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villes faisoient la paix, la guerre civile commençoit audedans. En 1218, le peuple de Plaisance chassa tous les nobles.

Parme et Plaisance appartinrent, tour à tour, aux Empereurs, à la République de Venise, aux Ducs de Milan et aux Papes.

François Ier. l'occupa, en 1515, en vertu d'un traité avec Léon X, qui ne fut pas exécuté. Le saint Siége rentra en possession de ces deux villes en 1521. Le pape Paul III (Alexandre Farnèse ) les donna à Pierre-Louis Farnèse, son fils, qu'il avoit eu avant d'être Pape, en échange des seigneuries de Nepi et de Frascati, et sous une redevance annuelle de 8000 écus.

La maison de Farnèse a possédé Parme et Plaisance depuis 1542 jusqu'en 1731, que Dom Carlos, infant d'Espagne, fils de Philippe V et d'Elizabeth Farnèse, s'en mit en possession. Depuis lors, les Princes de la maison de Bourbon ont été Ducs de Parme jusqu'à la mort de Dom Ferdinand, père du Roi d'Etrurie.

Le duché de Parme, qu'on ne sépare plus de Plaisance, a environ deux millions et demi de revenu, et une population de plus de 500 mille ames. La ville de Parme a près de 50 mille habitans, et celle de Plaisance 24 mille. Le duché de Parme est sous le plus beau climat d'Italie, et d'une extrême fertilité. Il est borné au nord et à l'orient par le royaume d'Italie; au midi par le territoire gênois; à l'ouest il va joindre le ci-devant Piémont, vers Voghera, Tortone et Bobbio.

NOTICE sur les Etats de Venise. Au milieu du 5o. siècle, Attila, Roi des Huns, (vainqueur de l'Europe entière, excepté des Rois francs, par lesquels il fut entière➡ ment défait sous Merowé, au camp d'Attila, campagne

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du Chalonais en Champagne, vers le bourg nommé la Suipe - Longue), parvint à pénétrer en Italie à lá tête d'une armée qui, deux ans auparavant avoit perdu, si on en croit les historiens, deux cent mille hommes dans une bataille.

Alors, et au moment où il ravageoit l'Italie antérieure, les malheureux habitans de Milan, de Padoue, de Véronne, de Mantoue, chassés de terre, se refugièrent dans la mer, à la pointe du golfe Adriatique.

Ils parvinrent, à force de travaux, à réunir quelques fles à celle de Rialto.

Ils jetèrent les fondemens de Venise, devenue dans la suite une des plus superbes cités de l'Europe. Dès l'an 421 environ, les Padouans avoient formé quelques établis→ semens dans les îles où fut bâtie depuis cette superbe Venise.

Le premier gouvernement des Vénitiens fut démocratique. Des magistrats annuels, sous le nom de Tribuns ou de Consuls, faisoient exécuter les lois, décrétées par le peuple dans une assemblée générale.

Vers l'an 697, toutes les branches de l'autorité publique se réunirent entre les mains d'un seul homme, auquel fut donné le nom de Duc ou de Doge.

Les soixante-douze îles qui forment les soixante-douze paroisses de Venise, donnèrent cette dignité à Paulucio Anafesto.

Sa dignité fut à vie.

Il fut long-temps un véritable Monarque, quoique le peuple eût conservé un grand pouvoir, en ce que les nouvelles lois ne pouvoient être faites que par sa volonté, et en ce que l'élection du Doge lui restoit dévolue,

En 1172, une révolution, néanmoins sans secousse dans l'État, s'opéra, à raison des abus faits par les Doges de leur pouvoir.

Une assemblée de représentans auxquels fut confiée la puissance administrative, fut créée, et les Vénitiens se retrouvèrent au sein de la démocratie.

Venise a long-temps joui de l'empire de la mer Méditerranée, et la possession exclusive de celle où elle semble dominer fut consacrée par un événement qui atteste sa gloire et sa puissance.

Le Pape Alexandre III, persécuté par l'Empereur Frédéric Barberousse, se réfugia à Venise en 1177. L'Empereur voulant se venger de ce que les Vénitiens lui avoient donné asile, envoya contre eux son fils Othon, avec une flotte qui fut détruite par celle de Venise, quoiqu'inférieure d'un tiers, commandée par le Doge Sebastien Ziani, qui prit 48 galères de la flotte impériale, fit Othon prisonnier, et l'amena à Venise.

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Le Pape alla recevoir le Doge, et pour honorer son triomphe, lui donna son anneau en lui disant : « Servezvous-en comme d'une chaîne pour tenir les flots assujettis à l'empire vénitien; épousez la mer avec cet anneau, et que désormais tous les ans, à pareil jour, la célébration de ce mariage soit renouvelée par vous et vos successeurs. La postérité saura par là que vos armes vous ont acquis le vaste empire des ondes, et que la mer vous a été soumise comme une épouse l'est à son mari ».

Mais dans la suite, la marine de Venise, autrefois si florissante, et qui fut longt-temps maîtresse des mers du Levant, se vit réduite à défendre son propre pavillon contre les pirates barbaresques, et ce mariage politique du

Doge avec l'Adriàtique ne fut plus qu'une vaine et stérile cérémonie.

En 1299, il s'établit à Venise un gouvernement aristocratique, composé du Doge et d'un grand Conseil, dont les membres étoient au nombre de 150 députés.

Ce grand Conseil, formé au milieu de flots de sang, donna lieu à beaucoup de troubles.

En 1302, les Patriciens ou Nobles firent noyer dans les canaux de Venise un grand nombre de plébéiens, sous le prétexte d'une conjuration, soit véritable, soit supposée.

Venise fut même, dans ces temps orageux, partagée en deux factions les Guelfes ou populaires, et les Gibelins.

Ces deux partis en vinrent aux mains le 16 juin 1310, sur la place de St.-Marc.

L'armée des Nobles ou du grand Conseil triompha.

En peu d'heures, la mer engloutit les malheureux Guelfes, à l'exception de quelques-uns qui eurent toutefois le temps de sortir des lagunes et de l'Etat de Venise.

Ce dernier effort de la liberté populaire à Venise, donna naissance à un redoutable tribunal des dir, et à celui, plus redoutable encore, des Inquisiteurs d'état, lequel fit trembler, dans Venise même, non-seulement les Citadins, mais même les Nobles.

Beaucoup des uns et des autres furent encore noyés dans les canaux de Venise.

Les Inquisiteurs d'état étoient au nombre de trois. Ils rodoient, sans relâche, sur les individus, qui n'osoient les envisager sans frémir, et qui, comme lors de notre révolution française et au temps de l'anarchie, n'osoient même se regarder ni se parler entre eux.

La hâche de ces Inquisiteurs d'état étoit toujours levée, et prête à frapper quiconque pouvoit par ses actions, ses discours, et même par sa figure, alarmer le Pregadi.

Un livre appelé Livre d'or, inscrivit les familles régnantes; toutes celles dont le Patriciat remontoit à l'élection du premier Doge de Venise, et celles-là seules pouvoient être élues aux principales magistratures qu'elles se passoient de main en main, et dans lesquelles elles avoient le soin de se perpétuer tour à tour, en osant même prendre le titre de familles patriciennes.

Louis XII détruisit toutes les forces vénitiennes à la journée d'Aiguadel.

La décadence de Venise date de cette époque et de la paix de Passarowits, conclue en 1718.

Ce gouvernement aristocratique subsista jusqu'en 1797, que Bonaparte se rendit maître de cette république, abolit le Patriciat, et rétablit le gouvernement, comme il existoit avant la révolution de 1299, lors de laquelle la ville de Venise avoit été, par la commotion de cet événe→ ment, sur le point d'être détruite.

Les provinces vénitiennes, en Italie, renfermoient une étendue de pays de 627 milles carrés, et formoient onze provinces ;

Le Dogado, composé de quelques îles et d'un petit canton de terre ferme au bord de la mer.

Le Padouan, entre la Brenta et l'Adige.

La Polésine de Rovigo, en latin Peninsula Rhodigiana, pays très-fertile, arrosé par l'Adige, le Pô, le Tanaro, le Castanaro, et coupé par un grand nombre de canaux, Le Véronais, sur les deux bords de l'Adige.

Le Vicentin, regardé comme le jardin de Venise,
Le Bressan,

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