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ANNEXE 5.

Réponse du prince de Metternich à la précédente note, en date de Vienne, le 19 avril 1815.

LE soussigné ministre d'état et des affaires étrangères de l'empereur d'Autriche a mis sous les yeux de S. M. I. la déclaration que MM. les plénipotentiares de Naples lui ont fait l'honneur de lui adresser le 8 de ce mois. Il a l'ordre de leur faire la réponse suivante.

Le traité d'alliance entre l'Autriche et la cour de Naples étoit à peine conclu, qu'on ne tarda pas à reconnoître, tant par l'inaction prolongée de l'armée napolitaine, que par une foule de preuves matérielles tombées entre les mains des armées alliées, que dans le cours des négocia tions, le Roi, loin de se rallier au but comș mun pour lequel les puissances agissoient dans la guerre de 1815 et de 1814, avoit principalement calculé ses démarches sur l'issue des évènemens.

l'Empereur ne resta pas moins fidèle au traité d'alliance du 11 janvier 1814. Ne voulant s'arrêter ni aux motifs qui pouvoient avoir provoqué la négociation', ni aux circonstances qui

avoient amené l'accession du Roi, S. M. 1. ne régla ses déterminations que sur la nature des engagemens de l'alliance. Elle ne différa pas de s'employer à établir des relations entre ses alliés et la cour de Naples.

Les raisons qui ont empêché que ces rapports ne fussent étendus à des alliances formelles, sont trop connues du cabinet de Naples, pour que le soussigné croie devoir les rappeler.

Plus la marche qu'a suivie le Roi, depuis le premier moment de l'alliance, s'est écartée de celle de l'Autriche, moins il est en droit d'imputer au cabinet de Vienne les inconvé niens qui ont pu résulter de cette divergenco pour la cour de Naples.

L'Empereur n'a cessé de faire représenter au Roi les conséquences dans lesquelles l'entrai neroit l'occupation prolongée des Marches, dans les conjonctures où une saine politique pres crivoit au Roi de borner ses prétentions à la conservation de son royaume, en s'écartant de tout projet de conquêtes; où cette même politique l'appeloit à la tâche honorable d'aider les gouvernemens de l'Italie à assurer le repos de la presqu'ile, au lieu d'y entretenir l'agita

tion des esprits, en renforcant sans cesse des armées disproportionnées aux ressources de ses états, et plus encore en rassemblant ces ar mées sur des points qui se trouvant, par la situation géographique des possessions autrichiennes, à l'abri de toute attaque de la part des puissances opposées à la cour de Naples, ne pouvoient dès-lors être considérées que comme des positions prises contre l'Autriche et contre les autres princes d'Italie.

Quoique dans ces entrefaites les intérêts généraux de l'Europe et de sa monarchie récla massen; toute l'attention de S. M, I., Elle ne négligea néanmoins rien pour ramener le Roi à plus de modération. Elle ne renonça à aucuns moyens de confiance et de persuasion, jusqu'a P'époque où les armemens de ce prince prirent le caractère d'une agression plus directe; elle dut enfin se décider à une démarche provoquée par des ouvertures du cabinet napolitain, qui ne décélèrent que trop les vues sur lesquelles il ne reste plus d'incertitude depuis les ouver tures faites par le Roi à la cour de Rome,

Le soussigné reçut l'ordre de remettre simul tanément aux plénipotentiaires de Naples et à celui de France, des déclarations qui ne pou

voient laisser de doute que l'Empereur, dans aucun cas, n'accorderoit à des troupes étran= gères le passage sur son territoire.

La déclaration adressée à la France le 96 fö= vrier, fut communiquée le lendemain aux plenipotentiaires de Naples, Si ces déclarations simultanées présentent une différence de rés daction, la raison en est simple : la cour de Naples étoit celle qui avoit agité la question; c'étoit elle qui s'étoit placée dans l'attitude de l'agression.

L'Empereur a dû à la sûreté de ses états, et à ses rapports généraux avec l'Europe, de pors ter ces déclarations. Il doit au sentiment de sa dignité de les soutenir. S. M. I. eût rejeté toute demande de la France d'envoyer des ar= mées en Italie; elle ent regardé, en suite de la déclaration du 7 fovrier, toute demarche de sa part comme une déclaration de guerre. L'Empereur regarde de même la sortie des troupes napolitaines des frontières du royaume et de leurs cantonnemens dans les Marches, comme une rupture de l'alliance, et comme une mesure dirigée contre lui. De même S. M. regarde aujourd'hui l'entrée de l'armée napolitaine dans les Légations et les actes d'hostilités

contre les troupes impériales, comme une déclaration positive de guerre, quels que soient les prétextes sous lesquels le cabinet de Naples présente ces faits.

Le soussigné a, en conséquence, l'ordre de rappeler sur-le-champ de Naples la mission impériale, en même temps qu'il doit mettre les passe-ports ci-joints à la disposition de la mission de Naples à Vienne,

Signé, METTErnich.

ANNEXE 4.

Déclaration de guerre de l'Autriche contre le roi de Naples, du 12 avril 1815.

Voyez cette déclaration vol. V, pag. 78. Nous observons seulement qu'elle y porte faussement la date du 16 avril.

No XVIII.

Extrait d'une lettre du comte de Blacas à lord vicomte Castlereagh, en date de Paris le 4 mars 1815.

Vous trouverez ci-jointes, Mylord, les copies des lettres dont vous avez vu les originaux en

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