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étendue, par sa dignité, par sa force réelle, et par les services éminents qu'elle a rendus, et qu'elle se dispose à rendre encore à la cause commune, ne saurait être placée qu'au premier

rang.

Après avoir fait cette franche déclaration des intentions du roi, son auguste maître, le soussigné est en droit d'espérer que S. E. M. le comte de Clancarty, plénipotentiaire de la GrandeBretagne qui au nom de sa cour, et conjointement avec LL. EE. MM. les plénipotentiaires d'Autriche, de Prusse et de Russie, fit à l'Espagne la proposition d'accéder au traité d'alliance du 25 mars, voudra bien donner communication de cette note à MM. ses collègues les plénipotentiaires indiqués ; et se concertant avec LL. EE., faire connaître au soussigné, en réponse, la détermination des quatre cours alliées. Si elles acceptent les conditions proposées par le soussigné, il est prêt à signer le traité; et si par la non acceptation, S. M. C. est obligée à ne pouvoir pas faire partie de l'alliance, elle n'en sera pas moins disposée à combiner avec les puissances qui l'ont contractée, les opérations de la guerre, aussitôt qu'on lui aura fait connaître le plan de campagne et les mouvements qu'il serait possible de concerter entre les armées desdites puissances et celles de Sa Majesté.

Signé P. Gomez Labrador.

29 avril 1815.

Alliance entre l'empereur d'Autriche et Ferdinand IV
roi des Deux-Siciles1.

Au nom de la très-sainte et indivisible Trinité.

S. M. Sicilienne et S. M. l'empereur d'Autriche s'étant concertées sur les moyens les plus propres à terminer d'une manière prompte et salutaire la guerre dans laquelle Elles

1. Neumann, II, 561.

se trouvent engagées avec le gouvernement actuel de Naples, et S. M. Impériale et Royale Apostolique animée du désir de rendre aux peuples du royaume de Naples, avec les bienfaits de la paix extérieure ceux d'une sécurité intérieure et d'une tranquillité fixe et durable, en assurant à cet effet la possession de ce royaume à son ancien souverain, et en la garantissant par des arrangements conformes au véritable intérêt du royaume, Leursdites Majestés sont convenues de déterminer par la présente convention préliminaire le but dans lequel elles réunissent leurs efforts et les conditions qui devront servir de base à leur alliance.

Elles ont en conséquence nommé pour régler ce qui peut avoir rapport à cet objet :

S. M. le Roi des Deux-Siciles, le commandeur Alvaro Ruffo des princes de la Scaletta, etc., ministre plénipotentiaire près S. M. Impériale et Royale Apostolique;

Et S. M. Impériale et Royale Apostolique, le sieur Clément Venceslas-Lothaire, prince de Metternich Winnebourg-Ochsenhausen, etc., ministre d'État des conférences et des affaires étrangères.

Lesquels après avoir échangé leurs pleins pouvoirs trouvés en bonne et due forme sont convenus des articles suivants :

I

S. M. le Roi des Deux-Siciles s'engage à seconder de tous les moyens qui sont en son pouvoir ceux que S. M. Impériale et Royale Apostolique est résolue d'employer à la poursuite de la guerre contre le gouvernement actuel de Naples.

Pour assurer dans un parfait accord la coopération du corps des troupes siciliennes, ce corps sera placé sous le commandement d'un général autrichien.

S. M. Sicilienne et S. M. Impériale s'engagent à ne faire ni paix ni trêve que d'un commun accord.

II

Les hautes parties contractantes voulant donner aux peuples du royaume de Naples une preuve de leur sollicitude à leur assurer en même temps les bienfaits de la paix extérieure et ceux d'une parfaite tranquillité intérieure, sont convenues de déterminer les dispositions suivantes dans lesquelles S. M. Ferdinand IV déclare vouloir reprendre le gouvernement de Naples :

1. Personne ne pourra être recherché ni inquiété pour les opinions et la conduite politique qu'il aura tenue antérieurement au rétablissement du roi Ferdinand IV sur le trône de Naples, dans quelque temps et dans quelques circonstances que ce soit.

2. La vente des biens de l'État est irrévocablement maintenue.

3. La dette publique sera garantie.

4. Tout Napolitain est habile à posséder les offices et emplois soit civils soit militaires du royaume.

5. La noblesse ancienne et la nouvelle seront conservées. 6. Tout militaire au service de Naples, né dans le royaume des Deux - Siciles, qui prêtera le serment de fidélité à S. M. le roi Ferdinand IV, sera conservé dans ses grades, honneurs et pensions.

S. M. l'empereur d'Autriche appuie ces dispositions de sa garantie formelle.

III

Leurs Majestés, résolues d'étendre dès maintenant à l'époque de la paix les rapports établis entre Leurs couronnes par la présente convention préliminaire, prennent l'engagement de conclure immédiatement un traité d'alliance défensive à perpétuité.

Cette alliance aura pour but de consolider l'état de paix et de tranquillité intérieure et extérieure, tant du royaume des DeuxSiciles que de l'Italie en général.

Les hautes parties contractantes se réservent en conséquence

de convenir ultérieurement des mesures propres à assurer ce but permanent de leur union.

IV

La présente convention préliminaire aura la même force et valeur que pourrait avoir un traité d'alliance formel.

Elle sera ratifiée dans l'époque de six semaines, ou plus tôt si faire se peut, et les ratifications en seront échangées à Vienne.

En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs l'ont signée, et y ont apposé le cachet de leurs armes.

Fait à Vienne, le vingt-neuf avril de l'an de grâce mil huit cent quinze.

Le commandeur Ruffo.
(L. S.)

Le prince de Metternich.
(L. S.)

20 mai 1815.

Convention militaire entre l'armée napolitaine et celle d'Autriche à Casa-Lanza, le 20 mai 18151.

Les soussignés, après avoir échangé les pleins pouvoirs dont ils ont été revêtus par leurs généraux en chef respectifs, sont convenus des articles suivants, toutefois sauf la ratification des susdits généraux en chef.

I

A compter du jour où la présente convention militaire aura été signée, il y aura armistice entre les troupes alliées et les troupes napolitaines sur tous les points du royaume de Naples.

1. Martens, Nouveau Recueil, t. II, p. 293; Neumann, t. II, p. 634.

II

Toutes les places, citadelles et forts du royaume de Naples seront remis dans l'état actuel, de même que les ports et arsenaux de tout genre, aux armées des puissances alliées, à des époques fixées dans l'article suivant, pour être remis à S. M. le roi Ferdinand IV. En sont exceptés ceux et celles qui auraient déjà été remis avant cette époque.

Les places de Gaëta, Pescara et Ancône étant déjà bloquées par les forces de terre et de mer des puissances alliées, ne se trouvant point dans la ligne d'opération du général en chef baron de Carascosa, il déclare ne pouvoir rien décider sur leur sort, vu que les commandants sont indépendants et non soumis à ses ordres.

III

Les époques pour la remise des places à l'armée autrichienne sont fixées de la manière suivante: la place de Capoue sera remise le 21 mai à midi. L'armée autrichienne prendra ce jour sa position sur le canal de Reggi-Lagni. Le 22 mai, l'armée autrichienne prendra sa position dans la ligne d'Aversa, Fragola, Meliso et Giugliono. Les troupes napolitaines marcheront ce jour sur Salerne, où elles se rendront en deux jours d'étapes, et prendront des quartiers concentrés dans la ville et les environs pour y attendre la décision de leur sort futur. Le 23 mai, l'armée alliée prendra possession de la ville, citadelle et de tous les forts de Naples.

IV

Toutes les autres places, citadelles et forts, les susmentionnés exceptés, qui se trouvent encore dans les frontières de Naples telles que Scilla, Amandea, Reggio, Brindisi, Manfredonia, etc., seront également remis aux armées alliées, de même que tous les dépôts d'artillerie, arsenaux, magasins et établissements militaires en tout genre, dès le moment que cette convention parviendra dans ces places.

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