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patriotisme; vous n'avez pas moins ac cueilli le discours lumineux de M. l'évêque d'Autun, et les développemens vraiment instructifs qu'il vous a présentés sur la foi publique.

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» Enfin, en décrétant l'emprunt selon les vues du ministre des finances, vous y avez ajouté des déclarations nécessaires à l'établissement du crédit national, déclarations qui mettront la journée du 27 au rang de celles où votre esprit et votre sagesse se sont montrés avec le plus d'éclat.

» Ces déclarations ne suffisent pas. Nous tenterions en vain de fixer le crédit national, si nous laissons subsister un arrêt incompatible avec toute idée de crédit, un' arrêt qui devient notre fait, dès l'instant qu'il est en notre pouvoir de le détruire.

La foi publique recevroit une atteinte, si le gouvernement protégeoit la rupture des engagemens d'un simple particulier : combien cette atteinte n'est-elle pas plus forte, lorsqu'il s'agit de la banquercute d'une société qui transgresse ses propres loix, qui franchit toutes limites, et qui cependant nous fait regarder jusqu'à pré

sent son crédit comme celui de la nation même?

» C'est sous ce point de vue, MESSIEURS, que la caisse d'escompte doit maintenant exciter votre attention, et que je vous la dénonce. Il ne s'agit ni de législation, ni de règlemens, ni de combinaisons politiques, mais de déclarer une intention que vous avez tous, qui doit être incessamment connue, et qu'on ne pourroit vous empê cher de manifester qu'en vous trompant. Je propose de ramener, dès à présent, aux principes de la foi publique, un établissement que son influence sur le credit devoit toujours maintenir dans l'ordre; une banque qui avoit de si puissans motifs d'effacer, par une administration sage, patriotique, et sur-tout désintéressée, le souvenir des désordres sans nombre dont elle a fourni les principaux moyens.

» Le scandale des arrêts de surséance que les administrateurs de la caisse d'escompte obtiennent à l'instant où ils les demandent, ne peut plus être toléré. Qu'il soit le fruit de l'ignorance de ceux qui conduisent cette banque de secours, ou de la corruption, il devoit cesser à l'instant où

des raisons secondaires ou locales, et notre opinion sur cet arrêt doit se former uniquement d'après les grands principes.

>> Quelle que soit l'influence qu'aura l'abolition de cet arrêt sur les transactions des agioteurs ou des banquiers, ou sur le prix des effets nationaux, notre intention n'est-elle pas de séparer désormais, des opé rations du gouvernement, ces spéculations trop consultées jusqu'à présent, comme le thermomètre du crédit, et qui, dans le fait, sont si opposées au bien gé

ceux qui paroissent journellement sur la matière des finances. Il mérite une attention d'autant plus grande, qu'à la solidité, à la pureté des principes, et aux connoissances les plus étendues et les plus approfondies sur tout ce qui tient au crédit public, l'auteur joint une théorie pratique, toujours rapprochée des circonstances où se trouve la nation; théorie qui fait ressortir de ces circonstances les moyens de parer provisionnellement aux besoins de l'état, jusqu'à ce que le tems et la réflexion aient fait éclore un systême d'impositions qui réunisse le double avantage de pourvoir aux dépenses publiques, et de ranimer l'industrie productive. On voit dans cet ouvrage même, que son auteur a, sur ce dernier objet, des vues intéressantes à développer.

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les porteurs de ses billets pouvoient seuls lui permettre d'en surseoir le payement, s'ils trouvoient que cette surséance convînt à leurs intérêts.

>> En dédaignant leurs plaintes, en n'al lant pas au devant de leurs inquiétudes, l'autorité s'est compromise; et si la voix publique n'a pas déja fait cesser cet abus du pouvoir, c'est un malheur de plus.

» Vous dirai-je, MESSIEURS, que la caissé d'escompte a violė ses engagemens sans nécessité, sous de faux ou de frivoles prétextes? Ce seroit élever des questions que l'intérêt personnel ou la mauvaise foi rendroient interminables. Un écrit récent a démontré que le payement des billets de la caisse d'escompte n'a été suspendu que par des considérations fausses ou mesquinement calculées (1); mais ce ne sont-là que

(1) Opinions d'un créancier de l'état sur quelques matières de finance, importantes dans le moment actuel; par M. Clavière, chez Buisson, rue Hautefeuille, hôtel de Coëtlosquet..... Voyez sur-tout les pages 23 et 33, le post-scriptum des réflexions préliminaires, pag. 55 et suivantes, et la page 34, où l'auteur traite d'une banque nationale. Cet ouvrage est d'un genre entièrement différeut de tous Tome I.

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des raisons secondaires ou locales, et notre opinion sur cet arrêt doit se former uniquement d'après les grands principes.

» Quelle que soit l'influence qu'aura l'abolition de cet arrêt sur les transactions des agioteurs ou des banquiers, ou sur le prix des effets nationaux, notre intention n'est-elle pas de séparer désormais, des opé rations du gouvernement, ces spéculations trop trop consultées jusqu'à présent, comme le thermomètre du crédit, et qui, dans le fait, sont si opposées au bien gé

ceux qui paroissent journellement sur la matière des finances. Il mérite une attention d'autant plus grande, qu'à la solidité, à la pureté des principes, et aux connoissances les plus étendues et les plus approfondies sur tout ce qui tient au crédit public, l'auteur joint une théorie pratique, toujours rapprochée des circonstances où se trouve la nation; théorie qui fait ressortir de ces circonstances les moyens de parer provisionnellement aux besoins de l'état, jusqu'à ce que le tems et la réflexion aient fait éclore un systême d'impositions qui réunisse le double avantage de pourvoir aux dépenses publiques, et de ranimer l'industrie productive. On voit dans cet ouvrage même, que son auteur a, sur ce dernier objet, des vues intéressantes à développer.

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