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ales sercient en paix avec la France, avoit un rit et une obligation de plus de defendre et scutenir le Roi contre cette puissance.

Il est digne de remarque, que le Roi a reçu les notes du cabinet de Vienne, du 25 et du

levrier, et les nouvelles des mesures exTordinaires de guerre que l'Autriche prenoit mitalie, le mars, c'est-a-dire, deux jours après que, nonobstant le peu de sûreté que lui avoient udert jusqu'alors les negociations de Vienae, I avoit declare solennellement que, quelques fissent les évenemens qui pourroient se passer m France, il demeurercit toujours fidèle à ses

myngemens.

Tale etcit, et telle est encore la volonté de 3 Nanmoins, après les demarches inattenmies de la cour de Vienne, qui ont jeté une umiere inquietante sur toute la marche qu'el a mivie pendant les negociations du congres anvers la cour de Naples, et apres les evenemens survenus en France et qui peuvent emor de nouveau le continent, le Roi a die Ten weer à assurer sa conservation et la sureté et tranquilite de ses etats et de ses peuples Jars propres moyens.

C'est par suite de ces motits aussi graves imperieux, et sur l'exemple des autres puis

sances et de l'Autriche même, qui ont porté eri avant et concéntré leurs forces, que le Roi a jugé nécessaire de faire reprendre à son armée la même position qu'elle occupoit sur le Pô à la fin de la dernière guerre, d'après une convention signée le 7 février entre les généraux autrichien et napolitain.

La marche de l'armée napolitaine sur le Pô ne peut donc être envisagée que comme une mesure de précaution et de prévoyance, dictée par le renouvellement de l'état de choses qui donna lieu à la convention sus-énoncée, et par la considération que le Roi ne pouvant compter que sur ses propres forces, la ligne du Pó est la seule qui puisse le mettre en mesure de se défendre contre toute attaque qu'on pourroit méditer contre ses états.

Cette explication qui a été donnée à temps au commandant en chef de l'armée autrichienne en Italie, pour prévenir tout acte d'hostilité jusqu'à ce que les deux cours se fussent entendues, n'a pas produit l'effet qu'on attendoit, puisque le Roi a été informé qu'une canonnière napolitaine a été arrêtée et désarmée dans le port de Cervia. Une autre canonnière, qui portoit des dépêches au consul napolitain à Venise, a été également arrêtée sur la pointe

de Goro, à l'embouchure du Pô, on a tiré sur elle, et lorsque le commandant a déclaré qu'il étoit chargé de dépêches pour ledit agent, on lui a répondu que, d'après les ordres de M. le feld-maréchal Bellegarde, aucun bâtiment napolitain ne pouvoit être reçu sur toute la côte autrichienne.

Enfin, un officier napolitain qui avoit été envoyé au pont de Lagoscuro pour recevoir des caisses de fusils dont le gouvernement autrichien avoit accordé l'exportation, a été renvoyé sans pouvoir obtenir la remise de ces

armes.

S. M. Napolitaine regrette infiniment que Sa Sainteté et S. A. I. et R. le grand-duc de Toscane, malgré les assurances les plus amicales qu'elle leur a fait donner, aient pris la détermination précipitée de s'éloigner de leurs capitales. Le Roi a dù voir avec peine dans cette circonstance, que le ministre autrichien à la cour de Rome, au lieu de calmer les inquietudes mal fondées du Saint-Père, ait contribué au contraire, avec la plus grande chaleur, à l'engager à quitter sa résidence, tandis que S. M. lui avoit fait déclarer, que le passage de ses troupes par les États romains n'auroit pas apporté le moindre changement dans l'état du

TOME VII.

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gouvernement; qu'elles n'auroient pas même traversé la ville de Rome, et que tous les objets qui leur avoient été fournis dans leur passage, auroient été exactement payés.

Pourquoi donc s'effrayer de la sorte du simple passage de troupes amies, avec des restrictions si rassurantes? Certainement, le Roi auroit bien voulu s'abstenir de faire passer ses troupes par les États romains, mais les circonstances étoient si-urgentes et les routes des Abbruzzes si impraticables à cause de la fonte des neiges, qu'il n'a pas pu suspendre cette mesure. Les alliés, moins pressés peut-être que le Roi, en agirent de même à l'égard de la Suisse dans la dernière guerre, et personne ne put les blamer.

Au reste, le Roi déclare, comme il a toujours déclaré à la face du monde entier, qu'il n'a d'autre désir que la paix, d'autres prétentions que l'accomplissement immédiat du traité du 11 janvier. Il se flatte que S. M. l'empereur d'Autriche, animé des mêmes dispositions et de cet esprit de conciliation et de justice qui le caractérise, et pénétré des vrais motifs qui ont mis le Roi dans la fâcheuse nécessité de prendre des mesures extraordinaires, 'pour veiller à sa propre conservation et à la sûreté

de ses etats, voudra bien étouffer le germe de mesintelligence si contraire à la politique et aux interets des deux cours et des deux nations, en retablissant, par la prompte exécution du traité sus-énoncé, le parfait accord et les rapports intimes qui les ont si heureusement

unies.

A cet effet, les soussignés prient S. A. M. le prince de Metternich de vouloir bien porter dette note à la haute connoissance de S. M. Tempereur d'Autriche, et de leur transmettre au plus tôt une réponse catégorique sur ces prapositions, afin qu'ils puissent Texpedier sans delai à leur cour.

Les soussignes préviennent, en attendant, S. A. M. le prince de Metternich, que, d'après les ordres de leur cour, ils ont communiqué la presente note aux ministres plenipotentiaires des cours de Russie, d'Angleterre et de Prusse, qui ont pris part ou concouru au traité susmentionné.

Ils saisissent, etc.

Le duc DE CAMPOCHIARO

Le prince DE CARLATI

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