de Vitry-le-Français et de Sainte-Menehould. Dans le premier de ces arrondissements, les maîtres de forges et les marchands de sciages voyaient le dernier moyen de se procurer ou le charbon, ou les futaies dont ils n'étaient pas encore pourvus; dans l'autre, les marchands de bois et les fabricants de tonneaux trouvaient encore le merrain, si recherché depuis le commencement de la campagne.

Aussi le stère de charbonnette, vendu 3 francs à Épernay, s'enlevait à 5 francs et à 6 francs à Vitry, et les marchands de sciages de la HauteMarne payaient 8 francs la solive de bois, qu'on avait à grand'peine vendue 5 francs pour charpentes, à Épernay.

Comme toujours, les belles forêts de Mer le comte de Chambord ont eu le privilége du meilleur résultat connu pour l'année. La vente faite à Sainte-Menehould avait obtenu des prix que pas un marchand de bois n'eût voulu donner en traitant à l'amiable. Le feu des enchères avait fait dépasser toutes les estimations; en moins d'une heure, l'affiche était enlevée et les trois quarts des amateurs n'avaient rien encore. Un maître de forges venait offrir 2 fr. 50 e. du stère de bois façonné, et, sans tenir aucun compte de cette offre décourageante, on achetait ce même stère 5 francs sur pied, pour s'assurer les beaux arbres dont tout le monde avait besoin, qui pour merrain, qui pour sciage, qui pour matières toujours nombreuses dans ces coupes.

Si on fixe la valeur moyenne de ces futaies proportionnellement au cube pour lequel elles entrent dans l'ensemble des produits, le prix en a été d'environ 9 francs le décistère, au cinquième déduit; mais, s'il faut vendre les taillis au prix offert par le maître de forges qui les demandait avant l'adjudication la futaie qu'on tenait surtout à s'assurer ressortira à 10 ou 12 francs le décistère.

Ce succès inespéré nuisait, trois jours après, à la vente des mêmes bois sur le domaine de Vassy; les estimations augmentées, en conséquence, par le vendeur, se trouvaient toutes au-dessus des offres faites par les amateurs nombreux, cependant, et bien désireux d'acheter. On ne vendait rien à la séance d'adjudication; mais, aussitôt après cette séance, une des grandes usines des environs prenait des taillis et futaies blanches pour une somme importante, et MM. Lebel et Ravaut, de Paris, achetaient les plus belles futaies de chêne de l'affiche.

On croyait généralement qu'à l'occasion de la vente des coupes ordinaires quelques parties de ces belles forêts seraient vendues en fonds et superficie. L'intention d'aliéner avait été officiellement annoncée, mais on y a renoncé, sans doute, car les offres les plus séduisantes n'ont pu parvenir à engager la moindre affaire.

Il faut se féliciter de ce résultat au point de vue de la conservation des

forêts, ou tout au moins au point de vue d'un des plus beaux aménagements qui restent en propriétés privées. L'aliénation aurait certainement. amené des réalisations et fait disparaître ces belles futaies dans lesquelles on trouve tant de ressources pour tous les travaux publics ou particuliers.

Les prix obtenus, chaque année, par les belles coupes de ce domaine font mieux que tous les raisonnements ressortir les avantages d'un aménagement à long terme. L'exploitation des taillis, à trente ans, dans ce sol parfait, donne au point de vue forestier des quantités en matières relativement beaucoup plus considérables et des réserves beaucoup plus belles que si on exploitait à vingt ou vingt-cinq ans ; mais, au point de vue financier, l'avantage est plus grand encore. Les frais d'exploitation coûtent moins par stère et l'ouvrier y gagne de meilleures journées. De plus, à qualité égale, le double stère de ces bois est estimé, par les maîtres de forges, 1 franc, 2 francs de plus que dans les forêts voisines, exploitées plus jeunes. Les baliveaux réservés, de l'àge du taillis, offrent, à cause de leur âge, des longueurs devenues rares et pourtant plus que jamais nécessaires pour les besoins de la marine et de l'industrie. Cela seul fait estimer les futaies 2 francs de plus par solive. Enfin, et eu égard aux considérations ci-dessus développées, 10 hectares coupés annuellement, à trente ans, donnent beaucoup plus de revenu que ne feraient 15 hectares des mêmes forêts, exploités à vingt ans, et l'aménagement à long terme a le mérite de laisser disponibles des quantités considérables de matières toujours prêtes à venir en aide à un besoin donné.

Nous avons dit que les sciages se maintenaient chers et les charpentes à bon marché, aussi ne reste-t-il plus de sciages à vendre et les charpentes sont-elles toujours surabondantes, au moins sur les ports.

Un lot mêlé d'échantillon, membrures, entrevous et frises, par proportions à peu près égales, vient d'être vendu 160 francs, sur le canal; des charpentes, bon ordinaire, ont été vendues sur la Seine 42 fr. 50 c., avec 11 pour 100 de fourniture.

DELBET.

TABLEAU COMPARÉ DE L'ENTRÉE A PARIS

DES BOIS, DES COMBUSTIBLES, DES FERS ET DES FONTES.

(1) Ces 50,600 stères de bois, multipliés par 400 kil., poids du stère de bois dur, représentent 20,240,000 kil., dont la puissance calorifique égale celle de 10,120,000 kil. de houille.

(2) Ces 13,427 stères de bois, multiplies par 300 kil., poids du stère de bois blanc, représentent 4,028,100 kil., dont la puissance calorifique égale celle de 2,014,050 kil, de bouille.

MUTATIONS dans le personnel de l'administration des forêts de l'Etat.

Arrêtés.

NOMS.

POSITIONS ANCIENNES,

POSITIONS NOUVELLES.

1858.

30

MARTIN.................

BERNARD..

BLOT.....

S.-insp. de 2 cl. à Mâcon (Saône-
et-Loire).

S.-insp. de 20 cl. à Troyes (Aube).

|G. gén, de 1r cl. à Gannat (Allier).

S.-insp. de 20 cl. à Troyes (Aube). S.-insp. de 2 cl. à Mâcon (Saôneel-Loire).

S.-insp. de 3 cl., memb. de la Commission d'aménagement de la forêt de Lyons (Eure).

G. gén. de 3 cl., cons. d'Aix (Bou-G. gén. de 3 cl. à Gannat (Allier).

ches-du-Rhône).

DE MONTEIL....G. gen. de 3 cl., chargé de l'in-G. gén. de 3 cl. à Soustons (Landes). térim du cant. de Toulon (Var).

ESTINGOY.......G. gen. de 3 cl. à Soustons (Lan- C. gén. de 3 cl. à Milianah (Algérie).

des).

DAPREMONT.....G. gen. adj. à Sarrebourg (Meurthe)

30

G. gen. adj. à la cons. de Pau, chargé
de l'interim du cantonnement de
Laruns (Basses-Pyrenees).
G. gen. de 3 el à Cherchell (pro-
vince d'Alger).

CHRONIQUE FORESTIÈRE.

Ecole forestière.

Concours de 1858. Envoi de quatre élèves stagiaires à l'Ecole impériale des ponts et chaussées. - Brevets d'invention et de perfectionnement délivrés pendant l'année 1857 pour ce qui concerne les bois. Pavé en bois pour les écuries. Encore les bois des hospices. - Passage de l'Empereur à Faverney. Guirlandes de lierre et de verdure. - Pin weimouth pleureur.

=

Ecole forestière. Liste, par ordre de mérite, des élèves déclarés par le jury d'examen de fin d'année admissibles dans les rangs des agents forestiers, avec indication des villes qui leur ont été assignées, par arrêté du directeur général en date du 12 octobre 1858, pour y faire leur stage.

MM. de Villeneuve, Crousse, Gonnin et Morel sont attachés à la direction générale des forêts avec l'obligation de suivre, à l'Ecole des ponts et chaussées, à titre d'élèves externes, les cours ci-après.

1° Cours de routes,

2o Cours de géologie;

3o Cours d'hydraulique agricole (plantation des dunes, drainage, etc.); 4° Cours d'économie politique.

Liste, par ordre de mérite, des élèves admis au cours de deuxième année par arrêté du directeur général, du 16 septembre 1858 :

Les élèves de Neufville et Duhamel n'ayant pas réuni aux examens de fin d'année le nombre de points exigé sont rayés des cadres.

L'élève Materre, qui faisait partie de cette promotion, est décédé dans le courant de l'année.

=

Ecole impériale forestière. -Concour de 1858. Liste, par ordre de mérite, des élèves nommés par décision du ministre des finances, en date du 23 octobre 1858.

1. Baraban (Léopold-Victor).

2. Masson (Gustave-Joseph).

3. Garreau (Jacques- Alexandre - Ray

mond).

4. Guinier (Ernest).

5. Bourgaut (Alfred-Charles).

14. Poinsignon (Henri-Léopold-Arthur). 15. Teulier-Labrousse (Jean-Baptiste

Léon).

16. Carrière (Emmanuel-Jacques).
17. De Farcy (Paul-Marie-Emile).
18. Braesch (Jean).

6. Durocher (Louis - Pierre-François- 19. Palliot (Benjamin-Emile-Hippolyte).

8. De La Bégassière (Adrien-Victor-Ma- 22. Delamarche (René-Antoine).

rie).

9. Bodin (Edmond-Pierre-François).

10. Gomont (Maurice-Augustin).

23. De Boixo (Jean-Marie - Ildefonse

Jules).

24. Fétet (Alexis-Ernest).

11. De Valicourt (Augustin-Marie-Léon). 25. Chassaigne ( Jacques - Antoine - Clau12. Rousseau (Théodore).

13. Arloing (Louis-Léonce).

dien).

Par décision du ministre des finances, M. Houël (Paul-Eugène) déclaré admissible dans les services publics à la suite des derniers examens de sortie de l'Ecole polytechnique, et pourvu du brevet de capacité, est compris, sans numéro de classement, ati nombre des élèves admis à l'Ecole forestière.