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posa 1o de soumettre la question à la décision de V. S.; mais la sûreté immédiate et les vivres de l'armée étoient la question, et celleci ne permettoit pas de délai; 2o de me donner le commandement militaire de la Toscane, qu'il administroit: mais quel avantage pouvois-je tirer du commandement de troupes qui reconnoissoient une autorité supérieuré, et quelle difficulté ne prévis-je pas si j'avois voulu prendre part à son administration civile? Les plaintes des habitans étoient innombrables; 5° de fournir des provisions à l'armée britannique; mais pouvois-je, avec prudence, confier l'existence de l'armée agissante dans les montagnes de Gênes, à la bonne volonté d'un homme dont la mauvaise foi étoit si notoire? Un tel arrangement auroit-il été compatible avec la dignité du gouvernement Britannique ou conforme aux usages des armées alliées, dont les conquêtes étoient en commun et destinées au bien général?

Certainement, je parlai à Murat le langage que sa conduite inexcusable et perfide méritoit; mais je fis le comte de Bellegarde arbitre du différend, et lorsque, dans une seconde conférence à Bologne où je priai sir Robert Wilson d'agir en mon nom, et à laquelle le général russe Balacheff assista, Murat per

sista dans son refus; je consentis, pour me rendre aux vœux du feld-maréchal Bellegarde, de renoncer à ma prétention, et exprimai ma résolution de quitter sur-le-champ la Toscane, et d'agir partout où je le pourrois avec le plus grand avantage.

Dans les conversations que j'eus avec le feld-maréchal Bellegarde, il exprima sa pleine et entière conviction de la mauvaise foi de Murat. Il reconnut que ma demande étoit parfaitement raisonnable. Il dit que l'évènement le plus heureux pour les alliés seroit le retour de Murat à Naples, et que cette proposition devoit lui avoir été faite par le comte Mier; que les troupes autrichiennes et britanniques agiroient ensemble avec plus d'effet; mais il craignoit, par-dessus tout, que Murat ne se déclarât pour la France, et il préféra toute autre alternative à cette déclaration. Je ne fus nullement d'accord avec le .feld-maréchal Bellegarde. Je crois que Murat auroit cédé à nos remontrances fermes et réunies; mais s'il ne le faisoit pas, je pensai que, plutôt la question de sa mauvaise foi fût éclaircie, mieux ce seroit. Il ne nous étoit pas utile comme ami; si la fortune nous tournoit le dos, il auroit causé notre perte comme ennemi. Il me

sembloit que la question pouvoit être décidée sans faire du tort aux opérations actuelles. Mais que ce fût bien ou mal, toute la négociation ne prit que dix jours, pendant lesquels il ne fut question d'aucun mouvement, et il est clair que ma conduite extraordinaire ne put avoir aucune influence sur les résultats décisifs de la coopération napolitaine.

Ma note au duc de Gallo, dont parle le duc' de Campochiaro, fut présentée à Bologne après mon retour de Vérone, parce que sir Robert Wilson avoit représenté qu'une déclaration écrite des assurances verbales données par V. S. satisferoit Murat et le porteroit à agir. Autant que je me rappelle, V. S. avoit ordonné cette communication, que je n'avois pas offerte auparavant, parce que je n'avois aucune raison de croire que Murat l'exigeroit. J'accompagnai ces assurances d'un examen de la conduite qu'il avoit tenue. Je le fis, parce que je vis que les ménagemens ne feroient pas d'impression sur lui, et dans la croyance que s'il hésitoit seulement, une conduite ferme et un langage décidé pourroient le déterminer, enfin dans la vue d'établir alors et de développer officiellement les raisons pour lesquelles les alliés pour29

TOME VI.

roient punir son infidélité. J'espérai que cette crainte le ramèneroit à son devoir.

V. S. demande encore quelle fut la conduite de Murat après la remise de cette note: comme immédiatement après je m'embarquai pour la rivière de Gênes, j'eus moins de facilité de la connoître; mais d'après ce que j'ai entendu, je n'ai aucun motif pour croire qu'elle ait changé. Je n'ai pas dit un mot des communications continuelles qui existoient entre le Vice-Roi et Murat, et dont je fus en partie témoin moimême.

J'ai l'honneur d'être, etc.

Signé W. C. Bentinck.

(La suite de ces pièces se trouve au vol. v11.)

FIN DU SIXIÈME VOLUME.

TABLE DES PIÈCES

CONTENUES DANS LE SIXIÈME VOLUME.

Suite des pièces relatives aux évènemens dé 1815.

No LXXXVIII. Récrr de ce qui s'est passé à Stras-

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bourg, depuis le 8 mars 1815, jusqu'au 23 du même
mois,
pag.

No LXXXIX. Bulletin officiel sur les évènemens qui

se sont passés sur le Rhin, depuis le 27 juin jus- ·

qu'au 30,..

44

No XC. Proclamation du général baron de Frimont

adressée aux François, le 1er juillet 1815, . . 51

No XCI. Réponse du prince de Blucher à la lettre
par laquelle le maréchal Davoust l'avoit engagé à
arrêter les hostilités, .

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54

N° XCII. Proclamation du maréchal comté Barclai
de Tolly, du 2 juillet 1815,
56

N° XCIII. Réflexions de l'Observateur Autrichien sur

les derniers évènemens, du 3 juillet 1815, .. 57

No XCIV. Nouvelles officielles de l'armée autrichienne
d'Italie, du 3 juillet 1815,.

65

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