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La prospérité de Gênes, Sire, a été, pendant plusieurs siècles, un objet d'envie pour les états les plus riches; mais les vicissitudes des dernières années ont détruit en grande partie et annullé son opulence.

Il étoit réservé à V. M. de lui rendre son ancienne splendeur. La patente royale du 18 décembre nous donne déjà un gage de votre bienveillance paternelle pour notre cher pays, et nous garantit un avenir plus heureux.

La navigation et le commerce ont été les principales sources de la puissance et des richesses des Liguriens. Oserons-nous implorer votre haute protection pour ces deux branches de bien-être public? Que le premier acte de votre bienfaisance, Sire, soit de renverser les barrieres qui séparent deux nations devenues frères sous un père commun. Que ces pirates qui négligeant le territoire fertile de l'Afrique, infestent la mer Méditerranée et font la honte de notre siècle, disparoissent de nos mers, s'ils refusent de se soumettre aux lois sacrées des nations! Les armes de nos marins Liguriens seconderont vos ordres.

L'habitant du territoire montagneux et sourcilleux de Gênes, est assujetti à des dépenses pen connues et qui excedent de beaucoup celles

des plaines; nous espérons que V. M. prendra cette circonstance en consideration, lorsque le montant de la contribution foncière sera discuté.

Enfin, Sive, encouragés par votre souveraine bonté, nous supplions particulièrement V. M. que notre administration municipale, avec ses autres fonctions, conserve le soin du port et de l'aquéduc qui lui a toujours été confié et qui exige des connoissances locales et pratiques.

Nous recommandons à l'amour de V. M. pour la religion, les hôpitaux de Gênes, ces monumens illustres de la pieté de nos ancêtres, dont, malgré les désordres des dernières années, leurs descendans n'ont pas dégénéré.

La ville a toujours maintenu, autant qu'elle en étoit capable, ces utiles établissemens ; mais les pertes énormes qu'ils ont éprouvées, exigent que l'état se charge de leur procurer des fonds, de la même manière que la patente royale a déjà assuré aux autres créanciers le paiement de leurs intérêts, ou même qu'il fasse une nouvelle dotation en leur faveur.

Daiguez, Sire, vous intéresser à l'établissement de la maison de Saint-Georges, le modèle

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des autres banques d'Europe; daignez regarder Gênes comme votre seconde capitale.

Nous nous estimerons heureux, si en portant devant votre trône royal les vœux sinceres de nos concitoyens, nous pouvons les assurer aussi de votre gracieux accueil, et les flatter de l'espérance de voir bientôt dans nos murs notre auguste souverain.

Fait dans le conseil municipal.

Le doyen des Magistrats,

Signé PASSAGNO,

TRAITÉS

ENTRE LA GRANDE-BRETAGNE

ET LE ROYAUME DES PAYS-BAS

No I.

Convention signée à Londres, le 18 avril 1814 (1).

Au nom de la très-sainte et indivisible trinité.

Les Provinces-Unies des Pays-Bas ayant été rendues, par la faveur de la Providence divine, à leur indépendance, et ayant été placées, par la loyauté de la nation Hollandoise et les armes des puissances alliées, sous le gouvernement de l'illustre maison d'Orange; et S. M. Britannique désirant faire avec le prince souverain des Provinces-Unies des Pays-Bas, relativement aux colonies desdites Provinces-Unies, conquises durant la dernière guerre par les armes de S. M., des arrangemens propres à avancer la prospérité dudit état, et en même temps à fournir une preuve durable de l'amitié et de l'attachement de S. M. pour la maison d'Orange et pour la

(1) En françois.

nation Hollandoise; les hautes parties contractantes sus mentionnées, également animées de ces sentimens réciproques de bienveillance cordiale et d'attachement mutuel l'une envers l'autre, ont nommé leurs plénipotentiaires; savoir, S. M. le roi du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande, le très honorable Robert Stewart, vicomte Castlereagh, conseiller de Sadite Majesté en son conseil privé, membre de son parlement, colonel du régiment de milice de Londonderry, chevalier du très-noble ordre de la Jarretière, et son principal secrétaire d'état pour les affaires étrangères, etc.; et S. A. R. le prince d'Orange, prince souverain des Provinces-Unies des Pays-Bas, le sieur Henri Fagel, son ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire à la cour de S, M. Britannique; lesquels, après avoir échangé leurs pleins pouvoirs, trouvés en bonne et due forme, sont convenus des articles suivans:

Art. 1er.

S. M. Britannique s'engage à restituer au prince souverain des Provinces-Unies des PaysBas, dans le délai qui sera fixé ci-après, les colonies, comptoirs et établissemens dont la Hollande étoit en possession au commencement de la dernière guerre, c'est-à-dire, au

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