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D'après ces données, il faudra renouveler et compléter le peuplement des coupes nos 1, 2 et 3; renouveler seulement celui des coupes nos 4 et 5, et régulariser celui des coupes nos 6, 7, 8 et 9.

Le matériel normal de la forêt sera donc de 250,000 arbres : la moyenne des arbres étant de 0.85 de tour et 2.50 de hauteur, on obtient pour surface exploitable 2m.125 qui, multipliés par 0.023, épaisseur supposée du liége, donnent un volume de Om.cub..048. Ce cube, multiplié par 0.22, coefficient du poids spécifique du liége adopté pour cette forêt, donne en liége sec le poids en kilogrammes du produit de chaque arbre, soit 10.56. Ce produit, multiplié par 250, nombre des arbres par hectare, donne le rendement d'un hectare, soit 2,640 kilogrammes, ou 264.m. 40, et pour toute la forêt 26,400 quintaux métriques.

Ce produit, divisé par 9, donne le poids de liége par coupe, soit 2,933 quintaux métriques.

Mais, avant d'être livré au commerce, le liége doit être raclé et bouilli, ce qui lui enlève 20 pour 100 de son poids. Il est donc nécessaire de faire cette déduction pour avoir la valeur en argent.

Soit donc sur la production totale à retrancher 5,280 quintaux métriques, il reste pour la forêt 21,120 quintaux métriques, et pour chaque coupe 2,3464,60.

Si l'on adopte pour prix moyen du liége le chiffre de 40 francs le quintal métrique (1), la valeur de la production de la forêt s'élève à la somme de 844,800 francs, et celle de chaque coupe à 93,864 francs, dont il faut déduire les frais d'exploitatiou, l'intérêt de l'argent employé aux travaux d'aménagement, et enfin, pour les forêts concédées, la redevance à payer à l'Etat.

-

Fixation du produit et de la valeur des coupes. La révolution de la forêt étant fixée à neuf ans, la contenance des coupes sera de 111 .11 (2), comprenant 27,777 arbres.

Chaque coupe, ainsi qu'on vient de le voir, produira 2,933 quintaux métriques de liége sec et 2,3464...60 de liége gratté et bouilli, d'une valeur de 93,864 francs. Mais ces coupes ne s'exploitent pas en une seule année elles sont divisées en trois exploitations venant en tour à intervalles égaux, de telle sorte que chaque coupe ne produira, en réalité,

:

(1) Ce prix a été présenté, par les concessionnaires de la forêt de l'Edough, comme prix moyen du liége dans l'avenir, quoique le liége ordinaire se vende, dans le Var, de 55 à 60 francs le quintal métrique (100 kilogrammes).

(2) Si la forêt avait un peuplement inégal, la contenance des coupes se déterminerait d'après le nombre des arbres de la coupe, afin d'avoir toujours le même produit. Ce cas ne se présentera que pour des cantons isolés. Si on avait, par exemple, 200 arbres à l'hectare, la coupe devrait avoir 138h..88a,, et elle aurait seulement 69..44a, si on avait un peuplement de 400 arbres.

que 9774m..77 de liége sec, et 7824m. 20 de liége préparé, d'une valeur de 31,288 francs. Toutefois, comme, d'après l'aménagement, il y aura trois coupes en tour chaque année, on retrouvera les chiffres indiqués. En résumé, les produits par hectare s'élèvent annuellement, savoir: Le liège sec à..................、

Le liége gratté et bouilli, à..

Et en argent, à....

2q.m..93

2q.m..346 931 865

Ce qui, à 3 pour 100, représente un capital de 3,128 francs par hectare.

Marche des coupes. Il reste à déterminer la marche des coupes ainsi que le nombre d'arbres à démascler et à exploiter chaque année; pour arriver à ce résultat, nous allons suivre les modifications d'une coupe dans chaque série de peuplement.

Les coupes nos 1, 2 et 3 sont assises dans les cantons ayant de 50 à 200 arbres par hectare; ce peuplement, tout à fait insuffisant, doit d'abord être complété. Si l'on admet qu'il manque une moyenne de 125 arbres par hectare dans chaque coupe, il faudra établir une période de quinze à trente ans pour compléter ce peuplement avec les jeunes plants existants ou à venir. Cette période pourra cependant être prolongée en cas de non-réussite des semis naturels.

Il reste donc à démascler 125 arbres par hectare dans ces coupes, ce qui fait 13,888 pour chacune; la mortalité, après le démasclage, peut être évaluée à 400 arbres, ce qui fait 1,200 arbres à déduire pour les trois opérations: il reste donc 12,688. Dans une période de quarante ans, qui nous paraît ici nécessaire, le peuplement devra donc être augmenté de 15,089 arbres par coupe. Cette augmentation se répartit par coupes de neuf ans, à cause des trois démasclages que chaque brin doit subir dans cette période; à chaque coupe A, il faudra donc démascler 4,000 arbres, si le peuplement le permet.

On doit remarquer cependant que, comme au fur et à mesure de l'exploitation les jeunes sujets deviendront plus abondants, on pourrait augmenter ce chiffre plus tard, si l'insuffisance du peuplement l'avait fait réduire en commençant. Cette précaution serait même nécessaire dans les trois premières coupes, à cause des arbres vieux et dépérissants qui seront abattus.

Dans la coupe no 1, on opère la première année le démasclage a sur 13,888 arbres. La quatrième année, on exploite 400 arbres morts des suites de cette opération, et on fait le démasclage b sur les 13,488 chênesliéges restants. La septième année, on enlève encore 400 arbres morts, et on fait le démasclage c sur les arbres restants, dont le nombre est réduit à 13,088. On abattra encore 400 arbres la dixième année, en faisant la

levée de liége A sur les 12,688 sujets restants; à la même époque, on pratiquera le démasclage a sur 3,000 sujets vigoureux qui, pendant les dix années précédentes, ont pu prendre des dimensions convenables.

Comme on peut admettre que les arbres jeunes n'ont pas à craindre de mortalité après le démasclage, la treizième et la seizième année on ne coupera aucun arbre, et on fera les levées de liège B et C sur les 12,688 pieds en production, en même temps qu'on fera le démasclage b et c sur les 3,000 brins déjà écorcés la dixième année (1).

A la dix-neuvième année, l'exploitation de 100 arbres, pris parmi les plus vieux, réduit à 12,588 le peuplement primitif; mais cette différence se trouve largement compensée par les 3,000 sujets démasclés la dixième année, qui arrivent en tour de production, ce qui permet de faire la levée de liége A sur 15,588 pieds; en même temps, ou opère le démasclage a sur 4,000 brins ayant au moins dix-neuf ans.

A partir de cette époque, on continue ainsi les levées de liége, les démasclages et les coupes d'arbres, en progressant au fur et à mesure jusqu'à la quarante-sixième année. A ce moment, le matériel de la coupe, augmenté successivement de 3,000, 4,000, 5,000 et 6,000 sujets, devrait être de 30.688; mais le nombre d'arbres coupés, qui est de 2,356, réduit ce peuplement à 28,332 pieds, qui forment la base du peuplement normal.

Quant au martelage à faire pour maintenir la coupe dans cet état, voici sur quelles bases on doit l'établir. L'âge d'exploitation étant fixé à cent cinquante ans, le peuplement de la coupe doit être renouvelé dans cette période, et pour cela il faut enlever 185 arbres par an, soit par coupe triennale 555, et pour neuf ans 1,665. Mais, afin qu'à chaque exploitation il se retrouve 1,665 arbres en produit, pour compenser ceux qui seront abattus, on doit démascler ce même nombre dès la première année, afin qu'ils subissent en temps utile les trois démasclages.

Ainsi donc, la quarante-sixième année on coupera 556 arbres et on en démasclera 1,665; la quarante-neuvième année on enlève encore 555 arbres, et on fait le démasclage b sur les 1,665 sujets déjà démasclés ; enfin, la cinquante-deuxième année, on enlève le même nombre d'arbres én pratiquant le démasclage e sur les arbres déjà démasclés deux fois, et ainsi de suite.

On voit, comme nous l'avons déjà dit, que, pour entretenir le peuple

(1) Si, au moment de ces deux coupes, on pensait pouvoir démaseler des brins laissés de côté aux exploitations précédentes, on pourrait, ainsi qu'il a été dit, p. 304 (Exploitation des coupes), faire les démasclages 6 ou c avant le démasclage a. Ce dernier viendrait alors à son tour avec la coupe A, et on bénéficierait de six à neuf ans de production de liége sur les coupes B et C. Nous avons voulu montrer ici l'application de ce qui a été dit plus haut.

ment, il faut démascler le triple du nombre des arbres abattus, parce que chaque sujet subit trois démasclages (1).

Les coupes nos 4 et 5 étant assises dans les séries de 200 à 500 arbres par hectare, et ce peuplement se rapprochant de celui que doivent avoir les coupes, il suffira de démascler un dixième en plus environ pour compenser la mortalité éventuelle, et ensuite à la neuvième année on établira le martelage et le démasclage ordinaires, comme nous venons de l'indiquer.

Les coupes nos 6, 7, 8 et 9 sont assises dans les cantons ayant de 300 à 500 arbres par hectare; on devra donc diminuer ce peuplement de 50 à 250 arbres, en conservant les sujets les plus jeunes ainsi que les brins nécessaires au démasclage ordinaire. Toutefois, pour faire face aux éventualités d'une trop grande mortalité, ou pour attendre une bonne année de semence, on répartira le nombre d'arbres à enlever sur une période de quinze années : il y a environ 110,000 arbres à exploiter dans ces quatre coupes, soit 247 arbres par hectare et 5,488 par coupe triennale, plus ceux à abattre par suite du martelage ordinaire pour régénérer le peuplement. Malgré cet excédant, on a démasclé un dixième en sus pour la mortalité éventuelle.

Ces quatre coupes rentreront dans leur état normal, de la dix-huitième à la vingt et unième année de l'aménagement.

Les concessionnaires de forêts de chênes-liéges en Algérie considèrent comme une charge très-onéreuse l'obligation d'exploiter les arbres morts ou dépérissants, sous le prétexte que les produits ne payent pas les frais d'exploitation. Quelques localités, dans des positions exceptionnelles, peuvent justifier en partie cette assertion; cependant une bonne exploitation ne doit négliger aucun produit, et l'on pourrait convertir ces arbres en charbon dont l'exportation est facile.

D'après le règlement d'exploitation des arbres morts ou dépérissants, il devra être abattu 120,000 arbres dans une période de vingt ans, ce qui fait 6,000 arbres par an. En supposant que ces coupes ne produisent que 3,000 stères de charbon avec un bénéfice de 25 centimes par stère, on obtient un produit de 750 francs par an, soit 15,000 francs pour vingt ans. Comme nous ne pouvons pas admettre que ce produit soit négatif, nous ne le ferons figurer ni dans l'évaluation des dépenses ni dans les bénéfices, attendu que, suivant les localités et les facilités de transport, on pourra calculer séparément la valeur de ces bois et l'ajouter aux chiffres que nous présentons.

(1) Cette observation est très-importante, afin de ne pas confondre, dans le tableau de la marche des coupes, le nombre des démasclages avec celui des arbres démasclés, et le nombre des levées de liége avec celui des arbres écorcés. Ce dernier est toujours le tiers du précédent.

NOVEMBRE 1858.-4° SÉRIE.-T. IV.

T. IV.-23

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Frais d'aménagement. Les frais d'aménagement se subdivisent en frais généraux pour toute la forêt et en frais particuliers par hectare et par coupe.

Dans la première catégorie sont compris : 1° les frais d'arpentage et de levé du plan de la forêt; 2° les frais de travaux préparatoires, comptages, etc., qui incombent à l'administration forestière, et dont il ne sera pas tenu compte ; 3° les frais d'ouverture et de défrichement des lignes de coupe, à la charge des concessionnaires; 4° les frais de construction de maisons et ateliers dont l'État rembourse la valeur à la fin de l'exploitation, mais qui figureront ici pour remplacer des constructions temporaires ou d'autres dépenses.

A. Frais généraux pour toute la forêt :

1o Ouverture et défrichement des lignes d'aménagement, plantations de bornes ou poteaux, à 200 francs par coupe.......

2o Construction de maisons ou ateliers pour 1,000 hectares.

B. Frais particuliers par hectare :

1° Débroussaillement par extraction de

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1,800 fr. 20,000

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111 fr. 50 c., soit pour la forêt 111,500

25

TOTAL.....

133,300 fr.

(1) 1 hectare donne environ 60 ou 65 stères de souches, et un ouvrier payé 3 francs par jour en extrait 2 stères dans sa journée, soit, à 1 fr. 50 c. le stère......

.... ....

....

97 fr. 50 c.

349 fr. 50 c.

65 stères de souches donnent 50 quintaux de charbon à 2 francs le quintal pour fabrication..... ..... 100 Frais de transport à 15 kilomètres, en moyenne à 3 francs

Je quintal.......

...........

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Le quintal de charbon se vend en moyenne 7 francs, soit pour 50 quintaux.....

350 »

Reste 2 fr. 50 c. de bénéfice par hectare. Dans les cantons peuplés de 500 arbres par hectare, les débroussaillements seront moindres. Nous avons cependant porté 40 francs par hectare pour tenir compte des différences qui pourraient survenir sur le prix des journées ou du charbon et autres frais imprévus. Dans le Var, le produit du débroussaillement paye généralement les frais.

(2) Nous portons 25 centimes par démasclage d'arbre pour les trois opérations, ce qui fait 0.083 pour chacune d'elles. A ce prix, un ouvrier qui démascle très-facilement 40 arbres par jour gagne 3 fr. 32 c. Le chiffre de 62 fr. 50 c. ne sera pas atteint dans l'aménagement; ces frais s'élèveront seulement à la somme de 53,975 fr. 10 c. au lieu de 62,500 francs à cause des arbres démasclés en moins dans les coupes nos 1, 2 et 3, et du dixième démasclé en plus dans les coupes nos 4, 5, 6, 7, 8 et 9. Il faut cepen

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