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Le Bergamasque.

Le Cremasque, entre le lac de Garda et les frontières des Suisses.

La Marche - Trévisanne, ainsi nommée parce qu'elle étoit la frontière de l'Italie du côté de l'Allemagne.

Le Frioul, pays montueux, dont Venise tiroit ses bois de construction.

L'Istrie, grande péninsule dont les Vénitiens ne possédoient que les côtes.

On comptoit dans ces provinces trois millions 500 mille habitans.

Venise possédoit hors de l'Italie une partie de la Dalmatie et de l'Albanie, dans laquelle on comptoit, en 1768, cinquante mille habitans, qui professoient la reli– gion grecque.

Les îles dépendantes des Vénitiens étoient, dans l'Adriatique: Osero, Cherso, Vegla, Scardona, Ulibo, IssoleGrosse, Mostero, Brassa et quelques ilots.

Celles de la Méditerranée étoient Corfou, anciennement Corcyre, célèbre par les jardins d'Alcinois; Paxi et Anti-Paxi, deux petites îles entre Santa-Maura et Corfou; Santa-Maura anciennement Neritès ou Leucas; elle tenoit autrefois à l'Acarnanie, mais, par des travaux immenses, les Carthaginois, ou, selon d'autres, les Corinthiens, la détachérent du canal ; Carsolari, anciennement Echinades; c'est un petit archipel composé de cinq îlots; Dulychium, qui appartenoit à Ulysse, est compté par Strabon pour une des Echinades; Val-Campare, c'est le nom moderne de l'île d'Ithaque; Céphalonie, qui portoit dans les temps les plus reculés, les noms de Samores et d'EpiroresMeloccia; enfin Zante.

Au moment où Bonaparte, par des exploits qui tenoient du prodige, avoit toute la gloire qui avoit environné Charlemagne, le Pregudi craignit, en se déclarant en faveur des Français de se trouver à la merci des Autrichiens, sur ce qu'on étoit persuadé à Venise comme dans toutes les cours, que la France finiroit par être écrasée par la coalition.

Le Sénat voulut d'abord lever une armée pour faire respecter sa prétendue neutralité.

Ensuite il s'abandonna à sa destinée.

Le territoire de Venise fut alors envahi et par les Autrichiens et par les Français.

Mais les Français victorieux chassèrent bientôt les Autrichiens dans les Alpes noriques; et tandis que Bonaparte les poursuivoit sur la route de Vienne, dès proclamations circuloient dans les Etats vénitiens, pour exciter les habitans à s'insurger contre les Français. Le bruit se répandoit en même temps, dans toute la Lombardie, que Bonaparte avoit été battu sur les bords du Muerch, et que sa perte étoit inévitable. Deux armées autrichiennes commandées par le marquis d'Alvinzi et le comte de Laudon, s'avançoient en Italie par le Frioul autrichien et la Carniole inférieure. On ne doutoit pas que les Français, entourés de toutes parts, ne fussent réduits à mettre bas les

armes.

Les nobles Vénitiens croient le moment favorable de se déclarer contre les Français. Une insurrection générale se décide. Les Français sont attaqués à Vicence, à Padoue', à Véronne. Bonaparte écrit au Doge; il en reçoit uno réponse insignifiante.

Mais les préliminaires de paix ayant été signés entre Bonaparte et l'Empereur d'Allemagne, les armées au

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trichiennes n'arrivèrent aux environs de Véronne, que pour être témoins de la défaite entière des insurgés. Le gouvernement vénitien, trompé dans son attente, se trouva exposé sans défense au ressentiment des Français.

La défense que peut faire un état d'une médiocre étendue, dépend des circonstances dans lesquelles il est attaqué. Le Pregadi ne s'attendoit pas que, lorsque les Français, maîtres de toutes les provinces de terre ferme, se présenteroient à l'entrée des lagunes, l'Empereur d'Allemagne, lié par un traité récent avec la France, ne pourroit lui donner aucun secours. Un esprit révolutionnaire se répandoit jusque dans Venise, lorsque, le 24 août 1797, 25000 Français campèrent au bord de la mer à la vue de cette ville. Ils y furent reçus sans résistance.

Alors le gouvernement aristocratique de Venise, établi à la fin du 13o. siècle, de force et en immolant les citoyens, s'éteignit à la fin du 18°. siècle, presque naturellement et sans secousse dangereuse. Alors aussi Venise qui, presque de notre temps au congrès de Munster, fut médiatrice entre les premières puissances de l'Europe, n'avoit plus en quelque sorte d'existence que dans le souvenir de son ancienne gloire.

Par le traité de Campo-Formio, le Bergamasque, Je Bressan et toutes les autres Provinces vénitiennes à la droite de l'Adige, furent incorporés à la république italienne, aujourd'hui Royaume d'Italie; le reste de l'Etat vénitien fut cédé à la Maison d'Autriche en échange des Pays-Bas ; et par le dernier traité ( celui de Presbourg), ce restant fait également partie du Royaume d'Italie, qui devient par là contigu aux états du Grand-Seigneur.

Ces provinces, arrosées par l'Adige, la Bachiglione, la Brenta, la Piava, la Celina, le Tagliamento, et par

un grand nombre de rivières moins considérables, contiennent deux millions d'habitans; on en compte 15000 dans celles qui faisoient déjà partie du royaume d'Italie, avant la dernière paix, datée de Presbourg.

NOTICE sur la principauté de Neuchâtel. Le terrein de ce pays est fertile, surtout en bón vin, et l'air y est doux. Les habitans y sont spirituels, industrieux et laborieux, mais fort vains. Ils sont protestans, excepté la baronnie de Laudron.

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Cette souveraineté de Suisse est bornée par un lac qui porte son nom, et est aussi appelé Lac d'Yverdun ; elle a eu long-temps ses Comtes particuliers. Jeanne de Hochberg, qui en étoit l'unique héritière, la transporta à Louis d'Orléans, duc de Longueville, son époux, en 1504. Marie d'Orléans, duchesse de Nemours, qui avoit été investie de cette principauté en 1694, étant morte en 1707, le droit à la succession fut contesté; et les Etats l'accordèrent au Roi de Prusse, ce qui lui fut confirmé par la paix d'Utrecht.

Sa capitale, qui porte le même nom, et est une ville belle et considérable, est sur le lac, et contient de beaux édifices, publics et particuliers ; un château sur la hauteur, un beau temple et une très-belle place. Cette ville a une étroite alliance de combourgeoisie avec le canton de Berne. Elle est à 94 lieues S. E. de Paris.

NOTICE sur la ville de Bénevent. Cette ville, sujette. au Pape, et située dans une vallée délicieuse, fertile et agréable, près du confluent de Sabato et du Calore, dans le royaume de Naples, est la capitale de la principauté ultérieure, avec un archevêché érigé en 969; c'est l'une des plus grandes, belles et riches villes d'Italie; mais elle est peu peuplée.

Totila la prit et la ruina en 545; et ce fut dans la plaine de cette ville que Charles d'Anjou, Roi de Naples, défit et tua Mainfroi, son compétiteur, en 1266.

Elle a beaucoup souffert par les tremblemens de terre, surtout en 1703.

Le fameux grammairien Orbilius, le Pape Grégoire VIII, Rofredo et Odofredi, étoient de cette ville.

NOTICE sur Naples et les Deux-Siciles. L'ancien nom de Naples, en italien Napoli, en latin Neapolis, ville neuve, étoit Parthénope, ville de la Vierge. Sa fondation se perd dans l'antiquité la plus reculée. Il paroît que la ville neuve Neapolis, et la ville ancienne Paleopolis, furent réunies, par Auguste, dans une seule enceinte.

Les Goths s'emparèrent de Naples. Cette ville passa ensuite sous la domination des Empereurs d'Orient. Lors de Charlemagne et de ses successeurs, les principaux vassaux de lEmpire de Constantinople étoient les Ducs de Bénevent, de Salerne, de Naples, de Capoue et de Gaëte. Ces pays composèrent dans la suite, le royaume de Naples. L'autorité impériale étoit confiée à un officier auquel la cour de Constantinople donnoit le nom de Patrice, Stratico, et les Italiens celui de Capitan.

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Au décès du Capitan Carcuas, les habitans de Bari, chassèrent la garnison grecque de leur ville, au commencement du onzième siècle, et choisirent pour leur premier magistrat, Mello-Argyne, issu d'une famille qui avoit donné des Empereurs à Constantinople.

Mello fut tué dans une action, provoquée par Bazile, roi de Bysance, qui envoya en Italie les généraux les plus expérimentés.

Les Français avoient à leur tête Godefroi Grengat, et pour leur chef général le Comte Rainolphe, son frère, sous

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