Page images
PDF
EPUB

dans la Haute-Marne, et M. Bujon, garde-général, membre de la même Commission, ont été mis à la disposition du conservateur d'Epinal pour travaux de cantonnement.

M. DE BAUDEL, Sous-inspecteur, et M. DUREY, garde-général en opération de cantonnement dans la Haute-Marne, ont été mis à la disposition du conservateur d'Epinal, pour la même cause.

M. CHARLIER, inspecteur de 3e classe à Caudebec, a été admis à faire valoir ses droits à la retraite.

Par arrêté du 18 décembre: M. GRILLOT, garde-général de 2o classe à Riez (Basses-Alpes), a été nommé garde-général de 2o classe à Corcieux (Vosges), en remplacement de M. Lechauff.

Par arrêté du 19 décembre: M. MEYER, garde à cheval à Haguenau (Bas-Rhin), a été nommé garde-général de 3e classe à Riez (Basses-Alpes), en remplacement de M. Grillot.

M. ERNST, inspecteur de 5o classe, chef de la Commission de cantonnement des forêts de Colroy et Lubine (Vosges), et M. GABÉ, Sous-inspecteur de 3e classe, membre de la même Commission, ont été chargés, avec leur grade, du travail relatif au cantonnement des forêts de Lagarde et de Visembach (Vosges).

Par arrêté du 21 décembre: M. DECENSIÈRE DE LA FERRANDIÈRE, gardegénéral de 1re classe à Moirans (Jura), a été nommé sous-inspecteur de 3 classe à Sainte-Menehould (Marne), en remplacement de M. Levavasseur, admis à faire valoir ses droits à la retraite.

M. CHEGARAY, garde-général de 3e classe à Orange (Vaucluse), a été élevé à la 2e classe de son grade.

M. LANIER, inspecteur de 4e classe, chargé des fonctions d'inspecteur des études et de professeur de sylviculture à l'école forestière de Nancy (Meurthe), a été nommé inspecteur de 4o classe à Metz (Moselle), en remplacement de M. Belfoy, admis à faire valoir ses droits à la retraite.

Par arrêté du 22 décembre: M. VERET, garde-général de 2e classe à Gondrecourt (Meuse), a été élevé à la 1re classe de son grade.

=

Augmentation du traitement des préposés forestiers. Depuis longtemps, les appointements des préposés forestiers n'étaient plus en rapport avec leurs besoins, et la situation de beaucoup d'entre eux, de ceux surtout qui n'étaient pas logés en maison forestière, et qui n'avaient pas de ressources personnelles, était devenue véritablement intolérable. Il y avait tout lieu de craindre que nous n'eussions bientôt le paupérisme administratif, comme nous avons déjà le paupérisme manufacturier, et que les employés subalternes, malgré les saines traditions dont ils sont imbus, et qui font du corps forestier un des plus honnêtes de ceux qui composent l'administration publique en France, malgré les bons exemples qui leur

viennent incessamment d'en haut, ne fussent amenés, par la force des choses, à négliger leur service pour se créer des ressources. Les agents, de leur côté, souffraient de la triste position de leurs employés, et nous en avons entendu plusieurs déplorer la triste nécessité où ils se trouvaient placés d'exiger un service rude et pénible d'hommes qui avaient tout au plus de quoi acheter leur pain de chaque jour.

A peine entré en fonctions, M. le directeur général des forêts a compris qu'un pareil état de choses ne pouvait se prolonger sans apporter des perturbations sérieuses au sein de son administration, et il a pris immédiatement les mesures propres à y remédier d'une manière efficace. A partir du 1er janvier, le traitement des brigadiers domaniaux sera porté à 800, 900 et 1,000 francs, celui des gardes domaniaux, à 500, 650 et 700 francs. Le maximum des traitements des brigadiers sédentaires atteindra même 1,200 francs.

Dans un article que publiait tout récemment un journal forestier de Francfort, M. Edouard Heyer, après avoir minutieusement supputé les dépenses auxquelles était astreint un garde forestier allemand, en cou cluait qu'aujourd'hui le traitement de ce préposé ne devrait jamais être au-dessous de 650 francs. Nous avons tout lieu de croire que si l'on établissait consciencieusement le budget d'un garde forestier français, on arriverait à peu près au même résultat, d'où l'on peut conclure que les employés de ce grade auront désormais chez nous de quoi vivre, surtout si l'on tient compte des menus avantages qui leur sont concédés, tels que le pâturage, le chauffage, etc.

La mesure dont il s'agit n'est donc pas un vain palliatif, nous venons de le prouver; c'est une mesure efficace, et de nature à remédier à bien des souffrances. Depuis l'époque de leur fondation, les Annales n'avaient pas eu la bonne fortune d'en annoncer une semblable à leurs lecteurs. Les préposés forestiers l'accueilleront, sans aucun doute, avec la plus profonde gratitude. Une augmentation aussi importante de leurs traitements leur démontrera que l'administration se préoccupe désormais d'une manière sérieuse de leur bien-être, et qu'elle ne néglige aucune occasion de l'améliorer. Ils y verront en outre une légitime récompense de l'abnégation héle mot est aujourd'hui consacré, dont ils ont fait preuve penroïque, dant la crise alimentaire, et de la probité avec laquelle ils ont gardé, sans prêter l'oreille aux suggestions de la misère, malesuada fames, les propriétés confiées à leur surveillance.

[ocr errors]

- Réunion d'une Commission chargée d'étudier la question des bois de marine. Le gouvernement paraît se préoccuper vivement des moyens que l'on pourrait prendre pour assurer à la marine tous les bois propres aux constructions navales que peuvent produire les forêts domaniales. Les ar

mements maritimes qui ont eu lieu récemment dans toute l'Europe ont épuisé les chantiers. Chaque nation tient naturellement à renouveler ses approvisionnements de là, le prix excessif qu'ont atteint aujourd'hui certains bois de marine; de là, aussi, la nécessité de chercher à se procurer des matériaux au meilleur marché possible.

Une Commission, composée de conservateurs, va prochainement se réunir au siége de l'administration des forêts pour étudier cette question si souvent mise à l'ordre du jour, et toujours ajournée. Nous croyons, pour notre part, que le temps est venu de renoncer au système des fournisseurs, et de charger directement l'administration des forêts d'approvisionner les chantiers maritimes. Le personnel de cette administration, composé comme il l'est aujourd'hui d'agents distingués et instruits, arriverait, au bout de pou de temps, et sans l'intermédiaire des contre-maîtres, à pouvoir désigner les arbres des coupes qui doivent être affectés au service de la marine. Resterait à trouver le moyen de faire exploiter ces arbres et de les transporter en grume en un lieu de dépôt. Qui empêcherait de charger de ce soin l'adjudicataire de la coupe lui-même? Le cahier des charges l'obligé bien maintenant à exploiter, façonner et transporter au domicile du garde du triage la provision de bois de chauffage de ce dernier. L'exploitation et le transport des bois de marine effectués de cette manière ne présenteraient pas probablement plus de difficultés que l'exécution de la clause que nous venons d'indiquer, surtout si l'on avait soin de créer un ou plusieurs dépôts dans chaque forêt.

Selon nous, la condition essentielle pour résoudre le problème, c'est de ne pas s'arrêter aux objections de détail qu'a soulevées la question. On avait dit aussi que l'arpentage par les agents était chose impossible. Néanmoins, la mesure a été prise; elle est en vigueur depuis longtemps, et les sinistres prédictions qu'on avait faites sont encore à se réaliser.

Excursion de MM. Tassy et Sthème en Asie Mineure. Les deux agents forestiers que le gouvernement français a mis à la disposition de la Turquie pour organiser le service des forêts dans ce pays viennent de terminer leur première exploration. Le gouvernement turc leur ayant donné l'ordre d'aller reconnaître l'état actuel des forêts situées aux environs de Sinope, capitale de l'Anatolie, dans l'Asie Mineure, MM. Tassy et Sthème quittèrent Constantinople le 25 octobre, à bord du vapeur le Télémaque. Trois heures après, ils entraient dans la mer Noire, qui, par hasard, était calme, et mérita réellement, pendant leur court voyage, le nom de PontEuxin, que les Grecs lui avaient donné autrefois par antiphrase. Le surlendemain, de bon matin, le Télémaque entrait à Sinope.

Quand on a vu les fortifications construites par les Génois, disent les uns, par les Vénitiens, disent les autres, la maison où est né Diogène le

[ocr errors]

Cynique, une cave qui est censée représenter le palais de Mithridate, on connaît à peu près tout ce qu'il y a de remarquable à Sinope. Le port de cette ville est très-vaste et très-sûr; le gouvernement impérial y fait construire la plupart de ses vaisseaux.

Nos voyageurs furent obligés de rester deux jours à Sinope, à cause des préparatifs que nécessitait leur expédition dans l'intérieur. Ils avaient besoin pour eux, leur cavas, leur interprète, leur cuisinier et leurs bagages, d'au moins douze chevaux ; il en fallait autant pour les officiers qui devaient les accompagner. Ce fut le caïmacan qui parvint, à force d'efforts, à leur procurer leurs moyens de transport, et qui les mit à même de partir pour gagner Bozabad, petite ville au sud, et à une vingtaine de lieues de Sinope. On y arrive par des chemins affreux, ou plutôt par des rigoles creusées par le trainage des bois. Bozabad est située dans une vallée de quatre à cinq lieues de large, dont le fond présente quelques cultures, des rizières entre autres, et dont les versants, qui s'élèvent au moins à mille mètres, sont presque entièrement dénudés. Mais, entre cette vallée et la mer, il y a des bois, et de grands bois. Dans les parties basses, on trouve des chênes de plusieurs espèces, des frênes, des ormes, des érables, des platanes; en s'élevant, on rencontre des hêtres, des pins sylvestres, des sapins. Le tiers au moins du pays que l'on traverse pour arriver à cette vallée est boisé; le surplus se compose principalement de pâturages. On ne rencontre que quelques misérables villages très-clair-semés, formés de maisons grossièrement construites avec des pièces de bois superposées, comme les chalets des Alpes, ou les loghouses du Far-West, dans l'Amérique du Nord. Après avoir passé vingt-quatre heures à Bozabad, chez le mudir (chef administratif de la contrée), l'expédition se dirigea vers le sud, et atteignit, après une forte journée de marche, le but de son voyage. Ce but, c'était une vaste forêt de plus de 20,000 hectares, qu'on avait signalée au gouvernement comme renfermant de précieuses ressources en bois de mâture. L'essence très-dominante du peuplement est un pin particulier au pays, et qui a quelque ressemblance avec le pin laricio. Malheureusement il ne possède ni la forme ni les qualités requises pour la mâture. Il ne saurait même, à cause de l'épaisseur de son aubier, être utilisé qu'exceptionnellement pour la charpente. Le pin sylvestre que l'on trouve çà et là dans les massifs est très-remarquable par la régularité de sa croissance et de son fût, la finesse de son grain, la petitesse de ses branches, toutes choses qu'on ne rencontre pas dans le pin de Haguenau.

MM. Tassy et Sthème ont exploré la forêt dont il s'agit pendant une semaine environ; mais bientôt la pluie, le froid et la neige les forcèrent d'abréger leurs travaux, et de songer au retour. Leurs compagnons, qui naturellement s'intéressaient fort peu à leurs opérations sylvicoles, les sup

pliaient d'ailleurs de donner le signal du départ. Toutefois, ils résolurent de regagner Sinope par une autre voie que celle qu'ils avaient suivie en le quittant, ce qui leur permit de constater que depuis la vallée de Bozabad jusqu'à deux lieues de ladite ville, tout le pays est couvert de belles futaies, de futaies de hêtre surtout. Il y a aussi près de Sinope une forêt très-étendue, dont le chêne est l'essence dominante; le peuplement en est un peu clair; néanmoins, on y trouve de fort beaux arbres, et avec un peu de soin il serait facile de la remettre en bon état.

MM. Tassy et Sthème eussent vivement désiré visiter à fond une forêt aussi intéressante; malheureusement le temps s'était tout à fait gâté; il pleuvait à torrents; leurs chevaux enfonçaient jusqu'au poitrail dans le sol détrempé; ils avaient laissé en chemin une partie de leurs compagnons. Force leur fut de mettre fin à leur tournée. Le 25 novembre ils étaient de retour à Constantinople.

Nous pouvons conclure de ce qui précède qu'il y a encore des forêts en Asie Mineure, et qu'elles sont généralement dans un bien meilleur état de conservation qu'on ne le supposait. Il faut surtout en attribuer la cause à la faiblesse numérique de la population, et à l'absence de voies qui permettent aux rares habitants du pays de se livrer au commerce de bois.

A peine étaient-ils de retour à Constantinople, que MM. Tassy et Sthème furent nommés membres du Conseil des travaux publics. Ce Conseil est appelé à donner son avis sur toutes les questions qui se rattachent plus particulièrement à la prospérité de la Turquie: voies de communication, concession de mines, de chemins de fer, organisation forestière, etc., etc. Le ministère de la Sublime-Porte a donné ainsi à ces messieurs un témoignage éclatant de son estime et du cas qu'il fait de leurs connaissances et de leur intelligence. Nous avons été heureux, pour notre compte, d'apprendre que deux agents forestiers français prendraient une part aussi active, et dans une sphère aussi élevée, à l'œuvre de régénération de l'empire ottoman.

Assassinats commis contre deux préposés forestiers de la liste civile. Deux crimes viennent d'être commis, à quelques jours seulement d'intervalle, contre des préposés forestiers de la liste civile.

Le 11 décembre, à cinq heures du matin, le garde à cheval Lurie et le garde-portier Lefaux, se trouvant en embuscade dans la forêt de SaintGermain, entendirent plusieurs coups de feu, et se précipitèrent vers le point où l'on avait tiré. Arrivés à l'étoile de Raucourt, Lurie, qui marchait en tête, aperçut, à quelques mètres de distance, deux hommes dans l'une des routes qui aboutissent à cette étoile. Il marcha sur eux; mais, avant qu'il eût prononcé un seul mot et lâché son chien qu'il tenait en laisse,

DÉCEMBRE 1857.-4 SÉRIE.-T. III.

T. I.-25

« PreviousContinue »