, et des duchés de Parme, Plaisance et Guastalla ;, mais S. A., R.. ne doit pas être considérée comme étant, par cet acte d'accession, devenue partie contrac tante, au nom de S. M., à quelques autres stipulations y contenues.

Fait, signé de ma main et scellé do moir seeau, à Paris le 97o jour d'avril, l'an de notre Seigneur #8149

Par ordre de S. A. R. 1b Prince Regent, agissant an nom et pour S. M.

Signe CASTLEREAGH.

FUITE ET USURPATION

D'UN NAPOLÉON,

ANTÉRIEUR A NAPOLÉON BUONAPARTE,

1 DE 600 ANS.

QUOIQUE la pièce suivante soit fort ancienne, nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en la mettant sous leurs yeux. Elle concerne un de ces aventuriers qui ont été nombreux en Italie dans le moyen Age, et peut fournir matière à des rapprochemens curieux. C'est une lettre du pape Innocent III, adressée à l'évêque de Chiusi, le 10 janvier 1203. Elle est tirée du recueil de MM. de Brequigny et Laporte-duTheil, intitulé Diplomata, chartæ, epistolæ et alia documenta ad res Francicas spectantes. Parisiis, 1791, tom. I, part. 2, p. 207, in-fol.

Clusino episcopo.

Ad vestram credimus audientiam pervenisse, qualiter et in quantis nobilibus viris Napoleoni et Peponi, gratiam duxerimus faciendam. Sane, quum idem Napoleon in cap

tivitatem quondam devenerit Romanorum, et in Cannaparia carceris fuerit custodia mancipatus, tantoque arctius teneretur, quanto captivis ceteris nobilitate ac potentia praeminebat, nos de ipsius salute solliciti, ne in Cannaparia, uti multi concaptivi ejus fuerunt mor tui, moreretur. Ipsum non sine difficultate. multa eductum de carcere, in palatio nostro diu honorifice, non tanquam captivum, sed velut familiarem nostrum fecimus conversari.

Verum, postmodum forte quum Viterbienses resilire a tractatu concordiæ viderentur, et ex hoc non modicum contra eos Romanorum essent animi concitati, verentes ne quid contra eundem Napoleonem ex impetu fieret, si maneret in urbe, ipsum ad arcem Lariani, quæ est fere præ ceteris roccis Italia spatiosa, duximus destinandum, ubi ei fecimus honorifice deserviri.

Ipse vero, velut beneficiorum nostrorum ingratus, non attendens quod nobis ex fuga ejus posset accidere, et quinta seditio contra nos in Romano populo suboriri, fugam arripuit, et ad patriam, nobis nescientibus, est reversus, in quo exuberantem circa se nostra gratia plenitudinem licet ipse non consideraverit, aliis tamen apertius demonstravit, quum

des montagnes d'Italie, et l'y fimes traiter avec distinction.

Mais cet homme, méconnoissant nos bienfaits, et sans égard au mal que sa fuite pouvoit nous faire, et sans faire attention qu'elle exciteroit contre nous le peuple romain, se sauva et se rendit à notre insçu dans sa patrie. Et quoiqu'il n'ait eu aucun égard à la faveur insigne que nous lui avions accordée, cependant sa conduite mit notre indulgence au plus grand jour, puisqu'elle fit voir à chacun que si nous l'avions fait enfermer plus étroitement, il n'auroit pas pu s'évader.

L'instinct apprend, il est vrai, non-seule ment aux hommes, mais même à tous les animaux, à secouer, quand il est possible, le joug de la captivité, et à rompre les liens dans lesquels on veut les retenir; mais il n'auroit jamais dû avoir la moindre inquiétude sur son sort, ni penser qu'après l'avoir sauvé d'une mort presque certaine, nous viserions à le plonger dans la captivité et à lui mettre des fers a Cannaparia. Il ne devoit pas espérer non plus que sa fuite troubleroit la paix, puisque la suite a prouvé que c'est justement cette fuite qui l'a fait conclure.

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